Chapitre 17.
Kana attrapa le coupe-papier posé sur le bureau prête à poignarder l'intrus, mais...
— Kana, mais je peux savoir à quoi tu as pensé ? siffla Ilgog en refermant doucement la porte.
Il avança à grands pas vers la vipère qui reposa le coupe-papier, soulagée.
— J'ai cru que c'était Sir Harold, tu m'as fait peur qu'est ce que tu fais ici.
Ilgog l'attrapa par le bras et elle sursauta.
— Moi, je suis un espion, toi, tu n'as absolument rien à faire ici, bordel ! Je t'avais dit de me laisser faire !
Il l'entraîna sans ménagement vers le placard du bureau et des bruits se firent entendre dans le couloir quand Ilgog se glissa à côté d'elle en refermant la porte. Kana se retrouva plongé dans le noir, pressé contre son torse. Le placard était étroit et l'odeur d'Ilgog envahissait tout, mélange de levure de bière et de vieux livre, c'était curieux, mais ça lui allait bien.
— Où est Anya ? chuchota-t-il en baissant la tête pour lui parler à l'oreille.
— Sous mes cheveux.
Il marqua une pause de surprise, puis ses doigts fouillèrent une seconde sous ses cheveux, caressant sa gorge jusqu'à trouver la petite boule de chaleur qu'il caressa avec délicatesse.
— Content que tu sois en vie, chuchota-t-il à Anya avant de retirer sa main, laissant la petite souris qui n'en était pas vraiment une là où elle était.
— Tu ne la récupères pas ?
— Elle est mieux cachée sous tes cheveux que sous les miens, se moqua-t-il.
Effectivement, Ilgog n'en avait pas. La porte du bureau s'ouvrit brusquement et Kana se figea, toute trace d'humour évanouie.
— Chuuut, souffla Ilgog si bas que c'est à peine si elle l'entendit.
Il le pressa un peu plus contre elle et la lumière du bureau filtra soudain à travers les fentes des portes du placard. Il y avait du monde dans le bureau. Ilgog pressa sa bouche contre son oreille pour continuer de lui parler sans qu'une oreille humaine ne puisse les entendre.
— Transforme-toi.
Kana secoua vivement la tête et lui cogna la joue avec son front dans sa panique. Elle se mit sur la pointe des pieds pour lui dire le fond de sa pensée, et sa poitrine se pressa contre la sienne.
— Avec le sang d'Anya, ma vipère est folle.
Pas besoin d'en dire plus, elle sentait déjà ses crochets presser contre sa lèvre inférieure, seule un immense self-contrôle, inculqué dès le plus jeune âge chez les serpents venimeux, l'empêchait de morde le premier bout de chaire à sa disposition. Et là, ce qu'il y avait de plus proche, c'était Ilgog, partout, contre elle, autour d'elle, il lui suffirait de tourner la tête pour enfoncer ses crochets dans son biceps gonflé.
L'idée était curieusement séduisante, entre elles, les vipères se mordaient pendant la parade nuptiale et l'amour, pour habituer l'autre à son poison, mais avec un rat, ce serait beaucoup trop définitif pour être excitant. Ce devait être l'odeur du sang d'Anya qui se mêlait à celle d'Ilgog, sa vipère était... affamé.
Les voix étouffées se firent plus fortes.
— Quelqu'un est entré et a fouillé. Retrouver moi cet intrus !
C'était la voix de sir Harold. Si les chats étaient là, ils sentiraient leur odeur, c'était sur...
— Je ne sens rien, fit le premier chat.
— Je ne pense pas qu'il soit dans cette pièce, allons voir à l'étage.
Kana fronça les sourcils et tout ce petit monde sorti du bureau.
— Comment ils ont pu ne pas nous sentir ? souffla Kana.
— Je les paye plus cher que Sir Harold, rétorqua Ilgog, cinglant.
— Pas assez cher pour les empêcher de torturer ta souris, grinça Kana.
Ilgog jura.
— Je suis désolé, Anya. Ils ne savaient pas qu'elle était avec moi, Anya n'est pas exactement... une souris grise.
