Souvenirs - Une si petite cabane
⚠️Ce texte contient des scènes pouvant choquer. Si vous êtes sensible, que vous préférez vous abstenir (ce qui est sage) mais que vous souhaitez quand même savoir ce qui est raconté, n'hésitez pas à me le demander en privé !⚠️
Bonne lecture, pour ceux qui ne craignent pas de plonger dans un récit mêlant joie et brutalité...
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Le bon vieux temps... si ce lieu témoin d'une si tragique histoire pouvait parler, c'est ainsi qu'il se référerait aux moments passés par des enfants affichant des sourires jusqu'aux oreilles, riant à n'en plus finir, heureux comme seuls des enfants innocents savent l'être.
Tout a commencé par une chaude journée d'été. Alors que les vacances scolaires débutaient à peine, les rayons du soleil matinal se posèrent sur trois jeunes enfants. La benjamine, nommée Elma, venait de fêter ses cinq ans. Ses yeux noirs aux reflets violets étaient toujours pleins de vie, en accord avec sa joie et sa bonne humeur constantes. Ses cheveux noirs lui arrivant aux épaules ne tenaient jamais attachés bien longtemps. Elle ressemblait indéniablement à son frère, son aîné d'une année, Jasen. Quand à la troisième enfant, il s'agissait de leur voisine, Ashley. Son regard captivait les adultes, ses yeux turquoises donnant l'impression de voir les personnes telles qu'elles sont vraiment, sans masque ni aucun faux-semblant. Malgré ses six ans, il lui arrivait d'avoir un air lointain sur le visage, déjà marqué par les épreuves de la vie.
Ce matin-là, Jasen et Elma attendaient impatiemment Ashley, pressés de lui annoncer la bonne nouvelle. Dès qu'elle posa un pied dans leur jardin où se mêlait fleurs colorées et jouets, la fratrie se précipita, l'entourant instantanément d'une énergie positive et débordante.
- Ash, tu sais pas ce que papa a dit !
- Jay !
- Quoi ?
- C'est moi qui lui dit !
- Pourquoi ? Moi aussi je veux lui dire !
- C'est toujours toi qui lui dit !
- C'est parce que je suis l'aîné, j'ai le droit !
- Tricheur !
Ashley ne put s'empêcher de rire en voyant ses deux amis se disputer, comme cela leur arrivait souvent. Au fond d'elle, cependant, elle les enviait. Ils avaient tellement de chance, de faire partie d'une famille unie...
- Alors, qu'est-ce que votre papa vous a dit ?
- Il a dit qu'il...
- Jay-euh, c'est moi qui veux le dire !
- C'est bon, pas besoin de bouder. Vas-y, dis-lui.
Le visage d'Elma s'illumina tandis qu'elle s'exclamait :
- Papa va venir jouer toute la journée avec nous ! Même qu'on va aller en forêt il a dit !
Une porte se referma non loin d'eux.
- Les enfants, vous êtes prêts ? Ah, bonjour, Ashley.
- Bonjour, monsieur Lee.
- Pas besoin du monsieur, on est entre nous.
Il lui sourit tendrement. L'herbe sous le pied de la petite fille crissa tandis qu'elle l'écrasait de toutes ses forces. Pourquoi n'était-il pas aussi son père ?
- On y va ?
- Oui ! Dans la forêt ! La forêt !
- La forêt, la forêt !
Elma prit la main de Lee. Ils partirent tous les quatre, ensemble, empruntant un petit sentier derrière la maison.
