Partie Quatre
- Renjun, Chenle !
J'appelle plusieurs fois mais n'obtiens aucune réponse. Pourtant Kun m'a assuré que c'est l'endroit qui leur a été assigné. Où peuvent-ils bien être ? Je continue à chercher quelques secondes avant d'entendre de petits chuchotements et des bruits de respirations assez forts. Soit ils sont bien là, soit il leur est arrivé quelque chose. C'est l'autre place qui a été infiltrée, je penche plutôt pour la première option alors. Je sors mon arme malgré tout et m'approche sans un bruit de l'endroit d'où les chuchotements provenaient, régulant ma respiration pour qu'elle soit inaudible. Je scanne l'endroit et cherche le seul endroit où pourraient être cachés les deux jeunes adultes. Je ne vois pas plus de personnes pouvoir s'y caser par contre. Une grande inspiration, et je me jette en face, braquant mon arme sur qui que ce soit qui pourrait être là. Je suis accueilli par un cri aigu et des mains qui se lèvent instantanément.
- C'est nous Ten, ne tire pas !, Crie Renjun, réagissant plus vite que Chenle
- Imbéciles, pourquoi vous cachez-vous ? N'importe qui vous verrez comme des intrus, et tout le mode n'a pas la présence d'esprit de ne pas toujours appuyer sur la gâchette.
Je les réprimande, cachant le fait que j'étais pour ma part presque sûr qu'il s'agissait d'eux. Il ne répond rien et se mord la lèvre en serrant Chenle qui est à moitié sanglotant dans ses bras. Ils ne feront pas des agents de terrain, je l'ai toujours su, enfin, Chenle surtout, beaucoup trop impressionnable. Renjun... Renjun pourrait faire comme Winwin j'imagine.
- C'est de ma faute, murmure Chenle, Je ne voulais pas te voir, pas tout de suite, pas sans résultats.
Il se détache de Renjun, pour me regarder, mais il se recroqueville sur lui-même et il est plus qu'évident qu'il est tout sauf à l'aise. Je lâche un soupir et viens les prendre tous les deux dans mes bras.
- Vous n'avez pas à penser comme ça, imbéciles, je sais plus que n'importe qui quel travail vous pouvez faire et celui-ci n'en fait pas encore partie, c'est tout. Kun vous a mal géré, on en a déjà parlé, il s'excuse, enfin, disons qu'il le fait à sa manière, j'ai le droit de dire autant de mal que je veux de lui apparemment maintenant.
- Tu vas le faire ?, Demande Renjun presque impatient
- Non et si vous comptiez le faire oubliez de suite. Je refuse qu'on dise du mal du boss, c'est la première marque de traîtrise.
Je les regarde sévèrement et Renjun baisse les yeux, manifestement honteux que je l'ai repris aussi rapidement. Je les lâche et regarde les quartiers qui nous ont été donnés. C'est plutôt décent, pas aussi grand qu'au QG, mais il est fait pour impressionner toute personne qui viendrait marchander avec nous, cette place est censée être et restera secrète. Je m'installe au seul bureau qui semble inoccupé.
- Bon, montrez-moi ce que vous avez trouvé, si Kun n'a rien apprécié de vos propositions, ça nous fera au moins des localisations sur lesquelles nous n'avons plus le besoin de faire de recherches.
Ils accourent tous les deux et nous nous mettons au travail, je sens que ça va être long.
- Kun ça fait déjà un mois qu'on cherche un endroit, tu en demandes trop. Ce qu'on te propose est déjà meilleur que ce que nous avons perdu.
Je dis exaspéré alors qu'il refuse encore la nouvelle localisation sur laquelle j'ai travaillé ces derniers jours avec Chenle et Renjun. Ils sont tellement impatients de faire leur preuve, je ne les ai jamais vus aussi motivés, mais ça va redescendre s'il continue à agir comme ça.
