Chapitre 42.
— Tu as couché avec lui !
Cette exclamation à moitié étouffée de Camille fit rougir Cassandra jusqu'aux oreilles. Et malheureusement, elle n'échappa pas à Enzo, qui lui lança un regard scandalisé. Il était devant le bar où ils se rejoignaient comme toutes les semaines, Cassandra était arrivée un peu en retard alors ils n'étaient pas restés à l'intérieur.
— Comment peux-tu le savoir ? s'indigna Cassandra en croisant les bras.
Elle se sentait mise à nu, elle venait tout juste de quitter Nikolai, qui ne l'avait pas raccompagné. Si c'était ainsi que ça devait se terminer... non, ça ne lui convenait pas, mais malheureusement elle était mère, elle n'avait pas le loisir de confronter un ours mal léché pour le faire parler. Pas quand elle devait récupérer son fils auprès de son père. Elle venait de passer la première semaine depuis sept ans durant laquelle elle n'avait pas pensé à son fils. Et elle ne savait pas trop quoi en penser. Nikolai lui avait donné l'impression d'être redevenu une femme, et non plus juste une mère. Être mère l'avait comblé, mais être femme lui avait terriblement manqué.
— Tu portes son odeur partout sur toi, et si fort que tu vas la garder une éternité, même après une douche. Tu embaumes littéralement le « n'approchez pas j'appartiens à un ours ».
Cassandra ouvrit la bouche et la referma avant de se tourner vers Enzo. Il se tenait à deux mètres d'elle et n'était pas venu la saluer. Camille suivit son regard en ricanant et lui expliqua.
— Cet ours est un prédateur plus dangereux qu'Enzo, son loup lui interdit de s'approcher de crainte des représailles. En même temps, ce n'est pas courant qu'un ours interrompe sa parade nuptiale pour laisser un autre homme s'approcher assez près, normalement tu ne devrais pas avoir autant de phéromone d'éloignement. Il a fait preuve d'un sacré self-contrôle en te laissant partir.
Songeant à la façon dont sa main avant glisser de son poignet, Cassandra se renfrogna. Camille ne savait de toute évidence pas de quoi elle parlait, Nikolai n'avait eu aucun mal à la laisser partir. Parce que si elle portait effectivement son odeur, il ne l'avait sans doute pas laissé là volontairement. Il n'avait pas non plus parlé de parade nuptiale, mais la moindre des choses ça aurait été de la prévenir si c'était ce qu'il comptait faire. Donc Camille avait tort.
— Et toi, ça ne te dérange pas ?
Camille sourit.
— Non, je suppose que ma louve n'en a rien à faire de ces phéromones parce qu'elle n'est pas attirée par les femmes et moi non plus. Ils sont là pour éloigner les autres prétendants, je n'en fais pas partie !
Cassandre renifla avant de s'agenouiller près de Raphaël pour remettre son sac à dos en place. Elle se demandait s'il pouvait le sentir, lui aussi. Il n'avait que sept ans, alors il n'avait pas encore muté, mais peut être qu'il avait un odorat aiguisé ? Il allait falloir qu'elle lui parle de Nikolai, il avait le droit de savoir il était assez grand.
— Alors, c'était comment ? voulut savoir Camille en lui souriant avec un air complice.
Cassandra écarquilla les yeux, stupéfaite. Heureusement, Raphaël était trop jeune pour comprendre.
— Camille !
— Oh ! Allez, raconte !
Cassandra se releva en serrant doucement les cuisses. Elle avait encore mal partout et pouvait sentir les doigts de Nikolai se refermer durement sur ses chairs pour la manipuler à sa guise. Elle ne dit rien, mais Camille sourit jusqu'aux oreilles avec un air halluciné.
— À ce point ?
— Mieux encore, marmonna Cassandra.
Nikolai avait achevé de la dévergondé, définitivement, parce qu'elle n'aurait jamais pensé être capable d'avouer une telle chose moins d'une semaine plus tôt. Désormais elle savait qu'elle n'avait aucune honte à avoir d'avoir prit un tel plaisir – et d'en avoir donné !
— Il était temps, sourit tendrement Camille. Je suis heureuse pour toi, Cassie, vraiment.
Cassandra sourit. Elle avait hâte de retrouver Nikolai, le lendemain. Il fallait qu'ils parlent, parce que Cassandra avait pris sa décision. Qu'importe les démons qu'il portait en lui, elle les combattrait à ses côtés. Elle voulait cet homme. Et pas seulement parce qu'il était un dieu du sexe. Nikolai était doux, sensible, attentionné, même derrière ses airs d'ours mal léché et ses grognements, elle le savait désormais respectueux et affectueux. Elle le voulait dans sa vie.
Mais le lendemain, Nikolai ne vint pas la chercher.
Et Cassandra réalisa à quel point elle s'était trompée.
Elle arriva à la Grande Maison, seule, et il n'était nulle part. Tout le monde la dévisageait, mais personne ne dit rien quant à son odeur. Personne ne lui parla de Nikolai. Elle ne le vit pas de la journée et chaque heure qui passait faisait se ratatiner un peu plus son cœur sur lui-même.
Il avait fui. Encore.
Cassandra ne savait pas quoi en penser. Peut-être qu'il avait besoin d'un peu de temps.
Ou de beaucoup de temps. Cas le lendemain il ne revint pas, ni le jour suivant, ni toute la semaine qui suivie.
— Il n'avait jamais disparu aussi longtemps, admit Nahila pendant leur pause déjeuner.
D'une façon ou d'une autre, les membres de la meute avaient commencé à lui tourner autour, sans explication. Ils venaient voir son travail, lui parlait, lui demandait des décorations spécifiques, lui apportait de la nourriture... Lance, le puma, venait même parfois l'aider pour porter les meubles lourd, désormais Tarik la saluait en lui caressant la joue du dos de sa main, avec douceur, Nash et Neo et seule Hunter restait encore méfiant à son égard.
— Je ne sais pas, murmura Cassandra. Peut être qu'il lui est arrivé quelque chose ?
Nahila secoua la tête.
— Il faudrait une armée entière pour faire du mal à Nikolai. Un ours ne se fait enfermer que s'il le veut bien. Il n'est pas rentré, mais promis, si on le voit, on te le dira.
Cassandra serra ses bras autour d'elle, se sentant comme une pauvre fille stupide, s'étant entiché, encore une fois, d'un homme pas fait pour elle, et s'étant faite abandonnée. Encore. La chute avait été magnifique, l'atterrissage était dévastateur.
Et le temps passa. L'hiver s'installa définitivement, et même avec ton plus gros manteau, Cassandra avait froid chaque fois qu'elle devait braver le froid et la neige pour aller jusqu'à la grande maison. Environs une semaine et demie après la désertion de Nikolai, Neo, le léopard, commença à venir la chercher chez elle et à la ramener. Il était gentil et amicale, mais ce n'était pas Nikolai. Il lui disait tous les matins qu'ils ne l'avaient pas revue. Nikolai avait juste disparu. Une part de Cassandra était persuadé qu'il reviendrait... quand la grande maison serait entièrement décorée, et qu'elle ne travaillerait plus pour eux. Quand ils ne se croiseraient plus en somme, après tout, il avait sans doute obtenu ce qu'il voulait, en couchant avec elle, et il évitait les questions ainsi.
Cassandra avait continuellement la gorge serrée, mais elle ne pouvait pas avoir du chagrin pour cette relation avorté. Elle avait, encore et toujours, des responsabilités.
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Oups, I dit it again !
Humm... c'est dingue comme la fin arrive vite ! tututut
*fuit*
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