🍃🍃🍃
Les rayons de soleil traversaient le feuillage des hauts arbres, éclairant doucement le sentier peu fréquenté. Des tâches de lumière mouchetaient de doré le vert tendre de la nature, offrant un havre de paix à un multitude d'animaux. Des plus petites fourmis travaillant sans relâche aux plus majestueux des cerfs se pavanant avec leurs bois en passant par les vifs écureuils, les rongeurs astucieusement cachés, les hiboux somnolant la journée et tant d'autres encore, tous vivent en harmonie. Chacun a sa place, contribuant à la diversité de la forêt, à en faire un havre de paix. La nature même respire la quiétude, laissant son souffle rafraichir le petit groupe d'humains si éphémères aux yeux du temps. Sa voix parvint à ceux qui écoutent à travers milles et un bruits, sa présence rassure et protège ceux qui cherchent le repos, les bois viennent en aide à ceux qui sont perdus. Le monde était là bien avant que les hommes ne tentent de se l'approprier, et il sera là encore bien après la disparition du dernier d'entre eux.
- C'est quoi, ça ?
- Un champignon, El.
- Beurk, c'est pas bon les champignons !
Toute la petite troupe sourit à la remarque de la plus jeune d'entre eux. S'accroupissant, Lee tendit la main, effleurant du bois des doigts le végétal. D'une forme rappelant le pavillon d'un instrument à vent, sa couleur noire peu avenante fit grimacer Jasen. Ashley, plus curieuse, se baissa à son tour, touchant la plante.
- Ça se mange ? demanda-t-elle à l'adulte.
- Celui-ci est comestible, oui.
- Ça veut dire que ça se mange ?
- Exact.
Elma s'éloigna un peu plus, une expression dégoutée sur son petit visage aux grands yeux.
- Beurk beurk beurk !
- El, c'est de la nourriture. Et qu'est-ce que je t'ai déjà dit à propos de la nourriture ?
Pendant qu'elle réfléchissait, son minois sérieux fit s'adoucir les traits de son père qui l'observait.
- On doit pas la gâcher, y a des enfants qui peuvent pas beaucoup manger dans le monde.
- Exact. Il faut être respectueux envers la nourriture.
- C'est quoi le nom du champignon ?
- C'est une trompette-de-la-mort, Ashley.
- Et on peut la manger, elle va pas nous tuer ?
Lee sourit, amusé par son commentaire.
- Il faut la nettoyer et la préparer avant, mais il n'y a aucun risque qu'elle nous fasse du mal. Par contre, tu vois ce champignon-là, le rouge aux points blancs ?
Elle acquiesça. Curieux, Jasen s'en approcha.
- C'est une amanite tue-mouche. Elle, elle est mortelle, alors pas touche !
Dès qu'il entendit ces mots, le petit garçon recula, un air effrayé sur le visage. Il alla se réfugier derrière son père, ses petites mains s'agrippant au grand bras rassurant de l'adulte.
- Vous savez, les enfants, il existe de nombreuses choses bonnes qui vous apporteront beaucoup. Elles peuvent se trouver dans la nature, mais aussi dans la présence des bonnes personnes à vos côtés. Seulement, il existe aussi des mauvaises choses, des mauvaises personnes qui vous voudront du mal. Celles-là, il faut les éviter. Et quand on n'arrive pas à les fuir, il faut leur faire face, mais pas tout seul. Ça aussi, c'est important, les enfants. Vous entendez ? Vous n'êtes pas tout seul. Vous ne serez jamais tout seul.
- Papa, je comprends pas.
- C'est pas grave, Jay. J'espère que tu n'auras jamais à comprendre.
Il sourit tendrement à son fils, lui ébouriffant affectueusement les cheveux. Il se releva, une bourrasque souleva ses vêtements, le fit frissonner. Si seulement tout pouvait continuer ainsi. Si seulement...
Le petit groupe se remit en route.
🍃🍃
Les clairières ont un rôle particulier. En effet, elles font parties intégrante des forêts, et pourtant se caractérisent par l'absence même d'éléments sylvestres tels que les arbres, les buissons, les ronces. Ce sont des trouées de lumière réchauffant la nature, offrant un instant de chaleur aux animaux de passage.
