Chapitre 8: L'enveloppe

On appelle Rosée ce léger voile humide, cette pluie fine du matin. Si l'on n'y prête pas attention, on ne la remarquerait même pas. Et pourtant on la sent se déposer sur notre visage lorsque l'on tourne le regard vers le ciel.

Alice adorait ce moment très matinal de la journée où le ciel enflammé laissait peu à peu place au bleu. Elle était assise au pied de la porte d'entrée qu'elle avait laissé grande ouverte. Elle admirait le ciel et profitait de ce sentiment de liberté. Depuis la veille elle voyait Harry sous un autre angle.

Le jeune homme était entrain de sortir des cartons et des boites de documents depuis la chambre jusqu'au salon. Même si la nuit avait été courte, aucun des deux ne voulaient rester plus longtemps dans cette cabane. Ils avaient parler toute la nuit de leur projet d'Amérique et n'avaient pas pu fermer l'œil de la nuit.

- Ne reste pas dehors on pourrait te voir. Dit Harry.

Sans répondre, la jeune femme se releva et referma la porte derrière elle.

- Ne t'affole pas comme ça, s'ils savaient où nous sommes ils seraient déjà là. Rétorqua la jeune femme.

Un monticule de papiers et de boîtes s'était accumulé sur la table du salon. Harry fouillait à l'intérieur comme s'il tentait d'attraper une souris qui se serait cachée à l'intérieur. Ses gestes brusques firent tomber une partie des documents au sol.

Harry soupira.

- Mais c'est pas possible qu'est-ce que j'ai bien pu en faire. Dit-il en retournant dans la chambre.

Alice s'accroupi au sol devant les papiers renversés et tenta de mettre de l'ordre dans ce fouillis.

- Tu cherche quoi exactement ? Demanda Alice.

- Mon passeport on va en avoir besoin pour me faire de faux papiers.

- Ah , s'étonna la jeune femme, parce qu'il faut des vrais papiers pour en faire des faux ?

Elle n'obtint aucune réponse de la par d'Harry et prit cela pour un oui.

Alice décida de trier les papiers de façon à y voir plus clair. Elle se rendit très vite compte qu'il s'agissait de factures datant des années 1990... eau, électricité etc ... rien qui lui paraissait intéressant. Bien que l'ensemble des feuilles étaient jaunies et froissées, elle remarqua une grande enveloppe qui paraissait plus récente.

Il y avait une inscription manuscrite « À retourner aux archives » écrite au dos.

A l'intérieur de l'enveloppe il y avait des photocopies agrafées ensembles. Des comptes rendus d'interrogatoires, des radiographies, des prescriptions médicales et des actes d'internements en asile psychiatrique. Tout ceci formait une sorte de dossier médical complet.

Tout en parcourant les pages, Alice apprit qu'un certain « Fluffy » avait été interné à plusieurs reprises au sein de l'établissement privé « Lennox House » pour des crises de démence et des hallucinations paranoïaques.

Pauvre homme pensa Alice.

Au fond de l'enveloppe, il y avait une petite pochette dure qu'Alice sentit a travers l'enveloppe. Elle la renversa et fit tomber au sol un petit paquet plat et plastifié.

Elle tenta de retirer le scotch qui entourait le paquet, et tira de toutes ses forces. Le scotch se rompit.

C'était en fait un passeport Canadien et des documents d'identités. Il y avait un extrait de naissance au nom de « Harry Flester ».

C'était sûrement les papiers d'identité de cet homme qui avait été interné, pensa Alice.

Pourtant un détail semblait ne pas concorder. L'acte de naissance était daté du «26 mai 1995» et les documents médicaux dataient de 2000 à 2009.

Harry fit irruption dans la pièce en apportant avec lui un nouveau carton de documents. Alice balança l'enveloppe au milieu des autres documents.

- C'est quand même terrible d'entasser autant de bazar, pesta Harry tout en farfouillant dans sa nouvelle boîte au trésor.

Après avoir retrouver les papiers d'Harry au fond d'une boîte à chaussure laissée à l'abandon depuis longtemps, Harry mit un minimum d'affaires dans un sac militaire de voyage et ils sortirent de la maison.

Harry chargea dans le van son sac et des provisions pour quelques jours. Ils étaient vêtus de manière similaire, casquette et polo de police.

- Où va-t-on ? Demanda Alice

- On doit passer chez un vieil ami qui va nous aider.

Ils sortirent du bois et roulèrent en direction des bas-quartiers de Easter. Au bout d'une vingtaine de kilomètres Harry demanda à Alice de prendre son téléphone afin de contacter une certaine « Old friend ». Sans poser de question, Alice essaya de la joindre à deux reprises mais personne ne prit l'appel.

- Personne ne répond. Conclut Alice.

- Ah oui ? S'étonna Harry. C'est vrai que ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu. Tant pis c'est pas grave.

Ils continuaient leur route tout en grignotant des chips. Ils prirent l'autoroute en direction de «Chutney» à 60 kilomètres sans qu'Alice ne pense un seul instant qu'elle venait par cet appel de déclencher un mécanisme d'explosion à réaction. La cabane de chasse n'existait plus et avait laissé place à un brasier gigantesque dévorant peu à peu la structure de bois ainsi que les documents laissés en vrac.

Les pompiers ne mirent pas longtemps à se rendre sur place et il leur fallut plusieurs heures pour éteindre l'incendie. Ils pénétraient à l'intérieur dans le but de chercher un éventuel signe de vie. Leurs bottes noires piétinaient les restes calcinés d'années d'archives répandues au sol.

Un équipe de pompiers prit une masse et se mit à taper dans les murs afin de faire s'écrouler pour de bon la structure. La zone devait être sécurisée.

Un pompier observait les débris au sol et, aidé d'une pelle, tentait de trouver un éventuel départ de feu parmi les braises. Ce qu'il trouva ne fut pas un départ de feu.

- Chef, chef s'écria-t-il.

- Quoi Hans ? Cria une voix rauque à proximité du camion de pompier.

- Vous pouvez appeler les fédéraux. Soupira-t-il en tapotant du bout de la botte ce qui s'avérera être un crâne humain calciné.

Tandis qu'à plusieurs dizaines de kilomètres de là Harry et Alice traversaient la région.

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Fin du chapitre 8.

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