— Elle est quoi, d'ailleurs ?
— Anya est une gerboise. Mais n'espère pas changer de sujet, je suis très en colère contre toi, je t'avais dit que je gérais.
— Ouais, enfin, si je n'étais pas venu, Anya serait morte.
— Anya connaît les risques.
Kana sursauta, choquée qu'il parle de la mort de l'une des siennes avec autant de froideur
— T'es vraiment un enfoiré, haleta-t-elle.
— Un enfoiré qui a sauvé ton cul.
Kana feula et Ilgog posa brusquement sa main sur sa bouche, la porte se rouvrit. Sauf que Kana n'entendait plus que son propre sang battant à ses oreilles. Le corps d'un homme presser tout contre elle, sa main sur sa bouche qui l'empêchait de respirer et... le... noir.
Tue-le, tue-le, tu-le, scanda sa vipère.
Kana commença à s'agiter, cherchant à dégager son visage avant que ses crocs ne s'enfoncent dans sa main comme ils mourraient d'envie de le faire. Sauf qu'attentif aux voix furieuses qui s'élevaient derrière, il se contenta de presser plus fort la main pour l'empêcher de bouger et son corps la colla contre la cloison, dans le mouvement sa jambe se glissa entre les siennes. Kana tressaillit lorsqu'une décharge remonta le long de sa colonne vertébrale et elle sentit son envie de meurtre refluer.
Oh.
C'était Ilgog qui lui faisait ça. De la part de n'importe qui, ça l'aurait tétanisé ou encore plus énervé, mais là elle était juste... excitée. Merde. Curieuse, elle ondula des hanches, chevauchant sa cuisse et une lente vague de chaleur remonta dans son bas ventre achevant de réduire sa vipère au silence et de lui faire rentrer les crochets.
— Kana, fit Ilgog d'une voix plus bourrue qu'à son habitude.
Il semblait poser une question, mais avec sa main sur sa bouche, elle ne pouvait pas répondre et il s'en rendit compte, il l'enleva.
— C'est toi qui as commencé, marmonna-t-elle en se léchant nerveusement les lèvres.
— Je ne l'ai pas fait exprès, je suis désolée.
Elle secoua vivement la tête et resserra les cuisses autour de sa jambe lorsqu'il fit mine de s'écarter.
— Reste. Si tu veux vivre. Je...
— Tu veux me mordre ?
— J'en avais envie, mais plus maintenant. Pardon...
Ilgog cessa de résister et pressa lentement sa cuisse contre son entre-jambes, elle soupira d'aise.
— Prend tout ce dont tu as besoin, trésor, je n'ai pas peur de toi.
Il ne mentait pas, aucune trace de peur dans son odeur, alors même qu'elle venait d'admettre que seule cette stimulation sensorielle l'empêchait de le tuer, il semblait la lui donner de plein gré, presque avec enthousiasme. Kana ne s'appesantit pas là-dessus et ondula de nouveau les hanches, se concentrant sur la douceur que faisait naître en elle son contact, plutôt que sur l'angoisse que représentait ce placard noir et étroit.
— Chut, trésor, vas-y doucement.
Elle eut soudain envie de rire. Par Elstrya ! Même ici il trouvait le moyen de lui donner des ordres. Par pur esprit de contradiction, elle s'agita plus vite, le frottement du tissu contre son intimité provoquant une agréable chaleur humide à chaque mouvement. Il l'attrapa d'une main sur la hanche pour l'arrêter et elle comprit pourquoi lorsqu'elle sentit presser contre son ventre son énorme érection.
Oh.
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Hum, un chapitre d'Esprit Maléfique dimanche, un chapitre de la vipère et le rat un mardi. Nan mais j'avoue là j'ai fais fort.
Pardon pour mon retard, regardez ce chapitre il est cool non ? ça me pardonne bien ...
comment ça j'ai couper court ? Hé, un peu de suspens que diable, ils sont pas en sécurité encore !
J'espère quand même que ce chapitre vous aura plus, vous avez été nombreux à deviner que c'était Ilgog ! Félicitation !
Et je vous dis à la semaine prochaine !
Kiss
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