Je fixais Fried essayant de déceler la moindre trace de plaisanterie sur son visage, mais bien évidemment comme d'habitude celui-ci demeurait impassible.

Lucy : C-comment ça la virginité d'une humaine...?

Fried : Le seul moyen pour monsieur de retrouver un état stable, c'est de prendre la virginité d'une humaine mais, ce n'est pas tout.

Je me terre dans le silence attendant qu'il continue.

Fried : Il n'y a qu'une seule humaine qui est capable de l'aider, et c'est celle qu'il a décidé de prendre comme Promise.

Oui enfin dans ce cas là, c'est plutôt moi qui l'ai choisi. Ce qui d'ailleurs me pousse à poser une question :

Lucy : Mais alors, si il ne m'avais pas prise pour Promise, est-ce que ça signifie qu'il aurait pris une autre humaine ? Je demande le cœur battant comme si le fait d'avoir entendue que je pourrais perdre ma virginité ne me choquait pas plus que ça.

Fried prend une autre gorgée de son café avant de me répondre :

Fried : Détrompez-vous, n'importe quelle humaine ne peut pas faire l'affaire, sinon ça aurait été réglé depuis longtemps. Il y'a plus de conditions à respecter qu'il n'y paraît. Des conditions que très peu de personnes savent.

Il fait une pause semblant être entrain de réfléchir à un truc avant de reprendre :

Fried : Il n'y a qu'une seule humaine capable de faire un sorte que monsieur aille mieux, et celle-ci et lui doivent être des âmes sœurs. Savez-vous ce que ça veut dire ? Je secoue la tête lui répondant silencieusement. Tout simplement qu'ils doivent avoir un lien si fort que même en étant séparé quelques heures à peine, ils éprouvent un fort désir l'un pour l'autre.

Donc si je me fie à son explication, est-ce que le fait que en à peine 1 journée je ressente toutes ces émotions étranges pour lui est dû à cela ? Luxus et moi serions âmes sœurs ? Mais alors si c'est le cas, pourquoi ne pas m'avoir cherchée ? Pourquoi il a fallu que notre rencontre soit un hasard ?

Fried : Vous devez sûrement vous demander pourquoi dans ce cas il ne vous a pas cherchée. Il me dit me surprenant par la même occasion. Tout simplement parce qu'il n'a pas voulu forcer le destin. Peu importe qu'elles soient séparées par des millions de kilomètres ou non, deux âmes sœurs finissent toujours par se rencontrer, et quand ça arrive les deux concernées le ressentent aussitôt.

Je reste silencieuse essayant d'assimiler tout ce que je venais d'apprendre en si peu de temps.
Alors si on veut bien voir, ma rencontre avec Luxus n'était pas un si grand hasard que ça ? Si ce n'était pas cette nuit, tôt ou tard lui et moi nous serions rencontrés. On se croirait vraiment dans une histoire d'intrigues et de mystères..

Fried : C'est l'heure.

La voix de Fried me sort de mes pensées.
Je lève la tête dans sa direction pour le voir debout à me fixer comme s'il attendait que je fasse de même. Ce que je fais sans vraiment comprendre grands choses.

Fried : Donnez-moi votre main.

Sans poser de questions, je fais ce qu'il me dit et lui tends ma main qu'il attrape. Je frissonne quand ma main rentre en contact avec la sienne qui était d'une froideur sans nom. Comment se fait-il que sa main soit aussi froide ?

Encore une fois plongée dans mes pensées, je ne vois pas que nous ne nous trouvons plus dans la drôle de pièce mais dans le salon.
Ce n'est que lorsqu'il retire sa main de la mienne que je remarque enfin la différence.

... : Ça fait longtemps qu'on a pas eu face à une pleine lune aussi intense.

Je me tourne en entendant quelqu'un ou plutôt des personnes parler tout en descendant les escaliers.

Tous les frères de Luxus font leur apparition entrain de parler de la pleine lune et de je ne sais quoi d'autre.

Jackal : Eh bien. Ne serait-ce pas la Promise de notre cher frère ?

Je le regardais s'approcher de moi jusqu'à ce que je le perde finalement de vue. Surprise, je regardais parmi ses frères mais me fige en sentant une main se poser autour de mes épaules.

Jackal : Comment ça va dis-moi ?

Mal à l'aise non seulement par son bras posé autour de mon cou mais aussi par les nombreuses paires de yeux sur moi, je ne parviens pas à dire le moindre mot.

Eave : Laisse la tranquille Jackal ! Tu vois bien que tu la gênes !

Je le vois ensuite venir vers moi en courant.
Une fois arrivé ma hauteur, il me prend le bras me faisant légèrement baissé la tête afin de plonger mon regard dans le sien qui pétillait de joie.

Eave : Et puis de toute façon elle préfère être avec moi. N'est-ce pas Lucy ?

Lucy : Euh... Je me contente de lâcher sans arriver à décrocher mon regard du sien.

Celui-ci a changé d'ailleurs. Il devenait de plus en plus intense, et à mesure que c'était le cas, il m'était impossible de détourner mes yeux des siens.

Lucy : O-

Une main qui vient soudainement se poser sur ma bouche m'empêche de répondre. Levant les yeux vers le propriétaire de la main en question, je suis surprise de voir un homme baraqué avec des cheveux verts, Orga si je ne me trompe.

Orga : Évite d'utiliser ton pouvoir sur elle veux-tu. Tu sais très bien ce que cela aurait impliqué si elle t'avais répondu "non". Il s'adresse à lui une expression sérieuse au visage.

Eave croise ses bras et tourne la tête sur le côté l'air boudeur.

