- 10 minutes -

Une personne avançait lentement dans l'arène. Le dos droit, la tête haute cachée par une capuche de son peignoir. On ne voyait pas ses yeux, mais à sa façon de marcher, si ferme et serein, on sentait une certaine détermination. Le public la huait, s'agite, lui criait dessus, mais elle en n'avait guère de leur indignation. Tout ce qui importait pour elle, c'était d'atteindre sa destination.

Elle monta les deux marches et se baissa pour passer entre deux cordes élastiques. Elle retira sa capuche, laissant tomber ses cheveux longs tressés sur ses épaules. En face, la jeune femme voyait son adversaire ricanait. Il se moquait d'elle, mais elle en avait l'habitude. Ca en devenait même prévisible.

Un sourire en coin, elle le provoqua :

— Si c'est si facile, déshabille-moi et baise-moi.

L'homme perdit son sourire, fronçant les sourcils. Mais il sourit une nouvelle fois, essayant d'être convainquant.

— Pas de problème, miss. Je vais en faire qu'une bouchée de toi.

L'arbitre entra en scène, entre les deux. Ils se préparaient alors, se mettant en garde. Quand l'alerte fut donné, l'homme fonça sur la jeune femme qui l'esquiva en sautillant et donna un coup de genoux au ventre.

Le combat fut intense. Malgré son allure, la femme ne se laissait pas faire. Elle prenait les coups, mais en redonnait derrière. Du sang coulait du coin de ses lèvres qui s'étiraient. L'adrénaline remplaçait la douleur par de l'exaltation. Il n'y avait que comme ça qu'elle se sentait vivante. Elle se reçut un coup en pleine face, ce qui lui fit perdre l'équilibre. Durant ces brèves secondes, son esprit vagabonda sur sa famille qui avait honte d'elle, de sa petite-amie qui l'encourageait quoi qui advienne. Elle savait qu'elle serait là pour panser ses blessures. Et elle savait que c'était que comme ça, qu'elle se sentait vivante. De plus, ça rapportait un peu d'argent.

Penser à sa copine lui donna un stimulant. Elle se releva alors d'un bond, le regard se fixant sur l'homme, dos à elle, levant les bras en signe d'une victoire gagnée d'avance. Mais elle lui asséna un de pied en plein milieu du dos, et l'homme tomba à genoux en criant de douleur. Après quelques coups, elle posa son pied sur le corps avachis par terre devant un public ahuri.

— C'est qui la miss maintenant, hein ?

Puis, sans vouloir son reste, elle partit dans le chemin inverse. Elle empocha l'argent et dehors, une jeune femme aux cheveux blonds lui sauta aux bras. Oui, c'était que comme ça qu'elle se sentait vivante.

Ça a été très enrichissant d'écrire ce texte. Je n'ai jamais écrit une scène de boxe, et cette musique m'a fait penser à ça. Quelque chose qui donne de l'adrénaline pour se sentir vivant... Belle expérience !

À demain !