23. Je suis quasiment sûr que...
Lorsque je me réveillai, je sentis des bras autour de moi. D'abord, je paniquai, puis sentis un corps extrêmement chaud collé contre mon dos. Aussitôt, je me détendis, un sourire étirant mes lèvres. C'était Alec, qui me serrait contre lui comme s'il avait peur que ne cherche à m'enfuir. Les draps recouvraient nos corps nus, mais la chaleur qu'il produisait me suffisait. Comme nous étions allongés sur le flanc, je sentais mon bras gauche s'engourdir petit à petit.
Alors, doucement, je me retournai pour me retrouver face à face avec Alec. Ses bras ne me facilitaient pas la tâche, et il semblait ne pas vouloir desserrer son étreinte. Mais j'y parvins, et le fis doucement basculer sur le dos, pour pouvoir me lover contre lui. J'enfouis mon visage dans le creux de son épaule en soupirant d'aise. J'étais tellement bien avec lui... J'embrassai sa clavicule, puis refermai les yeux en me blottissant contre lui. Il sentait très bon, une odeur presqu'animal, mais je parvenais à distinguer des effluves d'arbres.
Soudain, alors que je sombrais dans un demi-sommeil, je le sentis se détendre, et il bougea, remuant sous moi. Je grognai, entourant sa taille de mes bras. Je voulais dormir. Je sentis un souffle dans mes cheveux, et grommelai :
« - Arrête de bouger...
- Tu es toujours comme ça, le matin ?
- Tu m'énerves. »
A moitié endormie, je ne devais pas avoir l'air très menaçant... En boudant, je me retournai pour lui tourner le dos. Mais il se colla de nouveau contre mon dos, et embrassa ma nuque avant de me murmurer à l'oreille :
« - Félicitation. Tu es officiellement la première à me supporter.
- Je me demande bien comment je fais. »
Un sourire aux lèvres, je me retournai pour le serrer dans les bras, émue de cet aveu. J'étais la première. Ce qui était aussi son cas, mais il le savait.
Il caressa lentement mes cheveux, puis déposa doucement ses lèvres dans mon cou. Je frissonnai, et l'entendis rire. Aussitôt, je marmonnai :
« - Tu es énervant.
- Je sais. Mais toi aussi, je te signale. Je n'avais jamais rencontré une sangsue pareille. »
Malgré moi, je pouffai de rire, et tapai du poing sur son torse, mais sans lui faire de mal, je le savais. Alec rigola plus franchement. Je le suivis dans son hilarité de bon cœur. C'était si rare de le voir sourire, alors rire !
Je me collai contre lui en souriant, et il m'entoura de ses bras pour mes serrer avec force contre lui. Le nez contre son cou, je soupirai :
« - Tu sens super bon.
- Toi aussi.
- Ah bon ? Et je sens quoi ?
- Le shampooing au citron. La cire, sûrement de violon, et... Le loup.
- D'accord. Ça me va. »
Je l'entendis soupirer, mais il ne dit rien, se contentant d'enfouir son visage dans mes cheveux. J'aurais voulu que tous les matins ressemblent à ça... J'étais si bien avec lui, dans ses bras !
Soudain, plusieurs petits coups furent frappés à ma porte. Je sursautai, resserrant sans m'en rendre compte mon emprise sur les épaules d'Alec. J'eus un regard paniqué pour lui, avant de demander d'une voix mal-assurée :
« - Oui, quoi ?
- Plume ? On peut rentrer ? »
C'était mon père. Je m'écriai :
« - Non, ne rentre pas ! »
Je me libérai de l'étreinte d'Alec pour me dépêtrer des draps, enfilai le premier tee-shirt qui me tomba sous la main et me rapprochai de la porte :
« - Désolée. Qu'est-ce qu'il y a ?
- Ta mère et moi... Partons. Pour quelques jours seulement.
- Où ça ?
- Voir Déborah. »
Un grand froid m'envahit tandis que mon père continuait :
« - Et... Nous voulions savoir si tu voulais nous accompagner. »
Je restai muette, sursautant quand Alec se moula contre mon dos. Il me murmura :
« - Réfléchis-bien.
