Chapitre 2.

— Hé, la nouvelle ! Siffla une voix féminine de l'autre côté du couloir.

Nahila releva la tête, mais sa vision nocturne avait du mal à percer la noirceur ambiante et elle ne vit donc qu'une masse sombre dans la cellule voisine.

Le froid lui avait retiré toute capacité à communiquer, elle ne put donc que reposer son front contre les barreaux glacé, incapable de lui faire remarquer qu'elle l'entendait.

— Tu ne devrais pas rester là, si les gardes te voient... la femme ne termina pas sa phrase, mais elle était très évocatrice.

Nahila essaya de saisir d'où elle venait par sa manière de siffler les « s » et de rouler les « r », mais son accent ne lui disait rien.

La jeune biche hésita, se demandant ce qu'il y avait de pire entre se faire remarquer par les gardes ou s'attirer les mauvaises grâces du félin. Comme elle prenait trop de temps à se décider, la femme reprit.

— Si c'est le gros chat derrière toi qui t'effraye, sache qu'il gronde beaucoup, mais qu'il ne mord pas.

Ledit gros chat gronda justement en se tournant sur le dos, mais il ne dit rien de plus. La cellule était vraiment minuscule, il n'y avait que deux mètres entre elle et le rebord de pierre et Nahila n'était pas certaine d'avoir envie de tester si le fameux chat ne mordait vraiment pas.

Des bruits de pas et de rire se firent entendre et la voix de la femme se fit plus pressante.

— Ce n'est pas mon problème, princesse, si les gardes te remarquent, mais qu'importe ce que tu as fait pour mériter d'atterrir ici, je te conseille de t'éloigner de ces foutus barreaux immédiatement !

Nahila hésita encore une seconde, mais finalement la menace des gardes et les paroles de la femme la convainquis, elle s'éloigna des barreaux pour atteindre une zone sombre du côté des pieds du félin. Il y faisait déjà plus chaud, mais son cœur battait désormais si vite et si fort dans sa poitrine qu'elle craignait de faire un malaise. Le félin n'avait pas bougé depuis qu'elle s'était approchée de lui, mais elle ne se faisait pas d'illusion, s'il voulait l'attraper, ce n'était pas les gardes qui l'en empêcheraient, et elle aurait nulle part où fuir. En fait, elle était certaine qu'il serait si rapide qu'elle n'aurait même pas le temps de songer à fuir.

Les soldats se rapprochaient et Nahila arrivait à saisir leur conversation.

— Il parait que Lord Arthus à rajouter une nouvelle dans sa jolie prison, disait l'un.

— Ouais, j'espère qu'elle est plus mignonne et résistante que la dernière, on l'a usée vite.
Un frémissement d'horreur parcourut la jeune biche, elle sentit son estomac se retourner à mesure que les pas se rapprocher. Ils allaient la voir. Ils allaient lui faire du mal.

Soudain, une main s'agrippa à son vêtement et elle se retrouva soulever en l'air. Elle ouvrit la bouche, prête à hurler de terreur mais une main chaude et puissant se referma sur sa bouche et sur son nez. Elle retomba rudement sur la pierre et son corps se retrouva coller à celui d'un homme.

— La ferme, femme, ou je t'égorge, grogna le félin en posant une main sur sa gorge.

Cette menace fut plus efficace que toutes les paroles rassurantes du monde et elle se tut, figé par la peur. Il libéra sa bouche et d'une main sur son ventre, il la poussa... dans ce qui semblait être une intersection dans le mur, juste assez profonde pour qu'elle puisse s'y faufiler à condition qu'elle soit allongée sur le dos, la tête tournée.