- Ecoute Ten, on doit frapper un gros coup, montrer que cette perte ne nous fait rien, qu'on repart meilleurs et qu'on ne donne pas de crédit à la police. Ils détruisent une usine ? On aura une nouvelle deux fois plus importante, c'est tout. Si on se mettait à prendre de toutes petites usines avec lesquelles nos économies d'échelle sont ridicules, juste par sûreté, alors nous ne vaudrions plus rien. Il nous faut un bénéfice marginal important, une baisse de la part des coûts fixes, une autoproduction d'énergie, maîtriser le processus verticalement, on doit partir de la production des matières premières et plus uniquement assembler, il faut que nous...
- Mais est-ce que tu t'écoutes au moins ? Tu penses vraiment qu'on peut le faire juste comme ça ? On a limité nos commandes, on dépend en partie de Johnny, on commence à venir à bout des fournisseurs japonais assez naïfs pour croire à tes demi-promesses. Je te rappelle que seul Nakamoto Yuta continue à faire marché avec toi.
-Il est intelligent, enfin c'est au moins le plus intelligent d'entre eux, disons pour un Japonais.
- Les Yakuzas ne valent plus rien à côtés des Triades, arrête un peu de passer ton temps à les enfoncer comme si nous étions encore de grands ennemis. On a pire maintenant, l'Occident, les Américains, on ne craint peut-être rien de Johnny mais il n'est pas dans le plus influent des gangs des Etats-Unis.
- Ils maîtrisent toute la côte ouest, ce sont les zones touristiques et à fort développement économique.
- Mais ils n'ont pas un seul homme à New York, ni à Washington, il faut voir politique aussi.
- Peu importe, ce n'est pas la question.
Je soupire et me masse les tempes avant de reprendre la parole.
- Tu as raison, alors maintenant je vais te dire comment nous allons faire, nous allons choisir la localisation que je t'ai proposé il y a trois jours, nous allons avoir un bénéfice de 27% en production par rapport à l'ancienne, que nous allons pouvoir rentabiliser en augmentant nos commandes. Nous allons rattraper notre retard par rapport aux autres branches des Triades mais le bénéfice supplémentaire ira dans la mise en état, peut-être même la construction du bâtiment que tu veux pour défier les autorités. D'accord ?
- Je te rappelle que c'est moi le boss ici, tu n'as aucun droit à me parler ainsi.
- Je ne parle pas uniquement en tant que subordonné, mais aussi en tant qu'ami. Je vois bien que tu es surmené Kun en ce moment, mais faire ce genre de décisions irrationnelles ne va pas t'aider, bien au contraire. Nous perdons nos clients au profit d'autres membres de la triade, des Yakuzas pour ceux qui ne craignent pas l'insécurité du service. Tu étais censé brasser tellement d'argent que mon augmentation n'allait pas se faire sentir, actuellement, je ne te demanderais même pas de me payer un restaurant sur nos caisses. Alors fais un choix rapidement, mais fais le bon choix.
Il me fixe durement, n'aimant manifestement pas ce que je suis en train de lui dire. Pas besoin de baguettes, il est suffisamment grand pour entendre ça. Et il ne me renverra pas, je le sais, mais il est hors de question que je travaille sur son stupide projet sans l'assurance d'une usine pour soutenir la dépense. Il va céder, je le sais, c'est moi qui suis du côté de la raison aujourd'hui, pas lui. Il finit par détourner le regard et je sais que j'ai gagné. Parfait, je vais enfin pouvoir dire à Chenle et Renjun que nous en avons fini pour les recherches. Maintenant il va falloir faire en sorte que cet endroit devienne bien le nôtre, et soit protégé. Je me redresse et récupère mes papiers, un sourire satisfait sur le visage.
