Chapter 6
— Alors? Je demandais.
Le médecin me regardait à travers ses lunettes.
— Comme vous le savez, il n'y a pas de solution pour l'alzheimer, à part quelques traitements qui ralentissent la progression de la maladie...
Cependant elle se souvient de certaines choses comme certains faits qui se sont produit il ya longtemps, et ça c'est une bonne chose.
Je souriais, son discours me faisait garder espoir, tôt ou tard tout allait finir par s'arranger.
— Mais l'Alzheimer, c'est ce qui m'inquiète le moins.
Je ne comprenais pas ce qu'il disait
— Comment ça ?
— Je suis navré de vous dire cela...Mais suite aux résultats d'analyse sanguines et d'Irm que nous avons fait....Elle a...
Il déglutissait.
— Qu'est-ce qu'elle a?
Je priais pour que ce ne soit rien de très grave mais la réponse qu'il me donnait détruisait mon monde une énième fois.
Pourquoi ça nous arrive à nous...?
~
Je trainais des pieds, marchant en direction de chez moi...Il était 16h, il pleuvait des cordes et je marchais. Je serais arrivée chez moi dans une trentaine de minutes, ce n'était pas grave...La pluie se mêlait à mes larmes, les rues étaient presques vides seulement les voitures y passaient...J'étais fatiguée de la vie que j'avais...J'étais toujours malchanceuse...
Ce monde m'avait pris mon père, maintenant c'était le tour de ma mère ?
Le ciel grondait au dessus de ma tête, lui aussi...était-il contre moi?
Je pleurais de plus belle attendant que ce cauchemars prends fin et que je me réveille dans mon lit douillet, entourée de ma famille au complet.
— Evana ?
Qui est-ce qui m'appelait ? Je regardais à ma gauche puis à ma droite, je vis quelqu'un de flou au loin.
J'étais tellement fatiguée que mes yeux se refermaient et je divaguais.
Tu n'as pas changé Evana, tu es aussi faible qu'avant...
~
Je tremblais, j'avais froid et chaud en même temps, j'étais à l'abri, je ne sentais plus la pluie tomber sur mon visage.
J'ouvrais durement mes yeux...j'étais dans le noir complet, seulement une lampe de chevet illuminait la pièce.
— Vous allez bien ? Une vieille femme se penchait sur moi pour prendre ma température.
— Où suis-je? Ma gorge était attrocement douloureuse.
— Vous êtes chez mon fils, il vous a vu sur le bord de la route...Que faisiez- vous sous cette pluie ?
— Votre fils..?
— Robin, elle vient de se réveiller! Elle criait.
Je me redressais et remarquais que je portais un pyjama, ce n'était pas le mien, de plus il était trop grand, mes mains avaient disparus dans les manches.
— Madame...je..où sont mes affaires ?
— Appelle-moi Sandy, tu étais trempée de la tête au pied, je n'avais pas d'autres choix que de t'aider à te changer.
J'avais honte de ce qu'elle m'avais dit, je ne savais plus quoi dire à part la remercier...
— Merci beaucoup Sandy.
Au même moment, monsieur O'Connor entrait dans la pièce.
— Je t'en pris, Ah Robin te voici, ta collègue s'est réveillée.
Robin ? Dites-moi que je rêve.
Un inconnu me repêche de la rue et dans cette métropole qu'est Londres, ça devait être mon boss...Je prenais ma tête entre mes mains, irritée par cette situation.
— Maman, je t'ai déjà dis de ne pas m'appeler comme ça...
— Bon, je vais aller préparer quelques choses à manger.
Je m'apprêtais à me lever mais elle mit une main sur mon épaule m'en empêchant.
— Repose toi.
Je hochais la tête doucement, elle quittait la pièce.
Qu'est-ce que je dois dire ? Pourquoi il ne parle pas ?
Je vais débuter la conversation, sinon il continuera de me regarder comme ça...
— Monsieur je suis vraiment désolée, je ne voulais pas m'incruster ainsi chez vous...
— Tutoie-moi s'il te plait, il s'approchait de moi et s'asseyait au bord du lit, c'est tout à fait normal d'aider quelqu'un qui s'est évanouie en plein milieu de la rue.
Je ne m'en souvenais pas, mais j'avais un mal de tête insoutenable.
— Merci, je pense que je devrais partir.
Je me redressais mais il me prenait le poignet, une décharge électrique m'étonnait et je sursautais. Sa main était chaude contre mon poignet encore gelé.
— Non, ne t'en fais pas, je vais te laisser te reposer.
Je regardais encore nos mains puis remarquant la situation, il lâchait prise.
— Je...est-ce que je peux avoir mon téléphone s'il vous plait ?
Il cherchait du regard ma veste en cuir et en sortait un Iphone 6S un peu abîmé qu'il me tendait.
— Merci.
Il s'en allait de la chambre et fermait la porte derrière lui. Je me touchais la joue, j'étais en feu à cause de la fièvre ? Je ne m'en préoccupais plus très longtemps et composait le numéro que je cherchais avant d'apporter le téléphone à mon oreille.
— Allô ?
— Oui Alice ? Je murmurais la voix cassée.
— Eva ? Salut ma belle quoi de neuf ? Pourquoi tu m'appelles à vingt-trois heure ?
— J'ai un service à te demander Alice, j'ai vraiment honte de te demander cela mais je n'ai pas d'autres choix, je reniflais.
