Chapitre 51 : Condamnés à mourir ?
- roulements de tambour -
Nous changeons de point de vue pour ce chapitre ! Nous sommes dans la tête de...
- roulements de tambour -
... Kimiko !
(je sais que ce n'est pas logique que ce ne soit pas le point de vue d'Emma 🙃 mais ça allait mieux pour l'histoire. Vous retrouverez Emma dans le prochain chapitre 😇 !BONNE LECTURE)
KIMIKO :
Je regarde Elina qui semble désemparée.
- Je ne comprends pas, répète-t-elle.
Je baisse la tête sur le corps de Jun figé à jamais. Sommes-nous tous condamnés à mourir un-à-un ?
- Où est Thiago ? Quelqu'un lui a dit ? demandé-je.
- Je ne sais pas, mais je pense qu'il doit être au courant. Il doit surement être triste dans un coin, il était assez proche de Jun, murmure Elina.
Je reste silencieuse. Que faire ? Emma me rejoint en larmes, elle n'arrive pas à y croire. Etant une Dix, elle était encore plus proche de Jun que moi. Elle me serre dans ses bras et je me laisse aller contre elle.
- Est-ce qu'on va tous mourir ?
- Non, dit-elle. Bien-sûr que non ! On va trouver une solution.
Je renifle.
On reste quelques instants perdues et sonnées. Elina s'attache les cheveux et pousse un profond soupir. Inès dépose délicatement un drap blanc sur le corps du chinois.
- Où est Thiago, on aurait besoin de lui, dit une fille.
- On ne sait pas, répond Elina. Mais si tu le croises dis-lui de venir.
Elle repart aussi sec. Je m'assois sur la chaise dans le coin de la pièce et je mets ma tête dans mes mains. Ce n'est pas possible ! Que faire ? Emma me caresse le dos, je ferme les yeux. J'aurais peut-être pu le soigner. Elina sanglote et Inès a le regard perdu devant elle.
Au bout d'un moment, l'ukrainienne se redresse brusquement.
- Lucia va bientôt avoir besoin de notre dernier respirateur et je n'ai pas eu le temps de laver les autres. Peut-être qu'ils sont contaminés, dit Elina. J'en ai mis un dans le deuxième abri, dans la caisse de secours. Kimiko tu peux y aller s'il te plait ?
J'acquiesce.
- Tu veux que je t'accompagne ? propose Emma.
Je fais non de la tête, c'est juste un aller-retour. Ça me permettra d'être un peu seule. Je marche au ralenti dans les grands couloirs. J'attrape machinalement un casque et une veste et je m'approche du cadran. Juste avant de franchir le seuil. Je m'arrête net. En regardant par le hublot je vois des fines gouttelettes tomber du ciel.
Je soupire, il ne manquait plus que ça. Lasse, je me protège et je sors au pas de course.
Je trottine en direction du deuxième abri où Elina a entreposé le matériel de médecine. Un quad a été abandonné. Bizarre. Soudain j'aperçois une main. Je ne peux m'empêcher de crier. On se croirait dans un film d'horreur. Je m'approche prudemment. Je discerne un corps, Thiago.
Sa poitrine se lève difficilement. Sa respiration est bruyante. Je reconnais immédiatement les symptômes. J'évalue la gravité mentalement. Il n'a pas encore craché du sang. Je peux théoriquement le sauver. Mais le temps presse ! Si sa respiration se bloque, c'est fichu.
La pluie se fait encore un peu plus présente et j'attrape Thiago comme je peux, sous les aisselles. Je le traîne jusqu'à l'abri et je me précipite sur la caisse de secours. J'attrape le respirateur et je cherche une prise avec le courant. La seule libre qu'il y ait est à l'autre bout de l'abri, je traîne une nouvelle fois le portugais. Sa respiration est sifflante. Je dépose le respirateur sur son visage et je l'allume fébrilement.
Thiago a un petit spasme et ses yeux s'entrouvrent. Il prend une grande inspiration puis recouvre les parois du respirateur de buée. Il ferme à nouveau ses yeux et perd connaissance. J'attrape mon téléphone et je tente de joindre Elina. Evidemment l'ukrainienne ne répond pas, elle ne garde jamais son téléphone sur elle. J'appelle ensuite Inès mais j'ai le même résultat. Ça ne sert à rien de tenter Emma, elle ne l'a que très rarement sur elle.
- C'est pas vrai, pesté-je.
Je regarde Thiago. Il a besoin d'antibiotique et de fraicheur. Je file sous la pluie jusqu'au premier abri des douches, j'attrape le mouchoir en tissu que j'ai toujours dans ma poche et je le passe sous l'eau. Mon cœur bat vite et fort, mes mains tremblent légèrement. Je reviens auprès du portugais, essoufflée, et je le dépose sur son front. Sa peau est brulante.
