Chapitre 8
Ilgog réapparut environs dix minutes plus tard. Kana était en train de préparer un petit déjeuner dans la cuisine, avec des œufs, du bacon et une salade de fruits quand il sortit de la salle de bain, uniquement vêtue d'une serviette.
Elle se figea en le voyant Ilgog était... ouah. Il était grand, et plutôt large d'épaules, taillé en V, ses bras étaient musclés, ses pectoraux dessiner, mais il n'avait pas d'abdo, plutôt une confortable couche moelleuse. Kana secoua la tête, comment ça confortable ? Elle délirait. Il avait aussi plusieurs tatouages qu'elle n'avait jamais vus, un sur le pectoral gauche, près du cœur, et un sur les côtes qui descendait... jusque sous la serviette. Kana aurait sans doute dû détourner le regard, mais elle ne le fit pas.
— La vue te plaît ? se moqua-t-il.
Kana pinça les lèvres, prise sur le fait, et remonta les yeux sur son visage.
— Mouais, pas mal, marmonna-t-elle avec mauvaise fois.
Elle sentait ses seins et son entrejambe la picoter et c'était parfaitement indécent, elle ne détourna cependant pas le regard pour autant et bon sang, si elle l'avait fait, elle aurait raté le spectacle d'Ilgog laissant tomber la serviette pour enfiler son pantalon de jogging. Elle prit une brusque inspiration à la vue de son sexe à demi dressé il était... ouah. À l'image de son propriétaire.
Ilgog était un homme, définitivement. Le souffle de Kana se coupa et elle détourna enfin le regard alors qu'une vague de peur la paralysait.
— Kana... je suis désolé c'était déplacé, n'ai pas peur de moi.
Kana déglutit et passa une main sur son visage.
— Ça va... je ne peux pas avoir peur des hommes toute ma vie.
Elle sortit l'omelette du feu et servit deux assiettes.
— J'ai fait le petit déjeuner...
— Merci, je suis désolé de t'avoir laissée seule avec Tarik, mais t'es beaux yeux ne méritait pas ma vie.
Kana secoua la tête en prenant une fourchette et s'installa au comptoir. Ilgog l'imita, mais prit garde à laisser le comptoir entre eux, elle lui en sut gré.
— Tu as bien fait, Tarik était vraiment furieux.
— Pourtant tu es encore là...
Une question sans en être une. Kana joua distraitement avec un bout de bacon.
— Ouais, il a joué les chefs machos, alors j'ai refusé de le suivre...
Ilgog avala sa bouchée avant de lever un sourcil.
— OK et la vérité, maintenant ?
Kana se figea, refusant de le regarder. Puis songeant qu'elle avait plus de chance de le convaincre de la laisser rester si elle disait la vérité, elle le fit.
— J'étouffe, certain jour j'arrive plus à respirer, ils me regardent tous comme si j'étais une victime, comme si j'étais un morceau de verre prêt à voler en éclat au moindre effleurement. J'en peux plus de leur regard, de leur pitié, c'est presque pire que ce qui m'est arrivé.
Il garda le silence, et elle apprécia. Elle termina de manger et quand elle eut fini, elle se leva et Ilgog fit la vaisselle. Elle s'était un peu calmée, cet homme ne l'intimidait plus tant que ça.
— Ils sont presque tous morts, tu sais.
Ilgog se tourna vers elle, en haussant un sourcil.
— Les hommes qui m'ont violé. Je les ai presque tous tués. Avec mon venin. Certains étaient plus malins que d'autre, mais il fallait être foutrement stupide pour obéir à Lord Arthus, la plupart n'ont pas sur échapper à mon courroux, je les ai presque tous tués. Rarement à temps, mais au moins je me suis vengé. Lilith n'a pas eu cette chance.
Kana avait en fait eu plus de chance que la plupart des femmes enfermées au Zoo. En plus d'avoir survécu, son venin mortel avait suffi la plupart du temps à tenir les hommes à l'écart.
— Presque, murmura Ilgog.
Kana haussa les épaules.
— De quoi as-tu besoin ? demanda-t-il soudain.
— Un câlin.
Kana avait répondu sans réfléchir et elle s'en voulut immédiatement.
— Non, c'était idiot, je...
La main d'Ilgog crocheta son poignet et il l'attira contre son torse nu, une main au creux de son dos, l'autre derrière sa tête. Kana se raidit une seconde avant de céder à son besoin de contact et d'entourer Ilgog de ses bras. Il avait la peau chaude, sèche et il sentait bon. Elle lui arrivait au niveau des clavicules.
— La plupart des gens pensent que comme les serpents dans la nature son presque tous des solitaires, alors nous autre changelin nous le sommes aussi, mais c'est faux. Je suppose qu'être rejeter par la communauté humaine et changeline par peur et ignorance nous ont rapprochés, mais on vit en groupe. Tu parles des tiens comme d'une nichée, mais les vipères, elles, elles appellent ça un nœud. On a des codes sociaux très vaste et très complexe, des liens familiaux fort, on n'est pas du tout des solitaires.
Elle ne savait pas pourquoi elle lui disait ça, peut-être pour justifier qu'elle accepte un câlin. Elle faisait tellement d'effort pour être forte tout le temps, que ça l'épuisait. Elle aurait voulu pouvoir se reposer sur Ilgog, vraiment, mais elle ne devait pas oublier que le rat ne faisait rien par bonté d'âme.
Kana le repoussa et il la libéra immédiatement.
— Tu as une meute, mais au fond tu es seule, commenta-t-il.
Douloureux, mais vrai. Kana haussa les épaules comme si ça lui importait peu, alors qu'elle aurait tout donné pour retrouver son nœud. Ses mères avaient-elles fait leur deuil ? Que devenaient les gens qu'elle avait aimés et côtoyés pendant vingt ans ? Pensaient-ils qu'elles les avaient abandonnés ? Kana n'y pensait pas, la plupart du temps, c'était juste trop dur. Un jour, elle s'endetterait auprès d'Ilgog pour qu'il l'aide à retrouver son nœud, mais pour l'instant sa vie était trop précaire, elle ignorait jusqu'où il irait pour lui faire payer les informations.
— Au fait, reprit Ilgog en s'appuyant contre le bar, les bras croisés. Ma question, c'était plutôt, de quoi as-tu besoin pour passer de « presque » à « tous mort ».
***********************************************
Un petit chapitre pour amener la suite de l'intrigue !
J'espère qu'il vous aura tout de même plus ! Et je vous dis à la semaine prochaine !
Kiss
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top