Chapter 12

Evana

Une ancienne mercedes grise se faisait chouchouter par les machines d'une station d'essence. Une petite fille essayait de comprendre comment la machine fonctionnait, la brosse commençait d'abord à savonner le véhicule.

—  Papa, pourquoi on lave la voiture ? Demandait la petite fille tout en tenant la main dure, cicatrisée et abîmée de son père.

—  Parce que nous allons rendre visite à papy et mamie en France.
La fille observait la main de son père, abîmée à cause de son emploi, elle relevait la tête vers son père et lui souriait de toutes ses dents.

La voiture était enfin prête, et ils se dirigeaient vers la voiture.
Le père s'installait dans la voiture et sa fille suivait les actions de son père.

La fille regardait sa mère se précipiter vers la voiture à travers la vitre.
Elle s'y installait et bouclait sa ceinture.

—  Je suis désolée de vous avoir fait attendre mais Yann m'oblige à faire des pauses régulièrement.

La femme emmenait sa main à son ventre gonflé et soupirait de fatigue.
L'homme posait sa main sur celui de sa femme et la regardait tendrement.

—  Il n'y a aucun soucis ma chérie, tant que toi et mon fils, vous allez bien, c'est ce qui compte le plus.

La fille assise à l'arrière de la voiture boudait. Son frère n'était même pas encore né mais commençait déjà à lui voler l'attention de ses parents. Un sentiment de jalousie prenait place dans son coeur.
La voiture démarrait et commençait à rouler vers la sortie de la station.

—  Evana, boucle ta ceinture !

La petite fille n'écoutait pas et continuait de bouder dans son coin.

—  Evana ! J'ai dis ta ceinture !
Sa mère criait, la tête tournée en direction d'elle.

Le père lui, se concentrait sur la route et regardait les véhicules qui venaient pour pouvoir sortir, il s'insérait sur la route et tournait la tête afin de calmer la dispute des deux femmes de sa vie.

—  Détendez vous enfin !

Sans qu'ils le voient venir, une voiture allant très vite sur l'autoroute, percutait  leur voiture, la mercedes se retournait et faisait des roulades sur plusieurs mètres...

Effrayée par la situation, la fille fermait les yeux et serrait contre elle son livre.
Lorsqu'elle ouvrait les yeux, elle vit trouble, une douleur lancinante traversait son corp entier et elle murmurait difficilement : "maman...?" N'ayant aucune réponse elle continuait "papa..?"

Elle entendait au loin, des bruits, des bruits de sirènes. Qu'est-ce qu'il s'était passé ? La fille ne comprenait rien, petit à petit ses yeux se fermaient et elle perdit conscience.

—  Non ! Maman ! Papa!

Je voulais me réveiller de ce cauchemars.

—  Je suis désolée....
Je pleurais.

Si vous me demandez à quoi ressemble l'enfer sur terre, je vous dirais probablement que c'est le fait de ne trouver plus personne à qui s'accrocher, ne trouver plus personne à aimer ou justement à partager cet amour... Se retrouver seule dans un monde de plus de sept milliards de personnes, sans aucun repère. Si seulement je savais à l'avance quand mes parents allaient me quitter, j'aurais tout fait pour les empêcher de me laisser, j'aurais aussi probablement pas fais autant de caprices, je ne me serais pas disputée avec eux... 

Tout ce qu'il me restait à présent, c'était ce poids, aussi brûlant qu'oppressant. Un poids qui me coupait l'appétit et qui m'empêchait de respirer, comme si, j'étais morte à moitié. Quelque chose s'était détruit en moi, mais j'ignorais encore ce que c'était, peut-être était-ce moi-même la victime de tout ces événements. 

—  Evana...
Je sentais une pression sur ma main...
Puis une autre main chaleureuse se posait contre ma joue et effaçait mes larmes. J'ouvrais lentement les yeux, l'odeur de l'hôpital me frappait en pleine face. La lumière m'éblouissais, je regardais par la fenêtre, on devrait être le matin...

—  Tout est de ma faute...Je murmurais en ignorant son regard.

