28. Camp
« Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours.
Tout l'hiver va rentrer dans mon être : colère,
Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,
Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
Mon cœur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé.
J'écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ;
L'échafaud qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd.
Mon esprit est pareil à la tour qui succombe
Sous les coups du bélier infatigable et lourd.
Il me semble, bercé par ce choc monotone,
Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.
Pour qui ? - C'était hier l'été ; voici l'automne !
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ. »
Charles Baudelaire, Les fleurs du mal - Chant d'automne
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Je frissonne. Novembre est froid cette année, la neige ne devrait pas tarder.
Me levant, je fouille l'armoire à la recherche d'un vêtement chaud. Je commence à m'habituer à tous ces éléments surnaturels du quotidien, comme l'uniforme propre qui se trouve chaque jour à ma disposition, ou l'utilisation de diverses particularités à n'importe quel moment de la journée. Ah, voilà, une veste épaisse... et grise, comme le reste de l'uniforme. Certains élèves ont ajouté des éléments colorés, j'ai appris que tant que l'insigne d'Epap Ouest reste visible, c'est bon. Ce qui ne veut pas dire que je me suis lancé dans la couture, loin de là.
On toque à la porte, je vais ouvrir.
- Tu es prêt ?
- Salut, Eléa, tu vas bien ?
Elle lève les yeux au ciel.
- Salut, oui. Tu es prêt ?
- Presque.
Rapidement, je me saisis d'un petit objet sur mon bureau, avant de quitter la pièce. Nous nous dirigeons ensemble vers la cour, devant Epap. Comme à la rentrée, tous les élèves et les professeurs sont là. Dans cette partie de l'école, il y a une vingtaine de classe, soit à peu près quatre cents personnes qui passent leurs journées ici. Ça peut paraître peu pour une école aussi réputée, mais il ne faut pas oublier que chaque individu ici présent a un proche, qui prend aussi de la place, et une particularité, ce qui devient très vite compliqué à gérer.
- Tu as qui dans ta main depuis tout à l'heure ?
- Oh, ça, c'est rien.
- Mmm.
Son visage montre clairement qu'elle est dubitative, mais elle n'insiste pas.
- Ah, vous êtes là tous les deux ! Alors, toujours pas en couple ?
J'avale ma salive de travers, manquant de m'étouffer. Mihela n'a absolument aucun tact. Vous n'avez jamais entendu l'expression : « Le jour où Mihela saura tenir sa langue » ? C'est la même chose que : « Le jour où les poules auront des dents » ou « La semaine des quatre jeudis » ...
- Ça veut dire non. Je sais pas ce que vous attendez, ça se voit que vous vous kiffer grave !
- Mihela...
- Quoi ? C'est vrai !
- Tu as une araignée dans les cheveux.
Elle panique, se tortillant dans tous les sens, criant, se décoiffant pour faire partir la petite bête. Ce n'est qu'au moment où Mihela voit le sourire d'Eléa qu'elle comprend que c'était une blague.
- J'imagine que je l'ai mérité. Au fait...
- Jasen !
Cette voix... ça fait depuis la rentrée que je redoute de l'entendre.
- Je t'ai enfin trouvé.
- Julie. Tu veux quoi ?
- Tiens, c'est pour toi ! Ton uniforme est toujours si gris, avec ça tu seras plus beau.
- Non merci.
Deux mois depuis la rentrée. Deux mois qu'elle se saisit de n'importe quel prétexte pour me parler.
- Tu vois, si Eléa et toi étiez en couple, t'aurais pas ce genre de problème, Jasen.
Merci Mihela d'en rajouter une couche, mais ce n'est pas le moment. Bon, comment me débarrasser de Julie rapidement et simplement ?
- S'il te plait, prends-le ! Après je te laisse tranquille pour toute la journée !
Cette offre ne se refuse pas. Je tends la main, elle y laisse tomber quelque chose. Puis elle s'en va, d'un coup. Ça ne lui ressemble pas.
- C'est bizarre, d'habitude elle ne te lâche pas. Qu'est-ce qu'elle t'a donné ?
J'ouvre la main. Eléa découvre en même temps que moi une broche dorée représentant un magnifique aigle finement ouvragé. Ses ailes sont déployées, il s'apprête à prendre son envol. À la place de ses yeux, deux petites obsidiennes brillent.
- Wah... je m'attendais pas du tout à ça.
- Moi non plus.
- Je te le mets ?
Eléa me sourit. Je lui tends la broche. Ses doigts agiles l'épinglent à mes habits, s'assurant qu'elle est bien accrochée.
- Vous saviez que l'aigle est un symbole de courage, de discernement et de vérité ? Il est fort, observateur, prestigieux, beau. Et l'obsidienne est considérée comme une pierre protectrice.
