Chapitre 47

Cassandra était en colère contre lui. Nikolai l'avait bien senti, mais il n'était pas certain de savoir pourquoi. Elle n'était pas contente de le revoir ? Pourquoi les humaines étaient aussi compliquées ? Une ourse se serait contentée de se jeter sur lui, pour l'émasculer ou l'embrasser. Cassandra elle, prenait son air de duchesse furieuse et marchait à côté de lui, trop terrifier pour s'éloigner, mais trop en colère pour lui parler. Nikolai n'aimait pas ce silence, il aurait préféré qu'elle tente de l'écharper avec ses petits ongles humains.

L'ours savait que, si pour lui, son hibernation lui avait donné l'impression de ne durer que quelques instants, et que la semaine passée à ses côtés était encore fraîche dans son esprit, ce n'était pas le cas de Cassandra. Il avait disparu longtemps, pour elle. Les gens qui n'hibernaient pas étaient fatiguant, la prochaine fois il la garderait à ses côtés... enfin, s'il y avait une prochaine fois. Nikolai n'avait pas hiberné pendant des années, et sans prévenir, son ours s'était décidé à émerger pour une sieste un peu longue ? Peut-être que c'était exceptionnel et qu'il ne recommencerait plus.

Quand elle l'avait quitté aux abords de Jaykam, il avait compris que malgré toutes ses précautions il avait entamé sa parade nuptiale. Cassandra était à lui, son ours était formel. Restait juste à la convaincre, ça ne pouvait pas être bien compliqué.

Ils arrivèrent à la grande maison et Nikolai fronça les sourcils. Tiens, le lieu avait changé, le terrain autour de la grande maison était bien propre et il y avait de l'herbe. Même la clôture qui l'entourait n'était plus le tas de brique et de broque qu'ils n'avaient jamais bouger, mais un muret de pierre sur lequel grimpait des lianes.

Occupé à observer les changements, Nikolai suivit Cassandra sans y penser. À peine la porte fut-elle ouverte qu'un hurlement strident qui ne pouvait – horreur – qu'appartenir à un bébé lui vrilla les tympans. Son instinct de survit prit le dessus, il attrapa Cassandra, la jeta sur son épaule et fit demi-tour pour fuir le plus vite possible.

— Nikolai ! glapit-elle en donnant des coups de pied dans le vide. Mais pose-moi espèce de brute !

C'était pour son bien. Nikolai avançait à grands pas dans la forêt, direction sa grotte, pour la mettre en sécurité. Elle lui mit coup de genou dans le torse et il entoura ses chevilles d'une main pour l'empêcher de bouger.

— Nikolai ! Laisse-moi descendre.

Il l'ignora et la cala un peu plus confortablement sur son épaule.

— Nikolai !

La pointe de panique dans sa voix l'alarma et il consentit enfin à s'arrêter pour la poser. Ses cheveux corbeaux se déployèrent sur ses épaules, délicieusement ébouriffée et elle posa les mains sur ses hanches, les joues rougit, mais... elle avait les yeux brillants de larme.

— Tu as peur de moi ?

Elle passa les mains sur son visage dans un geste tremblant et frustré.

— Tu ne m'as pas posé !

Nikolai cilla.

— Je ne t'aurais pas fait de mal.

Pourquoi en doutait-elle ?

— C'est trop tard.

Elle lui passa à côté pour s'éloigner, apparemment elle plus aussi peur de la forêt que plus tôt. Nikolai hésita un instant, confus.

— Cassandra, la Grande Maison est de l'autre côté.

Elle tourna les talons et lui repassa devant les poings serrés.

Ça allait être plus difficile qu'il ne le pensait.

