29. Jinsei

- Jasen. Jasen.

Lentement, je me réveille. Tiens, à quel moment je me suis endormi ?

- On est presque arrivé.

Ça va faire deux jours que Cordax vole. Je ne sais pas comment il a fait pour garder sa trajectoire et se reposer en même temps, mais il a réussi.

Je jette un coup d'œil vers le sol. Des terres enneigées s'étendent à perte de vue, des forêts blanches recouvrent tout. Par-ci par-là, une tâche plus foncée désigne un animal.

- Regarde devant.

Me penchant, j'aperçois des maisons quelques kilomètres plus loin.

- Je vais me poser, on finira à pied. Enfin, tu finiras à pied et moi je serai bien au chaud dans ta poche.

- Ne te gêne pas surtout.

- Qui s'est fait transporter jusque-là ?

Je ne peux rien répondre à ça.

- J'ai faim.

- Tu n'as qu'à acheter quelque chose au village. Moi, je vais chasser.

- Je n'ai pas pris d'argent avec moi.

- Oh, et c'est clair que former des fausses pièces avec ta particularité c'est compliqué.

- Ce n'est pas une question de difficulté, mais de moral. Je ne peux pas faire ça.

- Alors meurs de faim. En silence, que je puisse profiter du calme de la région.

Il est toujours aussi gentil.

- Je viens chasser avec toi.

- Pour que tu me laisses faire tout le boulot ? Non merci.

- Tu n'auras rien à faire, je m'occupe de tout. Y compris de cuire la viande.

Il prend un instant pour réfléchir. La viande grillée est un de ses plats favori.

- D'accord. Attention, on approche du sol.

Il se stabilise en battant des ailes sur place. Son corps se pose sur la neige, soulevant des tourbillons de flocons.

- Et voilà, atterrissage parfait.

- Comme tout ce que tu fais.

- Content que tu le reconnaisses.

Ce n'est pas la modestie qui l'étouffe. 

Je sens que cette histoire de trouver une source va mal se finir.

La voix ! Ça faisait longtemps.

Tu ne faisais plus de bêtises, donc oui. J'avais rien à te reprocher.

Sympa.

Je sais, je sais. Prends garde à toi sur ce coup.

Le dralik rapetisse, jusqu'à finalement tenir dans ma poche. Il ne se fait pas prier pour s'y faufiler.

Durant le trajet, j'ai pu facilement boire en condensant l'eau présent dans l'air. Pour la nourriture, c'est tout de suite plus compliqué. Les molécules sont longues, agencées d'une manière bien précise et elles se modifient en fonction des conditions auxquelles elles sont soumises. J'ai préféré attendre qu'on soit arrivé pour manger plutôt que de risquer de m'intoxiquer. Ce qui fait que j'ai la dalle.

Ma tenue n'est pas adaptée à cet endroit. Me faisant plaisir, je me drape d'un long manteau clair rempli de poches en tout genre et de bottes hautes. Une fois mon pantalon renforcé, je me concentre, ressentant la présence des êtres vivants autour de moi. C'est un talent appris que j'ai développé avec Aras... qu'il m'a forcé à développer, en fait. Mais je ne vais pas me plaindre, il m'est très utile dans ce genre de situation.

Alors, des lapins, un renard, des écureuils, un élan... Je m'élance, courant sur la neige, m'assurant de ne pas faire de bruit et de continuer à me dissimuler. Arrivé à proximité du grand animal aux immenses bois, je forme une flèche de glace. La projetant vers lui, je le vois relever la tête, soudain sur ses gardes. Il n'a pas le temps d'éviter le projectile, qui se plante dans sa tête.

- Impressionnant. Je ne savais pas si tu étais capable de tuer un animal de sang-froid, il semblerait que oui.

- C'est étrange, je ne me sens même pas coupable.

Cordax ne dit rien. Depuis mon plus jeune âge, on m'a toujours répété que la vie est précieuse, qu'il faut la respecter, en prendre soin. Que tuer, c'est mal.