- Je ne pensais pas que Julie m'offrirait quelque chose comme ça. Je me sens presque coupable de l'ignorer la plupart du temps.
- Tu comptes la remercier ?
- Je ne sais pas. Oui. Sûrement. Tu m'aideras à trouver un truc pour elle ?
Le visage d'Eléa se ferme. C'est ce moment-là que choisit Théo pour nous rejoindre.
- Salut. Vous savez où sont les autres ?
- Julie est partie par là. Sinon j'ai pas vu les autres.
Mihela lui montre la direction.
- Bonjour à toutes et à tous !
Rapidement, le calme se fait sur la place. Tous les regards se tournent vers Zyxel Hyba, qui vient de parler.
- Comme vous le savez déjà, aujourd'hui est un jour spécial. En effet, ce lundi marque le début du camp de novembre. Avant de vous expliquer son déroulement, je tiens à remercier Kiran Lok qui s'est occupé de toute la préparation. Applaudissons-le chaleureusement.
L'immortel se tient un peu en retrait. Un court instant, j'ai l'impression qu'il regarde dans ma direction.
- Chers élèves, certains d'entre vous participent pour la première fois à ce camp. Vous avez sans aucun doute entendu de nombreuses choses à ce sujet. La plupart ne sont destinées qu'à vous faire peur... mais pas toutes.
« Concrètement, ce camp débute aujourd'hui et se terminera, au plus tard, dans deux semaines. Il consiste en une série d'épreuves, chacune vous menant à la suivante, jusqu'à finalement vous ramener ici, à Epap Ouest. Bien entendu, plus vous êtes rapides, plus vous aurez de temps libre après avoir terminé le camp.
« Ces quelques jours ont pour but de vous faire progresser en dehors du cadre strict des cours. Si besoin, n'hésitez pas à contacter votre enseignant principal ou de particularité. Nous restons à l'écoute de vos besoins et sommes prêts à réagir au moindre problème.
« Passons au côté pratique. Vous pouvez participez seul, à deux, à trois ou à quatre. Selon votre niveau et celui de votre groupe, des parcours différents vous seront attribués, bien que vous ayez le choix de la difficulté. Dès que vous êtes prêts, rendez-vous sur le côté de l'estrade, juste là. Un enseignant notera vos noms et vous attribuera un parcours.
« Soyez prudents. Soyez forts. Soyez fiers. Bonne chance.
Il descend rejoindre les autres profs sous un tonnerre d'applaudissements. Rapidement, le bruit se fait assourdissant. Plusieurs groupes déjà formés se dirigent vivement vers la table d'inscription, n'hésitant pas à bousculer les autres.
- Eléa, on y va ?
Mihela et ma paire ont décidé de participer ensemble, comme chaque année. Elles forment un duo redoutable, il ne faut surtout pas les sous-estimer.
- Il faut que je rejoigne Jonathan et Julien. Tu participes avec qui, Jasen ?
- Seul.
Théo me regarde, l'air surpris.
- Tu es sûr ? Les parcours solitaires sont les plus durs. Si tu veux, tu peux venir avec nous. Je suis certain que ça ne dérangera pas Juju et Jojo.
- Jasy ! Tu es là !
- Salut, Klex.
- Ah, salut, Samy, Trent. Merci de ta proposition, Théo. Bonne chance.
Il s'éloigne après m'avoir salué. Le vampire passe son bras autour de mes épaules, m'entrainant vers les tables.
- Alors, Jasy, prêt pour ces épreuves ?
J'ai enfin, après de longs efforts, réussi à convaincre les deux autres novices d'Aras d'arrêter de m'appeler « le nouveau ». À la place, ils m'appellent « Jasy » et « Klex ». Pas sûr que ce soit mieux.
- Absolument pas.
- Tu verras, ça va être marrant !
- Nightmare, tu lui as dit pour le problème ?
- Ah, ça... Euh... à toi l'honneur, Trenty !
Il soupire.
- Klex, écoute-moi bien. Ces derniers temps, il y a pas mal de rumeurs qui circulent au sujet des Atouts.
- Les Atouts ?
- Un groupe extrémiste qui prône la supériorité des particuliers. Il faut que tu sois prudent. Pour avoir plus de soutien, ils feraient n'importe quoi, y compris s'en prendre à des élèves.
- Parce que les jeunes sont plus faciles à convaincre.
- Exactement. La sécurité d'Epap a été renforcée, les profs sont sur leurs gardes, des gardiens sont souvent dans les alentours, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver.
- Comment tu sais tout ça ?
Trent échange un regard avec Sameiden.
- Ça n'a pas d'importance. Promets-moi d'être prudent.
Je le regarde droit dans les yeux.
- Promis.
Nous arrivons devant la table. Trois files se sont formées, un quatrième enseignant à droite est seul. Devant lui, un panneau signale les inscriptions en solitaire. Nous allons tous les trois vers lui. C'est Borthe Vinguel.
