~11~ Le coup final

Après un long moment, voici enfin le dernier chapitre de cette histoire! Je n'étais pas inspirée, mais hier, j'ai enfin eu l'idée et tout semble s'être écrit tout seul. J'espère qu'il vas vous plaire, car j'aime bien cette finale! ^^

Le plateau de tournage est rempli par les curieux venus assister à l'entrevue en direct de la nouvelle sensation de l'heure. Au-devant de la grande scène, l'animatrice, une femme aux courts cheveux blonds et bien habillés, attend le signal pour parler. Lorsque le réalisateur lui fait signe, un sourire se dessine sur ses lèvres rouges :

-Bonjour, cher public, ici Nanaba qui vous parle! Aujourd'hui, j'ai la chance d'accueillir sur le plateau un jeune auteur rempli de talent, désormais mondialement connu pour son chef-d'œuvre : « Promenons-nous dans les bois ». J'ai le plaisir de vous présenter, Armin Arlet!

Sous l'applaudissement du public, le jeune homme aux cheveux couleur or rentre sur le plateau. Un large sourire sur ses lèvres fines, il salue la foule qui est nombreuse à l'accueillir. La caméra suit le blond vers le fauteuil qui lui est destiné. Armin serre poliment la main de l'animatrice avant de s'assoir dans le confort. Il se sent tellement bien sous le feu des projecteurs... Cette notoriété, c'est tout ce qu'il a toujours souhaité.

-C'est un plaisir de vous recevoir, Armin, sourit la dame, vous me permettez de vous appeler Armin?

-Bien sûr. Tout le plaisir est pour moi, Nanaba.

-Armin, récemment, vous avez publié un roman qui fait fureur dans le monde de l'horreur. Les fanatiques d'histoire glauque se l'arrachent, mais il ne faut pas oublier que ce que vous avez écrit est inspiré de la tragédie qui s'est déroulée il y a exactement un an. Comment avez-vous fait pour aussi bien vous plonger dans la tête du célèbre tueur en série Jean Kirstein?

Armin fait un petit sourire. Son roman, publier depuis déjà un mois, est sorti le jour même du premier anniversaire du massacre. Comme il l'avait prévu, ce genre de fait réel cartonne auprès des curieux. Qui n'est pas intéressé par les tueurs en série? Jean est maintenant célèbre pour « son » crime.

-En fait, j'ai eu l'occasion de beaucoup discuter avec lui dans l'espoir de le comprendre, répond l'auteur, les policiers ont été très gentils de collaborer. Mon roman est une sorte de mémorial pour les défunts. Surtout pour mon frère. Je crois qu'écrire cette histoire m'a permis de tourner la page et faire mon deuil.

-Je comprends. Ça n'a pas dû être facile pour vous d'être accusé par l'assassin d'être le véritable tueur de ce massacre alors que vous y avez perdu votre frère.

-En effet. Quand il a quitté le lieu du crime, Jean s'est empressé d'aller voir les autorités. Sans même chercher à camoufler les preuves, il les a amenés droit au carnage en m'accusant. Pourtant, je le connaissais à peine... Comme ma grand-mère et mes parents en témoignent, je passais la journée avec elle. Les sorties scolaires n'ont jamais été une activité qui m'intéresse.

Son alibi était du béton. Après avoir quitté Jean le jour fatidique, Armin est rentré chez sa grand-mère comme il l'avait promis à ses parents. Comme cette dernière est atteinte d'Alzheimer, jouer avec ses souvenirs n'a pas été une tâche trop ardue. Tout son plan a été pensé dans les moindres détails. Les policiers n'y ont vu que du feu.

-Avez-vous une idée qui pourrait expliquer pourquoi l'assassin vous accuse? S'enquiert Nanaba, je veux dire, s'il vous connaissait à peine, il n'y avait aucune raison de vous faire porter le chapeau.

-Jean a probablement des troubles de santé mentale. Je lui ai souvent rendu visite depuis les meurtres et il ne change pas de version. Ses avocats pensent à plaider la folie, ce que je comprends parfaitement. Peut-être que m'imaginer comme étant un psychopathe est une sorte de fantasme pour lui? Comme je l'explique dans mon livre, Jean n'avait même pas conscience du carnage qu'il faisait. Il était aussi effrayé que les autres.

-Les parents et proches des victimes sont d'ailleurs choqués par la version que raconte Jean... Certains n'ont pas approuvé que vous utilisiez ce drame pour créer votre notoriété. La mère de l'une des victimes, Floch Forster, a porté plainte pour diffamation. Selon elle, la manière dont vous avez décrit son fils comme un drogué était outrageuse.

-Floch est la victime que je connaissais le mieux, excepté mon frère. Je n'aurais jamais menti dans mes descriptions. C'est ce qu'il était, tout comme Mikasa et Christa étaient réellement des putes. La façon dont les gens cherchent à rendre meilleurs les défunts après leur mort me répugne. Pourquoi changer la vérité? Les défauts, c'est humain. C'est comme quand mon frère est mort. À son enterrement, tout le monde le vantait, mais est-ce que certains le connaissaient vraiment? Moi, quand je vais mourir, je veux que les gens se souviennent de moi pour le meilleur et pour le pire.