Je viens d'ôter une vie. C'est la loi de la nature, manger ou être mangé. Mais je viens quand même d'ôter une vie. Je ne devrais pas me sentir un minimum mal à l'aise ? Est-ce que c'est normal de ne rien ressentir de particulier après un tel acte ?

­ J'allume un feu, je découpe la bête. Un puma grogne non loin. Il n'approche pas.

- Miam, ça a l'air bon ! Au fait, où tu as appris à faire ça ?

- Ça quoi ?

- Dépecer un animal.

- C'est mon oncle qui m'a appris.

- Ton oncle ?

- Tu ne l'as pas vu dans mes souvenirs ?

- J'ai aperçu tes souvenirs les plus marquants, ceux qui ont véritablement bouleversé ta vie et qui te définissent en tant qu'individu. Je ne les ai pas tous vu, tout comme tu n'as pas vu tous mes souvenirs.

Ça se tient.

- Pourquoi tu me parles télépathiquement depuis tout à l'heure ?

- Il y a un village pas loin. Je préfère éviter qu'on m'entende. C'est prêt ?

- Oui. Bon appétit.

J'éloigne deux brochettes de viande des flammes. Le dralik se saisit habilement de l'une d'elle, se débrouillant je ne sais comment pour la dévorer.

- Alors, cet oncle ?

- C'est le frère de ma mère. Ils ne se sont jamais très bien entendu, je ne l'ai pas vu souvent. Le seul souvenir que j'ai de lui, c'est lors d'une partie de chasse que nous avons fait ensemble. Il m'avait pris une semaine en vacances avec lui, peu après la mort de mon père et ma sœur, pour me changer les idées. Il m'a montré comment s'occuper d'une proie, bien qu'il ne m'ait pas laissé aller la chasser avec lui. Je l'ai attendu quelques heures dans une cabane, il est arrivé avec un lapin, un faisan et une biche. Nous avons ensuite dépecé les animaux avant de les cuisiner.

- Mmm, c'est délicieux !

- Tu m'écoutes ?

- Oui, oui. C'est tellement bon ! Su-ccu-lent !

C'est vrai que l'élan grillé au feu de bois en forêt après deux jours de jeûne, ça n'a pas son pareil. Nous finissons de manger en silence, ne laissant que les os (Cordax s'est occupé des boyaux, organes et autres parties peu ragoûtantes).

- Tu as entendu ?

- Oui. Quelqu'un approche. Non, ils sont plusieurs.

- Trois, quatre...

- Six en tout.

- Des chasseurs ?

- Possible.

Le temps que nous échangions rapidement sur la situation, j'ai effacé nos traces, Cordax est retourné dans ma poche et nous nous sommes dissimulés derrière un arbre.

- Il n'est pas loin.

- Tu es sûre ? Je ne vois personne.

- Tu es capable de détecter les êtres vivants, toi ? Non, alors ferme-là.

Merde. Je n'ai pas pensé que quelqu'un du village pourrait aussi maitriser ce talent appris, ou avoir une particularité similaire. Je ne sais pas dissimuler entièrement la trace de ma présence. C'est mauvais.

- Hé, sors de ta cachette ! On sait que t'es là !

- Jacques, il est où précisément ?

- Je sais pas. Il est dans cette zone, c'est sûr, mais je n'arrive pas à en savoir plus.

- Où est passé Druka ?

J'ai un mauvais pressentiment. Instinctivement, je me baisse, ne me souciant plus d'être repéré. Un choc sourd retentit au-dessus de ma tête, à l'endroit où je me trouvais une seconde plus tôt.

- Ah bah ils étaient sept. D'ailleurs, pourquoi tu te caches ?

C'est vrai, ça. Pourquoi j'agis de manière suspecte ? Je me rendais simplement au village et j'ai eu faim, voilà tout.

Me déplaçant latéralement, j'évite deux nouvelles flèches. Je continue de bouger jusqu'à être hors de portée de l'archer, ne serait-ce que pour un court instant. Il ne me laisse pas tranquille, tirant sans relâche, ses projectiles ne me ratant jamais de loin.

- Je me rends, vous pouvez arrêter de tirer ?

