Chapitre 13.

Cassandra était bouche bée, elle n'avait pas les mots.

— Oh... ! le... le ... le goujat !

— Maman, c'est quoi un goujat ? lui demanda son fils qui n'était jamais loin d'elle quand ils étaient ensemble.

— Euh... une sous-espèce d'ours, mon cœur, répondit-elle en s'insultant mentalement.

Un foutu ours, oui ! Qui non content de lui avoir laisser une trace de main et peint son nom sur le visage, l'avait aussi empêché de se nettoyer, la forçant à se balader avec ce fichu nom sur la figure toute la journée ! Elle comprenait mieux la réaction de sa meute, maintenant ! et pas une seule personne, pas même Enzo, ne l'avait prévenue !

Elle était... elle se sentait... ses épaules tressaillir et elle eut une irrépressible envie de rire. C'était tellement... ridicule ! Bien trouvé de sa part, aussi, mais en un sens, humiliant ! Elle ne savait pas si elle devait rire ou pleurer, mais comme son fils était là, elle choisit d'en rire.

— Ohlala, dit-il en la regardant glousser comme une folle devant le miroir. Je crois que ma maman est cassée !

Cette remarque la fit encore plus rire et elle se jura de se venger de cet affront, d'une manière ou d'une autre.

Nikolai n'ayant jamais prétendu qu'il la laisserait en paix toute une semaine alla frapper à sa porte à sept heures pétantes le lendemain. Il se fichait bien de ses plans, il était déjà assez gentil de la laisser rentrer chez elle tous les soirs au lieu de la faire bosser vingt-quatre heures sur vingt-quatre comme il en avait eu envie.

Esclavagiste, lui ? Pas du tout ! juste pressé de se débarrasser de cette humaine encombrante. Aussi divertissante qu'elle fût, il voulait qu'elle finisse vite son travail pour ne plus jamais la croiser et surtout hiberner !

Il tambourina non-stop à la porte jusqu'à ce qu'elle s'ouvre au bout de cinq minutes, sur une Cassandra tout juste sortie du lit. Tiens ça faisait longtemps. Il fixa avec déception son front vierge de toute inscription. Il aurait aimé voir sa tête lorsqu'elle l'avait découvert.

— Habille-toi, on y va.

— Mais... mais... mais...

Elle fit un pas en arrière et il entra dans ce petit appartement.

Quelque chose sortit de la chambre et Nikolai se figea, sous le choc, fixant la... chose... du regard.

— C'est quoi, ça ? demanda-t-il pour être sûr.

Sous ses yeux, l'humaine se métamorphosa. D'endormie et un peu perdue, elle se redressa, et une lueur farouche se mit à briller dans son regard, alors même que ses joues s'empourpraient de honte.

— C'est mon fils, dit-elle d'une voix glaciale.

Son... fils.

Elle avait un... un... un truc...

— Pourquoi ?

Elle cilla.

— Comment ça pourquoi ? C'est mon fils voilà tout.

— Vous êtes qui, vous, demanda le petit machin en se plaçant à côté de sa maman.

Nikolai l'ignorant.

— Comment ?

Cassandra s'agita.

— Euh... c'est que... quand un papa et une maman...

— Je sais comment on fait les bébés, coupa-t-il agacé. Je ne savais pas que vous aviez un homme dans votre vie, je ne l'avais jamais vu.

— Ma maman et mon papa vive séparés, ils sont juste amis ! précisa la sauterelle.

— Raph, chéri, va prendre ton petit déjeuner, maman doit parler au monsieur.

Le petit bout marmonna quelque chose et alla dans la cuisine ouverte.

— Oui, j'ai un enfant, lâcha Cassandra en croisant les bras sous sa poitrine la faisant rebondir. Cela me rend-il moins compétente à vos yeux ?

— Oui ! mentit-il outré. Vous venez de m'abandonner pour une semaine à cause de... ça !

Il avait repris le vouvoiement de distance avec naturel, comme s'il n'avait plus de raison de la tutoyer.

— « ça » c'est un enfant ! et je ne vous abandonne pas j'ai dit que je dessinerais les plans de décoration pour le reste de la maison.

Oui, elle l'avait dit, en effet.

— Je m'en fiche, laissez-le ici et allons travailler !

Cassandra poussa un cri entre l'horreur et l'outrage.

— Laissez mon bébé tout seul ? Non, mais ça ne va pas !

— Laissez-le avec son père alors !

— Non, on fait garde alterner, cette semaine c'est mon tour !

— Avec le voisin ?

— Certainement pas !

— La crèche ?

— Je n'ai pas les moyens !

— Vous avez qu'à l'attacher au radiateur.

— Non, mais ça ne va pas ! répéta-t-elle au bord de la crise d'hystérie.

