Chapitre 19.

TW : mention de viol passé

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S'il n'avait pas été à cent pour cent concentré sur elle, il serait mort. La main d'Ilgog intercepta Kana par la gorge avant qu'elle ne le morde et elle se débattit quelques secondes avant de se figer.

— Oh... Ilgog, je suis...

Ilgog comprit tout de suite qu'elle était redevenue elle-même et l'attira contre lui, laissant sa main glisser jusqu'à son cœur. Il battait fort, il était erratique.

— Chuuut, tout va bien, trésor, je suis là.

— Pardon, je ne voulais pas...

Ilgog embrassa sa tempe en la berçant jusqu'à ce que sa respiration se calme. Il aurait pu la garder serrée contre lui toute la nuit, mais Kana s'agita et il la libéra.

— Tu veux parler de ce que tu as ressenti ? proposa-t-il en contournant le comptoir pour lui laisser de l'espace et faire leur repas.

— C'était amusant, dit-elle d'une voix neutre. Y'en a un pour moi ?

Il lui lança un regard exaspérer, non, mais elle était obsédée par ces croques !

— Seulement si tu me dis pourquoi tu as perdu le contrôle.

Elle se balança d'un pied à l'autre.

— J'avais faim, tu avais l'air appétissant.

Il leva les yeux vers elle et chercha dans son regard...

— Ok, et la vérité ?

Elle baissa les yeux.

— Je déteste quand tu fais ça, murmura-t-elle.

Ilgog avait toujours été très perspicace, c'était en partie comme ça qu'il était parvenu à se hisser si haut, alors que tout le monde voulait le faire tomber. Que ça énerve Kana était un plus.

— Ça ne répond pas à ma question.

Elle appuya les coudes sur la table et s'assied sur un tabouret. Elle resta silencieuse si longtemps qu'il crut qu'elle ne répondrait jamais, mais finalement elle marmonna.

— C'est l'orgasme.

Il ne dit rien, attendant qu'elle exprime ce qu'elle avait ressenti.

— C'est juste... Je ne veux pas ressentir ça. Quand j'étais au Zoo, quand ils... au Zoo, parfois, j'ai joui... C'était... j'ai pas... je ne voulais pas, mais c'est arrivé. Et quand tout à l'heure... ma vipère à juste essayé de me protéger.

Elle fixait ses mains, comme si la honte la consumait. Ilgog ferma doucement les yeux. Merde.

— Tu n'as pas joui, Kana.

Elle eut un rire amer.

— Ça y ressemblait vachement, siffla-t-elle.

— Il ne peut pas y avoir de jouissance, ou d'orgasme, sans consentement, Kana, dit-il de son ton le plus impartial. L'orgasme c'est... quelque chose que tu t'offres ou qu'on t'offre sans contrepartie, et parce que tu le veux, le demande et le désir. Tout le reste, toutes les réactions qui y ressemblent, ce ne sont que des réactions physiques arrachées par la contrainte. Ça n'a rien d'un orgasme. Et ça ne dit rien de toi, si ce n'est que tu as été abusée.

Kana resta silencieuse un moment et même lorsqu'il posa les croques sur une assiette, elle ne les prit pas.

— Peut être que tu as raison, mais maintenant je considère l'orgasme comme un danger, et je ne sais pas comment arrêter ça.

De là où il était, Ilgog pouvait sentir l'odeur salée des larmes qu'elle retenait. Sa courageuse petite vipère.

— Tu avais déjà essayé de jouir, avant ce soir ?

Elle secoua la tête. Ilgog poussa l'assiette avec son croque vers elle.

— Tu devrais peut-être commencer par ça.

— On a vu ce que ça a donner, rit-elle amèrement.

— Toute seule Kana. Avant d'essayer de partager ton intimité, tu devrais commencer par te la réapproprier. Pardonne à ton corps, et pardonne-toi, parce que tu n'as rien fait de mal.

Plus tard ce soir-là, Kana fixait le plafond de la chambre, blotti dans le nid de couverture qu'elle avait fait dans un coin de la pièce. Elle avait failli tuer Ilgog. Deux fois. Tout ça à cause de ses foutus traumatismes, elle était... tellement en colère. Tellement furieuse de ce qui lui était arrivé. De ce qu'elle avait dû faire pour survivre, de ce qu'elle avait subi jour après jour pendant deux ans. Elle ne savait pas comment se libérer de cette colère et ça faisait tellement mal !