- Les trois novices d'Aras, c'est ça ?
- Exact ! M'sieur, vous savez ce que dit une feuille qui tombe dans l'eau ?
- Non.
- J'ai pas pied. Vous avez souri, un point pour moi !
Je regarde Trent, sans comprendre. Il m'explique rapidement que c'est un concours entre les deux, Samy essayant d'amuser le plus souvent possible Borthe. Ce prof est plus sympa que ce que je pensais, surtout s'il arrive à supporter le vampire.
- Alors, vous voulez quel niveau de difficulté ?
- Facile.
- Désolé, Trent, tu sais très bien qu'Aras vous interdit le facile.
Ce prof veut vraiment notre mort. Depuis la rentrée, il ne m'a pas laissé un seul jour de repos. Je veux bien que j'ai pas mal de retard comparé aux autres élèves, mais quand même, il y a des limites.
- Moyen, difficile ou suicidaire ?
- Attendez, y a vraiment un niveau suicidaire ?
- Seulement pour nous trois, Jasy.
- En fait, c'est seulement pour vous deux, Samy et Trent. Jasen a une mission spéciale préparée par Kiran. Alors, vous choisissez quoi tous les deux ?
- Suicidaire, comme d'habitude ! L'assurance survie est fournie avec ?
- Toujours. Voilà ton enveloppe, Samy.
- Merci. On se revoit de l'autre côté !
Sans attendre plus longtemps, il s'en va, sautillant gaiement.
- Suicidaire aussi. C'est plus dangereux de ne pas le prendre que de le subir.
Je ne l'avais pas vu sous cet angle. C'est vrai qu'avec Aras, il faut s'attendre au pire, surtout si on ne fait pas ce qu'il veut.
- Bonne chance.
- Merci. Je m'en vais de ce pas rejoindre Nightmare de l'autre côté. Avec un peu de chance, l'enfer est plus agréable que les cours du sanguin.
Sur un dernier signe de la main, il s'en va.
- Voilà ton enveloppe, Jasen. Kiran a bien précisé que tu as les deux semaines entières pour terminer le camp, alors ne te presse pas. Tu n'as également qu'une seule activité à faire, si j'ai bien compris. Bonne chance.
- Merci.
Je m'éloigne, une mince enveloppe en main.
- Jasen ? Ne me dis pas que tu participes seul !
Juste attend dans la file des duos. Il est avec Ludolf, si je me souviens bien.
- Tout le monde n'arrête pas de me dire ça.
- Epap fait en sorte de valoriser le travail d'équipe, c'est pour ça que les solitaires ont les tâches les plus dures. Il parait que le niveau facile des participants seuls correspond au niveau difficile des équipes ! Tu devrais changer, on a encore de la place si tu veux.
- C'est sympa, mais je suis obligé de participer seul.
Il me fait des yeux ronds.
- Pourquoi ?
- Mon tuteur est Aras Sanguello.
Son visage s'éclaire. Cette phrase résume tellement bien tout ce qui m'arrive. C'est la meilleure explication à donner lorsqu'on me demande pourquoi, ô grand pourquoi, je fais des trucs irrationnels. Comme la fois où le sanguin m'a forcé à marcher au plafond toute la journée, pour entrainer mon corps et ma particularité à ne faire plus qu'un.
Juste pose ses mains sur mes épaules. Son visage est sérieux.
- Courage.
Il a presque la larme à l'œil en me regardant m'éloigner. Je le vois bien devenir comédien, plus tard.
- Cordax, tu m'accompagnes ou tu restes ici ?
- Tu parles du camp ?
- Je sais pas si on peut vraiment appeler ça un camp, mais oui.
- Ça dépend. Tu dois faire quoi ?
- Attends, je m'éloigne des gens et je regarde.
Je vois Lia, un peu plus loin, accompagnée de deux autres filles. Elle me fait un petit geste de la main, je le lui rends. Alors que je m'apprête à tourner au coin du bâtiment pour rejoindre le lac, une personne me rentre dedans. Par reflexe, je la retiens afin de lui éviter une chute.
- Sereleane ?
- ... Jasen ?
Je ne l'ai plus vu depuis notre rencontre à la cafétéria.
- D-désolée...
- Pas de problème. Tu vas bien ?
Elle hoche la tête. Son regard s'arrête sur mon enveloppe.
- Tu es seul ?
- Eh oui. Il parait que c'est une très mauvaise idée, mais bon, mon tuteur est Sanguello. C'est aussi ton prof principal, non ?
Sereleane acquiesce.
- Tu participes en équipe, j'imagine.
- Oui. Mais je les trouve pas.
- Je peux t'aider à les chercher si tu veux.