Nikolai poussa un grognement.

— Sinon, suggéra l'abomination, à qui la conversation n'avait pas du tout échappé. Vous pouvez aussi m'emmener avec vous, parfois maman m'emmène à son travail !

Ils le dévisagèrent d'un même mouvement avant de s'affronter de nouveau du regard.

— C'est une solution envisageable ? demanda-t-elle.

— Oui, il y a des animaux sauvages très agressifs autour du campement, je les nourris de temps en temps ils vont adorer !

— Quoi ? s'écria-t-elle en tombant dans le panneau.

Mais il l'avait déjà soulevé d'une main pour la jeter sur son épaule. Et il traversa en deux pas l'appartement pour faire de même avec le morceau frétillant.

— Nikolai je vous préviens ! s'exclama-t-elle en se débattant comme un beau diable sur son épaule, comme elle ne l'avait jamais fait. N'essayer même pas de faire du mal à mon fils ou je-

— Vous quoi ?

— Je... je... je trouverais ! pesta-t-elle en se tortillant de plus belle alors qu'il sortait en claquant la porte.

Le machin sur son épaule n'avait pas l'air inquiet le moins du monde, il riait même trouvant amusant d'être transporté ainsi, au contraire de sa mère qui martelait son dos de ses petits poings de femme. Nikolai était furieux d'apprendre qu'elle avait un crapaud. Il se sentait floué, alors même qu'il ne s'était jamais intéressé à sa vie sentimentale avant. Jusqu'à présent, il avait présumé qu'elle était célibataire, pourquoi aurait-il questionné ça ? Son têtard avait prétendu qu'elle n'était plus avec son ex-conjoint, mais merde, quand on avait un mini-soit avec quelqu'un avec qui on faisait garde alterner, on gardait un contact, au moins un bon.

Puis un enfant ! C'était quoi, au juste ? Une mauvaise blague ? Tout le monde avait décidé de mettre des femmes enceintes ou des mères sur son chemin pour l'emmerder ? D'autant plus que, il l'avait senti, le petit bout était changelin. Comment une femme aussi guindée que Cassandra avait pu se retrouver à fricoter avec un changelin assez longtemps pour avoir un enfant ?

Il avait mille questions à lui poser, mais était trop ronchon pour le faire. Il avait envie de l'embêter, de la bousculer pour voir si elle montrerait les dents comme elle l'avait fait lorsqu'il avait parlé de son fils. Il avait cru un instant qu'elle allait l'attaquer, il trouvait l'idée séduisante. Voir cette femme en rogne venait de devenir une obsession, chez lui.

Cassandra finit par abandonner l'idée de redescendre de son dos et il se dirigea vers son territoire. Une fois dans l'enceinte du campement, barricadé par une épaisse clôture de bois, il posa le gamin en pyjama à terre.

— Ouaaah c'est immense ! je veux tout exploré ! s'écria-t-il complètement fous avant de disparaître derrière la maison.

— Raphaël ne t'éloigne pas ! s'écria Cassandra en se redressant vivement de son épaule pour voir où son truc avait disparu. Raphaël !

La pointe de panique dans sa voix l'interpella. Voilà donc le genre de chose qui faisait peur à cette femme. Elle se tortilla jusqu'à tenter de sauter de son épaule, mais il la retint contre lui, son dos collé à son torse. Elle était pied nu, bon sang, elle pensait faire quoi ?

Elle était petite aussi, bien sûr, c'était un fait difficilement oubliable chez Cassandra, mais maintenant qu'il l'avait contre lui, et que ses petites jambes ne touchaient pas le sol, c'était plus parlant. Voilà le genre de femme qu'il pourrait aisément manipuler et déplacée comme bon lui semblerait dans un lit.

Le pied de Cassandra le frappa juste au-dessus de son pubis et il se reconcentra.

— Je vous jure que s'il arrive quelque chose à mon bébé...

Sa voix se brisa, et son corps tout entier se mit à trembler de peur. N'y tenant plus, Nikolai pressa ses lèvres contre son oreille, autant pour lui parler que parce qu'il avait terriblement envie de la sentir.

— La zone est sécurisée, ton minot ne risque rien, si ce n'est se faire attaquer par une poule.

Elle poussa un petit gémissement de panique et de soulagement mêlé, mais pas parce qu'il l'avait rassuré. Depuis l'arrière de la maison, Tarik s'avançait vers eux, le mioche sous le bras.

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Haaa, le début des problèmes, j'adore !

Funfact : pas une seule fois dans ce chapitre Nikolai ne pense ou dit le mot "enfant" X) voilà je trouvais ça drôle

J'espère que ce chapitre vous à plus et je vous dis à la semaine prochaine !

Kiss


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