Eave : Mais ça va. Je voulais juste m'amuser un peu moi, et puis elle allait répondre "oui" si tu ne l'avais pas interrompu j'suis sûr !

Orga soupire avant de retirer sa main de sur ma bouche.

Orga : Je te signale que Lucy n'est pas un jouet mais la Promise de Luxus, alors évite de lui faire subir le même sort que tu as infligé à nos précédentes servantes.

Eave : Je voulais juste m'amuser moi ! C'est pas ma faute si elles étaient des démones mais étaient plus faibles que des humaines.

Je reste perplexe face à leur dispute pour la moins étrange. De quel pouvoir peut bien parler Orga ? Et qu'est ce qui a bien pu arrivé aux servantes ? C'est peut-être ça qui explique le fait que ce ne soit que Fried qui s'occupe de cette si grande maison et qu'il n'y est pas d'autres employés...

Orga : Au cas où tu aurais oublié, à cause de toi plus aucun employé n'a envie de travailler ici de peur de eux-aussi finir comme les autres !

Eave : Bah ce ne sont que des trouillards. Pas ma faute ! Il lâche avant de disparaitre faisant taper du pied à Orga qui finit par faire de même.

Je cligne plusieurs fois des yeux encore plus perplexe par tout ce que je venais d'entendre.

Jackal : Ces deux-là alors.

Je me tourne vers Jackal en l'entendant parler à côté de moi. Je l'avais oubliée tellement j'étais absorbée par la dispute entre Orga et Eave.

Jackal se tourne vers moi et me sourit.

Jackal : Ils sont tout le temps comme ça, ne t'inquiètes pas, tu t'y feras bien assez vite. 

Afin d'assouvir ma trop grande curiosité qui venait d'être à nouveau réveillée, je prends mon courage à deux mains et me risque de lui poser une question qui me brûlait les lèvres :

Lucy : Hm Jackal ?

Il retourne sa tête vers moi.

Jackal : Qu'est ce qu'il y a ma belle ?

Je rougis à son surnom avant de me racler la gorge.

Lucy : Que voulait dire Orga sur le fait que quelque chose ce serait passé si j'avais répondue "non" à Eave ?

Jackal : Ah çà.

Il me rapproche un peu plus de lui grâce à son bras diminuant la proximité qui existait entre nos deux corps. Je ne fais rien et le laisse faire mon seul objectif actuel étant d'en apprendre un peu plus sur cette famille.

Jackal : Je pourrais te l'expliquer oui. Mais...

Son visage se rapproche de mon oreille.

Jackal : Qu'est ce que j'ai en échange dis-moi ?

Je le sens utiliser ses dents pour prendre possession d'un bout de mon oreille tirant dessus.

Ma gêne un coup de retour, je balais la pièce du regard et suis surprise de ne voir personne.
Je trouve une explication à ça en entendant le son de leur voix dans le salon.

Une petite seconde, comment ça dans le salon ?!
À quel moment avons-nous quittés la salle de séjour ?!

Je m'éloigne d'un coup de Jackal en me rendant compte que je me trouve dans une chambre seule avec lui. Les images de ce matin ne peuvent s'empêcher de réapparaître dans ma tête.

Jackal : Ce n'est que maintenant que tu le remarques ?

Je recule jusqu'à heurter la porte de sortie. Puis sans lui laisser le temps de dire autre chose, je pose ma main sur la poignée que je tourne pour constater avec surprise que la porte n'est pas fermée à clé. C'est donc sans hésiter un seul instant que j'ouvre celle-ci et m'apprêtais à sortir quand je constate avec horreur que ce n'est pas le couloir ou une autre pièce qui me faisait face mais un mur.

Je recule choquée. Mais que fait ce mur ici ?

Je continue de reculer jusqu'à me heurter à quelque chose.

Jackal : Malheureusement pour toi, il n'existe aucun moyen de sortir de cette dimension.

Se saisissant de mes épaules, il me retourne de force et me force à le regarder dans les yeux.

Lucy : D-dimension ? Je demande la peur commençant à prendre possession de mon corps.

Jackal : Oui oui Lucy, dimension.
Mais l'heure n'est pas aux parlements.

Sans me laisser le temps de réagir, il me soulève par la taille et me jette sans aucune délicatesse sur le grand lit double qui surplombait la pièce.

J'essaie aussitôt de me relever mais il ne m'en laisse pas le temps et vient se placer au dessus de moi immobilisant mes bras d'une seule main en les plaquant au dessus de ma tête.

Jackal : Voyons voir combien de temps va mettre ton prince charmant avant de venir te délivrer.

Lucy : Lâche moi ! Je me débat en essayant de lui donner des coups de pieds, mais je ne faisais que taper dans le vide.

Son visage se plonge dans mon cou qu'il lèche avant de se mettre à descendre.

Lucy : A-arrête... Je le supplie presque.

Comment les choses ont pu prendre cette tournure ?

Jackal : Chuuut.

Fatiguée de me débattre, je me stoppe. Une larme coule. Alors c'est ici que je vais perdre ma virginité...? Pas dans les bras de «mon âme sœur» mais de cette façon ?
Je ferme les yeux en le sentant s'aventurer vers ma poitrine.

Mais à ma grande surprise, quand une autre larme allait s'échapper de mes yeux en constatant ma faiblesse, je ne sens plus rien.
Légèrement tremblante, je rouvre les yeux pour voir Jackal assis au sol le nez rouge sûrement dû à un coup qu'il venait de se prendre. Et pourtant, je voyais l'ombre d'un sourire sur ses lèvres.

Jackal : Eh bien Eh bien, tu as fait plus vite que je ne le pensais.

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