- Druka, ça suffit.

Les tirs s'arrêtent. Les autres hommes se sont déployés de manière à m'encercler sans gêner leur camarade. Ils sont entraînés. Si je devais les affronter à un contre un, j'aurais mes chances, mais tous ensemble ça risque de mal tourner.

- Qui es-tu ? Que fais-tu ici ?

Un type baraqué, imposant, la peau foncée, habillé chaudement, me dévisage. Dans son dos, une épée à deux mains est clairement visible. Il sait ce qu'il fait, c'est clair.

- D'habitude, quand on demande son nom à quelqu'un, on se présente aussi.

L'animosité des types s'accroit.

- Jasen, c'est pas le moment.

- Désolé, ça m'a échappé. Je n'aime pas quand on me menace. Je m'appelle Jasen Klex, je suis étudiant à Epap. Vous savez, l'école pour les particuliers.

Les yeux du chef se plissent. Il n'a pas l'air de m'apprécier.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

- Vous connaissez Aras Sanguello ? Ou Kiran Lok ?

Il ne me répond pas. Sympa, la conversation.

- On m'a confié une mission dans le cadre d'un camp. C'est pour ça que je suis ici.

- Une mission qui te fait aller, seul, à Jinsei ?

- C'est tout à fait le genre du balafré.

- Alors tu t'en occupes, Druka.

- Quoi ? J'ai pas dit ça !

Un grand type, mince, la peau noire, les cheveux et les yeux d'un bleu très clair, presque blanc, armé d'un grand arc et d'un carquois, s'avance. Ses pas ne font aucun bruit sur le sol enneigé.

- Salut, moi c'est Druka. Un elfe noir, au cas où tu l'avais pas remarqué.

Ses oreilles sont pointues. Elles ne seraient pas visibles s'il n'avait pas attaché ses cheveux.

- On discutera au village, on sera mieux installé. Sauf si tu préfères qu'on reste dehors à mourir de froid, Hatrish ?

Le type baraqué grogne. Avant de faire un signe et de me tourner le dos. Le groupe tout entier se met en marche, retournant vers le village. L'elfe se place à côté de moi. Il est sur ses gardes, je le vois bien.

- Alors comme ça, tu connais Aras ?

- C'est un de mes profs.

- On a été dans le même groupe, pendant un temps. Il est redoutable. Comment il va ?

- J'ai souvent l'impression qu'il cherche à me tuer.

Druka sourit. Durant le reste du trajet, qui dure près d'une demi-heure, nous faisons connaissance. J'apprends qu'il a participé à de nombreuses missions avec mon tuteur et Hatrish. Quand Hyba a finalement convaincu Aras de devenir enseignant, ils se sont séparés. Druka est rentré dans son village natal, il a perfectionné sa technique. Puis il est reparti en quête de sensations fortes. Quand Hatrish a repris contact avec lui pour lui proposer de travailler à nouveau ensemble, l'elfe n'a pas hésité. Il protège maintenant le village et aide à l'approvisionner.

- On y est.

Devant nous se dressent des maisons en bois et en pierre, simples, fonctionnelles. Les rues ne sont pas droites, c'est plus comme un amas d'habitations. On s'enfonce dans un véritable dédale. Plus on avance, plus je me rends compte que Jinsei est grand.

- On vous laisse là. Druka, ne soit pas en retard demain.

Le groupe entre dans une bâtisse allongée. L'elfe me conduit plus loin, dans une sorte de taverne. Nous nous asseyons autour d'une table.

- Tu verras, d'ici quelques minutes ce sera bondé. C'est un endroit réputé pour sa bière.

Nous commandons à boire. Mon débit indique 18h42.

- Alors, qu'est-ce que tu vas faire maintenant que tu es arrivé ?

- Accomplir l'objectif qu'on m'a donné.

- J'imagine que tu préfères ne pas me dire ce que c'est ?

- Vous connaissez Kiran Lok ?

Il prend un moment pour réfléchir.

- Ce nom ne me dit rien.

