Chapitre 50.
L'orage avait éclaté en début d'après-midi et s'était poursuivi toute la soirée. Nikolai était sortie, un peu plus tôt, arguant qu'il rentrait chez lui, et Cassandra n'était pas certaine de ce qu'elle ressentait. Les enfants avaient été couchés et les adultes, pour la plupart exténué, traînait dans le salon face à un feu de cheminé mit pour réchauffer leur cœur plus que la température. Nahila et Tarik murmuraient dans leur coin. Cassandra, une tasse de tisane bien chaude, observait les flammes crépiter dans l'âtre.
Elle était perdue. Reprocher à Nikolai d'avoir hiberné était idiot, évidemment que ce n'était pas sa faute si son instinct avait pris le dessus. Quand on côtoyait un changelin, on acceptait ses particularités. Mais elle ne pouvait pas oublier les deux mois d'angoisse et de solitude qu'elle avait vécu. Elle s'était sentie tellement... sale. Elle fait avec Nikolai des choses qu'elle n'avait jamais fait avec personne et qu'il disparaisse le lendemain... elle n'était pas sûre d'être prête à lui refaire confiance. Ce qu'elle lui avait dit chez le marchand de glace, elle le pensait : elle voulait une famille, d'autres enfants, un homme sur qui se reposer et qui la soutiendrait. Nikolai ne pouvait pas être cet homme : il n'aimait pas les enfants.
Et aussi fort que son traître de cœur l'aimait, elle ne pouvait pas lui imposer une vie dans lequel il en aurait. Elle voulait un partenaire qui n'élèverait son second enfant avec elle, pas un homme absent qui fuirait la maison et ses responsabilités. Et si elle devait pour ça renoncer à Nikolai... elle le ferait. Elle en était presque sûre.
La porte de la grande maison s'ouvrit soudain, laissant entrer les bruits de tempête du dehors et un géant trempé jusqu'à l'os. Ce fut Tarik le plus rapide à réagir.
— Tu saignes, déclara-t-il en se relevant, forçant Nahila à faire de même.
Nikolai grogna de mécontentement, un son qui fit presque vibrer le sol.
— J'étais partie pour retrouver ma grotte, mais un arbre à prit la foudre est m'est tombé dessus. Je vais bien, mais ce stupide arbre est embourbé au milieu du chemin, le rendant impraticable, il va falloir le dégager, j'ai essayé, mais je n'ai pas arrêté de glisser.
Et pour cause, il était plein de boue alors qu'il se débarrassait de ses vêtements trempés comme si se balader nue dans une maison pleine de gens, c'était tout à fait normal. Bon, certes, Cassandra aurait sans doute dû détourner le regard, mais il avait tellement changé... Il avait facilement du perde vingt à trente kilos de graisse qui recouvrait son corps maintenant très musclé et sec. Et saignant. Oh ciel, maintenant qu'il avançait vers la lumière elle voyait la traînée de sang rougeâtre qui dégoulinait sur son épaule et son bras.
— Oh déesse, ne put-elle s'empêcher de s'exclamer les yeux écarquillés d'horreur.
Enfin, le regard de Nikolai se posa sur elle, douloureux.
— Ce n'est rien, assura-t-il avec une étonnante douceur.
— Ça à l'air assez grave, contredit Nahila en se dandinant jusqu'à lui.
Nikolai renifla.
— Je vais me doucher.
Puis il monta à l'étage sans demander son reste. Cassandra s'adossa au canapé, la main sur son cœur, essayant de comprendre ces battements paniqués de son cœur, qui n'avait pas tous à voir avec l'attirance qu'elle ressentait pour lui. La peur, comprit-elle. Elle avait eu peur, en voyant tout ce sang, et elle avait encore peur.
Cassandra se leva, comme mue par une force extérieure, sous le regard curieux de Nahila et Tarik.
— Je vais me coucher, mentit-elle.