- Très bien, tu as gagné, mais dans ce cas-là, je veux que ce soit prêt le plus rapidement possible, que nous puissions passer à autre chose ensuite, à ce grand projet. Pour cela, je pense que le mieux serait que tu partes avec Renjun ou Chenle, celui qui reste se chargera de la partie de ton travail qu'il pourra exécuter, pour le reste, soit on te le fera parvenir, soit je m'en occuperais personnellement.
- Je dois aller là-bas ? Maintenant ?
- Dans deux jours je pense que ce serait le mieux, tu auras le temps de préparer votre séjour là-bas. Pourquoi, ça ne te plaît pas ?
- Professionnellement parlant, c'est le meilleur choix, le contact direct, immédiat, un temps de réaction diminué, pas le besoin de me fier à l'appréciation d'autres personnes. C'est juste que d'habitude... Je n'ai besoin de déplacer que quelques semaines, là... On part au moins sur six mois pour tout installer.
Je me mords la lèvre en pensant à tout le temps loin de Lucas que ça me fait, je déteste ça, et lui doit toujours rester à la base ou avec Kun, il ne pourra pas venir, jamais.
- Je suis désolé, je sais que tu penses à Lucas là, mais je t'ai prévenu dès le début, je n'ai aucune objection aux relations entre les membres, mais le travail doit être fait aussi bien que si elles n'existaient pas.
Il est désolé, hypocrite, et pendant un moment, j'ai vraiment envie de le frapper, on a pris du retard par sa faute et c'est moi qui en paie les pots cassés comme ça. Je prends une grande inspiration, un peu brisée par l'énervement que j'ai envie de faire éclater, rien ne va normalement en ce moment et ça commence à avoir le meilleur de moi. Me concentrer sur une seule tâche et enfin m'en débarrasser m'aidera sûrement plus que de rester ici à essayer de tout gérer de loin. Il a raison, pour notre affaire comme pour moi, c'est mieux que j'aille là-bas, si seulement je pouvais emmener Lucas avec moi comme je le veux.
- Je sais, je comprends, je vais m'arranger pour que nous soyons sur place le plus tôt possible et prendre contact avec les informateurs qui sont là-bas. Mais je te jure qu'en rentrant, je veux cette augmentation, cette-fois ce n'est pas une blague, cette affaire ne me rend pas assez riche alors qu'on l'a commencée à deux. On aurait dû commencer une entreprise plutôt, on aurait sûrement fait de l'argent pour moins de travail.
- C'est ce que nous avons fait, juste notre entreprise est ouvertement illégale, par rapport à celles qui prétendent l'être.
Il dit avec un sourire en coin qui est bientôt miroité sur mon visage. Si seulement je pouvais lui en vouloir, mais on a vécu trop de choses pour ça, la rancune ne nous a jamais amené très loin. Bon, il faut que je retourne voir les deux et leur annoncer la nouvelle. Renjun partira avec moi, Chenle restera ici, et il pourra avoir l'aide de Winwin pour se charger de ce qu'il ne sait pas vraiment faire, ou de Kun, même de moi de temps en temps. Enfin, je finis par rentrer à l'appartement que je partage avec Lucas, en attendant qu'il revienne à son tour. Il faut que je lui explique. Pendant que je l'attends, je prépare déjà mon voyage, regardant où dormir et comment y aller sans se faire remarquer par les autorités. Ça devrait être assez rapide, ce qui sera vraiment long c'est de contacter les différentes personnes sur place demain, pour préparer le travail qu'on aura à faire là-bas. Mais à chaque jour sa peine, je peux au moins essayer de cuisiner quelque chose pour Lucas. Il devrait bientôt être là, pour le moment il n'a plus de charge supplémentaire de travail, on est sur une période normale, c'est quand on devra nous installer dans le nouveau complexe qu'il va être particulièrement occupé. Alors que je suis en train de faire cuire des baozis que nous avions préparés un moment où nous avions plus de temps, ma volonté de faire réellement de la cuisine s'étant rapidement envolée, j'entends la porte d'entrée s'ouvrir et une personne faire du bruit. J'attends quelques secondes sans bouger, cet endroit est normalement sûr mais ces derniers temps, j'ai l'impression qu'on n'est jamais trop prudent. Je pense qu'il va bientôt falloir qu'on parle déménagement. On est ici depuis trop longtemps, il faut qu'on bouge, je n'y m'y sens plus en sécurité.
