Chapitre 5 : Un programme un peu chargé...
Je m'excuse, ce chapitre est très loooong 😅 Je ne sais pas encore ce que je vais faire, soit le couper en deux, soit le retravailler pour le raccourcir. Dites moi ce que vous en avez pensé ! 🤨
(Voilà, vous ne pourrez pas dire que vous n'étiez pas prévenus... 😇😇😇)
EMMA
- Ohlala ! C'est l'Étape déterminante de l'année avec un E majuscule ! s'exclame Anna. L'annonce des classes c'est sacré mais en plus cette année c'est...
- Ne t'inquiète pas, comme je te l'ai dit mille fois, Edward a demandé à l'administration de nous mettre dans la même classe pour que je rattrape tous les cours manqués sur toi, répété-je encore.
- Oui mais on ne sait jamais, réplique Anna. Peut-être qu'ils ont oublié ou que ce n'était pas possible et à ce moment-là...
- Arrête de te torturer pour rien, lancé-je. Allons-y plutôt ou on va finir par arriver en retard le jour de la rentrée !
Elle grommelle encore quelques paroles, puis me suit docilement.
En arrivant derrière l'imposant portail, de nombreux élèves viennent vers nous.
- Bravo Emma !
- C'est génial, on a l'élue dans le collège...
- Tu es prête ?
- Ça va Emma ?
Je mets un moment à comprendre de quoi ils parlent tous, Anna m'entraîne par le bras et me glisse.
- Décidément tu es devenue la fille la plus populaire du collège...
J'esquisse un sourire gêné, être au centre de l'attention, merci bien.
Je n'arrive pas à décrypter son expression, peut-être un peu d'envie et d'agacement ? Je ne sais pas, ça ne lui ressemble tellement pas cette mine sérieuse. Je m'empresse alors de changer de sujet pour ne pas la perturber davantage.
Comme chaque année, les listes de classes sont affichées dans le hall, sur les grands panneaux d'affichage, et comme chaque année, il y a une cohue inimaginable devant. Je me mets sur la pointe des pieds, pour essayer d'apercevoir mon nom mais Anna est plus rapide.
- On est ensemble, on est ENSEMBLE ! crie-t-elle.
- Cool, dis-je. Quelle salle ?
- Euh... marmonne-t-elle en essayant à nouveau de se faufiler dans la foule.
Je pousse un soupir amusé.
- Et Em, s'exclame une fille vaguement familière. Tu es avec nous, en salle 04, tu viens ?
- Oui Emma vient ! renchérit son amie.
Je leur souris en disant.
- J'attends juste deux minutes Anna, elle arrive.
La jeune fille sourit de toutes ses dents et dit :
- On attend avec toi dans ce cas-là.
Anna débarque justement à mes coté et lâche d'un ton légèrement essoufflé :
- On est salle 04, attend... c'est qui elles ?
Du menton, elle désigne le groupe de filles qui me font signe à quelques pas.
- Elles sont dans notre classe apparemment, tu viens.
Elle fait une moue peu convaincue mais m'emboîte le pas sans un mot de plus.
En l'espace de deux mois, je suis passée de la fille banale, sans intérêt particulier à la fille au centre de l'attention. Sûrement que les gens vont vite se lasser et tout va rentrer dans l'ordre.
Les jours suivants, des personnes dans les couloirs m'interpellent, même ma prof principale est venue me voir pour demander si mon emploi-du-temps était adapté à mes « obligations ». Anna observe tous ces changements d'un œil mauvais, mais elle s'abstient de commentaire. Mon nouveau programme implique deux heures le mardi avec Edward pour diverses activités en plein milieu de la journée, des cours de piscine trois fois par semaine et deux heures de cours particuliers d'anglais le jeudi soir, autrement dit, je n'ai pas un instant de répit. Même le week-end il y a beaucoup de rencontres et de choses prévues.
Je finis vite débordée et au bout de quelques semaines, entre les entraînements, les cours supplémentaires et les devoirs, je disparais sous la masse accablante de choses à faire. Les listes s'enchaînent sur mon bureau, les maillots de bains traînent par terre mélangés à des tenues sales et des affaires de cours mal rangées. Moi qui suis d'habitude si organisée, je n'arrive pas à tout gérer.
Heureusement mon héroïne débarque un samedi matin. Anna vêtue d'un vieux tee-shirt, un chignon haut dressé sur sa tête, un aspirateur dans une main et l'éponge dans l'autre.