Elle suivit Nikolai à la trace à cause de la boue et de l'eau et fut surprise de voir la piste s'arrêter devant sa chambre. Pourquoi diable Nikolai allait dans sa chambre à elle ? Ah... oui, c'était la sienne avant qu'elle arrive, Nahila le lui avait dit. Ne culpabilisant pas du tout de rentrer dans sa propre chambre, Cassandra entendit l'eau de la salle de bain couler. Elle le laissa se doucher et alla prendre dans la réserve commune des vêtements propres qui semblaient à sa taille et une trousse de secours, avant de retourner l'attendre, sagement assise sur le lit.
Quand Nikolai sortie, une serviette autour de la taille, l'autre rouge de sang autour du coup, il ne parut pas surpris de la voir.
— C'est ma chambre, grogna-t-il.
— Plus maintenant, c'est la mienne répliqua-t-elle en se levant pour lui tendre un jogging.
Il l'accepta et s'habilla devant elle, mais cette fois-ci, elle détourna poliment le regard.
— Laisse-moi regarder ta blessure, demanda-t-elle en lui désignant la trousse de secours.
Sauf que lorsqu'elle s'approcha il se redressa et se tourna de sorte qu'elle ne puisse pas examiner son épaule. Non, mais il plaisantait ?
— Nikolai.
Il fit la moue, pour toute réponse. Loin de se laisser décourager, elle posa une main sur sa hanche et désigna le lit du doigt de l'autre main.
— Assis.
Nikolai grogna.
— Je ne suis pas un loup obéissant, femme, tu peux peut-être mener ton ex par le bout du nez, mais pas moi.
— Et moi je ne suis pas une petite femme terrifiée, arrête de grogner, tu ne me fais pas peur.
Il s'avança, la surplombant de toute sa hauteur.
— Tu devrais peut-être, c'était très inconscient de suivre un ours fatigué et blessé dans son repaire.
Cassandra haussa un sourcil, pas le moins du monde impressionné. Mais elle changea tout de même de tactique.
— Laisse-moi examiner ta blessure, nounours, et je te laisserais peut être dormir dans mon lit, si tu es un ours bien sage.
Il s'assied sans résistance. Ce fut plus fort qu'elle, en s'approchant, la trousse de secours à la main, elle le nargua.
— Loup, ours, vous êtes des hommes, vous réagissez aux mêmes propositions.
Il grogna de plus belle et elle rit avant de sortir de quoi nettoyer la blessure. Nikolai s'accouda à ses genoux pour mieux lui montrer là où l'arbre lui était tombé dessus, et elle félicita sa constitution d'ours de lui avoir sauvé la vie.
— C'était inconscient de ta part de sortir par ce temps.
— C'était inconscient de ma part de revenir en sachant que tu serais là.
Cassandra se figea une seconde avant de poursuivre sa tâche. C'était profond par endroit, mais moins pire qu'elle le pressentait.
— Pourquoi ? osa-t-elle demander après lui avoir posé un pansement.
Sans répondre, il lui attrapa le poignet et la fit tomber sur ses genoux, pour l'enlacer. Cassandra n'avait pas réalisé à quel point elle désirait ce contact – a en avoir mal – avant qu'il ne prenne les devants, si bien qu'elle resta stupéfaire du bien être qui imprégna son corps. Elle avait oublié ce que ça faisait de se sentir si bien. On s'habituait à tout, même à la douleur du manque.
— Nikolai, s'étrangla-t-elle.
— Chut... murmura-t-elle une douleur dans la voix. Laisse-moi juste te tenir, s'il te plaît.
Elle avait déjà passé les bras autour de son cou et le laissa volontiers l'engloutir entre ses bras. Les larmes lui montèrent aux yeux alors elle les ferma très fort, s'imprégnant de sa présence et de son odeur. Pouvait-elle renoncer à ça pour l'espoir d'avoir un autre enfant ? Pouvait-elle renoncer à cet enfant qu'elle désirait à avoir mal pour cet homme ?
Ça lui paraissait insoluble. Alors elle focalisa son esprit sur autre chose.
— Parle-moi du Zoo.
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Va-t-on avoir une conversation entre les deux ? Nikolai va-t-il se défiler ? Tellement de suspens !
J'espère que ce chapitre vous à plus ! Et je vous dit à très vite !
Kiss
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