Evana,
J'essuyais ma main moite contre mon jean, j'étais malheureusement stressée et pressée comme un citron. Je redoutais le moment où j'allais me retrouver en face de cette fille qui m'avait blessée. Des questions voltigeaient dans ma tête et je jouais nerveusement avec ma bague.
Et si sa fille ne m'accepte pas, il me lâchera ?
Arun et Léon étaient à l'arrière de la voiture, ils jouaient à un jeu sur la tablette alors que Dario, vêtu d'un pardessus noir, conduisait en direction de chez Sandy. Je devais garder mon sang froid et lui parler calmement, mais si elle est dégoûtée en me voyant, comment je devrais agir ?
Dario m'avait prit ma main et y avait déposé un baiser.
— Zen, tout va bien se passer.
— Tu me le promets ? J'avais fais une légère pression à sa main.
Il avait sourit en regardant vers la route.
— Promis.
Une quinzaine de minutes plus tard, mes bottines retrouvaient le gravier couvert de neige. Les enfants n'hésitaient pas à courir en direction de la maison alors que je leurs criais de faire attention. Dario m'avait prêté son bras, me voyant marcher inconfortablement. En réalité, j'avais peur de tomber et de me blesser. Alors que je pensais qu'il allait m'aider jusqu'à la porte, il fit tout autre chose et je poussais un cris de surprise.
— Mais Dario, qu'est-ce que tu fais ? Descends-moi, ils vont nous voir !
Il me portait dans ses bras jusqu'à l'entrée alors que je m'accrochais à lui. Honteusement, j'avais caché ma tête dans son cou.
— Papa porte maman, tu es malade ? Me demandait Arun.
— Je suis sûr que Papa a énervé maman, elle voulait pas venir alors il l'a ramené de force. Ajoutait Léon en rigolant.
— Non, c'est rien de cela les garçons. Dario tu peux me descendre s'il te plaît ?
— Comme vous voudrez, votre altesse.
Dario, grandit un peu.
Une fois les pieds sur la terre ferme, j'indiquais aux enfants d'appuyer sur la sonnette. Des secondes passaient et Sandy nous ouvrait la porte, elle portait un tablier à motif fleuri et elle avait le sourire jusqu'aux oreilles. Elle fit un câlin à Léon et regardait attentivement Arun, j'avais posé une main sur son épaule et ses yeux m'observaient.
— Présente-toi à mamie.
Il avait peur, hésita un instant puis murmurait doucement son prénom à l'intention de Sandy. Cette dernière, comme elle avait fait pour Léon, le prenait dans ses bras. Léon entraînait Arun au salon alors qu'on restait planté devant Sandy.
— Cela fait un bon bout de temps Evana, tu étais belle avant mais tu l'es encore plus maintenant.
Il est vrai que quand je l'ai rencontré j'étais au début de ma vingtaine, j'étais simplement une fille banal alors que maintenant, j'ai évolué physiquement et mentalement.
— Merci Sandy, c'est super gentil, je lui tendais les fleurs que je lui avais prise sur le chemin.
— Mais non, il ne fallait pas Evana.
— Ça me fait plaisir.
Sandy nous enlaçait d'abord moi puis Dario. Elle lui chuchotait quelque chose à l'oreille qui le fit sourire mais je ne m'en préoccupais pas plus que cela, le mari de Sandy était en voyage d'affaire et n'était donc pas présent. Elle restait donc ici avec Lola.
Alors que j'aidais maman à préparer les derniers cookies, elle me remerciait d'avoir donner une seconde chance à notre relation avec Dario.
Elle semblait relaxée par notre réunion et cela me procurait un vrai bonheur. Il ne manquait plus que Lola pour que mon coeur soit totalement comblé.
On déposait les assiettes face aux enfants et les tasses fumantes prenaient place sur la table.
— Dario m'a beaucoup parlé de toi au téléphone, Arun, t'es encore plus beau que ce que je m'imaginais.
Pas très habitué à être complimenté, Arun rougissait et baissait la tête en remerciant.
