Chapter 3

— Maman ?

Je me retournais vers la petite brunette qui me fixait de ses yeux bleus.

— Dis-moi Lola, ton frère s'est réveillé ?

Il était seulement sept heures du matin et seulement les femmes étaient debout dans la maison.
Elle secouait la tête.

J'ai un spectacle à l'école aujourd'hui, j'ai oublié de te le dire. Tu peux venir ?

Je voulais vraiment être présente mais je travaillais aujourd'hui.

— Je dois aller travailler ma puce.

Elle s'asseyait à table, elle avait l'air dégoûtée de la nouvelle. J'avais toujours essayé d'être une bonne mère pour Lola, même si je ne lui avais pas donné naissance, je ne l'avais jamais mise à l'écart de Léon.
Ils étaient tout les deux mes enfants que je chérissais plus que tout au monde et voir ma fille ainsi me brisait le coeur.

— Tout les parents viennent, je sais que Papa ne peut pas venir, il ne vient à presque aucun événement de l'école mais toi, tu seras là ? Sa voix avait une tonalité assez triste.

Je ne pouvais m'empêcher de m'installer au près d'elle et lui prendre les mains. Elle semblait retrouver son sourire petit à petit.

Je viendrais à ton spectacle, tu me montreras le mot de l'école pour que je sois là à la bonne heure d'accord ? Je lui chuchotais.

Elle me déposait un bisou sur la joue et attaquait ses céréales. Elle arrivait à se débrouiller toute seule maintenant, je lui avais apprise tout ce que je savais.
Il ne lui restait plus que deux ans pour qu'elle soit au collège pourtant elle faisait preuve d'une très grande maturité pour son âge.

En buvant mon café chaud, je m'installais auprès d'elle. J'avais la tête dans les nuages en ce moment, depuis le retour de Catrice, j'avais un inconfort constant. J'avais peut-être peur de perdre ma famille, ma seule famille.
Je me posais sans cesse des questions du type : Vu que Catrice est vivante, les choses changeront-elles pour moi ? Dario retombera-t-il dans ses bras ? Si Lola venait à connaître la vérité, me délaissera-t-elle ?

— Bonjour, Maman.

Je voyais Léon dans les bras de son père, ce dernier m'embrassais pour me dire bonjour et je leurs mettaient leurs déjeuner à table.
Nous avons inscrit Léon dans une crèche, il parlait très peu et nous avions pensés que s'il était entouré d'autres enfants et des professionnels dans le domaine de la petite enfance pourrait que lui être bénéfique. Bien sûr, ce n'était pas facile pour lui de s'y habituer au début, mais il avait finit par s'amuser et apprendre avec ses amis.

Une trentaine de minute plus tard, Zack avait franchit la porte. C'est lui qui déposait les enfants à l'école avant de rejoindre Dario à l'entreprise.
Son visage souriant disparaissait lorsqu'il finissait de me faire la bise.

— Tu as le teint terne, t'es malade ?

Nous nous entendions déjà très bien avec Zack, mais depuis qu'Alice avait rejoint Greg au Mexique, Zack était devenu mon deuxième meilleur ami. Il était toujours là pour moi, même dans les situations les plus difficile, jamais je ne pourrais oublier le soutien et la patience dont il a fait preuve lorsque ma mère était décédée.

Je me massais les tympans, puis lui frottait l'épaule de ma main.

Cesse de t'inquiéter pour moi, je t'en parlerai plus tard d'accord ? Je le calmais.

Ce n'est rien de grave j'espère.

Je regardais mes pieds en croisant mes bras.

— J'espère aussi.

Ma fille nous interrompait durant notre conversation et câlinait Zack. Ces deux là s'entendaient super bien. Léon lui, prenait la main de Zack et ils se dirigeaient tout les trois vers la voiture.

Maman n'oublie pas le spectacle ! Me criait Lola avant de monter dans la voiture.

Pour toute réponse je lui levais mon pouce en l'air.

Lorsque le véhicule disparaissait dans la rue, je me retournais et tombait nez à nez avec Dario.
Surprise, je fis un pas en arrière mais sa main sur ma taille me retenait, son autre main était derrière ma tête.

Fais attention tu vas te prendre la porte.

Merci, pardon.

Mais qu'est-ce que tu dis Evana ? C'est ton mari bordel pourquoi tu es gênée ?

Il était beau comme un astre, posé devant moi, cet homme était mon mari et je faisais tout simplement des conneries. Jusqu'à aujourd'hui, je lui avais toujours fais confiance, il n'avait jamais fait ne serait-ce qu'une action qui pourrait me faire douter de lui. Alors pourquoi, aujourd'hui, j'avais cette incertitude dans le coeur ?

Il encrait ses prunelles dans les miennes comme s'il voulait me faire passer un message.

—  Je t'aime Eva, tu m'entends ? Je vois bien que tu es à l'ouest en ce moment.

J'approuvais par un signe de tête.

Je t'aime aussi Dario, je suis un peu prise par le boulot en ce moment, on doit...promouvoir une nouvelle collection en boutique et je stress un peu, je mentais.

Je ne voulais plus parler de Catrice ou même entendre son prénom. Je ne souhaitais pas qu'elle nuise à notre relation et à cette famille que nous avons construit au fil du temps, tout cela nous a demandé tellement d'effort et d'amour, je ne voulais pas qu'elle me vole cette joie que j'avais peiné à trouver.

Tu fais du bon boulot, je suis sûr et certain que tu réussiras, il m'embrassa avant d'aller se préparer.

~

— Mais t'as vu comment elle a un style de dingue ?

— Moi j'ai adoré ses cheveux blonds bouclés, à ton avis, elle utilise quel produit capillaire ? J'ai changé mon shampoing trois fois et ça ne me convient pas.

