Chapitre 34 : Impardonnable
KIMIKO : (c'est parti pour le dernier chapitre dans la tête de Kimiko 😄! Il est très court, c'est voulu. Bonne lecture 🤗🤗🤗!)
Je reste longtemps dans la pièce sans allumer la lumière. L'odeur de la peinture envahit mes narines. J'entends les autres débattre en bas au réfectoire. Peut-être qu'ils parlent de moi ? Mais au fond, quelle importance ? Je n'arrive pas à réaliser. Il y a quelques heures, il s'apprêtait à m'embrasser et maintenant je ne le reverrai plus jamais.
J'ai l'impression que plus rien ne sera pareil. Il est mort par ma faute. Si c'était moi qui étais coincée, serait-il venu lui ? Je ne l'aurais pas mérité.
Par reflexe, je finis par sortir mes pinceaux et une feuille. Une feuille blanche. Et là...je bloque. Que faire ? Trop de questions se bousculent. Peut-être que la feuille doit rester blanche pour montrer le vide et l'absence.
- Ah tu es là ! s'exclame une voix en entrant dans la pièce. Je te cherchais.
Emma se tient dans l'encadrement, essoufflée, belle comme toujours.
Mais bizarrement, ça m'énerve. Pourquoi les autres sont-ils toujours parfaits ? Pourquoi moi je ne prends que les mauvaises décisions ? J'ai envie de fuir de me réfugier sous ma couette pour toujours pour ne pas avoir à endurer le regard des autres.
Emma me fixe toujours. C'est vrai que je dois faire peur, je porte toujours le débardeur noir, des mèches folles se sont échappées de mon chignon, mes joues sont sillonnées de larmes et mes yeux gonflés. On se regarde sans rien dire, on pourrait rester comme ça longtemps. Je m'attends à ce qu'elle déclare quelque chose, mais elle se contente de s'assoir en face de moi. Je baisse la tête.
- Tu peins quoi ? demande-t-elle.
- Rien, le vide.
Elle semble vouloir annoncer quelque chose mais elle se ravise. Le silence. Elle d'habitude si bavarde est maintenant muette. Nous restons un moment puis elle se lève et dit.
- En bas, on vote pour les horaires. Tu veux participer ?
- Non.
Elle acquiesce comme si elle s'y attendait. La française se tourne pour sortir de la pièce, juste avant de franchir la porte elle ajoute.
- Kimiko, je suis vraiment désolée.
J'entends ses pas s'éloigner dans le couloir.
Est-ce qu'un jour tout redeviendra normal ?
Je ne sais pas ce que je ressens, une part de moi en veut à Emma de m'avoir retenue, je serais allée le chercher et peut-être qu'il serait à mes côtés, mais une petite voix me rappelle aussi que sans elle, nous serions peut-être tous les deux morts.
Morts.
Ce mot est dur, comme son sens. Il inclut un univers de chamboulement, l'absence, le vide, le deuil, la détresse, l'au-delà, le paradis, l'amour...
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