Chapitre 69 : Arien
On va attaquer l'avant-dernier chapitre de mon roman 🥳 (ne soyez pas trop tristes 😢😢😭). Du coup il vous reste plus que le 70 et l'épilogue (+le blabla de fin) 🤗
Profitez de celui-ci ! C'est par là 👇🏻👇🏻
- roulements de tambour -
Nous changeons de point de vue pour ce chapitre ! Nous sommes dans la tête de...
- roulements de tambour -
... Kimiko !
KIMIKO :
- C'est tard déjà, on va rentrer, dis-je d'une voix patiente.
- Non encore un peu, mes copains, ils restent encore plus tard parfois, insiste le petit garçon.
Je soupire.
- Dans dix minutes, on rentre.
Il a plu ce matin et pour les enfants et même pour nous, c'est synonyme de liberté, ils peuvent donc s'éloigner sans risques. Je les regarde jouer près d'une rivière, perdue dans mes pensées.
Il y a quelques semaines, les trente-trois ont sûrement atterri. J'espère que tout s'est bien déroulé, ils ont sûrement fait leurs stars.
Nous, on a continué à agrandir le campement et les maisons. Nous avons même des bâtiments à deux étages. Nous avons aussi amélioré notre système d'eau. Dans de grands bacs, nous déposons des pousses coupées et on récupère l'eau qui s'en écoule puis nous nous servons des pousses sèches pour construire de nouvelles choses. Nous nous sommes séparés en deux « villages » reliés par un chemin, certains avaient soi-disant besoin de prendre des distances.
Nous sommes peut-être moins soudés et proches qu'avant, nous vivons un peu plus chacun de notre côté avec notre famille.
- Ça fait dix minutes Mao, annoncé-je.
Je l'entends râler mais il me rejoint néanmoins et on rentre à la maison. Ses cheveux sont noirs, il faut voir les deux parents, ce n'est pas étonnant. Thiago lui apprend chaque jour des nouvelles choses et il boit ses histoires. Sa vie à lui, est pleines de pousses et de pluies.
- Quand est-ce qu'on ira au jet ? réclame-t-il sur le chemin. Tu avais dit qu'à mes cinq ans je serais assez grand...
- Tu t'arrangeras avec ton père.
Il sautille.
- C'est sûr qu'il dira oui alors ! Tu sais, Kyle m'a raconté que c'était géant et il a dit que seuls les grands pouvaient y aller. Il m'a traité de minus.
Je ris.
- Il t'a dit ça ? Tu sais quand il est allé au jet, il avait sept ans, il n'était pas bien plus grand que toi.
Mao paraît rassuré.
- Tu trouves que je suis grand ?
- Oui mais je trouve aussi qu'il est très tard et que si tu veux passer une bonne journée demain il faut que tu files au lit.
- Mais tu sais, Kyle il est pas très gentil, l'autre jour il voulait jouer qu'avec Calo et Chazia parce qu'ils sont plus âgés, poursuit Mao en ignorant ma remarque. Et pas avec moi.
- Tu n'as qu'à jouer avec Claire elle a ton âge. Puis elle est jolie non, sa mère m'a dit que tu l'aimais bien...taquiné-je.
- Beurk, maman !
* * *
- On peut emmener Tobby s'il te plait ? supplie Mao.
- Oui bien sûr, répond Thiago.
Mila et Kévin en profitent pour venir avec Carlo et leur deuxième enfant, Grace. Nos sacs sont remplis de nourriture et on les dépose dans le quad.
Ce voyage, ce pèlerinage jusqu'au jet à une signification particulière pour tous les enfants. C'est le grand moment.
- Attendez ! Je vous accompagne, s'exclame Lucia en sautant à l'arrière du quad.
L'italienne a eu beaucoup de mal au début à accepter le départ d'Anissa mais elle s'est finalement remise et passe beaucoup de temps avec les enfants. Elle leur raconte des histoires et leur apprend plein de belle chose.
- Tata Lucia ! crient Carlo et Mao de concert.
- Tu peux nous raconter l'histoire du loup ?
Le vent balaie mes cheveux tandis qu'on file à vive allure.
- Il t'arrive de regretter ta décision ? me demande Thiago. Quand tu as choisi de rester.
- Non ma place est ici avec Mao, toi et tout le monde. Je ne me vois pas ailleurs.
- Moi non plus.
Avec le temps, il n'est pas vraiment resté chef. Nous n'avons plus de réel chef. Les périodes de crises sont loin derrière nous. Nous évoluons dans un cocon de paix et de sérénité. Les temps où nous courions sous la pluie pour sauver quelqu'un sont une époque révolue que nous contons aux enfants.