À l'accueil les deux femmes faisaient les commères, sous mes yeux, alors que j'écoutais leurs raisonnements. Jenn, je lisais sur son badge, avait l'air d'une personne plutôt extravertie et je m'en foutiste, elle limait ses ongles déjà manucurés.

Bonjour, Dario est là ? Je demandais à la jeune femme.

Monsieur O'Connor est en réunion, je vais vous faire patienter madame.

Son amie lui mettait un coup de coude, elle couinait ne comprenant visiblement pas son comportement.

C'est madame O'Connor !

Elle se redressait et s'excusait elle était sûrement nouvelle ici, je l'a rassurais en lui disant que tout le monde fait des erreurs et que c'est normal qu'elle ne me connaisse pas.

— Evana ? Qu'est-ce qui t'emmène ici ? Ne me dit pas que je t'ai manqué !

Je souriais face à son ton plein d'humour, Greg me faisait la bise et je le lui rendais.

Je suis venue voir Dario, comment va Alice ? J'espère que tu ne rends pas la vie dure à ma meilleure amie.

Il levait les yeux au ciel, il y avait un problème.

Depuis qu'elle est enceinte elle a des sauts d'humeurs pas possible, ton amie m'engueule puis elle est joyeuse, puis elle me boude je ne comprends plus rien, elle n'était pas comme ça avant, il se plaignait.

Je posais une main sur son épaule.

— C'est la grossesse, c'est passager, tu oublieras tout le jour où tu auras ton enfant dans tes bras, crois-moi !

J'envoyais un rapide message à Dario tout en parlant avec Greg, ce dernier était dans un état de détresse total, je me demandais ce que pouvais bien lui faire subir Alice.

Après avoir emprunté l'ascenseur et monté quelques marches, je me retrouvais au rooftop. Je regardais la ville de Londres illuminée par des lampadaires, des guirlandes disposées de part et d'autres des arbres, des bâtiments. Un vent frais soufflait et j'avais frissonné, qu'elle idée de mettre une robe par un temps pareil ? Il avait fait beau toute la matinée puis la pluie avait fait son comeback et maintenant c'était le vent. Je me dandinais d'une jambe à l'autre pour essayer de me réchauffer comme je pouvais, puis je sentais quelque chose me couvrir les épaules.

Merci, je murmurais simplement en serrant la veste contre mon corps.

Pourquoi tu es venue Evana ? Il fait tard, tu aurais dû rester avec les enfants.

— Zack prends soin d'eux, je lâchais.

Il avait allumé une clope, il ne fumait pas habituellement, mais lorsqu'il le faisait c'était à chaque fois que quelque chose n'allait pas.
Il observait le paysage sans m'accorder aucun regard.

Arrête de fumer Dario, je sais que tu as beaucoup de boulot, que tu es bouleversé par la nouvelle que tu viens d'apprendre mais reprends-toi, tu as une famille.

J'étais allée sûrement trop loin, il s'est retourné vers moi, le regard indescriptible, à la fois mélancolique et coléreux mais aussi plein d'amour.
Il soufflait la fumée de son mégot, je le lui prenais des mains et l'écrasait sous mes chaussures.

Tu sais à quel point Lola était triste aujourd'hui ? Tout les enfants sont venus au spectacle avec leurs parents, mais devine quoi ? Comme toujours j'étais la seule à être présente, sans toi. Je le réprimandais.

Qu'est-ce que je peux faire ?

— Tu peux par exemple libérer deux heures de ton emploi du temps pour accorder du temps à tes enfants ? Si seulement il était possible pour toi de voir comment Lola enviait les autres enfants, ma voix se brisa.

Ma fille m'avait fait beaucoup de peine, j'avais vu son sourire s'évanouir lorsqu'elle me vit seule dans la foule, surtout en fin de spectacle où tout les enfants présentaient leurs parents aux professeurs. Lola ne m'avait même pas présenté, son professeur principal s'était lui même dévoué à me connaître.

Les mains de Dario passaient sur mes bras pour s'arrêter sur mes mains, il enlaçait nos doigts.

— Je suis désolé Evana.

Je secouais la tête.
— Tu devrais t'excuser auprès de Lola et non de moi.

Je le ferais, merci pour m'avoir fait part de ça Evana, je te promet que je vais essayer de régler cette situation.

Il tentait de m'embrasser mais je tournais la tête, lorsqu'il se déplaçait du même côté je tournais ma tête à l'opposé, il ne méritait pas de baiser, il m'avait énervé aujourd'hui.

— Arrête de jouer à ça avec moi, il me prévenait.

Je levais les sourcils.
Qu'est-ce que tu comptes faire ? Tu vas m'embrasser contre mon gré peut-être ?

Il prenait ma tête entre ses mains et me força à le regarder dans les yeux.
— Très bonne idée.

Alors que mes mains étaient posés sur son avant bras, il se penchait près de moi et il réussissait à obtenir ce qu'il souhaitait, il m'embrassait langoureusement sous le ciel étoilé alors que petite en taille, je m'étais mise sur la pointe des pieds.

Une porte en ferraille faisait un bruit lourd et je repoussait instinctivement Dario, ce dernier n'arrivait pas à s'empêcher de rire face a mes gamineries.

Pardon de vous avoir interrompu, je pensais que tout le monde était partis, fit l'homme portant un badge, il faisait sûrement parti de la sécurité.

Je posais ma main sur mon front, en me mordant la lèvre, mes joues étaient en feu.

On est encore là, comme tu peux le voir.

L'homme souriait.

Vous pouvez continuer ce que vous étiez entrain de faire, je vais partir.

L'homme disparaissait par la porte, moi et Dario nous nous regardions avant d'éclater de rire.

Avis ? 🔆

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