Chapitre 3

Je gare la voiture dans le garage, évitant de justesse un journaliste et sa caméra. Notre bonne humeur a redescendu pour laisser place à la tristesse. Ce soir sera notre dernier avant de long mois de séparation. Nous montons dans ma chambre à vitesse grand V pour éviter mes parents.

Depuis la grande nouvelle, je les évite, m'enfermant à double tours dans ma chambre et prenant mes dîners sur des plateaux emmenés par notre merveilleuse cuisinière qui me concocte toujours de délicieux plats pour me remonter le moral.

Dans la chambre, toutes mes affaires ont disparus ou seul mon lit et quelques habits restent. Nos regards se croisent et nous commençons à nous rendre compte de se qui se passe vraiment. Je m'en vais dans une autre région, a plus de huit cents kilomètres.

Durant la soirée, nous nous arrêtons pas de parler de tout et de rien, comme si nous avions besoin de combler le vide qu'on aura dans les prochains moins. Nous passons des souvenirs à Tahiti avec le sable chaud et la mer transparente puis crush de Lilas prénommée Damien rencontrée dernièrement ou encore de notre prof de philo qui porte une doudoune et un bonnet même en plein été.

Soudain, des coups à la porte retentissent et des voix nous parviennent de l'autre côté :

-Ma chérie, je sais que tu es là, me dit ma mère.

-Nous ne voulons pas que tu sois fâchée contre nous, déclare mon père.

-Nous savons que tu ne vas pas nous répondre mais on voulait te dire qu'on fait ça pour ton bien et que plus tard tu comprendras notre décision.

-Nous t'aimons de toute nos forces et bonne nuit à toutes les deux.

Un silence se fait et j'entends leur respiration saccadée derrière la porte, attendant une réponse de ma part. Puis, des pas résonnent dans le couloir, signalant qu'ils sont partis. Les larmes me montent et les sanglots arrivent, entourée de ma meilleure amie, ma sœur que je n'aurai plus pendant de très longs mois.

Puis la fatigué arrive et les bras de Morphée nous emportent. Mon sommeil est sommé de nombreux cauchemars, plus terrifiants les uns que les autres. Parfois, je suis seule, entourée de ténèbres et des chuchotements me parviennent. D'autres fois, mes amis et ma famille parlent derrière mon dos, me critiquent et je suis encore seule, seule au monde.

Ma sonnerie de réveil met fin à ce moment rempli de solitude. Nous nous réveillons toutes les deux avec la boule au ventre, je suis angoissée mais surtout triste de partir en de telles circonstances. Nous ne parlons pas et nous nous préparons lentement, comme si nous voulions profiter du moment présent. Parfois, le silence dit plus que les mots. 

    Dans une heure, je m'envole vers un nouveau endroit tandis que mes amis retournent au lycée. Nous descendons main dans la main en bas, pour manger. Mes parents sont déjà attablés, mais personne ne parle. Pour ma part, si j'ouvre ma bouche il n'y sortira que de la colère. J'aimerais les haïr de me forcer à tout quitter mais je ne peux pas car je sais qu'ils vont ça pour mon bien. Ils n'ont tout simplement pas la même idée la même idée du mariage et de la vie parfaite.

     Quand le petit-déjeuner est terminé, notre cuisinière débarrasse la table et me lance un regard compatissant. Heureusement qu'elle et Max font partis de notre périple sinon je ferais une dépression. Arrivés devant la voiture qui nous emmènera à l'aéroport, Lilas et moi pleurons enlacés pendant de longues minutes jusqu'à ce que l'on nous sépare de force.

Dans la voiture, je regarde par la vitre jusqu'à ce que la maison ne soit plus en vue et continue à pleurer car je sais que j'enterre une partie de ma vie. Le chemin vers l'aéroport se fait dans un lourd silence, personne ne discute et n'ose bouger de peur d'éveiller ma colère.

Lorsque la voiture s'arrête, je sors presque en courant pour me diriger vers le jet. Les sacs de voyage arrivent les uns après les autres, composés d'affaires pour ne pas s'ennuyer durant le val et des vêtements de rechange. L'hôtesse nous accueille et nous montons à l'intérieur. Le jet est luxueux, des sièges en cuirs et des bars avec des rafraîchissements sont proposés.

À ce moment là, j'aimerais tellement une fille normale qui va à l'école pour voir ses copines et avoir des bonnes notes. Un vie simple et entourée de nombreux frères et sœurs où les seuls problèmes sont de simples disputes qui finissent par un gros câlin.

-Ma chérie ..., commence ma mère en s'installant

-Ne commencez pas, vous ne pouvez pas savoir comme je suis hors de moi sinon je risque de dire des phrases qui dépassent pas pensée.

Mes parents se taisent tandis que je me mets de mon côté. Je me sens presque mal d'avoir haussé le ton, enfin je dis presque. C'est tellement rare que je hausse le ton devant eux encore moins contre eux.

Pour l'instant je suis incontrôlable mais j'espère que ça passera, que la pilule pourra passer plus tard.

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