Chapitre 14.
Cette journée commençait vraiment mal. Cassandra avait vraiment cru que Nikolai serait raisonnable, mais c'était de toute évidence trop demandé pour le gros ours grincheux qui l'avait de nouveau kidnappé en pyjama. Et pas qu'elle ! Tarik s'avança en tenant sous son bras son fils qui s'agitait en riant de toute évidence pas du tout inquiet d'être ainsi trimbalé par un chef changelin.
Cassandra s'agita dans les bras de Nikolaï mal à l'aise d'être dans une telle position en présence de son employeur. La bouche toujours tout prêt de son oreille, Nikolai gronda et elle se figea.
— Cesse de t'agiter, tu glisses au mauvais endroit, si tu vois ce que je veux dire.
Cassandra se figea. Et rougit jusqu'à la pointe des oreilles, sans ses jupes épaisses, elle se sentait affreusement nu et ses fesses touchait... oh ciel, elle ne voulait pas y penser.
Heureusement, Nikolai la remonta sans peine.
— Tu es pied nu, rappela-t-il.
En effet, mais alors pourquoi ne la guidait-il pas juste qu'au porche ? Consentant à rester sagement dans ses bras, elle regarda Tarik, qui ne fit aucun commentaire quant à sa position embarrassante. L'homme était décoiffé et avait de la paille dans les cheveux, ce qui amena Cassandra à se questionner, mais elle ne dit rien.
— C'est à toi, ça ? demanda l'alpha de cette petite meute en posant l'enfant à terre.
— Oui, c'est mon fils.
L'homme hocha lentement la tête, songeur.
— J'ignorais que tu avais un fils.
— Personne ne me l'avait demandé !
Semblant trouver son argument convaincant, il hocha la tête.
— Tu peux le garder ici, tant qu'il reste dans l'enceinte du camp il est en sécurité.
Elle se détendit et hocha la tête.
— Merci.
Puis il regarda Nikolaï.
— Arrête d'embêter notre décoratrice d'intérieur, tu vas vraiment réussir à la faire fuir, et tu vas devoir te débrouiller seule pour décorer la maison si elle n'est plus là.
Nikolai grommela, mais consentit enfin à l'emmener jusqu'au porche. Son fils, lui, en bon petit changelin, courait volontiers pied nu sur la terre humide et boueuse qui entourait la grande maison. Il n'y avait pas d'herbe. Ni d'arbre en fait...
— Je connais une excellente paysagiste, fit-elle sans trop savoir pourquoi.
Nikolai la dévisagea avec horreur.
— Tu en parleras à Nahila, je ne veux pas être mêlé à ça, c'est clair ?
Cassandra pinça les lèvres pour s'empêcher de rire et hocha la tête.
— Raphaël, viens ici, s'il te plaît, appela-t-elle alors que son fils observait quelque chose d'intéressant dans l'herbe.
Il se dépêcha de venir et elle s'accroupit pour être à sa hauteur.
— Maman à du travail, expliqua-t-elle. Alors tu peux jouer dehors, mais tu ne dois pas sortir des limites du campement, tu comprends ?
L'enfant hocha solennellement la tête.
— Oui, c'est comme chez papa, je dois rester dans la zone sécurisée.
Cassandra sentit un pincement au cœur, comme à chaque fois qu'il parlait de son père et de sa vie quand il était chez lui. Elle savait que c'était de la jalousie mal placée, et que son fils était heureux, mais rien de ce qu'elle lui offrait ne pouvait concurrencer la liberté et l'espace que lui offrait son père et elle ne pouvait rien contre ça.
— Oui, mon cœur, comme chez papa. Et si tu entres dans la maison tu t'essuies bien les pieds, d'accord ?
Il hocha la tête, mais elle voyait bien qu'il avait déjà envie d'aller explorer les environs. Cassandra le lâcha et il fila comme une fusée.
— Il faudrait qu'il prenne un petit déjeuner, vous savez où je pourrais trouver ça ?
Cassandra aurait pu culpabiliser de leur prendre de la nourriture, mais étant donné que Nikolai l'avait kidnappée elle et son fils à une heure indécente, elle estimait qu'il était de son devoir de les nourrirent.
Levant les yeux au ciel, l'ours l'emmena jusqu'au garde-manger, qui se composait en tout et pour tout de caisse en bois empilée les unes sur les autres avec des denrées alimentaires de toute sorte.
— Prends ce que tu veux, marmonna-t-il.
Cassandra observa autour d'elle perplexe.
— Euh, Nikolai ?
— Quoi ?
— Toutes ces denrées alimentaires sont crues...
— Et ?
Elle lui fit les gros yeux, cet homme était tellement... à côté de la plaque, c'était impressionnant.
— Je n'ai pas vu de cuisine quand j'ai fait le tour du propriétaire.
Soudain, Nikolai eut l'air vraiment perplexe.
— Ah oui, en effet, mais alors comment ont se nourrit ?
Cassandra cilla.
— Vous vous moquez de moi ?
— Non je ne sais vraiment pas, c'est les autres qui s'occupe de la nourriture, et quand j'ai trop faim, je chasse...
Cassandra secoua doucement la tête.
— La nourriture n'arrive pas comme par magie, intervint Nahila en entrant à son tour dans le garde-manger. On a un four en pierre extérieur, et un feu de bois, je fais très bien à manger avec, c'est comme ça que j'ai appris, les cervidés son nomade sur leur terre, on ne campe pas au même endroit entre l'été et l'hiver, alors on ne peut pas avoir de cuisine. Cela dit, ne plus avoir besoin de faire à manger dans la neige, ça m'arrangerait.
Elle lança un regard appuyé à Nikolai pour lui signaler que ces mots lui étaient adressés. Cassandra observa la nouvelle venue, elle avait elle aussi de la paille dans les cheveux, et l'idée qu'elle soit le genre de femme à se rouler dans une botte de foin avec son amant la fit sourire. Nahila la regarda aussi puis fusilla l'ours du regard.
— Tu as recommencé ! râla-t-elle.
Se souvenant qu'elle était en pyjama, Cassandra songea un instant à être embarrassée avant de décider qu'elle ne survivrait pas à ce travail si elle rougissait de honte à vouloir s'enterrer chaque fois qu'on la voyait dans une tenue indécente. Après tout, elle était chez des changelins, le pantalon, ça ne devait pas les choquer. Pour toute réponse, le mâle haussa les épaules, sans avoir l'air de culpabiliser.
— J'ai vu le petit bout de chou dehors, Tarik m'a dit qu'il était à toi, je ne savais pas que tu étais maman.
— Moi non plus, signala Nikolai en croquant dans une carotte qu'il avait prise dans une des caisses.
Cassandra haussa les épaules.
— Je ne l'ai pas crié sur tous les toits.
— On devrait avoir une discussion sur ce sujet, plus tard, suggéra Nahila en touchant son propre ventre.
Cassandra hocha la tête et la biche se concentra sur ce qu'elle était venue dire.
— On va arriver à court de bois de chauffage, il faudra retourner en couper.
Nikolai grommela.
— Je m'en occupe.
— Super. (elle se retourna vers Cassandra). Je préparerais un petit déjeuner pour toi et ton bout de chou, il a l'air d'adorer le plein air.
— Merci.
Nahila s'en alla en jetant un dernier coup d'œil à Cassandra.
— Remets-toi au travail, grommela Nikolai avant de quitter la réserve pour aller vaquer à ses occupations.
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