Dans l'une d'entre elles, pas très loin d'une petite ville, une fillette se baissait, ramassant de jolies petites fleurs. Sa main droite faisait des allers-retours, descendant d'abord jusqu'au sol recouvert d'herbe verte et de plantes colorées avant de rejoindre sa sénestre serrant fort les tiges de son bouquet pour qu'il ne s'envole pas. Ses sourcils se fronçaient lorsqu'elle écartait doucement les doigts pour ajouter une fleur, son regard brillait à chaque fois que son trésor multicolore s'agrandissait. Ses jambes gambadaient gaiement dans le vert tendre de la clairière, arpentant sans hésitation ce havre de lumière, le soleil de l'après-midi lançant de clairs reflets dans ses cheveux noirs.
- El ! El, tu es où ?
Elle releva la tête, tournant vivement son visage d'enfant dans toutes les directions, scrutant les troncs l'entourant, tel un animal soudainement sur ses gardes. Entendant des brindilles craquer derrière elle, Elma effectua un rapide demi-tour, dissimulant le bouquet dans son dos.
- Ah, tu étais là !
Son père la rejoignit, le soleil jouant dans son regard sombre, lui donnant une douce teinte violette. Ses lèvres fines s'étiraient en un sourire aimant qui ne s'adressait, en ce moment précis, qu'à sa fille.
- Tu viens ? Nous avons presque fini.
- Moi pas.
Il haussa les sourcils, sans se départir de son air amusé tandis qu'elle plaquait rapidement sa main sur sa bouche.
- Alors comme ça tu me fais des cachotteries ? Laisse-moi deviner...
S'accroupissant, il se mit à sa hauteur, la regardant droit dans les yeux.
- Tu nous a préparé une surprise !
Ses joues rosirent légèrement alors qu'elle acquiesçait timidement.
- C'est pour la cabane ?
- Voui, répondit-elle dans un souffle.
Posant une main sur sa tête, l'adulte l'encouragea silencieusement avant de repartir tranquillement dans la forêt, traçant un nouveau chemin à chacun de ses pas.
🍃
Lorsqu'on sait où chercher, la forêt regorge d'une multitude de ressources variées. En son sein se trouve non seulement de la nourriture, sous formes de plantes comestibles ou d'animaux pour les carnivores, mais aussi du fourrage pour le bétail, des engrais pour la culture, des plantes médicinales, de la teinture... De nombreuses personnes dépendent des bois pour vivre.
Cet endroit est également un terrain de jeu pour les enfants, mêlant aventure, découverte et danger. Un accident est vite arrivé. Involontairement ou non...
- Papa, il va celui-là ?
- C'est parfait, Jay. Tu peux le déposer ici, par terre.
- Et El, elle est où ?
- Un peu plus loin.
- Pff, elle aide jamais.
- Ta sœur s'occupe de la décoration. Tu ne voudrais pas qu'elle se blesse, si ?
L'enfant tourna la tête, ne trouvant rien à redire à son père. Il laissa tomber le tronc qu'il avait rapporté près de la pile. Ashley s'en approcha, le déplaçant afin de le rapprocher de la structure en construction. Cela faisait plusieurs jours qu'ils travaillaient dessus, grâce au projet que Lee leur avait proposé. Sa surprise, pour le plus grand bonheur des jeunes, ne durait pas qu'un moment mais consistait en un grand projet, le plus important que ces trois amis n'avaient jamais entrepris. Des sourires ornaient sans cesse leur visage, leurs pas parcouraient les environs, explorant chaque recoin en détails, allant jusqu'à chercher sous les fougères les éléments idéaux à leur entreprise. Ils ne laissaient rien au hasard, suivant joyeusement les indications de l'adulte. Les lieux rayonnaient d'une vie débordante et plus bruyante qu'en temps normal. Parfois, les oiseaux répondaient à ces drôles d'animaux marchant sur deux pattes arrières, chantant à n'en plus finir pour leur plus grand ravissement.