- Je suis rentré Ten !
Il a dû voir mes chaussures, je ne dis rien et reste dans la cuisine, lui faisant un gâteau, pour de vrai cette-fois. Il suffit d'une minute pour que je sente une paire de bras m'entourer et des lèvres se poser dans mon cou.
- Tu as passé une bonne journée ?, Je demande en me laissant m'affaisser contre lui, profitant de son étreinte pour me soutenir.
- Je ne t'ai pas assez vu, j'en ai marre que tu passes ta journée à chercher un nouveau complexe, je préférais quand ton travail t'obligeait à venir me voir au moins trois fois par jour.
- Le destin a fini par répondre à tes souhaits, la recherche pour le complexe est finie, nous savons où nous voulons faire la nouvelle usine.
- Je pensais que Kun te demandait l'impossible ! Tu as fini par lui dire clairement ?, Il demande surpris
- Oui, ça n'a pas été si facile, il s'est vraiment entêté autant qu'il a pu. Mais c'est fini maintenant, Ce sera au Nord-Ouest, plus enfoncé dans les terres, mais on pourra rejoindre la mer par le Huang He, enfin, par un un canal plus discret un peu plus au sud.
- Je vois que vous avez pensé à tout, bravo, je savais que vous y arriveriez.
Il pose un nouveau bisou dans mon cou avant que je ne tourne la tête pour l'embrasser proprement, oubliant ce que j'étais en train de faire en faveur de la sensation de ses lèvres sur les miennes. J'ai presque envie de tout abandonner et de juste lui demander de rester l'un contre l'autre toute la soirée mais j'en suis à un stade où je ne peux pas laisser ma pâte comme ça, et les baozis sont en train de cuire. Nous avons encore le petit reste de notre soirée pour ça de toute façon. Il rompt le baiser et je retourne à ma préparation, la finissant le plus vite possible. Lucas pose sa tête sur mon épaule et se contente de me regarder faire pendant quelques minutes avant de finir par briser le silence.
- Il y a un mais pas vrai ? Tu ne sembles pas assez heureux pour quelqu'un qui vient de voir le bout d'un mois complet de souffrance.
- Je dois y partir dans deux jours, les préparations sont déjà en cours pour le voyage, Kun veut que ce soit le plus rapide possible pour pouvoir relancer notre activité efficacement et dans les meilleurs délais.
- Quoi ! Mais c'est de sa faute si on n'a pas avancé ! Il te fait porter le poids de ses propres torts. Ce n'est pas juste, il t'enlève encore à moi, et pour longtemps en plus.
- Je sais, mais il a raison, il faut qu'on reparte le plus vite possible, avant que ce ne soit trop tard. Des clients sont déjà partis autre part, on peut augmenter notre production mais si on n'a plus personne à qui vendre à quoi bon ? Et acheter chez Yuta nous faire perdre en bénéfice.
- Je n'arrive pas à y croire, tu es d'accord avec lui. Ça ne te gêne pas qu'on soit séparé comme ça ? Pourquoi est-ce que tu ne refuses jamais ce qu'il te demande ? Tu as le droit, il t'exploite plus que n'importe qui, il n'oserait demander à personne ce qu'il te demande à toi.
Lucas se détache de moi et recule, commençant à faire les cent pas dans la cuisine. Je retiens un geignement déçu et met la pâte dans le plat, avant de l'enfourner. Puis je me retourne et lui fais face.