— Oui dis-moi Evana, les meilleures amies se soutiennent toujours.
— J'ai urgemment besoin de 60 000 livres.
— Pourquoi ? Tu compte investir dans une maison ? Elle rigolait.
— Ma mère a un cancer Alice...Il faut qu'elle se fasse opérer rapidement...sinon je vais la perdre...
Mes larmes coulaient, sans que je puisse les retenir, j'étais née pour souffrir, j'en suis persuadée.
Son ton devenait serieux :
— Oh putain, Eva...J'ai seulement 10 000 livres dans ma banque...et mon père ne m'aidera plus financièrement...Il m'a dit cela depuis la fameuse soirée au bistrot...Je suis désolée Eva mais je ne peux pas t'aider...
— Ce n'est pas grave...merci, bonne soirée Alice.
— Bonne soirée...
Je me reprenais, je ne devais pas pleurer et rester forte, je ne savais pas comment faire, j'allais dès demain appeler mon banquier pour savoir s'il est possible d'avoir un crédit.
J'appelais Denise afin de lui expliquer la situation, elle m'assurait qu'elle garderait le secret pour l'instant.
Je raccrochais et inspectais la pièce, cette pièce me rappelait quelque chose... J'entendais quelqu'un toquer doucement contre la porte.
Une petite fille, aux cheveux bruns, d'environ 5 ans se cachait à moitié derrière la porte.
— On vous attends pour manger en bas, elle chuchotait.
— Oui, j'arrive tout de suite.
La petite fille refermait la porte.
Qui était-ce ? Sa nièce ? Sa fille ?
De quoi tu te mêles Eva ?
Je me redressais et me regardais dans le miroir, j'avais les joues rouges, les yeux cernés, je regroupais mes cheveux encore un peu mouillé en un chignon.
Je descendais les escaliers lentement, cette maison m'étais vraiment familière.
J'allais dans la cuisine et y trouvais ce fameux "Robin".
— Vous êtes l'homme du bistrot, je disais d'une voix posée.
Il se retournait dans ma direction tout en mettant de la salade dans une assiette.
— Tu, j'aimerais que tu me dise "tu", tu en a pris du temps pour me reconnaître.
— Vous me suivez ?
Il prenait l'assiette de salade, venait dans ma direction, nous étions dans l'encadrement de la porte.
Il s'approchait un peu trop de moi et je reculais instinctivement. Il m'attirait à lui par la taille pour m'éviter de me frapper la tête contre le bois.
— Tu m'as trouvé, je ne t'ai pas suivis et cesse de me vouvoyer. En plus notre première rencontre n'était pas au bistrot, tu m'as bousculée dans la rue avec ton carton, faisant la moitié de ta taille.
Il se moquait de ma petite taille, mais je n'arrivais pas à m'empêcher de me perdre dans ses yeux noisettes.
— Papa, tu veux que je mettes la salade sur la table ?
Murmurait une voix.
Je m'éloignais légèrement de lui et il enlevait sa main de ma taille.
— Non ça va aller ma puce.
La petite fille lui prenait la main et ils allèrent en direction de la salle à manger qui se trouvait dans le salon.
La mère de Robin tapottait la place auprès d'elle.
Je m'installais en la remerciant.
J'allais attendre que tout le monde commençent à manger pour me servir mais mon directeur me tendait une assiette qu'il avait remplit.
— Merci.
Il me souriait, pour la deuxième fois, je l'ai vu sourire. Je prenais l'assiette.
Le dîner se passait tranquillement. La petite fille était devenue mon "amie", mais dans tout ce cadre, il manquait quelqu'un. Alors que Robin et sa fille étaient au salon entrain de regarder un film, moi et Sandy débarrassons la table.
— Tu te demande où est sa mère n'est ce pas ? Me devança-t-elle.
— Oui..
— Quand Lola est née, sa mère était décédée...l'accouchement était risquée, mais sa mère en avait décidé ainsi... Elle risquait sa vie pour sa fille.
— Je suis sincèrement désolée...
— Non, non...Ce n'est rien...Depuis Robin n'a eu aucune relation avec qui que ce soit, il avait très peur de souffrir à nouveau, il a très peur de perdre les personnes qu'il aime, ne te fit pas à ses airs froids.
Je rangeais les assiettes dans le lave-vaisselle.
Ça a dû être compliqué pour lui
Après avoir tout ramassé et nettoyé, je me dirigeais vers la chambre où je cherchais mes affaires.
— Tes vêtements sont entrains de sécher, ils ont été lavés, murmurait une voix derrière moi.
Je posais une main sur mon torse, il m'avait fait peur.
— Je devrais rentrer chez moi.
— Je te déposerais demain matin, repose-toi, tu commencera à travailler à partir de l'après-midi.
— Je ne peux pas accepter cette proposition, je ne veux pas qu'on me donne des avantages comparés aux autres employés.
Têtue comme une mule je tentais de chercher mes affaires moi même mais le pyjama étant très large pour moi, je marchais sur le bout de pyjama qui trainait au sol et manquait de tomber des escaliers.
— Attention !
Il m'avait tiré par le bras en arrière et je m'étais retrouvée le visage contre sa chemise. Son eau de parfum, des arômes boisées me caressaient les narines.
Il m'ordonnait de l'attendre puis mettait mes affaires dans un sac et me donnait un grand manteau.
— Enfile ça, je vais te déposer chez toi.
Avis ?
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