- Allez debout ! j'ai demandé à ta mère si je pouvais passer, vu que mes parents sont en week-end dans le sud et mon frère est chez un ami. Je ne voulais pas rester seule tu comprends ? Et puis ta maman m'a mis au courant pour l'état de cette pièce et je me suis dit que c'était une mission pour Anna la fée du logis ! Aller lève-toi Em, on se bouge !
Je grogne, la tête enfouie dans mon oreiller.
- Em, dépêche-toi, râle Anna-la-fée. On a du pain sur la planche ! En parlant de pain, je n'ai pas pris le temps de grignoter, tu veux manger un bout ? Parce qu'il faut de l'énergie pour le boulot qui nous attend...
Je râle à nouveau, impressionnée par le débit de paroles qu'elle a à huit heures du matin. En fait, je ne connais pas d'horaire de la journée où elle ne jacasse pas dans tous les sens.
Quelques instants plus tard, je trouve l'énergie de me lever. Nous voilà en train d'astiquer, de trier, de jeter et d'aspirer. Anna a évidemment mis la musique à fond et elle danse en braillant.
- C'est quoi ça ? demande-t-elle en éteignant l'enceinte.
Elle montre du doigt une feuille par terre.
- C'est une proposition pour un cours de natation supplémentaire avec les plus âgés, réponds-je. Mais je ne sais pas si je vais accepter j'ai déjà un planning tellement chargé...
- Moi je sais ce que tu vas choisir, s'exclame-t-elle. Tu es déjà totalement pleine à craquer, on ne va pas te rajouter une contrainte en plus !
À ces mots, elle déchire la feuille en petits morceaux et la jette dans le sac poubelle placé à l'entrée de la chambre.
Je traîne un tas d'habits au linge-sale, je plie ceux qui sont propres depuis longtemps et qui patientent gentiment sous mon sac de sport.
- Mais tu te rends compte Anna, que demain j'ai mon premier entraînement avec Nathan, lundi j'ai un cours de piscine et mardi aussi. Sachant que mercredi on a un gros contrôle d'histoire, je ne sais pas du tout quand je vais pouvoir réviser...
- Tu n'as qu'à sécher la piscine, propose ma meilleure amie.
- Pas question ! je m'écrie. La piscine c'est...c'est....
- Oui je sais, la piscine c'est toute ta vie, dit Anna d'une voix lasse. Mais tu m'inquiètes, je ne t'ai jamais vu aussi déprimée et découragée fin septembre ! Ça devient grave, tu devrais en parler à Edward.
Je hoche la tête tout en sachant que je ne vais pas le faire. Si je veux être à la hauteur l'année prochaine avec les autres adolescents, il faut que je m'entraîne, il faut que je sois forte.
* * *
- Tu parais distraite ces temps si, remarque ma prof principale à la fin d'un cours de maths. Tout va bien, je sais bien qu'avec ton entraînement tu es prise mais j'espère que ça ne fait pas trop pour toi...
J'acquiesce et me force à sourire.
Ce genre de remarques se multiplient ces derniers temps. Pourtant je fais de mon mieux pour être impliquée. Ma seule après-midi libre est le mercredi. Je la passe la plupart du temps à faire mes devoirs, rarement, je sors faire les boutiques avec Anna mais en trois mois de cours, nous nous sommes vues en dehors des cours seulement quatre ou cinq fois.
- Qu'est-ce qu'elle te voulait ? demande justement ma meilleure amie quand je sors de la salle.
- Elle me trouve distraite, elle a peur que les entraînements soient « trop » pour moi.
Anna ne fait pas de commentaires mais ça façon de pincer les lèvres veut tout dire, elle est du même avis. Elle m'entraîne néanmoins vers la salle de SVT au pas de course.
* * *
- Aujourd'hui nous allons nous occuper d'un point important : ton vertige, m'annonce Edward. Il y a deux façons de faire, la brutale mais radicale, et la plus gentille mais il faut que tu y mettes du tien, ok ?
Je hoche la tête en avalant difficilement ma salive.
- On va commencer par la deuxième et on verra par la suite, tu es d'accord ?
Je fais encore une fois oui de la tête et il se lève d'un bon en disant :
- En route !
