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J'entre dans la chambre de mon correspondant. Je m'inquiète un peu en voyant l'air grave sur son visage. Et pourtant, il n'est pas du genre à s'exprimer physiquement. Toujours droit, toujours la tête haute, mais ses sourcils froncés m'indiquent que quelque chose ne va pas. et je n'en ai aucune idée du pourquoi. Ou alors j'ai ma petite idée.

Il s'installe sur son lit et je tire la chaise pour m'asseoir dessus. Mon instinct me dicte de ne pas être à côté de lui. Le silence emplit la pièce, puis sa voix monotone le rompt.

— Tu t'amuses bien ?

Je crois ne pas bien comprendre. Ou alors j'ai bien compris ce qu'il venait de dire dans la langue anglaise, et je n'ai pas le contexte relié à sa question.

— Excuse-moi mais... De quoi tu parles ?

Mon anglais est basique, mais il semble me comprendre, car il lève son regard bleu vers moi. Je ressens un frisson et je fronce les sourcils.

— Aller, dis.
— Tu t'amuses à faire ne pas me parler autant qu'à lui ?

Je soupire. Pourquoi les gens ne veulent pas aller droit au but ? Je croise les bras, soutenant son regard, agacée.

— Qui ça « lui » ?
— Tu sais bien, le gangsta.

Le surnom me fait légèrement sourire. Mais ce n'est pas le moment, alors je le fais aussitôt disparaître pour garder un air sérieux. Je crois comprendre où il veut en venir. Et ça m'énervait ce culot.

— Ecoute... Je fais de mon mieux...

Il ne me laisse pas le temps de trouver les bons mots dans sa langue qu'il lève sa main comme pour me faire taire.

— Arrête. Je sais que tu ne m'aimes pas.
— Quoi !?

Je me lève, mon cœur s'accélère et il faut que je bouge pour ne pas craquer. Je retiens mes larmes de colère et je tourne en rond dans la chambre.

— C'est toi qui me parle pas. Tous les messages que je t'ai envoyé, tu n'as répondu à aucun ! Et tu veux que je fasse quoi de plus ? Je ne sais pas bien parler ta langue !
— Ca se voit... T'es censée être sociable, et tu l'es avec l'autre... dit-il avec amertume.

Je serre les poings. Comme ma tante le dit, avec la colère, on ne cherche plus les mots car ils sortent tous seuls. Les bégaiements, les doutes, tout ça s'estompe avec l'agacement.

— Lui ne me juge pas quand je parle. Lui me comprend quand je suis timide. Et toi tu m'abandonnes quand tes amis sont là et tu m'ignores !

Quelque chose se brise en moi. Et je sais que c'est pareil pour lui, au vu du regard qu'il me lance. Le faible lien qui nous unissait vient tout juste de se briser. Sans un mot, je sors de la chambre sans intervention de sa part.

Ce texte est moins fort que ce que je voulais faire... Mais avec le peu de temps, je voulais surtout mettre au moins l'idée générale ! J'espère tout de même que ça vous plaira !

A demain !