Pour trouver une source, il me faut entrer en contact avec un des Puissants. Comme l'immortel a rencontré l'enfant à Jinsei, je me disais que c'était un bon endroit où commencer mes recherches, mais c'est trop risqué d'aborder le sujet avec Druka. Je ne sais pas encore à quel point je peux lui faire confiance.

- Dis, Klaia, tu as déjà entendu parler d'un certain Kiran Lok ?

La serveuse marque un temps d'arrêt.

- Je n'en suis pas sûre.

Druka fait un signe de la tête dans ma direction.

- C'est lui qui demande.

Elle me regarde. Ses yeux sont d'un orange profond, à l'instar de ses deux fines cornes sortant de ses cheveux dorés. Klaia me demande, innocemment :

- Si c'est la personne à laquelle je pense, il ne fait pas son âge.

- Est-ce que c'est vraiment possible de lui donner un âge ? Il a vécu tellement de choses qu'il est difficile de croire que c'est un simple particulier...

Son regard s'éclaire. Elle a compris.

- J'ai entendu dire qu'il travaillait dans une école, maintenant. C'est vrai ?

- Je suis son élève. C'est lui qui m'a mené jusqu'ici.

- Hé, serveuse ! Une bière !

- Nous pourrons en parler après mon service.

J'acquiesce. Elle s'en va. Druka me regarde attentivement.

- On dirait que tu as une piste.

- Oh, je suis encore loin du but, mais c'est un bon début. Merci.

- Pour quoi ?

- M'avoir amené ici.

- De rien.

Il lève son verre. Nous trinquons.

###

Bien après minuit, alors que le dernier client s'en va, Klaia me rejoint, s'installant en face de moi. Tout est calme.

- Qu'est-ce qui t'amène dans ce bled paumé ?

Malgré son long service, elle est encore pleine d'énergie.

- Vous...

- Oh, pas de manière, tutoie-moi.

- Tu connais bien Kiran ?

- Oui. Il m'a aidé alors que j'étais dans une période difficile. Sans lui, je ne serais pas là aujourd'hui.

- Pour tout te dire, il m'a confié une mission... et pour ça il faut que j'entre en contact avec des personnes, pour le moins, spéciales. Mais je n'ai pas la moindre idée de comment faire, c'est pour ça que je suis venu ici.

- Tu espérais trouver de l'aide ?

- Plutôt des indices.

- Qui cherches-tu ?

J'hésite. Si je lui dis directement, elle pourrait me rire au visage, se fermer complétement ou me venir en aide. Je n'ai aucune idée de comment elle réagira.

- Tu dois voir beaucoup de monde passer dans cet endroit.

- Pas mal, oui.

- Est-ce qu'il y a un jeune enfant qui vient de temps en temps ?

Elle marque une pause, réfléchissant sérieusement à ma question.

- Il y a bien quelques enfants qui passent, souvent pour réclamer des histoires aux voyageurs...

- Et un enfant seul ?

- Ça ne me dit rien... Je ne crois pas, non.

Que Kiran ait rencontré l'enfant ici ne veut pas dire qu'il est souvent dans le coin.

- Tu sais où les voyageurs vont, quand ils viennent à Jinsei ?

- Il n'y a pas souvent de voyageurs, ou alors ils ont des contacts dans les environs. Il n'y a pas de lieu précis où les voyageurs se rendent. La personne que tu recherches te connait ?

- Non.

- Tu sais à quoi elle ressemble ?

Je secoue la tête. Il me manque beaucoup d'informations.

- Comment tu comptes la reconnaitre alors ? Et attirer son attention ?

C'est ça ! C'est exactement ça ! Il faut que j'attire leur attention. Ce n'est pas à moi d'aller à eux, mais à eux de venir à moi.

- Quoi ? Pourquoi tu souris comme ça ?

- Merci, Klaia. Tu viens de me donner une idée de génie. Il faut que je te laisse, merci beaucoup. Vraiment.

Sans attendre de réaction de sa part, je sors dans la rue. Le froid me fait du bien.

- Tu comptes dormir où ?

- Je ne sais pas. Je m'en fiche.

