Chapitre 18.
Tarik se massa la nuque en scrutant le camp qui s'agitait. Ça faisait trois jours qu'ils étaient là et il avait enfin reçu la visite d'Ethan Bjorn, l'alpha de la meute Éclipse. Étant donné qu'ils étaient un petit groupe de changelins clandestins pas très loin de son territoire, il se serait attendu à plus de réactivité de la part du mâle. Il avait pourtant fallu que Julyam commette l'erreur de s'introduire sur le territoire du mâle en poursuivant Loup qui s'était enfui après avoir flairé quelque chose de visiblement intéressant. Ce dernier ne leur avait pas été rendu, l'alpha avait décrété que l'une de leur soumise serait plus à même d'essayer de faire revenir l'humain – Locas – dans son corps. Tarik n'y croyait pas vraiment, Loup avait renoncé à son humanité pour une bonne raison, et il doutait qu'il soit possible de revenir en arrière.
Quoiqu'il en fût, Ethan lui avait demandé de ne pas intervenir sur le château de Lord Arthus, mais de plutôt s'allier à lui pour le moment où la guerre éclaterait franchement. Tarik avait accepté pour l'unique raison qu'il savait qu'elle ne tarderait pas, et qu'avoir des alliés comme Ethan était plus que désirable.
Des alliés comme Ethan... et comme l'homme qui se dirigeait vers eux sans même chercher à être discret et qui se comportait comme le maitre du monde.
— Tu dois être Ilgog, marmonna Tarik en sentant ses instincts le démanger.
Le changelin qui arrivait les avait contacter bien avant Ethan pour prévenir de sa venu. Leur allié qui les avait aider à s'échapper, d'après lui, bien que Kana affirmait que ce n'était pas avec lui qu'elle avait prit contact. Leur source de base avait visiblement fuit en découvrant que le plan était compromis.
Kana aperçu le nouvel intrus et s'approcha, prête à le défendre. Le regard du mâle se posa sur Kana, appréciateur, alors Tarik croisa les bras pour attirer son attention avant que son amie soit mise mal à l'aise. N'importe qui voulant s'approcher de Kana, allait avoir affaire à lui, il n'avait pas pu la protéger toutes ces années dans la prison, mais rien ne l'empêcherait désormais de cassé la gueule à Ilgog s'il prétendait ne serait-ce que de lui faire des avances.
— C'est bien moi, tu dois être Tarik.
— En personne.
Une tension les envahit. Un rat et une panthère, ça faisait rarement bon ménage. Et tous les autres félins du campement s'approchèrent, intrigués.
— Promet moi qu'aucun de tes chats ne fera ne serait-ce que regardez mes filles avant que je ne les jette dans ce piège à rats.
Ce fut Kana qui répondit.
— Personne ne touchera à tes souris, je te le promets.
Le changelin rat sembla prendre les paroles de la vipère pour argent comptant, car il siffla un coup sec et cinq femmes sortir ses bois en portant toutes vivre et couverture. Tarik grimaça, les rongeurs n'étaient pas connus pour leur générosité.
— Tout ça à un prix, bien entendu, dit Ilgog avec flegme.
Pourtant, tous les muscles de son corps étaient tendus et Tarik savait qu'il ne manquait pas un seul des échanges muets de ses filles avec les membres de son clan.
— Je refuse de m'endetter... commença Tarik.
— Moi je le ferais, coupa Kana.
La panthère se raidit et commença à protester. Bordel, Ilgog semblait être le genre d'homme prêt à accepter d'être payé en nature, il refusait que Kana soit livré à ça. Mais la vipère posa sa main sur son visage pour attirer son attention.
— Je comprends que tu ne puisses pas prendre de dettes, Tarik, et ce n'est pas grave. Mais on a besoin de ces affaires, c'est un fait, et si toi tu ne peux pas prendre cette dette, moi je le ferais, je ne suis pas une petite fille, je sais me défendre.
Ilgog paraissait satisfait.
— Super, j'ai toujours été plus porté sur les femmes de toute manière.
Tarik réagit avant même d'avoir eu le temps de penser, il se jeta sur le rat et le cloua durement contre un arbre, un bras compressant sa carotide.
Le cri de ses cinq petites souris attira vaguement son attention, mais il était trop occupé à regarder le rat s'étouffer lentement.
— Ne t'avise plus jamais de faire ce genre de sous-entendu, est-ce que c'est clair ?