Elle me regarde, son visage est soulagé. Ses yeux se ferment, quelques instants plus tard je reçois l'image de deux filles, l'une a la chevelure rousse flamboyante, l'autre possède des plumes blanches dans ses cheveux tressés.
- Il me semble avoir vu quelqu'un avec des plumes vers la porte du hall.
- Merci, j'y vais.
- Tu aimerais que je vienne avec toi ?
- Non, c'est bon. Merci.
- Bonne chance.
- Bonne chance.
Elle s'en va rapidement. Cette fille est un mystère.
Arrivé au bord du lac, je prends un moment pour admirer le paysage. Le soleil matinal se reflète sur l'eau, apportant une myriade de couleurs au monde. L'ischys danse parmi les plantes, touche de lumière vivante.
- Tiens, l'ami du pestiféré !
L'île au milieu du lac me fait à chaque fois penser à Solaris et Luna. Depuis qu'on dépose des fleurs sur le lac quand on veut retourner en classe, le stoikeïodès nous laisse tranquille. Je passe pas mal de temps là-bas pour rattraper mes heures de sommeil.
- Eh, je te parle.
Je tourne la tête. Un type aux petits yeux agressifs me regarde.
- Tu veux quoi ?
- Tes parents t'ont pas appris le respect ? On n'ignore pas les gens.
Je le dévisage. Il est sérieux ?
- Elle est jolie ta broche.
Ses trois amis, derrière lui, ricanent.
- Tu sais qui est mon père ?
- Ah, le pauvre type de la cafet' !
Ça me revient, c'est le gars qui s'en était pris à Steph. Mihela m'avait mis en garde, mais je ne l'écoutais qu'à moitié...
Il a l'air sur les nerfs.
- Mon père est au Conseil. Il lui suffit d'un mot pour que tes parents se retrouvent à la rue, sans rien. Si tu veux pas que ça arrive, tu la fermes et tu me donnes cette broche.
- Oh, vraiment ? J'ai hâte de voir ça.
Sans lui laisser le temps de répondre, j'avance sur l'eau, formant une fine couche de glace sous mes pieds qui disparait rapidement. C'est ainsi que, sans me mouiller, j'atteins l'îlot.
M'assurant que je suis seul et que plus personne ne va me déranger, j'ouvre l'enveloppe. Un seul bout de papier s'y trouve. Dessus, une courte phrase est écrite à la main. Un sourire étire mes lèvres tandis que je la parcours du regard.
- Cordax, prépare-toi.
- Tu as enfin lu ce que tu dois faire ?
- Oui. Et ça va te plaire.
Je comprends mieux pourquoi c'est Kiran qui m'a confié cette mission, pourquoi elle est spéciale et pourquoi Aras me la laisse. Il va me falloir être prudent, ça peut aller très vite ou prendre plus de temps. Sur ce coup, c'est quitte ou double. Je n'ai pas le droit à l'erreur.
Un plan prend forme dans mon esprit.
Ah, ça me plait. J'ai enfin l'occasion d'aller où je veux, sans que quelqu'un me guide ou me dise quoi faire. Je vais pouvoir voyager, partir loin d'Epap seul. Ou presque, puisque mon proche m'accompagne.
- Je suis là.
Il se dresse à mes côtés.
- Tu sais où se trouve Jinsei ?
- Jinsei... Jinsei... Ce nom me dit quelque chose. C'est une ville particulière ?
- Plutôt un village, au nord. Attends, je te montre une carte.
Simultanément, je lui transmets une image mentale du continent, avant de m'approcher de la zone à atteindre.
- Je vois. Ça fait un bout depuis ici.
- Tu veux bien m'y conduire ? En volant ça nous fera gagner du temps.
- Si tu me caches j'accepte.
- Tu n'as pas un pouvoir qui te permet de te rendre invisible ?
- Si, mais j'ai la flemme de l'utiliser.
- Cordax...
Je soupire. Il est vraiment irrécupérable.
- Ok.
Autour de nous, je dilate l'air, modifiant l'angle d'incidence de la lumière jusqu'à nous cacher complétement. Le dralik grandit, encore, son corps prend de l'ampleur, jusqu'à finalement s'arrêter. Il a un diamètre proche des deux mètres.
- Monte.
D'un bond, j'atteins son dos.
- Je suis censé m'accrocher où ?
- Pas mon problème. On est parti !
Il décolle sans me laisser le temps de réagir. Vivement, j'empoigne une de ses épines dorsales, le temps de faire de mon pantalon un antiglisse. En prévision du froid de l'air, puisque Cordax ne semble pas vouloir arrêter de s'élever, je me forme un bonnet, une écharpe et des gants en laine.
- Tu ne m'as toujours pas dit ce que tu dois faire.
- Tu veux savoir ?
- Plutôt deux fois qu'une !
- Notre mission...
- Ta mission.
- Ma mission est la suivante : « Trouver une source. »
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