- C'est quand qu'on arrive au jet ? me demande Mao un soir après plusieurs jours de trajet.
- On devrait commencer à l'apercevoir dès demain, dis-je en lui caressant les cheveux.
Ses yeux brillent, il se souviendra bien de ce jour.
Tout comme je me souviens du premier jour où nous nous sommes rencontrées, quand j'ai découvert mes colocataires. Pour moi, toutes ces semaines d'entrainements étaient le paradis, je me souviens du confort. Nous vivions dans notre bulle, inconscients et innocents. Nous ne savions pas ce que nous allions vivre, mais au fond, si c'était à refaire, je referais. De temps en temps, j'explique à Mao pourquoi son ami s'appelle Carlo et en quel honneur. Je lui ai bien sûr aussi raconté d'où venait son prénom. Je lui ai parlé longuement de mon frère.
Dans toute cette aventure, nous avons ressenti toutes les émotions possibles :
Joie, lors des soirées à bord, les premières, puissance quand nous avons posé nos pieds sur Aria, désespoir lors des décès de Carlo, Nathan, Jun et Aïsha, culpabilité de ne pas les avoir sauvés, peur quand j'ai retrouvé Thiago, soulagement à son rétablissement, amour pour le portugais, fierté à chaque nouvelle étape accomplie, confort lors des années sur Aria tous ensemble, hésitation quand il a fallu faire un choix, tristesse au moment de dire adieu à Emma, bonheur à la naissance de Mao.
Et quand je repense à tous ces instants, mélancolie
* * *
Le lendemain, nous arrivons comme prévu devant ce lieu si unique.
Comme à chaque fois, je suis engloutie par le charme et la beauté pendant cette journée particulière où nous restons dans les environs.
Nous rentrons en quad, Tobby, courant à côté. Nous sommes obligés de nous arrêter pour la pluie mais nous repartons aussi sec. Ces trajets sont étranges. Nous sommes décalés du reste des jours. Nous sommes comme dans une sorte de dimension parallèle. On plaisante, on discute, nous n'avons plus de corvées et de tour de cuisine à faire, on est entièrement libres.
Il y a beaucoup de choses que je n'aurai jamais faites dans ma vie, je n'aurai jamais fait d'études poussées, jamais eu de voiture, jamais eu de compte en banque, jamais pris le train. Mais quand on compare à ce que les gens sur Terre n'ont jamais fait, courir sous la pluie bouillante, toucher les pousses, voler à la vitesse de la lumière c'est à peu près égal.
- Comme ça, tu pourras dire à Kyle que toi aussi tu fais partie des grands maintenant.
Le petit garçon acquiesce avec ferveur et dès notre arrivée il file chercher les autres pour leur raconter. Moi, je me rends dans mon atelier avec tout mon matériel et mes toiles. Je me souviens du cerisier que j'avais peint à Emma, elle l'a sûrement avec elle.
- Tu comptes dessiner quoi ? demande Thiago en passant la tête dans la pièce.
- C'est justement ce que je me demande, mais je crois que j'ai une idée.
Je trempe mon pinceau dans un verre d'eau puis dans ma peinture et je laisse mes doigts danser au-dessus de la toile. Je la colore et la remplis. Je dessine la française comme elle doit être actuellement, assise devant un coucher de soleil. Je peins des dunes de sables devant elle et puis la mer. Je dessine au loin Maya et Lilou qui courent. Je m'imagine à sa place, avec le fracas des vagues sur les rochers, l'odeur des algues et la douce chaleur de l'été...
- C'est beau.
Je sursaute. Thiago est toujours derrière moi.
- On va le mettre dans la chambre, dit-il.
Je sais que je ne reverrai probablement jamais la française, mais qui sait ? Peut-être que la Nasa va entreprendre un deuxième voyage. Peut-être qu'un jour je rentrerai. Peut-être que d'autres gens auront la chance de découvrir ce lieu. Peut-être que nous découvrirons d'autres propriétés inconnues. Peut-être qu'il nous reste des milliers d'aventures à vivre... Ça, seul l'avenir nous le dira.
- C'est vrai que tu es japonaise ? demande Mao un soir.
- Oui, je viens du Japon. C'est très beau. Et ton père est portugais du Portugal, là-bas il fait chaud. Puis, Lucia est italienne d'Italie...
- Et moi ?
- Toi...toi tu es Arien.
- Arien d'où ?
- De la planète Aria.
💖💖💖
J'aime beaucoup les derniers dialogues 😍Quand j'ai commencé à écrire ce chapitre, je les ai écrit en premier et après je me suis dit : il faut absolument clôturer le dernier point-de-vue de Aria par ça 🤩!
La suite c'est par là 👇🏻👇🏻👇🏻
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