— Et moi mamie ? Fit Léon alors qu'il entamait son deuxième gâteau.
Jalousie quand tu nous tiens.
— Toi aussi tu est beau mon Léon, comme ton frère.
Le soleil commençait à se coucher, les enfants avaient terminés leurs laits, gâteaux et faisaient des puzzles sur la table basse du salon.
Lola n'avait encore pas sortit le bout de son nez et Dario s'en était allé la voir.
Je sirotais mon café en espérant m'apaiser mais cela ne fonctionnait pas.
— Ne panique pas, c'est une collégienne maintenant, elle comprendra sûrement mieux son père.
— J'espère aussi Sandy...
Le téléphone de Dario vibrait sur la table, c'est Zack qui l'appelait donc j'y répondais sans retenue.
— Allô, oui Zack ?
— Eva ? C'est toi qui réponds au téléphone maintenant, dis-moi, ça se passe si bien entre vous pour que tu te permettes de faire ça ? Il me taquinait depuis l'autre bout du fil.
— Bah figure-toi que oui, et j'espère que ce sera toujours ainsi. Je peux savoir pourquoi tu l'as appelé ? Au fait, rappelle-moi, tu étais en couple non ?
— J'ai pas l'intention de te voler ton mari, de toute façon il n'a de yeux que pour toi, comme si tu ne le connaissait pas ma belle. Je t'appelle parce que monsieur O'Connor m'a demandé d'emmener un de ses dossiers à une entreprise mais je ne le trouve pas dans son bureau.
Je demandais à Sandy si je pouvais aller voir Dario et elle me répondait de faire comme chez moi.
— Attends Zack, je lui emmène le téléphone.
Je montais des escaliers l'appareil entre les mains et je patientais devant la porte de la chambre qui était entre-ouverte.
— Écoute Lola, je ne te demande pas d'aimer Evana mais ne l'a déteste pas. Je suis amoureux d'elle et je veux faire ma vie avec elle. Peut-tu être compréhensive ?
J'entendais Dario lui supplier.
— Elle sera jamais comme une vraie mère, je n'ai pas connue maman mais maintenant je n'arriverais plus à regarder cette femme en face. Lorsque j'étais petite elle a essayé de m'amadouer pour que je l'accepte et elle s'est marié avec toi. Je suis sûre qu'elle t'a manipulé aussi.
Je n'arrivais pas à croire les propos qu'elle tenait sur moi. Jamais je ne lui avais fais de telles horreurs, j'avais juste veillée à être gentille envers elle, car je savais ce que c'était de perdre un être qui nous est cher.
— C'est ta tante qui t'a mise ce genre d'idée dans la tête ? Je ne te reconnais plus Lola. Je ne reconnais plus ma fille, cette fille gentille, pensive, douce et partit et une fille méchante l'a remplacé !
Entendant les cris de Dario s'élever je faisais irruption dans la pièce en indiquant à Dario qu'il devait régler un problème par téléphone et je descendais immédiatement auprès de Sandy, elle cuisinait le dîner.
— Qu'est-ce qu'il t'arrive Evana ? Tu as mauvaise mine.
Je lui faisais un faux sourire qui se voulait sincère.
— Je vais bien Sandy, tu veux que je mélange la soupe ? Je proposais.
— Tu me serais d'une grande aide, je dois encore mettre des légumes au four.
Je lui prenais l'ustensile des mains et mélangeais la soupe aux tons jaunes. Les mots crus de Lola ne me sortaient pas de l'esprit, jamais elle me considérerait comme sa mère, non, pour elle je suis son ennemi juré.
— Aïe ! J'avais sursauté de douleur et secouais ma main.
J'avais collé ma main contre la casserole. Sandy s'était précipitée vers moi et avait passé ma main sous l'eau froide. Une plaque rouge y prenait place et ma peau s'était un peu arraché.
Rien ne peut être plus douloureux que le rejet, n'est-ce pas ?
Avis ? ❤️
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