Les étapes de la décoration de la chambre des enfants se succédèrent au même titre que les jours de la semaine. Cassandra passa encore un moment à choisir les meubles, ce qu'elle ne trouva pas d'occasion, elle l'acheta neuf, sans que jamais Nikolai ne s'en plaigne. Ils furent tous apporté sur le territoire et telle la petite cheffe décoratrice qu'elle était, Cassandra distribua des ordres pour que l'on déplace les meubles selon sa convenance.

Chaque jour, elle emmenait son enfant avec elle et celui-ci jouait dehors pendant qu'elle travaillait. En tout cas, c'était ce qu'elle croyait parce qu'après chaque journée, elle s'agenouillait devant Raphael et lui demandait « tu t'es bien amusé aujourd'hui » et celui-ci répondait par l'affirmative sans jamais préciser que son amusement avait consisté à suivre Nikolai partout, pire, à s'accrocher à sa jambe, parfois, si bien qu'il se retrouvait avec un boulet pour marcher.

Ce jour-là, elle finalisait la décoration, Nikolai qui n'avait rien de mieux à faire alla voir ce que ça donnait. Cassandra était agenouillée face à un des berceaux, et avec un petit pot de peinture acrylique dessinait délicatement des motifs de fleurs de cerisier sur l'un d'eux.

Elle l'entendit arriver, car elle se tourna vers lui et sourit. Ce jour-là, elle portait une robe au jupon rouge délavé et au corset brun en coton par-dessus, ses cheveux étaient remontés en un chignon brouillon retenu par un ruban rouge, le même que la dernière fois il lui semblait.

— Alors ? demanda-t-elle en se levant.

Il haussa un sourcil.

— Alors quoi ?

Le visage de Cassandra se chiffonna puis elle désigna la pièce d'une main.

— Vous en pensez quoi ? Les bébés seront bien là, non ?

Nikolai prit le temps de détailler la pièce. Il y avait quatre berceaux, Cassandra ayant voulu être prudente, ils avaient été peints aux quatre couleurs des saisons. Le premier était orange et rouge avec des petites feuilles mortes, des renards et des champignons, c'était... ridicule. Le second était blanc et bleu, avec des flocons stylisés et des bonhommes de neiges, encore pires que le premier. Le troisième était rose et vert, avec des fleurs de cerisier et des bourgeons, c'était celui qu'elle terminait de peindre, terriblement niais. Le dernier était de diverses nuances de vert, peint de forêt avec quelques biches qui s'y baladait.

Le reste de la pièce n'était pas mieux, outre ses quatre berceaux, il y avait divers meubles, commodes, fauteuil à bascule, une sorte de cage pour bébé dans un coin et plusieurs peluches c'était... très enfantin.

— C'est... commença Nikolai sans trop savoir quel qualificatif associer à cette pièce qu'il détestait déjà.

— Pas tout à fait terminé, grimaça Cassandra, lui évitant de répondre. Je n'ai pas trouvé mon quatrième tourniquet, j'aurais voulu des petits animaux sculptés, mais impossibles de mettre la main dessus.

En effet, constata-t-il, chaque berceau avait un horrible tourniquet pour enfant associé à sa saison, feuille morte et champignon, flocon et fleur et petite feuille. Ridicule.

— Je vois.

Elle lui tourna le dos et ce fut plus fort que lui, il tendit la main et saisi l'extrémité de son ruban rouge qui se dénoua. La chevelure de Cassandra dégringola dans son dos jusqu'à ses reins dans un fouillis de boucles épaisses et elle se tourna vers lui choquer.

Calmement, Nikolai mit le ruban dans sa poche sans la lâcher des yeux.

— Vous... vous venez de voler mon ruban ?

Il ne cilla pas.

— Non.

— Oh... très bien.

Cassandra ne savait pas trop quoi penser de Nikolai. Elle achevait la peinture du dernier berceau, l'ours lui était reparti. Il était... étrange non ? Quel genre d'homme volait sous ses yeux le ruban d'une femme pour ensuite nier avec un tel aplomb ? Il n'avait même pas l'air de regretter ou d'être coupable, il avait... juste pris le ruban. Puis il était parti.

