Chapitre 41.
Cassandra avait eu raison, l'immense baignoire en pierre bordée de galet était magique. Soupirant de bonheur plongé jusqu'au nez dans l'eau parfaite et chaude, elle barbotait. Nikolai n'était pas là. Quand elle s'était réveillée – elle ne savait pas si c'était le matin ou le soir, elle avait oublié toute notion de temps – elle était seule dans le lit. À vrai dire, elle ne s'était pas beaucoup réveillée au côté de Nikolai, et ne l'avait pas vu dormir.
Elle s'était un peu inquiétée en ne le trouvant, ni dans la cuisine, ni dans la salle de bain, mais en revenant près du lit elle avait trouvé sur une table de chevet un petit mot écrit d'une large écriture à l'encre noire indiquant il reviendrait vite. Ce petit mot l'avait stupidement fait sourire, parce que Nikolai était partie en sachant qu'elle serait sans doute angoissée à l'idée qu'il l'ait abandonné. Il l'avait rassuré de la plus naturelle des façons. Il y avait juste pensé et le cœur de Cassandra avait fondu.
Après son réveil, Cassandra avait un peu tourné en rond, il n'y avait plus rien à manger. Elle avait mis le nez dehors, la nuit tombait et la forêt était recouverte d'un manteau de givre et de neige enchanteur. Elle aurait aimé sortir, mais il faisait trop froid, et sans Nikolai, c'était moins attirant. Elle avait finalement opté pour un bain, comme elle en rêvait depuis qu'elle avait vu la baignoire.
Elle avait mal partout, surtout au rein et aux jambes... et à tout ce qui se trouvait entre les deux. Le sexe avec Nikolai, c'était du sport. Délicieux, mais un brin douloureux, même avec toute la douceur du monde, il était trop bien membré pour qu'elle n'ait pas des échos de sa présence bien après son départ. Elle avait fait des choses avec lui qu'elle ne s'était même pas imaginée capable. Rien ne lui avait semblé sale, bien au contraire, elle avait adoré. Pour la première fois de sa vie, lui avait-il semblé, le sexe n'était plus un tabou, un truc que l'on fait dans le noir et en silence en bridant son plaisir. Nikolai n'était satisfait que lorsqu'elle criait, et misère... il avait même réussi à lui faire dire le mot « baiser », ce qui était tout bonnement scandaleux ! Formidablement scandaleux.
L'eau chaude l'avait d'abord picoté puis Cassandra s'était vite sentie apaisée. Quand elle était encore noble, Cassandra passait ses étés dans la piscine familiale à se laisser porter par l'eau, ça lui donnait l'impression de voler, parfois, elle s'en sentait vraiment capable. Elle retrouvait cette sensation dans l'immense bassin et ça lui plaisait. Cet endroit lui plaisait. Nikolai lui plaisait. Beaucoup.
Du bruit lui indiqua que quelqu'un venait de rentrer dans l'appartement, outre toute considération logique, une vague d'inquiétude monda en elle et elle sortie du bain en s'enroulant dans une serviette pour aller voir. Mais ce n'était évidemment que Nikolai, un panier plein de victuaille sous le bras, il essuyait ses bottes à l'entrée en secouant sa tête, les cheveux pleins de flocon de neige.
Il releva les yeux vers elle un air amusé dans le regard.
— Tu me fais le coup de la femme nue pour me tenter ? plaisanta-t-il. Je connais cette technique je ne suis pas dupe.
Cassandra gloussa.
— Je prenais un bain, rejoins-moi.
C'était fou la confiance qu'elle avait en la présence de cet homme, elle se sentait de tout tenter. Alors elle laissa tomber sa serviette et retourna dans la salle de bain lentement. Elle eut tout juste le temps de se glisser dans le bain que Nikolai entrait à son tour, calmement, dans la pièce.
— La baignoire te plait ?
Elle hocha la tête en s'enfonçant un peu plus dans l'eau. Nikolai sourit en se déshabillant. Dans la lumière vacillante de la salle de bain, elle remarqua les ombres sous ses yeux. Elle ne rêvait donc pas.
— Pourquoi tu ne dors pas ?
Cassandra retint son souffle, elle n'avait pas vraiment eu l'intention de poser la question, c'était sortie tout seul, et Nikolai s'était figé. Mais ça ne dura qu'une seconde car il laissa tomber t-shirt et pantalon avant de se glisser dans l'eau chaude faisant monter le niveau. Il pencha la tête sur le côté, un air joueur sur le visage.
— Et si on se demandait pourquoi, toi, tu ne dormiras pas ?
Cassandra sourit, mais un malaise venait sinueusement se loger dans son ventre. En une phrase, il l'avait écarté. Il y avait quelque chose elle le savait, mais il avait refusé de lui répondre et alors que ses bras s'enroulaient autour d'elle pour le plaquer contre son torse puissant, elle se rappela que Nikolai et elle, ce n'était pas censé durer.
La semaine s'écoula sans que Cassandra ne tente d'aborder le sujet de nouveau. Nikolai était mal à l'aise, la question... l'avait dérouté. Il n'avait pas eu l'intention de parler à Cassandra de ses insomnies, et encore moins de ses cauchemars, il ne voulait pas la préoccuper durant leur semaine, c'était censé être un moment hors du temps. En posant sa question, elle avait invité les démons dans leur intimité et il lui en voulait. Il l'avait senti plus froide sur les derniers jours.
Et leur bulle avait éclaté. Parce que Cassandra avait un enfant, parce qu'elle ne pouvait pas rester éternellement avec lui. Ils s'étaient rhabillés en silence, ce matin-là, il lui avait prêter un manteau, et lui avait donner les chaussures qu'il était aller chercher avec la nourriture pour elle. Puis il l'avait soulevé avec douceur et elle avait posé sa tête contre son épaule.
Il la perdait. Il le sentait, elle se retirait émotionnellement de leur relation. Et c'était bien non ? Il n'était pas censé la garder, s'attacher, vouloir qu'elle reste... il n'était pas censé, mais il le voulait.
Aussi, quand il la reposa, juste avant de sortir de la forêt recouverte du manteau blanc de l'hiver, il parla.
— Je fais des cauchemars.
Cassandra releva la tête, surprise.
— La nuit. Ou alors je n'arrive juste pas à dormir. Je n'hiberne pas.
— Oh.
Elle n'ajouta rien de plus et il eut le sentiment qu'il avait trop tardé.
— Ok, murmura-t-elle quand il ne poursuit pas.
Elle tourna les talons, pour rejoindre la ville, son ex et leur enfant. La main de Nikolai la saisit au poignet pour l'empêcher de le fuir.
— C'est à cause du Zoo.
Il déglutit lorsqu'elle se tourna pour le regarder, attendant la suite. Il fallait qu'il se confie, parce que sinon il allait la perdre.
Mais pas un mot ne franchit ses lèvres et la main de Cassandra glissa de la sienne.
— Au revoir, Nikolai.
Et cet au revoir avait un goût d'adieux.
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Mes louveteaux...
Nous entrons officiellement dans le dernier quart du livre, à partir de maintenant et jusqu'à la fin, j'ai en théorie toutes les scènes en tête... Vous êtes pas prêt.
J'espère que ce chapitre vous aura plus, ou briser le coeur, au choix ! X)
Et je vous dis à très vite pour la suite !
Kiss
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