Le félin était allongé près d'elle, la cachant de son propre corps, leur visage se faisait face, et même dans le noir impénétrable des lieux elle pouvait voir ses traits. Il était encore plus terrifiant de près. Sa main, toujours sur son cou était ferme et chaude, intransigeante, comme son regard qui disait qu'il n'était pas homme à plaisanter. Il avait des cheveux noir, mi-long qui lui tombait sur son visage, mais n'adoucissait en rien sa mâchoire carrée et ses traits durs. Ses yeux étaient verts, bordés de longs cils sombres, mais elle n'osa pas le regarder plus longtemps et son regard se posa sur sa bouche. Elle contrastait avec le reste de son visage, certes, il avait un rictus dur, mais ses lèvres pleines semblaient incroyablement douces.

Elle entendit les gardes se rapprocher de plus en plus, leur voix menaçante.

— Tu sais où elle est ? demandait l'un.

— Nan, mais on finira bien par la trouver, il n'y a pas des centaines de changelines entre ses murs, tiens, en voilà une justement.

Les pas s'arrêtèrent juste devant sa cellule et Nahila retint son souffle, incapable de respirer. Elle ignorait laquelle des deux menaces qui planait sur elle l'effrayait le plus, l'homme tout près d'elle qui la menaçait de mort ou les deux soldats de l'autre côté de la grille, qui menaçait de la torturer pendant de longues heures.

— Salut toi, chantonna un garde d'une voix lubrique, ça te dirait une balade ?

La voix de la femme qui l'avait conseiller raisonna, plus forte que lorsqu'elle lui avait parlé.

— Humm... je sais pas, tu promets de me faire des choses bien coquine ?

Le deuxième garde ricana.

— T'approche pas trop d'elle, cette pétasse est une vipère, sa morsure te tuera plus sûrement que Lord Arthus s'il apprend qu'on est ici.

La vipère éclata de rire.

— Dommage, je m'ennuyais ferme dans cette prison, une peu de distraction...

— La ferme, Kana, dit nous plutôt si tu n'as pas vue passer une changeline récemment et si tu sais où elle est enfermée.

Ils parlaient d'elle. Kana fit mine de réfléchir.

— hmm... une changeline ? Oui, il me semble...

Le cœur de Nahila manqua un battement, elle allait la vendre...

— Approche toi, mon bel étalon, approche-toi tout près, je vais te le chuchoter à l'oreille.

Elle entendit un bruit peu ragoûtant, comme si l'un des soldats avait craché, suivit d'un sifflement de rage.

— Laisse tomber, cette salope ne nous dira rien.

En retenant son souffle, Nahila pria pour qu'ils s'en aillent, mais ils n'en firent rien. Au lieu de ça, le bruit d'une matraque qu'on frappait contre les barreaux de sa cage la fit sursauter, et la prise du félin sur sa gorge s'accentua jusqu'à ce qu'elle ne puisse presque plus respirer.

— Hé, Tarik, réveille-toi, connard, je te cause, hurla celui qui semblait avoir le plus d'expérience.

Le félin s'appelait donc Tarik. Elle ne savait pas en quoi ça l'avançait, mais c'était toujours plaisant de connaître le nom de son futur meurtrier.

Il lui lança un regard qui lui fit froid dans le dos, la pupille noire de ses yeux se fendant comme celle des chats.

— Allez, soit un gentil gros chat, dit nous où elle est ! Tu sais tout dans cette prison, tu dois forcement savoir où elle est.

Tarik approcha son visage du sien, si proche qu'elle n'osa plus remuer de peur qu'ils ne se touchent.

— Soit courageuse, reste silencieuse, ils ne peuvent pas te voir, ici, chuchota-t-il si bas qu'elle crut ne pas l'entendre.

Puis sa main quitta sa gorge et il fit mine de se retourner avec ennuis.

— Écoute, gros tas de merde, gronda-t-il d'une voix si profonde et menaçante que Nahila dû se mordre la lèvre inférieur pour s'empêcher de gémir de terreur. Si je savais où se trouvait cette changeline, qu'on soit bien d'accord, je la garderais pour moi.

La dernière phrase laissait entendre des choses horrible et terrifiante et soudain Nahila eut un doute. Et s'il voulait la même chose que ces hommes ? Et si en fin de compte il la cachait pour mieux abuser d'elle...

