Chapitre 23


Elle était partie. Il n'aurait pas dû être choqué ou déçu. Il était surtout frustré, en fait. Il n'attendait rien de Kana, mais leur petit jeu l'avait laissé dur et insatisfait. Il avait dû se finir à la main après qu'elle se soit enfuie de son bureau en marmonnant un truc incompréhensible. Et quand il était sorti, Neo n'était plus là.

Kana c'était enfui.

Et Ilgog réalisa que c'était assez désagréable de servir de jouet pour être abandonné ensuite. Pourtant, cette nuit-là, il dormit sur le canapé, au cas où... et bien il devait être sacrément stupide, parce qu'elle ne se faufila pas chez lui.

Il ne la vie pas non plus au service du midi. Il se demandait si elle reviendrait un jour. Il savait que ça avait été précipité et qu'il n'aurait pas dû-

— Bonsoir !

Ilgog tourna la tête de son inspection du bar. Kana lui sourit et son cœur fit un bon.

— Bonsoir, trésor.

Son regard dériva sur son cou et... ouais, putain, il était fier de lui et de la marque rouge qu'il lui avait laissée. Tant pis si ça faisait de lui un fou pour avoir osé revendiquer une vipère.

Kana lui fit un autre sourire mystérieux et alla se préparer pour le service du soir. Elle ne serait pas de trop, avec Anya à l'infirmerie, il lui manquait une serveuse.

— Tu as l'air stupide.

Le sourire d'Ilgog fana.

— Et toi, tu es moche, rétorqua-t-il à l'intention de Kady.

— Ouah, c'est profond ça.

— Pas autant que la fontaine dans laquelle j'aurais dû te noyer quand t'étais petit.

— Connard.

— Tu veux quoi ?

Kady regarda l'endroit où Kana avait disparu.

— Anya dit que Kana l'a sauvée, c'est vrai ?

— Oui.

Kady hocha la tête et s'en alla. Curieux. Il la suivit du regard et elle passa devant Neo en rejetant ses cheveux en arrière avec un air impérieux. Pff, elle ne trompait personne, pas même le félin qui la suivit du regard avec un air gourmand. Ilgog allait devoir le surveiller, lui. Les félins n'étaient pas dignes de confiance.

Kana fit tout son service l'esprit ailleurs. Elle avait hâte de se retrouver de nouveau seule avec Ilgog. Quand sonna enfin la fin de son service elle alla se changer dans l'arrière-salle... et fut surprise d'y trouver plusieurs autres serveuses qui bavardait gaiement en finissant de ranger leur tenue. Elles n'interrompirent pas leur conversation quand Kana entra. Parmi elles, Constance lui fit un signe de main sympathique.

OK, ça, c'était bizarre. Elles parlaient... de leur dernière lecture ? Quelque chose en rapport avec un nouvel auteur de romance qui faisait déjà des ravages.

— Tu l'as lu ?

Kana sursauta en regardant Kady.

— Quoi donc ?

— Le livre dont on parle.

— Non.

— Tu devrais, je peux te le prêter si tu veux, tu aimes lire ?

Kana esquissa un sourire, se souvenant d'une époque où, effectivement, elle aimait lire.

— Ça fait longtemps que je n'ai pas lu, admit-elle.

Constance sortit un livre de son casier et alla jusqu'à elle presque sans trembler en lui tendant l'ouvrage. La couverture était sobre, mais le titre plus que parlant. Ha, c'était pas juste une petite romance, plutôt quelque chose de bien salace. Pas si mignonnes, les petites souris, songea-t-elle en souriant.

— Je te le prête. On se réunit pour parler de nos lectures une fois par semaine. Si tu veux venir.

Kana ne savait pas quoi dire, c'était... inattendu.

— Euh...

Toutes les petites souris la regardaient avec beaucoup d'espoir. Oh merde, depuis quand elles avaient arrêté d'avoir peur d'elle ?

— Je le lirais, mais je serais peut-être un peu lente...

— Prends ton temps, dit Kady. De toute façon on ne se réunira pas sans Anya.

Anya ! Elle l'avait complètement oublié.

— Elle va bien ?

— Elle s'en remettra, sourit tristement Kady. Elle est solide.

Elles se remirent à murmurer puis à bavarder entre elles et Kana termina de se changer avant de retourner à l'appartement.

Ilgog lisait sur le canapé et ce fut plus fort qu'elle, elle regarda le titre. Hum, pas aussi tendancieux que le sien, dommage.

— Tes souris mon invité à leur club de lecture, dit-elle en guise de salutation.

Il baissa son livre et haussa un sourcil.

— Fais attention, elles ont aussi un club de jardinage, de poterie, de crochet et d'autre chose inquiétante. C'est un peu une secte, une fois que ta mis le pied dedans, elle te lâche plus.

Kana gloussa.

— Tu vas à leur club ?

— Bien sûr, c'est important de les soutenir dans leur activité, mais pas celui de lecture.

— Pourquoi ?

Il haussa un sourcil et désigna le livre qu'elle tenait dans la main.

— Kady fait partie du club, je ne veux pas savoir ce qu'elle lit.

Kana gloussa et alla s'asseoir sur le canapé, à ses pieds.

— Comment vous vous êtes rencontré ?

Ilgog eut l'air sombre.

— C'était après la mort de ma mère.

Oh... elle ne savait pas que la mère d'Ilgog était morte, il en parlait si souvent.