La journaliste se fige, un peu confuse devant la réponse trop franche de l'écrivain. Cette vérité crue est très imprévue... Elle avait prévu des questions en lien avec les potentiels remords d'Armin, mais la froideur dont il fait preuve lui fait perdre ses mots. Quelque chose dans son regard lui glace le sang.

Derrière la caméra, le réalisateur fait signe de la main à la femme d'enchainer alors que la foule est d'un silence religieux, tous choqué devant la réponse brutale du blond qui attend toujours la suite.

Nanaba tousse, puis elle cherche un moyen de reprendre l'entretien sans froisser l'invité ou les téléspectateurs :

-Je vois... Est-ce que vous avez un autre projet de livre bientôt?

-En effet, il est déjà presque achevé. Je ne peux rien dire pour l'instant, mais je promets que sa publication sera grandiose.

***

Assis derrière la vitre en plexiglas de la prison, Jean attend patiemment le mystérieux visiteur qu'on lui a annoncé. Ses mains sont menottées sous la petite table et un gardien de sécurité le surveille au loin, prêt à intervenir si le faux meurtrier devient fou. Être traité comme un dangereux criminel est horrible... Pourquoi personne ne veut-il croire la vérité? La justice ne devrait pas garder prisonnier un innocent comme elle le fait!

Jean se raidit lorsqu'il voit une silhouette approcher. De l'autre côté de sa protection, Armin vient vers lui, bien vêtu d'une veste grise qui met en vedette sa pâleur. Ses longs cheveux d'or sont bien coiffés et son sourire est plus éclatant que jamais. Malgré tout ce qu'il a fait, il reste magnifique. 

Un livre dans ses mains, le blond s'installe sur la chaise qui lui est destinée. Maintenant habitué, Jean décroche le téléphone à file pour pouvoir lui parler et Armin fait de même.

-Coucou, Jean, je t'ai manqué? Sourit Armin, désolé de ne pas avoir pu te visiter ce mois-ci, mais avec la publication de mon nouveau roman, je suis débordé. C'est fou comme les gens se l'arrachent! Je t'en ai d'ailleurs amené un exemplaire.

Jean ne répond rien, continuant uniquement de le regarder dans les yeux. Depuis son arrestation, tout le monde l'a abandonné. Personne ne croit en son innocence, pas même ses parents  qui pensent avoir engendré un démon. Seule la mère de Marco refuse de le voir comme un fou furieux. Même si la victime lit dans son regard un peu de peur quand elle lui fait face, il aime croire qu'elle le croit sincèrement.

Armin vient le visiter chaque semaine lors des heures attribuées à cet effet. Même si au début, Jean était répugné par ces moments en tête à tête, il ne peut s'empêcher de commencer à les apprécier. Le blond est son unique vrai contact avec l'extérieur et malgré tout ce que ce psychopathe lui a fait subir, il a recommencé à s'attacher. Sincèrement.

-Ne t'en fais pas, Jean, chuchote Armin, tu as presque fini de jouer ton rôle. Mon prochain roman va te faire libérer.

Jean fronce les sourcils, pas certain de comprendre.

-Me faire libérer?

-Oui. Sache que je compte dire la vérité. Tu ne crois tout de même pas que je vais te laisser t'attribuer tout le mérite de mon œuvre? J'ai tout prévu. Je vais écrire tout ce qui s'est réellement passé et montrer au monde entier à quel point j'ai été fabuleux pour ainsi berner la justice.

-Donc tu es prêt à passer ta vie en prison? Tu crois vraiment que ta maison d'édition va accepter de publier un tel scandale?

-J'ai tout prévu. Je vais envoyer une version de mon roman à toutes les maisons d'éditions que je connais, ainsi qu'à plusieurs grands journalistes. Je vais aussi publier l'histoire sur internet. Ça va faire fureur! Quand tout va arriver, je vais partir vivre ailleurs. La police ne pourra jamais me retrouver. Tout est prévu.

Armin sourit fièrement en disant son plan. Jean n'est pas surpris de voir que le blond à tout prévu. S'il y a bien une chose qu'il a apprise à son sujet, c'est que le garçon ne fait rien qui n'est pas totalement réfléchi. C'est un génie.

Le faux meurtrier se contente de lui faire un petit sourire. Il sait que de son côté de la vitrine, le policier qui le surveille peut tout entendre. L'intimité n'est pas le point fort de cette prison et Armin le sait bien. C'est pour ça qu'il n'hésite jamais à faire la discussion pour deux.

-Si tu veux, je vais te laisser une note pour que tu puisses me retrouver, propose Armin, ici, je sais qu'ils t'ont tous abandonné. Comment peuvent-ils oser se dire ta famille alors qu'ils n'ont même pas confiance en toi? C'est répugnant. Moi, je serai toujours de ton côté, Jean. Tu sais que je ne t'abandonnerai jamais.

Le petit blond pose sa main contre la vitre avec un sourire. Après une courte hésitation, Jean pose aussi la sienne en regardant les grands yeux bleus de celui dont il est désormais amoureux.

-C'est d'accord.

Merci à tous d'avoir suivi cette histoire un peu différente de ce que j'ai l'habitude d'écrire et surtout, merci pour votre immense patience >~<. Pardon encore!

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