🍂
Vert tendre au printemps, parsemés d'une multitude de fleurs. Vert foncé en été, garnis de fruits en tout genre. Jaune, orange et rouge en automne, à l'instar de flammes. Brune recouverte d'un blanc immaculé en hiver, endormie sous son froid manteau. La forêt évolue, s'adaptant au temps qui passe en fonction de la pluie, de la température, de sa population, des plantes se développant.
C'est ainsi qu'un nouvel endroit vit le jour sous son couvert rafraichissant. Une petite habitation un peu surélevée bâtie avec du bois sec, assemblée avec soin, construite avec passion.
- Wah, c'est énorme !
Du haut de ses 1,02 mètre, Elma penchait le plus possible sa délicate tête en arrière, sans réussir à apercevoir le sommet de l'immense sapin en face d'elle. Finissant par baisser le regard sous l'air protecteur de son père, elle remarqua une forme sombre nichée au pied du conifère. Écartant les branches, elle s'exclama :
- Wah, c'est trop beau !
Les grands yeux d'Elma s'écarquillèrent à la vue de la cabane logée sous les aiguilles. Toute simple, l'une de ses parois s'appuyait contre la base de l'arbre tandis que les trois autres soutenaient le toit en pente. Trois petites fenêtres, deux sur l'avant, la dernière sur la gauche, permettaient à la lumière du jour d'éclairer le logis. Une ouverture dissimulée par un tissu beige donnait accès à l'intérieur. L'ensemble, naturel, s'harmonisait parfaitement avec la nature l'entourant.
- Je peux entrer, dis, je peux entrer ?
Sautillant sur place, faisant craquer des brindilles sous ses pieds protégés par des bottes, tenant dans ses mains un bouquet coloré et une guirlande de fleurs, Elma attendait impatiemment l'accord de son père pour découvrir le reste. Un grand sourire aux lèvres, un doux air aimant sur le visage, il acquiesça. Sa fille cria de joie, s'empressant d'écarter avec son bras la couverture à l'entrée et de pénétrer dans l'abri.
L'intérieur comportait une petite table en bois, trois poufs apportés le matin même par Lee et deux petites étagères superposées contre le mur du fond. Bientôt, un bouquet se rajouta sur la table et une guirlande fut accrochée sur la façade.
Riant, Jasen et Ashley suivirent Elma, s'installant confortablement, se relevant soudainement pour faire le tour, s'asseyant à nouveau. Lee passa la tête par l'ouverture, surveillant les enfants, un air épanoui sur le visage.
🍂🍂
Les années passèrent, sans s'arrêter, le temps s'écoulant inéluctablement. La cabane, pleine de vie, était souvent occupée par les trois enfants. Ils enlevaient la poussière, nettoyaient les feuilles, apportant milles et une bricoles trouvées dans la nature. Ashley prit des livres afin de s'occuper lorsqu'elle était seule, les entreposa sur l'étagère, s'attirant l'incompréhension totale d'Elma qui préférait jouer. Des tasses en plastiques, de vieilles assiettes, des feuilles de papier, des crayons, des jouets reçus à Noël vinrent s'entasser dans la petite pièce, vivant à travers les petits humains. Les saisons se succédèrent, mêlant vacances chaudes et week-ends froids, périodes remplies de rires, temps plus calmes et sereins.
Les animaux s'accommodèrent de ce lieu tantôt bruyant, tantôt silencieux. Les petits insectes apprirent à le contourner ou à passer dessous, les oiseaux se posèrent de plus en plus sur le toit, les plantes grimpèrent le long des murs, attirant quelques herbivores gourmands.