Nous sortons de la salle et il se rend dans le parking, de la façon la plus naturelle du monde. Tandis qu'il conduit, je l'observe à la dérobée. Toujours un chewing-gum dans la bouche, les cheveux en bataille, un tee-shirt large et un jean troué. Il sifflote, un bras passé par la fenêtre et l'autre main posé avec nonchalance sur le volant. Il s'arrête brusquement en plein milieu d'une avenue, exécute un créneau presque violent et sors de la voiture sans un mot. Je le suis avec plus d'hésitation.
- Tu vois cette petite terrasse au quatorzième étage ? Tu vas y monter et te placer en équilibre sur le muret qui sert de barrière.
Il dit ça avec une telle assurance que je commence à me demander s'il ne parle pas sérieusement.
- Allez vas-y ! insiste-t-il.
Je reste pétrifiée sur place. Le quatorzième étage ? Il est fou lui ! Un étage fait à peu près deux mètres cinquante. Ce qui nous fait trente-cinq mètres de hauteur ! Et ce cinglé veut que je me mette en équilibre sur un muret, mais il me prend pour qui sérieusement ?
- Et si je tombe ? déclaré-je d'une voix blanche.
- Mets-toi au bord du trottoir, bien au bord.
Je m'exécute en silence.
- Maintenant marche en étant très près, tu peux même laisser tes pieds dépasser de quelques centimètres au-dessus de la route. Est-ce que tu tombes ? Non, même en mouvement tu ne tombes pas, je ne vois pas pourquoi ce serait différent là-haut.
Son ton débordant d'aplomb et d'assurance, m'agace au plus au point et je ne bouge pas d'un poil. Il me fixe et un léger sourire se dessine sur ses lèvres.
- On y va ?
Maintenant il emploi le pronom « on » et plus « tu », c'est déjà un progrès. Mais ça reste totalement hors de question. Je suis des yeux Edward qui ouvre le coffre de sa voiture et sort un baudrier et des mousquetons. Voilà qui est mieux !
Il marche de son pas traînant sans se retourner jusqu'à la porte de l'immeuble et je me retrouve bien obligée de le suivre, au risque de me retrouver seule dans la rue, plantée comme une idiote. Quand je le rejoins, il lâche un « Ah quand même ! » qui a le don de m'agacer encore d'avantage. Au moment où je m'apprête à appuyer sur le bouton pour appeler l'ascenseur, il me retient.
- On ne va quand même pas monter quatorze étages à pieds ? m'exclamé-je.
- Tu crois que tu t'entraînes tous les soirs pour quoi ? retorque-t-il. Pour avoir des muscles pour être en forme, pour survivre une fois dans l'espace ! Un exercice supplémentaire ne devrait pas te faire peur.
- Mais il y a des ascenseurs dans le vaisseau, objecté-je.
- J'espère bien que tu feras partie de ceux qui ne les emprunteront pas, déclare-t-il. Rester en forme physique c'est primordial.
La conversation s'arrête là. Nous montons en silence et à chaque marche, mon cœur se serre un peu plus. Moi monter à trente-cinq mètres de hauteur sur un petit muret ? Je me prends pour qui ? Je sais bien que j'en suis totalement incapable.
Quand nous débouchons enfin sur la terrasse, l'air balaie mes cheveux. Le sol est dallé et quelques tables ou chaises sont abandonnées ici ou là. Je l'évalue à la taille de mon salon. Edward m'attache le baudrier et tend le câble qu'il enroule autour de la cheminée placée au centre de la terrasse.
- Bon maintenant il faut que tu montes en équilibre sur le muret. Normalement tu pourras te pencher en avant et placer tout ton poids sur le câble.
J'acquiesce, les jambes tremblantes. Je m'approche jusqu'au muret en me forçant à regarder mes pieds et pas devant moi. Je pose un pied sur le muret mais au moment de poser le deuxième je renonce et m'assois au sol.
- Je ne peux pas, murmuré-je. C'est trop haut et si je tombe, je...
- Il y a le câble, me rappelle Edward. Tu ne peux pas tomber.
- Même, je ne sais pas c'est plus fort que moi, mais j'ai peur.
Edward incline la tête sur le côté, en mâchouillant pensivement son chewing-gum.
- Bon on va dire ça, soit tu montes maintenant comme une grande et on n'en parle plus. Sois-tu reviens ici tous les jours tant que tu ne l'as pas fait. Ce qui signifie que tu rates les cours de piscine.