Sans hésitation, j'emprunte le même chemin qu'à l'aller, retournant vers la forêt. J'ai besoin de m'éloigner de Jinsei pour que ça fonctionne.

- À quoi tu penses ?

- Les Puissants, comme leur nom l'indique, possèdent de grands pouvoirs. Pour attirer leur attention, je vais utiliser une grande quantité d'ischys. Ils ne pourront pas ignorer une personne qui se sert d'énormément de magie.

- Toutes les personnes un tant soit peu sensibles le sauront et viendront immédiatement.

- C'est pour ça qu'il faut que je me prépare. S'ils sont vraiment aussi forts qu'on le dit, me retrouver sera facile pour eux. Il faut donc que je me cache le mieux possible pour qu'ils soient les seuls à pouvoir me pister. Et je ne vais pas faire n'importe quoi avec l'ischys, ce serait stupide de l'utiliser juste pour l'utiliser. Je vais m'en servir pour leur faire un signe.

- Comment ?

- Tu verras bien.

- Je peux t'aider à te cacher, mais seulement si tu me dis tout.

Il ne me faut pas longtemps pour accepter sa proposition. À deux, nous serons plus efficaces.

- Qu'est-ce qu'une source, à ton avis ?

- Un endroit d'où l'ischys jaillit infiniment. Un lieu où il est concentré au point d'être visible pour n'importe qui. Une place prisée et très bien gardée, car une seule source tombée entre de mauvaises mains peut faire des ravages.

- En sachant ça, à ton avis, quel est le meilleur moyen d'attirer l'attention des Puissants ?

Je m'arrête. Cordax sort de ma poche. Se dressant sur sa queue, il grandit de manière à pouvoir me regarder droit dans les yeux. Son regard se rive au mien, la lueur qui habite ses pupilles me prouve qu'il a compris. Il n'y croit pas encore.

- Tu ne comptes quand même pas faire ça ?

Un sourire étire mes lèvres.

- Bien sûr que si.

- C'est impossible !

- Oh, vraiment ?

Il est incrédule, je le sens.

- Qui a dit que c'était impossible ? Tu as déjà essayé ?

- C'est de la folie ! S'ils te trouvent, tu crois vraiment qu'ils seront conciliants ? Ils te massacreront directement, sans discuter !

- Au contraire, ça va les intriguer. Tu peux être sûr qu'ils voudront savoir comment j'ai fait. À partir de là, il suffira de négocier.

Cordax se tait. Il a senti que rien ne me ferait changer d'avis. Un long soupir s'échappe de sa gueule.

- Très bien. Par quoi on commence ?

- Il nous faut un endroit sécurisé où je pourrais créer sans être interrompu.

Le dralik ferme les yeux. Il se concentre, avant de soudainement m'envoyer une image d'une cavité vide tapie sous la neige. Nous nous y rendons.

Les deux heures qui suivent, nous les passons à ériger des protections autour de notre abri, afin de résister à n'importe quelle attaque en cas de besoin. À deux, travaillant ensemble, nous forgeons une barrière dissimulant toute trace de notre présence et de l'utilisation d'ischys. Pour ça, j'agis directement sur l'ischys naturel, comme Kiran m'a appris à le faire. Je stabilise les zones d'ischys alentours, pour que personne ne voit de changements, qu'importe ce que je fasse par la suite. Normalement, lorsqu'un être vivant doté d'ischys personnel marche dans la nature, l'ischys naturel réagit, se mouvant autour de ce corps, interagissant avec lui. Si on cherche une personne, on peut se fier aux mouvements formés par la magie présente dans l'air pour la pister. En stabilisant l'ischys, je fais en sorte qu'il ne réagisse plus à ma trace.

Après de longs efforts, Cordax et moi avons enfin terminé la première étape. Nous en profitons pour nous reposer dans notre abri, bien au chaud sous des couvertures.

- Jasen, réveille-toi ! C'est l'heure.

Difficilement, j'ouvre les yeux. Le ciel se teinte de rose à l'horizon, le jour ne va pas tarder à se lever. Il est temps de passer à la seconde étape.

Il est temps de créer une source d'ischys.

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