- Je ne peux pas lui dire non, il se donne toujours à fond, perd des heures de sommeil à n'en plus pouvoir, ce boulot le ronge, il ne donne pas assez de responsabilités aux autres, il essaie d'en faire le plus possible seul. Il ne fait pas assez confiance au reste du monde, ou il ne veut juste pas que les autres aient autant de travail que lui doit en supporter mais je veux l'alléger au maximum. Si je n'étais pas là pour y aller, il l'aurait sûrement fait lui-même, sans rien abandonner de ce qu'il fait maintenant et on finirait par le retrouver mort à cause de toute la fatigue accumulée. Je veux qu'il puisse se reposer, prendre un peu de temps pour lui, pour Johnny aussi puisqu'ils ont l'air de passer beaucoup de temps ensemble.
- Mais et toi ? Et nous ? Tu n'as pas le droit d'avoir du temps ? D'accord Kun te fait plus confiance qu'à n'importe qui parce que vous vous connaissez depuis longtemps. Mais il ne devrait pas faire ce qu'il ne souhaite à personne d'autre. S'il t'apprécie, il devrait savoir qu'il te faut des pauses à toi aussi, ce n'est pas juste Ten, on... on n'a même pas pu partir une semaine depuis qu'on est ensemble, pas même trois jours, même les entreprises donnent des congés payés maintenant, certaines, surtout en en Occident. Mais ce n'est pas une raison, demande à Kun des congés, s'il-te-plaît, après l'installation de l'usine au moins. Je ne suis jamais allé en Thaïlande avec toi, je ne sais pas où tu es né, je ne sais pas où et comment tu as grandi, c'est l'occasion.
J'hésite pendant quelques secondes, et pendant un moment, je compte sérieusement lui dire non. Mais il n'a pas tort et... Et je lui ai promis. Ça ne sert à rien de lui promettre un futur s'il n'y a aucun présent. Et pendant plusieurs mois on ne sera même pas proches l'un de l'autre, je...
- Tu penses qu'il ne nous en voudrait pas ? J'ai vraiment envie de prendre une pause avec toi. Mais tout le travail qu'on va laisser derrière si on part à deux. Ce n'est pas possible, tu as ben vu tous les problèmes que ça nous a donné.
- Mais ils seront tous plus expérimentés, Yangyang, Hendery, Renjun et Chenle, à quatre ils pourront bien faire le travail qu'on fait normalement à deux. Et Kun pourra les aider sur un ou deux points s'ils en ont besoin.
- Mais on ne va pas lui rajouter du travail en plus de ce qu'il a déjà, ça le finirait.
- Il est capable de prendre soin de lui-même, tu n'es pas le seul à pouvoir le faire pour lui. Et fais-lui un peu confiance, s'il-te-plaît Ten. Repose-toi aussi, tu sais que tu ne seras de toute façon sûrement plus bon à grand-chose après tout ça, ça va t'épuiser.
- D'accord, je te promets de lui demander demain, et d'insister s'il refuse. Tu as intérêt à obtenir toi aussi une pause en même temps, je refuse de la passer seul.
- Tu peux en être sûr, et puis, je n'aurais qu'à partir même s'il ne veut pas, ce n'est pas comme s'il pouvait me renvoyer.
- Je t'interdis de faire ça compris ? Mieux vaut lui faire du chantage à la place.
Il rit et m'accueille à nouveau dans ses bras quand je m'approche de lui pour lui demander un câlin à nouveau. Je ferme les yeux et me détends pendant une ou deux minutes, inspirant son odeur, imprimant les sensations dans mon cerveau. Je vais en être privé pendant un petit moment.
- Je suis désolé, je ne veux pas que tu te sentes mis de côté, tu es important Yukhei, plus que n'importe qui, mais...
- Mais tu te sens redevable envers Kun, je sais, je comprends, je veux juste que tu prennes soin de toi de temps en temps aussi.
- Je le ferai, promis.