— Salopard, tu pourrais partager ! insulta le deuxième garde en s'appuyant contre les barreaux.

Tarik bougea si vite que la petite biche ne le vit pas remuer. En une seconde il était debout. Et c'était suffisant, prit de surprise le jeune garde reculât, trébucha et se retrouva coller contre les barreaux de la cage de Kana.

Ça lui fut fatale.

Maintenant que le félin ne lui bouchait plus la vue, elle eut tout le loisir d'apercevoir la vipère se jeter sur l'homme à travers les barreaux pour enfoncer ses crocs pleins de venin dans sa gorge.
Il poussa un hurlement de pure douleur qui mourut dans sa gorge alors que le poison puissant le tuait efficacement. Au même moment, deuxièmes soldats, celui qui avait prévenu qu'il ne fallait pas s'approcher, dégaina ce qui semblait être un long bâton et toucha Kana avec. Elle poussa un cri de douleur en reculant dans l'ombre de sa cellule.

Les autres soldats, alerter par le bruit se précipitèrent dans cette direction. Mais Tarik avait repris sa place, la cachant de nouveau à la vive lumière que l'apport de lampe à huile avait provoquée.

Il y eut beaucoup de bruit, des ordres donner pendant plusieurs minutes, puis le silence revint lentement.

Pendant tout ce temps, le félin était resté indifférent. Il avait reposé sa main contre la gorge de Nahila, et celle-ci n'avait pas oser piper mot.

Plusieurs minutes s'écoulèrent sans qu'un seul bruit de vienne troubler le silence autre que la respiration tranquille de l'homme couché près d'elle.

Nahila était terrifiée à l'idée de devoir lui adresser la parole, mais elle ne pouvait décemment pas rester dans cette position délicate et oh combien gênante.

Elle se racla doucement la gorge pour attirer son attention. Il ouvrit ses yeux mi-clos et la cloua de son regard vert. Elle faillit perdre tout son courage.

— Est-ce que je peux partir, maintenant... chuchota-t-elle d'une voix si basse et si peureuse qu'elle s'en voulu à elle-même.

Elle devait avoir l'air pathétique. Et visiblement le félin pensait pareil, car il referma les yeux en posant sa tête sur son biceps, comme pour s'endormir, sans répondre à sa question. Et il ne retira pas sa main de sa gorge.

— Cesse de la titiller, Tarik, râla Kana.

Nahila se sentit soulager de savoir que la vipère allait bien. Elle ne comprenait pas ce qui s'était passé, quand l'homme l'avait touché avec son bâton.

Le félin gronda, comme un avertissement pour Kana, mais celle-ci soupira.

— Je pourrais presque entendre les battements de son cœur, de là où je suis, à ce rythme elle va nous faire un arrêt cardiaque !

Un rire étouffé s'échappa d'une autre cellule, visiblement elle avait un public.

Le félin soupira, et son souffle chaud viens s'abattre sur le visage de Nahila.

— Les gardes font des rondes toute la nuit, expliqua-t-il de sa voix caverneuse. Les deux qu'on vient de voir n'avait pas le droit d'être là, ce sont les premiers, mais pas les derniers qui passeront cette nuit. Tu attires beaucoup l'attention, petite biche.

Nahila déglutit, surprise qu'il ait devinée son animal. Mais pourquoi est-ce qu'il la protégeait ? Elle avait dépensé son quota de courage, cependant, elle ne posa donc pas la question.

— Dors, maintenant, encouragea Kana, demain la journée ne va pas être marrante.

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Hello!

Je suis contente de vous présentez ce deuxième chapitre!

Je pense qu'avec cette série je vais partir sur un chapitre par semaine, le dimanche, sans horaire précis (en gros quand j'y pense X) )

bref! j'espère qu'il vous à plus et je vous invite à laisser plein de commentaire pour me donner votre avis ^^ à voté et à partager si cette histoire vous plais!

je vous fait des gros bisous et je vous dit à dimanche prochain

Kiss!

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