— Je l'ai sauvé des griffes de deux chats qui jouait avec elle, elle n'avait que cinq ans, mais les rongeurs mutes jeunes, dans les alentours de cinq ou six ans. Ses parents avaient été tués dans une échauffourée avec des chats. J'avais quinze ans. Je me suis occupé d'elle.

Il haussa les épaules.

— Il n'y a pas grand-chose à dire, c'est comme ma fille et ma sœur, je tuerais quiconque s'en prendra à elle. Pense à le dire à Neo.

— Je ne m'inquiéterais pas pour elle, à mon avis, chuchota Kana. Tu as élevé une guerrière.

Ilgog eut un instant une expression affectueuse sur le visage, mais au lieu de la laisser s'épanouir, il eut soudain l'air blaser.

— Cette petite garce ? J'ai élevé une grande gueule et une peste, voilà tout.

Et pourtant, il résidait tout l'amour du monde, dans ces quelques mots. Kana se rapprocha un peu de lui et grimpa à califourchon sur ses jambes. Il la laissa faire, fouillant son visage du regard. Pour une fois, ça ne la gênait pas, elle était contente qu'il puisse lire en elle sa nouvelle assurance.

Kana tendit la main et lui caressa doucement la cicatrice.

— Comment tu t'es fait ça ?

— C'est une histoire fascinante, commença-t-il et elle sut qu'il allait lui mentir. Quand j'étais petit, j'avais un aquarium avec un poisson dedans et un jour l'aquarium s'est cassé. En voulant sauver mon poisson, le bord ma coupé au visage.

Kana hocha la tête, comme si elle le croyait.

— D'accord... et ça ?

Elle posa sa main sur son propre cou, là où demeurait le suçon qu'elle avait eu le temps d'admirer dans une glace.

— Ah ! ça c'est une histoire géniale, tu étais avec un homme très sexy et –

Kana posa sa main sur sa bouche pour le faire taire parce que, merde, un sourire essayait de fleurir sur ses lèvres alors qu'elle voulait être contrariée.

— Tu essaies de me marquer, Ilgog ?

Il dégagea son visage et n'eut pas la décence de paraître gêné.

— Oui. Ça te dérange ? Tu peux me marquer aussi, si tu veux.

Kana sentit ses crochets pousser contre sa lèvre. Sa vipère ne comprenait pas qu'Ilgog n'était pas un des leurs et que, si elle le marquait comme un serpent, elle le tuerait.

— Mon anti-poison ?

— Dans le tiroir, dit-il en désignant le petit bureau d'angle.

Kana se pencha, s'assura d'un regard qu'il ne montre aucune peur avant de presser ses lèvres contre son cou. Lentement, elle aspira un bout de peau, le relâcha. Je ne vais pas le mordre, se dit-elle. Elle répéta le geste, lentement, prit tout son temps, appréciant la rapidité du pouls d'Ilgog et son souffle saccadé. Lentement, elle laissa ses mains parcourir son torse. Il n'était pas sculpté, mais elle aimait ce qu'elle touchait, c'était lui. Elle passa la main sous son t-shirt, traça des motifs divers tout en continuant à suçoter la peau de son cou jusqu'à ce qu'elle rougisse.

— Kana...

— Chut, j'ai presque fini.

— Je veux te toucher.

Le cœur de Kana accéléra. Elle prit les mains d'Ilgog et en posa une sur ses fesses, et fit glisser l'autre sous son t-shirt, sur son ventre.

— Là, cesse de m'interrompre maintenant.

Il gloussa et elle sourit. Ses mains caressèrent sa peau, son ventre, ses cotes, son dos, celle sur ses fesses effectua des petits mouvements doux. Elle sentit une chaleur entre ses cuisses s'intensifier et devenir humide d'excitation. Merde, c'était plus difficile de rester concentrer maintenant. Elle ondula contre lui et contrarier de ne pas trouver la bonne position s'écarta.

— Allonge-toi.

— Autoritaire.

Il obéit en s'allongeant sur le canapé.

— Je veux du sexe, Ilgog.

— Je sais, viens là, trésor, prend ce que tu veux.

Elle se mit cette fois-ci à califourchon sur une de ses cuisses puis s'allongea complètement sur lui. Sa peau était chaude et il sentait bon, le savon, la lessive et un quelque chose de plus sauvage qui restait coller à sa peau. Kana tendit la langue pour le goûter et commença à onduler sur lui. Les serpents faisaient l'amour ainsi, coucher l'un contre l'autre ondulant au même rythme. Ilgog était trop largue pour onduler, elle le fit donc pour lui. Pressa ses seins contre son torse c'était... bien et pas assez à la fois, frustrant et excitant. Elle s'agita un peu plus vite, sentant la chaleur se transformer en pure excitation et l'excitation en plaisir, d'abord timide, puis elle trouva pile le bon angle et... la couture de son jean frotta pile au bon endroit et l'orgasme la secoua. Elle se laissa retomber sur Ilgog, intimement consciente de son sexe tendu et coincer contre sa hanche.

Hum, elle l'avait excité.

************************************

Je pense que ce tome va sans doute être plus spicy que prévue mais quelque chose me dit que c'est pas vous qui allez vous plaindre X)

J'espère que ce chapitre vous à plus, oui je m'arrête en plein milieu mais hé ! patience !

Kiss

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top