Une lueur passa dans le regard d'Ilgog, comme s'il saisissait quelque chose qu'il avait déduit de leur comportement. Il cessa de lutter.
— Cinq sur cinq.
— Tarik arrête ! ordonna Kana en posa doucement une main sur son bras.
Tarik s'éloigna à contrecœur et Ilgog se pencha en avant pour tousser et reprendre son souffle.
Le félin se retourna pour essayer de se calmer et s'aperçut que quatre des souris du rat s'étaient rassemblées... la cinquième, celle qui avait l'air d'une guerrière plus que tu petite créature craintive, était tendu comme un arc, Nao – le léopard – la retenant de se jeter sur lui.
Tarik le fusilla du regard, il avait donné sa parole qu'aucun des félins ne toucherait aux petites souris. Nao se contenta de sourire en regardant la femelle qui se débattait entre ses bras, comme s'il la trouvait distrayante... jusqu'à ce qu'elle se pencha et lui mordit violemment l'avant-bras qu'il avait plaqué contre ses épaules. Jurant le mâle la relâcha et la petite furie se précipita vers son chef. Pas un mot ne fut échangé, Ilgog se contenta de lui passer une main dans ses cheveux bruns, comme s'il rassurait une enfant avant de se redresser.
— Cinq cents heures, marmonna-t-il finalement. Une de mes serveuses vient de partir en congé maternel, j'ai besoin d'une remplaçante. Ce sera cinq cents heures de travail pour payer les vivres et les couvertures.
— Il en est hors de question ! protesta immédiatement Tarik, essayant d'imaginer Kana livré à toutes les malotrues qui traînait dans le restaurant de l'homme.
— J'accepte, dit en même temps la concernée.
Tarik jura.
— Si je suis guérie avant que les cinq cents heures soient écoulées, je prendrais la seconde partie, déclara Lilith en boitillant jusqu'à eux.
Hunter siffla entre ses dents avant de s'approcher de la renarde, prêt à la soutenir. Cette dernière l'ignora superbement, tenant sur une seule jambe alors même que celle plâtrée par la guérisseuse de la meute Éclipse devait être horriblement douloureuse.
Ilgog hocha la tête.
— Vous passerez le bonjour à Nahila pour moi, dit-il en comptant ses souris.
Tarik se figea.
— Tu la connais ?
Le rat leur lança un regard surpris.
— Évidemment, elle ne vous a pas dit... non d'Elstrya... elle était dans l'arène quand l'explosion s'est produite, n'est-ce pas ?
La panthère sentit son visage se décomposer.
— Que dis-tu ?
— Je lui avais pourtant bien dit qu'elle ne devait pas être dans l'arène ! merde ! elle n'écoute vraiment rien.
Il ferma brièvement les yeux en marmonnant ce qui semblait être une prière pour son âme.
— Elle n'est pas morte, coupa Tarik.
Il réalisa qu'en fait il n'en savait rien, il était encore très en colère contre elle et n'avait donc pas voulu allez la voir et il réalisa que personne ne lui avait donné de nouvelles. Bordel.
— Oh ! déesse merci ! Cette gamine à un de ces culots ! Ce serait une véritable perte.
Comme si ça allait de soi qu'elle était occupée quelque part d'autre et qu'elle allait bien Ilgog rassembla son petit troupeau et les salua, laissant Tarik ruminer ses paroles.
— Attendez ! intervint Nao. Si vous avez besoin de garde du corps ou de videur... il les désigna d'un grand geste de la main. Nous sommes tous des combattants hors pair.
Ilgog retroussa les lèvres dans un sourire clairement amusé.
— Des chats dans un univers de souris... on aura tout vu !
Puis il tendit la main vers Tarik, comme pour sceller leur accord.
— Les temps changent, déclara la panthère en prenant la main du mâle.
— Les temps changent, approuva Ilgog.
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C'est dans ce genre de moment que je réalise que je ne peux pas m'empêcher de prévoir des suites à mes romances X)
Du coup, je vais faire ce que je fais de mieux : ignorer le problème jusqu'à la fin de ce tome ^^'
Je pense que je proposerais un vote pour le prochain tome de cette série, j'ai déjà pas mal d'idée.
Bref! j'espère que ce chapitre vous à plus, n'hésitez pas comme d'hab à me laisser votre avis ^^
Kiss
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