Je le fixe. Je ne peux pas rater les cours de piscine, c'est hors de question. Mais je ne peux pas non plus monter sur un petit muret, si ? Après quelques instants de réflexion, je me lève et me hisse sur le muret. Accroupie, les mains fermement agrippées de chaque côté de mes pieds je garde mes yeux fermés.
- Voilà je l'ai fait tu es content ? lancé-je entre mes dents.
- Tu rigoles ! s'exclame Edward. Pour réussir il faut que tu te mettes debout, les yeux ouverts et que tu te penches doucement en avant. Regarde ton câble est presque tendu il suffit que tu te penches un tout petit peu pour qu'il soutienne ton poids.
- Tu n'avais pas précisé ça, grogné-je.
- Oui mais quel intérêt sinon ? Le but est de te faire passer la peur du vide, si tu ne la regardes pas en face, ça ne va pas fonctionner, déclare-t-il sans cesser de mastiquer.
Délicatement, j'entrouvre mes paupières. Les immeubles et les maisons se dressent au loin, tels de vulgaires pièces de lego. En dessous, les gens passent, promènent leur chien. Je suis tellement haut que j'ai du mal à voir la couleur de leur vêtement.
Un goût de bile dans la bouche, je sens que la nausée m'envahit. L'idée de la distance qui me sépare du sol me retourne l'estomac, pourquoi ? Pourquoi Edward est assis tranquillement au bord du vide ? Pourquoi moi je panique et pas les autres ?
- Maintenant redresse toi sans réfléchir, comme si tu étais seulement sur le bord d'un trottoir.
En voyant que je ne bouge pas il insiste.
- Allez Emma, vas-y et on en parle plus.
Lentement, mes jambes tremblantes se déplient. Une fois debout, je n'ai plus rien à quoi m'accrocher, ma main droite attrape donc un peu brusquement, j'avoue, l'épaule d'Edward assis à côté de moi. Il ne bouge pas et ne dit rien.
- Penche-toi en avant sans replier tes jambes jusqu'à sentir le câble tendu et surtout, pour le moment fixe un point devant toi mais ne regarde pas en bas.
Sans réfléchir je mets mon poids en avant et je laisse échapper un petit cri. Regarder devant moi, regarder devant, surtout ne pas détourner le regard.
Brusquement le câble se tend et je me retrouve penchée au-dessus du vide, retenue par le câble. Vous vous demandez peut-être si j'apprécie ? La réponse est franchement non. J'ai envie de vomir. Je me demande ce que ça ferait si je vomissais là maintenant. Je n'aimerais pas être en bas. Cette pensée m'arrache un petit sourire.
- Ça-va ? demande Edward. Maintenant regarde en bas et imagine que tu voles ou que tu vois une image à la télé, oublie où tu es, oublie que c'est toi qui vois ça. Regarde les gens les passants, la vue, les nuages.
À ma hauteur il n'y a plus d'arbres depuis longtemps. Ils m'apparaissent en bas comme des grosses touffes vertes. J'observe les gens et les voitures défiler. Je vois les oiseaux passer, se poser et repartir. Je regarde les différentes maisons et leur jardin, les clôtures, les chemins. Je vois un lycée, une cour de récréation. Petit à petit, j'arrive à faire abstraction de ma peur à la laisser de côté...
* * *
- C'est dingue, s'extasie Anna. Mais chouette aussi. Alors là tu n'as plus peur ?
- Si mais moins, dis-je. Ça ne m'a pas guérie, mais ça m'a changée...
- Aujourd'hui je récupère toutes les conventions de stage, nous interrompt ma prof principale.
Elle passe dans les rangs prendre tous les papiers signés.
- Ah oui et toi tu le fais le stage ? demande Anna. Parce que tu ne vas pas avoir de métier plus tard...
- Non je ne le fais pas. Mais du coup je pars en Angleterre à ce moment-là, réponds-je. Et toi tu l'as eu ton stage chez le vétérinaire ?
- Oui, répond-t-elle avec un grand sourire.
D'ailleurs à propos du voyage, il ne me reste que deux semaines avant de m'envoler vers la famille d'accueil. Il faut que j'en parle à Edward. Mon anglais s'est beaucoup amélioré ces derniers temps mais je n'en suis pas encore à parler couramment.
* * *
- On va où ? demandé-je, la tête appuyée contre la vitre.
- Vous verrez, répète encore une fois Edward, en mastiquant son éternel chewing-gum.