Cassandra reposa son pinceau. Il fallait qu'elle lui demande. Se levant, elle vérifia qu'elle n'avait pas de tache de peinture sur sa jupe et sortie de la chambre d'enfant. Elle avait remarqué que Nikolai ainsi que la majorité de la meute préféraient rester dehors, la plupart du temps, elle ne s'embêta donc pas à chercher dans les nombreuses pièces de la maison et sortie tout de suite sur le porche. Son regard parcourut l'extérieur et tomba sur Nikolai.

Il était en train de couper du bois.

À moitié nu.

Cassandra oublia de respirer. Il lui tournait le dos, mais rien qui l'empêchait de détailler ses larges épaules nues alors qu'il soulevait ne la hache et ne fendait une épaisse bûche en un seul coup puissant. Il ne portait que son pantalon, et tout son corps fumait tant il faisait froid dehors.

Il jeta les bûches sur un tas déjà conséquent et toujours dos à elle se dirigea vers un autre tas, composé de troncs coupés en large morceau. Nikolai se pencha, et en chargea un qui semblait faire la même taille que lui, sur son épaule. Comme s'il ne pesait rien.

Puis il se tourna vers elle. Son torse était couvert de poile noir et drue qui semblait déployer leur air sur ses larges pectoraux et s'égrainait doucement vers son nombril, redevenant foncé en dessous avant de... disparaître plus bas. Si Cassandra n'aurait jamais remis en cause la force de Nikolai, celui-ci n'avait pas un corps sec, au contraire ses muscles semblaient plutôt couverts d'une confortable couche de graisse hivernale, jusqu'à lui donner un petit ventre et de solides poignées d'amour. Le regard de Nikolai accrocha le sien.

Cassandra ferma la bouche, et raide, tourna les talons pour retourner dans la maison.

Oh.

Juste oh.

— Cette femme est un ange, gémit Lilith en s'installant dans un fauteuil aidé de Hunter.

En faisant ses petites courses pour la chambre pour enfant, Cassandra avait aussi acheté deux ou trois meubles pour la salle de vie, une table, des chaises en quantité et assorties, et surtout, trois fauteuils club ultras moelleux et confortable... pour quelqu'un de la taille de Lilith. Ou de Neo, à la limite. Assis en tailleur par terre, Nikolai râlait intérieurement tandis que la renarde soupirait de bonheur avec son ventre énorme. Il se demandait sérieusement comment elle faisait pour ne pas tomber en avant constamment. Nikolai était persuadé qu'elle allait accoucher d'un troll de dix kilos, au moins, ou alors plusieurs petites crottes, à voir. Même si au vu du nombre de fois où elle s'extasiait des « petits coups de pied trop mignons » qu'elle se prenait, il devait y en avait au moins douze.

Nikolai n'espérait pas.

— Tu fais quoi, Nikolai ? demanda Neo qui était installé sur le second fauteuil, Nahila ayant investi le troisième.

Sans cesser de sculpter le bout de bois entre ses doigts, il grommela une réponse.

— Animaux de bois. Pour Cassandra.

Ce qu'il aurait mieux fait de taire, car le silence se fit dans la pièce à vivre, brisé que par le feu qu'il avait allumé dans la cheminée, plus tôt.

— Quoi ?

— Je vous jure que je l'ai entendu faire des phrases complètes, fit Nahila sous l'œil septique des autres.

— Pourquoi tu sculptes des animaux en bois pour Cassandra ? C'est un cadeau ?

Nikolai renifla.

— Pour son tourniquet pour bébé. Dans la chambre.

Nahila hocha doucement la tête, avec l'air de penser que ce qu'il disait n'avait aucun sens alors que c'était très logique. Nikolai abandonna l'idée de communiquer avec le reste de la meute et termina de sculpter son ours en bois.

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Je vous ment pas, on est mauvais sur le timing les amis, c'est à dire que là, j'aurais du entamer la fin du roman... hum, comment vous dire qu'on viens de finir le premier quart ? Ce tome va être beaucoup trop long pour un roman court jpp

J'espère tout de même que ce chapitre vous aura plus ! Moi il me plait bien, j'ai écrit plusieurs scène que j'avais en tête depuis un moment je suis ravie !

Je vous dis à la semaine prochaine Kiss !