Heinrich blêmit à l'annonce que venait de lui faire Abraham et se détacha de lui, avant de le regarder avec colère. Il demanda amèrement :

« Tu te fous de moi ?!

- ...Non... Je suis désolé Heinrich...

- A quoi ça à servi tout ça alors ? Je croyais que ton but c'était de stopper cette guerre !

- Si l'on crée une série de super soldat, il ne restera rien de l'Allemagne, et les Etats-Unis deviendront l'hyperpuissance absolue !

- ...Et...et alors ?! On s'en fout de ce qui peut arriver à ce maudit pays, où aux autres ! Quelle importance ! C'est la guerre ! Evidemment que des gens vont mourir !

- Mais je ne veux pas qu'il meurt à cause de moi ! »

Le scientifique serra les poings, et s'exclama avec colère :

« Des gens vont mourir à cause de toi de toute manière ! Dès l'instant où Steve est devenu un super soldat ! Il sera amené à tuer des gens ! C'est inévitable ! Comment oses-tu me dire que tu veux arrêter le projet, alors qu'on touche enfin au but !

- Steven ne tuera jamais autrement que par nécessité ! Mais si on commence à en faire une série, on ne pourra plus être aussi sélectif !

- ...Tu... Je... Putain ! Je ne vous comprends pas ! Toi ! Steve ! C'est quoi votre problème ?! A toujours vous soucier des autres ! Les gens ne méritent pas votre attention ! Les gens sont infectes, et c'est comme ça ! Mais vous, vous continuez de vous inquiéter pour eux ! Pourquoi ?! C'est absurde !

- C'est l'inverse qui est absurde ! Tu te méprends Heinrich !

- La ferme ! Si je te laisse arrêter ce projet, alors à quoi ça aura servi tout ça ?! Comment oses-tu arrêter, après tout ce que j'ai sacrifié ! Tout ça à cause de ton foutu altruisme ! Tu ne peux pas me faire ça ! Tu ne peux pas ! Tu n'as pas le droit !

- ...C'est moi qui ai créé la formule ! J'ai tous les droits ! Par ailleurs, je ne t'ai pas forcé à intégrer l'Hydra à la base !

- ...Je... Je te hais... »

Heinrich s'en alla rageusement et claqua violemment la porte. Erskine tenta de se lever pour le rattraper, regrettant ce qu'il lui avait dit. Mais il tomba maladroitement sur le sol, et peina difficilement à se relever. Des larmes coulèrent de nouveau sur ses joues, tandis qu'il murmurait :

« Non...Heinrich revient...je suis désolé...pardon...pardon... »

Steve ayant fini son entraînement, décida d'aller rendre visite au docteur, sans encore savoir qu'il s'était réveillé. Il vit le scientifique sortir de l'infirmerie, très en colère, et le blond demanda :

« Vous vous êtes encore disputé avec un des médecins ?

- Nein ! Avec un docteur particulièrement stupide !

- Hein ?!

- Dégage de mon chemin et arrête de me poser des questions ! Je suis pas d'humeur !

- Non ! Expliquez-moi ! »

Le jeune homme attrapa le bras du brun, et celui-ci se tourna avec colère. Heinrich tenta de se dégager, mais c'est légèrement compliqué face à un super soldat. Steve répéta :

« Expliquez-moi !

- Lâche moi !

- Pas tant que vous ne m'aurez pas expliqué ce qui se passe !

- Mais tu m'énerves ! Je n'ai rien à te dire ! »

Steve regarda le scientifique gravement, et le brun fini par dire sarcastiquement :

« Félicitation ! Tu es le premier et le dernier des supers soldats !

- Quoi ?! »

Le blond lâcha Heinrich de surprise à cette annonce, et une pensée sombre le traversa, craignant qu'Abraham fût mort. Il couru jusqu'à la chambre, et y entra avec panique. Lorsqu'il vit le docteur peinant à se remettre dans son lit mais bien vivant, il fut prit d'un immense soulagement. Il s'approcha d'Erskine et le porta pour le reposer dans le lit. Abraham le remercia. Le jeune homme s'assit sur le tabouret et demanda :

« C-Comment vous allez ? Si vous saviez à quel point je suis soulagé !

- Je suis désolé de t'avoir inquiété !

- Ne vous excusez pas ! Vous n'avez pas fait le choix de vous faire tirer dessus !

- Certes...

- Mais... Dites-moi... Pourquoi, "Erik", avait l'air si en colère ? Il devrait être plutôt heureux au contraire non ? Et il a dit quelque chose de vraiment étrange...

- ...Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

- Il a dit que je serais le seul super soldat ! J'ai cru que vous étiez mort, moi ! Qu'est-ce qui lui a prit de me dire ça ?!

- ...En fait... Euh... On s'est disputé...

- Quoi ?! Pourquoi ?!

- Eh bien... J'ai... J'ai oublié la formule...

- ...Hein ?! »

Au même moment, le général arriva en trombe. En le voyant arriver, Abraham baissa tristement la tête, car ça voulait dire que Heinrich avait débrouillé les caméras.

Zemo s'enferma dans son labo, et commença à détruire tout ce qu'il trouvait, de rage. Tout ce pour quoi il s'était battu venait de partir à néant, à cause de l'attitude de son ami. Il détestait cette attitude d'ailleurs, il ne comptait même plus le nombre de fois, où il avait essayé de détruire cet éternel altruisme, et cet optimisme. Heinrich en voulait à Erskine pour ça, il lui en voulait terriblement. Il attrapa un des béchers et le brisa dans sa main, qui fut coupé par les débris de verres. Il fini par s'énerver sur l'action, stupide, qu'il venait de faire. Le brun posa son dos sur un mur, et fini par s'asseoir par terre, réfléchissant à ce qu'il pouvait faire. Il devait convaincre son ami de continuer le projet, c'était la seule solution. Mais, le scientifique savait qu'Abraham était aussi têtu que lui quand il avait une idée en tête, impossible de le faire changer d'avis. Il finit par soupirer :

« Pourquoi tu es toujours comme ça ? »

Heinrich ne voulait pas non plus aller contre Erskine, après tout, il était tout ce qui lui restait. S'il allait contre lui, il ne lui resterait plus personne. Par ailleurs, il se sentait quelque peu hypocrite, il n'avait jamais sauvé Abraham pour le sérum, mais pour le protéger. Le docteur lui avait dit vrai... Ce n'était pas lui qui l'avait obligé à rejoindre l'Hydra. Il a fait une succession de mauvais choix qui lui sont, au final, retombés dessus, et sur sa famille. Le scientifique fini par s'en vouloir de qu'il avait dit au docteur, mais il ne voulait pas s'excuser, son stupide orgueil lui empêchait ce genre d'action, même quand il savait qu'il était en tort. Zemo se releva et soigna sa main, il voulu retourner voir Abraham, mais il ressentait encore cette amertume envers lui. Peut-être, qu'au fond, il accusait vraiment son ami de ce qui était arrivé à sa famille.