Je relève la tête et il m'embrasse tendrement. Nous restons comme ça jusqu'à ce que le repas soit prêt. Le reste de la soirée se passe beaucoup plus calmement, me rendant douloureusement conscient de ce que je vais rater pendant quelques mois.
Le temps passe plus rapidement que je ne l'aurais cru, je suis trop occupé pour penser à compter les heures. Je passe mon temps à rencontrer des gens, planifier des rencontres avec des gens, chercher comment convaincre, menacer, faire chanter, parfois les trois ensemble ces même gens. La seule chose qu'on n'avait pas prévu, c'est qu'un autre gang avait les yeux sur cet endroit et ils ne sont manifestement pas heureux que nous ayons agi plus rapidement qu'eux. Renjun et moi nous sommes retrouvés un soir à devoir nous défendre contre cinq hommes venus essayer de nous tuer dans notre appartement. Heureusement que je n'ai pas pris Chenle avec nous, il n'est clairement pas prêt pour ça. Le seul problème, c'est que par dépit, ils ont décidé de détruire l'usine alors que nous avons quasiment tout installé, la production peut commencer la semaine prochaine, et ça, c'est hors de question.
- Bien, Yangyang, Hendery, je veux que vous passiez par l'arrière, selon les informations que Winwin nous a donné, il n'y a que deux hommes à l'entrée. Vous les tuez discrètement et vous mettez en position dans le bâtiment. Aucun mouvement jusqu'à mon signal, compris ?
- Oui Lucas !, Ils répondent d'une voix
- Mark, tu es en position ?
- Affirmatif., lui répond une voix avec un fort accent canadien dans l'oreillette.
- Tu as bien les trois hommes en visuel ? Tu pourras les avoir ?
- Ils sont tous dans mon viseur, tu n'as qu'à me dire quand je dois les abattre.
- Parfait, Ten, tu viens avec moi ?
- Quand tu veux, où tu veux.
Je réponds avec un sourire en coin. Il me le rend, bien plus brillant. Je n'irais pas jusqu'à dire que je suis content que ce gang mette tout notre travail en péril, mais ça me permet quand-même de le voir plus tôt que prévu.
- Tout le monde en position, il est temps d'infiltrer cette base et de leur faire regretter d'avoir eu l'idée de nous menacer.
Yangyang et Hendery hochent la tête avant de disparaître alors que Winwin et Mark se manifestent par les oreillettes. Il ne reste plus que Lucas et moi devant le bâtiment. Nous avons un seul garde à l'extérieur mais on doit passer par au moins quatre personnes apparemment avant d'arriver à l'étage. D'un geste de tête Lucas et moi nous séparons, il part vers la gauche, moi à droite. Une fois l'homme pris en sandwich, Lucas se montre à la lumière, les mains en l'air, avançant tranquillement comme si l'endroit lui appartenait, comme s'il n'était pas très clairement armé jusqu'aux dents. L'homme se braque immédiatement, pointant son automatique vers Lucas.
- Qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'as rien à faire ici. Tu as cinq secondes pour t'expliquer avant que je ne te tire dessus.
- J'ai des infos pour votre boss, que je suis prêt à vendre à pris coûtant. Pour ça il faut que je reste en vie bien sûr. Je suis sur qu'il ne serait pas contre le fait de prendre connaissance des plans de Kun. Vous êtes bien entrés en guerre contre eux non ?
- Comment sais-tu argll...
Il ne va pas plus loin alors que je lui tranche la gorge, après m'être silencieusement approché de lui dans son dos. Nous récupérons son arme avant de rentrer à l'intérieur, les autres ont normalement tout entendu, Yangyang et Hendery doivent être en train de rentrer de leur côté eux aussi. Nous traversons silencieusement les couloirs, utilisant les silencieux de nos armes à bon escient. Un des hommes a failli crier à l'intrusion en voyant un corps tomber mais heureusement Lucas a réussi à le faire taire à temps. Parfait, d'après Winwin, les autres sont tous regroupés dans une salle à l'étage alors que le boss est dans son bureau avec deux autres hommes. Lucas et moi, nous occupons de ces derniers. Il faut que nous soyons entièrement synchrones avec Yangyang et Hendery, les grenades doivent exploser en même temps, aucun ne s'en sort.