- Vous savez très bien qu'il est hors de question que je vienne avec vous ! »
Je le repoussai avant de siffler à mes parents, à travers la porte :
« - Je ne sais même pas pourquoi vous vous obstinez à penser que j'aimais ma sœur !
- Plume, nous... Nous partons. Nous serons de retour dans deux-trois jours. Sois sage. »
Je ne répondis rien, me contentant de croiser les bras. J'étais furieuse. Comment pouvaient-ils penser que je pardonnerais un jour à Déborah ?! Et surtout, comment pouvaient-ils s'aveugler à ce point ?! C'était comme s'ils refusaient de reconnaître que ma sœur était tout, sauf parfaite !
Je les entendis descendre les escaliers, puis la porte d'entrée claqua. Je soufflai, puis me retournai face à Alec, qui me murmura :
« - Ecoute, Plume... Je ne veux pas que tu refuses d'y aller parce que je suis là.
- Que... Quoi ? Tu es sérieux ?! »
Je lui avais presque tout raconté pourtant ! Alors comment osait-il insinuer ça ?! Je lui hurlai :
« - Mais comment tu peux un seul instant penser ça, hein ?!
- Plume.
- Mais tout ce que je te raconte, en fait, tu t'en fiches, c'est ça !
- Plume.
- Quoi, « Plume » ?! Tu n'en as pas marre de faire le perroquet ?
- Tu es magnifique quand tu t'énerves.
- Je... Tu... Quoi ? »
Mais... Pourquoi me disait-il cela ? J'ouvris la bouche, surprise, mais m'arrêtai d'hurler. Il soupira alors :
« - Enfin tu te calmes. Plume, il faut vraiment que tu arrêtes de t'énerver dès qu'on te parle de ta sœur.
- Je ne m'énerve pas tout le temps. »
Boudeuse, je croisai les bras. Alec se rapprocha de moi, jusqu'à ce que je sente sa chaleur contre mon corps. Il avait haussé un sourcil, et je marmonnai devant son regard amusé :
« - Bon... C'est vrai que j'ai tendance à m'énerver.
- Tes parents pensaient bien faire. »
Je m'apprêtais à répliquer quand il m'attira brusquement à lui pour m'embrasser. Aussitôt, je me pressai contre lui, mes mains remontant vers ses cheveux pour fourrager dedans. Il sépara nos bouches, et me demanda d'un ton faussement stupéfait :
« - Tu ne répliques plus ?
- Tu m'énerves, Alec !
- Je sais, ça doit faire une bonne vingtaine de fois que tu me le dis. »
Il eut un sourire qui me remua les entrailles, et sans réfléchir, j'entourai mes bras autour de son cou avant de l'embrasser fougueusement. Il me souleva dans ses bras pour m'allonger sur le lit, mais je nous fis tourner pour passer en position dominante. Une moue joueuse sur les lèvres, je me redressai pour m'asseoir sur lui. Il me fixa, l'air surpris, et je déclarai :
« - Pourquoi as-tu dit que mes parents pensaient bien faire ?
- Parce que... »
J'entendis la clochette retentir, coupant Alec dans sa phrase, signe qu'il y avait quelqu'un devant la porte. Je m'écartai brusquement de lui, surprise. Je n'attendais personne ! Je me relevai pour passer rapidement une culotte et un jean, et fis signe au brun de rester dans la chambre. Je le vis froncer les sourcils, juste avant qu'un sourire moqueur n'étire ses lèvres. Mais je ne m'attardai pas sur son comportement, ouvrant la porte de ma chambre pour dévaler les escaliers. Parvenue devant la porte d'entrée, j'écarquillai les yeux en reconnaissant Jamie.
Légèrement inquiète, j'ouvris le battant pour le laisser entrer. Il n'osait croiser mon regard, et marmonna :
« - Dis... Tu te souviens, j'avais un truc à te dire.
- Ah, oui. Quand on était au parc.
- C'est ça... Je sais que... Ça peut paraître peut-être soudain, mais... Je suis quasiment sûr que...
- Que ?
- Que je t'aime. »
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Hey ! La révélation de Jamie vous étonne-t-elle tant que ça ? ^^
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