Après des rires enfantins, les sons rapportèrent des jeux silencieux, des discussions de "grands", une rare dispute, des réconciliations joyeuses. La nature veilla silencieusement sur les nombreux moments heureux passés ensemble par les trois amis. Par contre, les arbres furent seuls témoins des pleurs d'une jeune fille mûrissant trop vite pour son âge. Les fourmis marquaient un temps de pose lorsque des cris soudains de désespoir retentissaient. Les petits lièvres détalaient aussi vite que leurs petites jambes le leur permettaient en sentant une présence tourmentée passée non loin d'eux. Le sol de la cabane, ayant résisté à plusieurs saisons, à une multitude de mouvements d'enfants, à des jeux improbables, accueillit silencieusement les pleurs d'une personne affligée. Les murs supportèrent sans bouger les coups de poings d'une demoiselle emplie de détresse. La corde, posée là en cas de besoin pour des réparations, soutient le corps secoué de sanglots d'une humaine bien trop malmenée par la vie. Cette même corde apporta un dernier soulagement à Ashley, lui offrant un repos éternel, la détachant de tous ses soucis, de toutes les horreurs qu'elle a vues, vécues, ressenties. Elle lui offrit la paix, la possibilité d'être à nouveau libre.
Le vent souffla dans cette cabane devenue bien petite pour trois adolescents. Il siffla bruyamment au moment fatidique, se tut quand tout fut fini. Son doux bruissement dans les feuilles accompagna les pas craquants sur les branches mortes du jeune homme de douze ans avançant, comme à son habitude, en direction de leur repère secret. Un courant souleva le pan du tissu couvrant la porte, portant à ses narines une odeur inhabituelle. Alors que Jasen entrait dans la petite construction, un rongeur se figea, le dévisageant de ses yeux luisants. Il partit, disparaissant en un instant. Il ne vit pas le visage choqué du bipède venant d'arriver, il n'observa pas ses yeux s'écarquiller d'effroi, sa bouche s'ouvrir sous le choc, ses jambes céder son lui, ses genoux heurter durement le sol. Mais il entendit. Le rat entendit le long, le douloureux, l'effroyable hurlement qui sortit de la bouche de l'adolescent. Ses oreilles tiquèrent, il accéléra, fuyant le lieu voué à l'abandon, le théâtre d'un malheur inoubliable.
Cet été-là, le tronc du grand sapin, inébranlable, et la petite bâtisse, éphémère, subirent des rafales de petits éclairs blancs provenant d'appareils photos visant à témoigner, à garder en mémoire les terribles évènements venant de se produire. Des policiers, des personnes en uniforme, des voisins trop curieux se succédèrent. La forêt devient temporairement un lieu de ragots malsains, une source de théories toutes plus sombres les unes que les autres. Puis la folie passagère qui s'était emparé des environs s'estompa. Sans plus aucune visite, la cabane pourrit, rongée par les insectes. Les plantes s'emparèrent de l'intérieur, les jouets se firent lentement ensevelir par le sol. La pluie eut raison des dessins et des livres. L'un d'entre eux, qu'une forte bourrasque avait ouvert, reposait sur la terre. Une branche garnie de feuilles l'avait en partie protégé, de telle façon qu'il ne restait plus qu'une seule phrase de lisible. Même cette citation partit avec le temps. Des années plus tard, personne ne se souviendrait que des enfants joyeux avaient bâtis une cabane sous le grand sapin, s'étaient forgés d'heureux souvenirs ensemble avant que tout ne prenne subitement fin. Personne ne se souviendrait du livre, laissé à l'abandon au milieu du lieu en ruine. Personne ne se souviendrait des quelques mots survivants seuls, perdus dans la forêt.
"Il n'y a rien de plus mélancolique que les beaux soirs d'été. Les forces de la nature éternelle nous font mieux sentir le néant de notre pauvre individualité."
Gustave Flaubert
🍂🍂🍂
Merci de m'avoir lu ! J'en profite pour vous dire que si vous avez des problèmes, n'hésitez surtout pas à en parler autour de vous, à aller demander de l'aide. Vous n'êtes pas seul, ne l'oubliez jamais.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top