- En position
- En position
Je réponds à la voix de Hendery. Winwin nous assure que tout le monde est bien dans ces deux pièces et les deux grenades partent en même temps. Nous avons à peine le temps de les entendre crier avant qu'elles n'explosent. Puis nous entrons dans la salle, arme en main, prêts à achever le moindre survivant, mais comme prévu, il n'y en a aucun. Nous échangeons un sourire satisfait avant de fouiller dans les papiers qui n'ont pas brûlés avec l'explosion. Il n'y a pas grand-chose, mais il fallait s'y attendre, c'est loin d'être leur base principale. Nous ressortons rapidement, les trois autres nous attendent déjà en bas, Mark étant descendu du toit de l'immeuble en face.
- Une mission accomplie avec succès, je suis fier de vous. Maintenant rentrons, il ne vaut mieux pas que nous soyons encore là quand ils finiront par se demander pourquoi ils n'ont plus de nouvelles de cet endroit.
Tout le monde acquiesce et ils repartent dans le van qui nous a amené ici, enfin, les a amenés ici, Lucas et moi avons pris sa moto. C'est d'ailleurs vers celle-ci que nous nous dirigeons. Ils vont tous fêter la mission et se soûler à s'en dégoûter de l'alcool, très peu pour nous, je veux juste profiter de Lucas ce soir. Au lieu de rentrer, Lucas nous amène dans un petit hôtel un peu perdu en périphérie de la ville, réservant une chambre pour le soir.
- Pourquoi nous amener ici ?
Je demande en enlevant ma veste, la jetant sur la seule chaise de l'appartement. Il entre après moi, et viens directement plaquer son torse contre mon dos, posant ses lèvres dans mon cou.
- Pour être sûr qu'on ne nous retrouve pas avant qu'on ne le décide.
- Plutôt que tu ne le décides non ?
- Peu importe, ce soir tu es à moi.
Je me retourne et l'embrasse passionnément, n'attendant pas avant de forcer mon passage dans sa bouche, me battant avec sa langue alors que mes mains commencent à se perdre sous son haut. Il me pousse légèrement, me faisant reculer jusqu'à ce que mes jambes buttent contre le lit. Il rompt le baiser à ce moment là et pose son front contre le mien, restant si proche que nos lèvres se frôlent à chaque inspiration.
- Tu vas bientôt prendre ces vacances pas vrai ?
- Encore deux ou trois semaines, pour être sûr que tout fonctionne bien et oui, je les prends. Tu viendras avec moi ?
- Où tu veux, quand tu veux.
- Je suis pratiquement sûr d'avoir dit l'inverse tout à l'heure tu sais ?, je le taquine.
- Tu gâches tout Tennie.
- Je ne pense pas, je suis même sûr que tu aimes ce côté de moi.
Je souris et pose brièvement mes lèvres sur les siennes avant de tirer sur ses vêtements, nous faisons tomber l'un sur l'autre. Nos bouches se cherchent à nouveau pour ne plus se quitter et je sens une vague de pur bonheur monter en moi. Des vacances, ça semble bien, surtout avec lui, rien que nous deux.
Et voilà la fin de ce qui est devenu un four shot. J'ai bien plus apprécié l'écrire que je ne le pensais à en le commençant et espère que vous avez aimé le lire aussi. Et si vous perdez patience en attendant un bonus, qui sait ce qui pourrait arriver, j'ai déjà écrit un autre os pour un échange NCT, j'espère qu'il suffira à satisfaire une envie de lecture ^^
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