- Il a besoin d'antibiotique, dis-je pour moi.
Je me précipite vers la caisse de secours et je farfouille, mais je ne vois pas la même boite que celle qu'Elina a utilisé. Je jette un coup d'œil à Thiago. Est-ce que je peux le laisser ici seul le temps d'un aller-retour ? Et s'il y a une panne d'électricité et le respirateur s'éteint ? Non, j'ai besoin d'aide. Je décide de me placer tout au bout de la partie abritée et de crier vers les petites maisons en priant pour que quelqu'un me vienne en aide.
Heureusement je finis par entendre des voix. Noah de la médecine et deux de ses amis accourent.
Je leur explique la situation et ils démarrent au quart de tour.
- On va prévenir du monde disent-ils et deux d'entre eux partent vers le vaisseau.
Noah et un de ses amis reste avec moi.
Je m'accroupis près de Thiago inconscient. Il respire difficilement, mais rien ne s'est bloqué pour le moment, j'ai bon espoir.
- Comment l'as-tu trouvé ? demande Noah.
- Je devais aller chercher le respirateur dans la caisse de secours et il était allongé près du quad, il avait perdu connaissance.
- Tu savais qu'il toussait ? questionne-t-il.
- Non, je n'en avais aucune idée, réponds-je.
Je remarque des brûlures sur son visage et ses mains. Une nouvelle fois je cherche dans la caisse de secours et je sors la pommade qu'il me faut. Je l'applique délicatement sur chacune de ses plaies.
Quelques minutes plus tard, une équipe arrive avec un brancard. Ils recouvrent Thiago d'un gilet résistant et l'emmène rapidement au vaisseau. Je reste sonnée. Tout est allé trop vite.
- Tu l'as sauvé, me dit Noah.
Je hoche doucement la tête. Un peu plus loin, Elina, Inès et Ryan portent le brancard. Je reste un peu SONNEE et je les suis. La pluie continue de tomber, mais nous sommes protégés, Ellias ouvre le sas, dès notre arrivée. J'ai l'impression de vivre les évènements en décalé, en parallèle. Je n'arrive pas à réaliser que c'est maintenant, que c'est réel. Le choc de Jun puis la vue de Thiago mourant, j'ai du mal à assimiler.
Les minutes qui suivent se passent comme au ralenti pour moi. Thiago est installé dans une chambre à l'étage médecine. Nous lui rebranchons son respirateur et Elina lui injecte les antibiotiques nécessaires. Je reste à son chevet. Sa poitrine se lève et s'abaisse difficilement.
- Il va s'en sortir ? demandé-je inutilement.
- Je ne sais pas, répond doucement l'ukrainienne. Comme ça, je dirais oui, mais en réalité on n'en sait rien du tout.
Je hoche la tête. C'est tellement imprévisible comme infection... Ryan s'en va après une petite heure et les autres font de même.
- Tu peux y aller je veille sur lui, dis-je à Elina qui semble hésiter.
Elle acquiesce et quitte la pièce. Le silence envahit l'espace. Il n'y a que le ronron du respirateur et les bips des électrodes. Les minutes défilent ou peut être les heures je ne sais pas. Emma m'apporte à manger, Elina passe de temps en temps. Son état est stable pour le moment, heureusement. Quelques fois je me sens somnoler mais je me redresse violemment sur ma chaise. Au milieu de la nuit, Ines entre.
- Je vais te remplacer tu n'as pas dormi depuis bien trop longtemps.
- Non ce n'est pas la peine, protesté-je.
- J'insiste, poursuit l'algérienne. Va dormir, je m'occupe de lui.
Un peu à contre cœur, je me lève, mes jambes sont engourdies. Je jette un dernier regard au portugais et je sors en remerciant Inès. Je marche comme une zombie dans les couloirs, il fait sombre. Je pousse délicatement la porte de notre chambre, Emma dort déjà, je me glisse sous ma couette. Il reste cinq heures avant le petit déjeuner. A peine ma tête posée sur l'oreiller, mes paupières se ferment et je sombre dans un sommeil sans rêve.
Je suis éveillée par un bruit de porte, Emma sort discrètement de la chambre. En voyant mes yeux ouverts elle s'empresse de dire.
- Rendors-toi tu n'as pas beaucoup dormi.
Je fais non de la tête en me redressant. Je ne lui laisse même pas le temps de protester et je saute de mon lit. Elle soupire mais me laisse sortir. Je file aussitôt à l'étage médecine. Elina et Inès y sont.
- Comment va-t-il ? demandé-je.
- Tu as une de ses têtes, commente Inès en souriant. Il va bien mieux, nous hésitions à lui retirer le respirateur !
Inconsciemment, mes lèvres s'étirent en sourire, j'en tremble de soulagement.
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