À ça s'ajoutait la frustration de la journée. Non seulement elle n'avait obtenu aucune info, mais elle avait bien failli faire capoter la mission, même si elle était intervenue à temps pour empêcher Anya de se faire croquer par deux chats. Et elle avait, à deux reprises, été excitée sans arriver pour autant à jouir. La tension entre ses cuisses le lui rappelait chaque fois qu'elle bougeait.

Elle glissa une main entre elles, mais au premier contact elle l'enleva. C'était... trop dur. Elle n'y arriverait pas. Pourtant, plus tôt, ça ne lui avait pas posé de problème de se frotter contre la cuisse d'Ilgog. Oh elle avait vraiment un problème.

Kana se redressa en se frottant les tempes. Elle aurait pu jouir dans ce placard, sa vipère s'était même calmée. Alors pourquoi quand Ilgog l'avait caressé, ça l'avait fait paniquer. Quelle différence ? Dans le premier cas, elle avait été active et dans le second, passive. C'était peut-être ça, la solution ? Kana glissa de nouveau une main entre ses cuisses, mais se caresser ne lui donnait pas du tout envie, alors elle n'insista pas.

Se masturber n'était pas la solution. En tout cas, pas ce soir, elle était trop agitée. Kana jeta un coup d'œil par la fenêtre. Le jour se levait, et elle savait qu'elle ne trouverait pas le sommeil. Elle venait d'avoir une idée et il lui fallait une cuisinée. Ilgog dormait dans le salon, mais la cuisine du restaurant ferait l'affaire.

Sans un bruit, elle s'habilla et sortit de la chambre sur la pointe des pieds. Ilgog ne broncha pas quand elle fila de l'appartement.

Ilgog se leva quelque heure après les premières lueurs de l'aube. Il avait l'impression de ne pas avoir dormir de la nuit et bordel, ce canapé commençait à être vraiment inconfortable pour sa carcasse. Il n'entendait pas de bruit venant de la chambre alors il en déduisit que Kana dormait encore et il alla préparer le petit déjeuner.

Quelle ne fut pas sa surprise quand la porte de l'appartement s'ouvrit sur Kana, parfaitement réveiller ? Il fronça les sourcils.

— Où est-ce que tu étais ?

— Je ne suis pas sortie du bâtiment, relaxe.

Elle s'avança jusqu'au comptoir et posa plusieurs fioles de verre dessus.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Mon anti-poison.

Ilgog cligna lentement des yeux.

— Ton anti-poison.

— Oui, tu sais, je suis une vipère, avec des crochets, je suis venimeuse, et ça, c'est mon remède. Le truc qui t'empêchera de claquer si je te mords.

Ilgog prit une petite fiole entre son pouce et son indexe.

— Hum... donc tu as décidé que tu ne voulais plus me tuer, finalement ?

— On ne tue pas la personne qui vous aide à vous venger, rétorqua-t-elle.

— Tu es sûr qu'il fonctionne ?

Kana haussa les épaules.

— Oui, je fabrique mon propre anti-poison depuis que j'ai l'âge de comprendre la chimie. C'est un passage obligé chez les serpents venimeux, surtout quand on interagit avec d'autres personnes non venimeuses, c'est limite une parade nuptial-

Elle s'interrompit.

— Il fonctionnera aussi si une autre vipère te mord, marmonna-t-elle rapidement.

— Une parade nuptiale.

Kana grommela. Comme s'il allait laisser passer ça.

— Ouais. On offre notre anti-poison aux personnes ou aux serpents non venimeux avec qui on envisage une relation.

Ilgog reposa la fiole.

— Tu envisages une relation avec moi, trésor ?

Mais au lieu de se dérober comme il s'y attendait, Kana croisa les bras et soutint son regard.

— Je veux qu'on couche ensemble. Et je n'ai pas envie que ça te tue.

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Un chapitre qui arrive avec une semaine de retard, vraiment désolée, en plus je vous avais vraiment laisser en plan c'est terrible !

Bon j'espère qu'il vous aura plus ! A votre avis, Ilgog va avoir besoin de cet anti-poison ?

On le découvrira plus tard !

Kiss

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