Cassandra n'était pas sûre de ce qui l'avait le plus effrayer : que Nikolai ne prenne plus en compte ses demandes, ou qu'elle se soit sentie si... bien, a sa place, sur son épaule. En une seconde il avait démoli les barrières qu'elle avait mises tout l'hiver à monter autour d'elle pour tenir. Elle avait supporté son chagrin, sa douleur, et lui, il revenait comme une fleur et elle n'avait qu'une envie qu'il la touche et lui promette de ne plus la laisser. Stupide ours des cavernes mal léché !

— T'es sûr que tu veux retourner là-bas ?

Il avait marché en silence, plusieurs pas derrière elle, jusqu'à ce qu'elle retrouve le chemin de la Grande Maison. Cassandra ne se retourna pas pour lui répondre.

— Oui, toi tu n'as qu'à retourner hiberner, je m'en fiche.

Nikolai poussa un grognement de frustration, mais il la suivit dans l'enceinte de la cour, puis jusqu'à la Grande Maison.

Quand Cassandra ouvrit la porte, les sanglots d'un bébé furieux se firent entendre.

— Si tu as trop la trouille, tu n'es pas obligé de me suivre, sourit-elle moqueuse quand Nikolai hésita distinctement devant la porte.

Il la fusilla du regard et entra en grognant ostensiblement. Le pauvre n'était pas au bout de ses peines, quand tous les bébés s'y mettaient en même temps, ça donnait envie de s'arracher la tête. Là c'était juste Harmonie qui faisait apparemment des vocalises très aiguës dans les bras d'une Lilith épuisée.

— Donne là moi, dit Cassandra en s'approchant pour récupérer le bébé et soulager la mère.

— Elle n'arrête pas de pleurer, mais elle ne veut pas prendre les seins, elle est propre, et elle ne dort pas je ne comprends pas ce qu'elle veut. Oh Nikolai, t'es vivant ?

— Tu as un bébé, remarqua-t-il avec mauvaise humeur.

— Oui, c'était la finalité de ma grossesse, ironisa Lilith.

— Salut beauté, roucoula Cassandra en câlinant Harmonie.

Elle était quand même moins agréable quand elle pleurait. Cassandra commença à la bercer se balançant de droite à gauche et faisant quelques tours sur elle-même.

— Litith, tu n'aurais pas vu... Oh, Nikolai, tu es rentré ? s'étonna Nahila qui descendait les escaliers, Deimos gigotant et pas loin de pleurer aussi entre les bras.

Nikolai observa la biche avec des yeux inquiets.

— Tu as grossi.

Nahila plissa les yeux, agacée.

— Je suis enceinte.

— Attends, mais il est à qui ce bébé alors ?

— À moi s'amusa Lilith en allant chercher son fils.

Cassandra observa avec délectation l'air paumé de Nikolai.

— Deux bébés, ouah...

C'est ce formidable moment que choisi Tarik, Hunter et Neo pour descendre, Phobos, Eros et Antéros dans les bras. Nikolai blanchit alors que les membres de la meute le saluaient, surpris.

— Tu peux encore fuir, tu fais ça si bien, sourit Cassandra, ravie de ce retournement de situation.

Nikolai déglutit.

— Non, ça va aller.

— Génial, prend Harmonie, ça va être l'heure du biberon, tu vas te rendre utile.

Nikolai n'aimait pas les enfants, Cassandra avait hâte de lui apprendre tout ce qu'elle savait sur le sujet et de l'impliquer dans la vie de la meute et de leurs nouveaux bouts de chou.

— Tiens la comme ça, attention elle à plus de force qu'elle n'y paraît.

Cassandra lâcha Harmonie que lorsqu'elle fut sûre que Nikolai la tenait correctement puis elle fit un pas en arrière et... oh ciel, elle n'aurait pas dû. Nikolai immense et hirsute, un bébé entre les bras, était l'image la plus excitante qui existait. Hum, pourquoi elle pressentait que sa vengeance allait se retourner contre elle ?

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Nos personnages n'en on pas tout à fait terminé avec leur aventure, je le crains !

J'espère que ce chapitre vous à plus et je vous dis à la semaine prochaine !

Kiss


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