Nathan et moi échangeons un regard mi-agacé, mi-amusé.
Ce matin maman est venue me réveiller à 5h30 du matin, en m'annonçant qu'Edward m'attendait dehors et qu'il ne fallait pas que je mette de trop beaux habits. Elle est donc dans le coup, ainsi que l'agent de Nathan, Gilles qui est installé confortablement sur le siège passager. Il est tout le contraire d'Edward, sérieux, habillé de façon professionnelle, jamais une mèche de travers et jamais un gros mot.
Vu la tête de Nathan installé sur la banquette arrière, à côté de moi, lui aussi a subi un réveil brutal. Maman m'a quand même préparé un petit sac avec de quoi grignoter, mon portable, des mouchoirs et bref, tout le kit de survie. Je contemple mes messages, mais personne n'est assez fou pour envoyer un message à six heures du matin. Heureusement, maman a eu la bonne idée de me fournir un livre et je peux me plonger dedans jusqu'à la fin du trajet, une heure plus tard.
- On est arrivé et ça m'a tout l'air d'être une ferme, me glisse Nathan avec un coup d'œil complice.
- Une ferme, sérieux ? m'exclamé-je. Eh bah, si je m'attendais à ça...
- Bon on ne peut pas faire durer le suspense plus longtemps, déclare Edward. Remarque on aurait pu leur bander les yeux pour qu'il trouve le lieu rien qu'avec l'odeur...
- Comme ça on aurait vomi tout le trajet, dis-je.
On éclate de rire mais Gilles n'esquisse même pas un sourire tandis que nous sortons de la voiture.
- Bon, vous êtes ici pour apprendre à traire une vache, vous occuper d'un cochon, porter des poules, enfin bref vous allez apprendre le métier de la ferme. Dans le vaisseau, il y aura des animaux, et tout sera automatisé mais on ne sait jamais, les gérants du projet ont mis ça au programme, ce n'est pas pour rien. Amusez-vous bien les enfants ! Bye, bye...
Et il se dirige avec un nouveau petit rire vers la portière.
- Tu déconnes là, interviens-je. Vous allez où vous ?
- On a des choses à gérer mais ne vous inquiétez pas on saura s'occuper, à ce soir les loulous !
Gilles le suit sans un mot et la voiture démarre dans un nuage de poussière.
- C'est une blague, lâche Nathan. On fait quoi nous ? Dis-moi, il est toujours comme ça Edward ?
Je hoche la tête.
- Et toi il est toujours aussi froid Gilles ?
C'est à son tour d'acquiescer.
On se défie du regard quelques secondes, puis on se concentre sur notre objectif premier : trouver quoi faire quand on est seuls sur le parking d'une ferme.
* * *
- Ça a été ? Demande Edward. Oh non vous êtes tous boueux vous allez salir la banquette arrière.
- Très drôle, tu vas nous laisser là peut-être ? Et puis si on est « boueux », c'est la faute à qui ? répliqué-je.
Cette journée était l'une des plus intense de ma vie. Le fermier qui nous a finalement accueilli était très sympathique, quoiqu'un peu bourru. Il nous a appris les bases dans la ferme. La traite, les nourrissages, il nous a même montré comment tuer une poule. Je crois que j'aurais pu me passer de cette vision...
- Demain je crois que vous allez bien dormir, vu vos têtes, remarque Edward. Ah non j'oubliais, vous avez cours...
Et il éclate de rire, je grogne en guise de réponse, mais je suis dans un tel état d'épuisement que je ne trouve pas la force de protester.
* * *
- Tu as une de ses mines ! lance Anna. Tu as fait quoi comme aventure extraordinaire ce week-end ?
- Je te raconterai après, juste est-ce que tu peux me passer la correction de l'exercice de français, je n'ai vraiment pas eu le temps...
Elle me tend son cahier en soupirant.
- Merci tu me sauves la vie ! m'exclamé-je.
- Dans une semaine, c'est le grand départ, remarque Anna.
- Moui... Edward dit que je suis prête mais moi je ne sais pas trop, dis-je. Je comprends pas mal, mais être la seule française parmi une famille d'anglais, c'est autre chose. J'espère au moins qu'ils seront sympas !
- Moi je vais aller chez le vétérinaire !
Elle se met alors à me décrire dans les moindresdétails tout ce qu'elle sait dessus. Et, comme d'habitude, je l'écoute enhochant la tête.
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