Chapitre 29.


Se laissant glisser en bas du mur, Cassandra posa sa main sur son cœur pour en calmer le battement frénétique. Les derniers mots de Nikolai tournaient dans sa tête sans qu'elle n'arrive à leur donner de sens. Il ne pouvait pas... non, pas son Nikolai, pas l'homme qu'elle avait appris à connaître, pas l'homme... qu'elle voulait.

Cassandra cilla. Elle voulait Nikolai. Elle ne s'en était pas rendu compte avant cet instant, mais cette envie elle la connaissait bien... Cassandra allait faire un caprice. Elle ferma doucement les yeux et quand elle les rouvrit, elle était pleine d'une détermination nouvelle. Nikolai l'avait déjà repoussé une fois, pour son amitié, il la désirait, il voulait lui faire peur. Qu'à cela ne tienne, elle allait découvrir le fin mot de cette histoire, puis elle aviserait. Mais Cassandra n'était pas le genre de femme à s'arrêter avant d'avoir obtenu ce qu'elle voulait. À six ans, elle avait réclamé à son père le cheval de leur voisin. Celui-ci avait refusé formellement de le lui vendre. Cassandra avait fait un tel caprice, et avait si bien argumenté, que l'homme avait fini par le lui céder. Gratuitement.

Elle l'avait tellement aimé ce cheval, il était mort peu de temps avant sa fuite avec Enzo, ça lui avait brisé le cœur.

Nikolai n'était pas un cheval. C'était un homme qui prétendait avoir tué une femme. Il fallait qu'elle tire cette histoire au clair.

Le soir même quand elle récupéra son fils après qu'il ait joué toute la journée au campement elle rentra seule et alla directement au bar d'Ilgog. C'était chez lui la première fois qu'elle avait obtenu des informations sur Enzo, elle espérait qu'il puisse l'aider.

— J'aimerais des informations, déclara-t-elle en se hissant sur un tabouret.

Le changelin derrière le bar la dévisagea amuser un instant.

— Ah oui ? Ce n'est pas très précis, tout ça.

— Au sujet d'une femme appelée Emma, qui serait morte...

Elle hésita, Enzo lui avait parlé un peu de la meute Athos quand elle lui avait dit qu'elle travaillait pour eux. Apparemment ils étaient sortis d'une prison pour changelin cinq ans plus tôt, et la plupart y étaient restés plusieurs années. Une belle bande de criminels, elle aurait dû s'en douter.

— Peut-être une dizaine d'années plus tôt ?

— Comment est-elle morte ? voulut savoir l'homme.

— Hum... tuée par un ours.

Le regard d'Ilgog s'assombrit.

— Tu mets ton nez dans des affaires dangereuses, fillette.

Sans se démonter, Cassandra redressa les épaules.

— Ça ne me fait pas peur. Tu peux trouver des informations ou pas ?

Ilgog esquissa un sourire, apparemment amusé.

— Les informations ne sont pas gratuites, Cassandra.

L'humaine déchanta.

— Je n'ai pas de quoi payer, avoua-t-elle.

— Viens voir le nouvel appartement que j'ai acheté, et créer moi un plan pour sa décoration, et nous serons quittes.

Soupirant de soulagement, Cassandra accepta. Elle craignait les informations qu'Ilgog pourrait bien lui dénicher, mais c'était encore pire de ne pas savoir. Si Nikolai était effectivement un psychopathe tueur de femme, au moins, elle serait fixée.

Cette idée ne collait tellement pas à l'idée qu'elle se faisait de lui qu'elle n'en dormit pas de la nuit. Le lendemain, elle se rendit seule jusqu'à la Grande Maison, et elle ne le vit pas. Super, le nounours avait refait une fugue. Elle ne le vit pas les trois jours suivants, jusqu'à ce qu'un message lui parvînt. Une adresse sur un bout de papier. Pas de signature, mais elle savait que c'était les informations qu'elle avait demandées.

Étant donné que Raphaël avait repris l'école, elle l'y emmena avant de se rendre à l'adresse. Elle ne pensait pas que quiconque s'aperçoive de son retard, ce matin-là, les membres de la meute lui vouant une profonde indifférence, et en l'absence de Nikolaï, ça ne devrait pas déranger.

L'adresse était celle d'un appartement dans un quartier plutôt bien fréquenté à Jaykam. Le cœur battant tout rompre, elle trouva la porte, au rez-de-chaussée, et sonna. Elle ignorait ce qu'elle trouverait là, elle ignorait même ce qu'elle dirait à la personne qui allait lui ouvrir.

Du bruit se fit de l'autre côté de la porte, et c'est un majordome qui lui ouvrit.

— Bonjour, hésita Cassandra.

Mais quand il fallait y aller, elle n'avait plus vraiment le choix.

— Je suis à la recherche d'information sur une certaine Emma, on m'a dit que je pourrais trouver quelqu'un à qui parler ici.

L'homme fronça les sourcils.

— Vous êtes ?

— Cassandra A'Canda, répondit-elle.

Le majordome se redressa d'un coup, apparemment son nom avait encore un peu de pouvoir.

— Entrez, mademoiselle A'Canda, je vais vous annoncer.

Il disparut un instant avant de revenir et de lui faire signe de le suivre. L'appartement était charmant et lumineux, la décoration était de bon goût et Cassandra était presque jalouse de ne pas l'avoir décoré elle-même. Une femme était assise dans un petit salon, sur un fauteuil. Elle était blonde, et semblait d'une fragilité presque diaphane, une couverture couvrait ses jambes et quand elle vit Cassandra, elle lui offrit le plus doux des sourires.

— Bonjour, Cassandra, c'est ça ? asseyez-vous, je ne reçois pas beaucoup de visite, pardonnez-moi pour ma mise sommaire.

Une nobliaude ? Cassandra s'assied sur le bout d'un canapé, le dos droit.

— Je m'excuse d'arriver à l'improviste c'est juste...

— Vous me cherchiez ?

Cassandra cilla.

— Je vous demande pardon ?

— Vous avez dit que vous vouliez des informations sur Emma, c'est assez curieux parce que ce n'est pas très précis comme demande. Mais Emma, c'est moi. Vous voulez quoi ?

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Un chapitre un peu transitif, mais qui j'espère vous fait vous poser plein de question !

La suite va être mouvementé j'espère que vous êtes prêt !

Kiss

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