Toute les décisions que nous prenons dans la vie ne sont pas toujours les bonnes, il y a entre elles, des mauvaises qui peuvent changer nos vies à jamais. J'avais fais l'énorme erreur de tomber dans ce piège. Qui pouvait bien me sortir de là ? Méritais-je de recevoir de l'aide après ce que j'avais fais ? La réponse est surement négative. 

—   Tu l'as fais pour son bien...

—  Je l'ai forcée à faire l'opération et à cause de moi, elle n'est plus de ce monde...ni elle...ni...ma voix se brisait.

Je me retournais vers lui, son visage était fermé, il avait l'air inquiet. Je n'avais besoin de la pitié de personne. Je retirais ma main de son emprise, il était lui aussi tout autant fautif que moi, c'est lui qui m'avait donné cette argent. 

Mon père m'avait souvent enseigné et répété que certaines choses ne pouvaient s'acheter avec de l'argent, n'étant pas assez mature pour comprendre son raisonnement, j'avais complètement ignoré ses paroles pourtant c'était un homme assez sage. Mais comme à mon habitude, je n'avais pas écouté les conseils de mes grands et aujourd'hui j'étais contrainte à en subir les conséquences.

—  Arrêtez d'avoir des contacts physiques avec moi, s'il vous plait.

—  Tu me vouvoie maintenant?
Il s'asseyait sur sa chaise, auprès de mon lit.

Voyant que je ne réponds pas, il continua :
—  Evana, peut-être que je ne te connais pas mais j'aimerais apprendre à te connaitre...Tu es très mystérieuse et je voudrais te découvrir.

—  Monsieur, vous êtes mon patron et je suis votre employée, il y aura jamais...

La porte s'ouvrait brusquement et je fus coupée dans mon élan.
Alice courrait et me prenait dans ses bras.

Elle au moins, elle avait eu raison de ne pas me donner cette satanée somme d'argent, sinon elle l'aurait probablement regretté pour le restant de ses jours. Elle paraissait assez forte de caractère mais elle était en réalité très réservée et peureuse. 

—  Je suis désolée...tellement désolée Eva', j'aurais dû remarquer que tu n'allais pas bien...je suis tellement désolée.

—   Comment tu as su que j'étais là ? D'ailleurs...pourquoi je suis là ?

—  Ton téléphone sonnait dans ta poche, j'ai dû y répondre...Tu es à l'hôpital parce que je t'ai retrouvée inconsciente chez toi, me répondait Robin.

—  M..Merci.

—  Je vais vous laisser discuter, vous voulez quelque chose en particulier ?

—  Non merci, murmurait Alice tandis que je secouais la tête, il quittait la pièce en souriant.

Alice prenait sa place et me demandait comment j'allais, je lui répondais que je me sentais bien, triste mais en bonne santé, je ne comprenais pas pourquoi on m'avait emmené à l'hôpital..

—  Il a l'air de s'inquiéter pour ton ton patron. Me faisait remarquer Alice.

—   Hmm.

—  En plus il est très intentionné, elle continuait.

—  Hmm.

Il s'est passé quelque chose entre vous ?

Je levais mes yeux au ciel, comment lui expliquer que j'avais eu une liaison avec lui...? En plus contre de l'argent...Qu'est-ce qu'elle allait pouvoir penser de moi..?

—  Quoi qu'il en soit, il te regarde bizarrement...comme si il était amoureux de toi.

—  Dit pas n'importe quoi, je rétorquais directement.

—  J'en ai vu des hommes amoureux, je suis sûre à 100% qu'il a des vus sur toi.

Après une trentaine de minutes à discuter avec elle, Alice s'en allait à son rendez-vous avec son père.
J'observais l'environnement, pourquoi y'avais t-il autant de bâtiments à Londre? On devrait y planter un peu plus d'arbres.
Je regardais le ciel, ça me faisait bizarre de savoir qu'il y avais des personnes qui m'observait de la haut...Mon père, mon frère et maintenant ma mère...Je portais définitivement la poisse...Je ne croyais pas  une seconde que j'allais pouvoir être heureuse.

—  Tu devrais manger un bout, Robin m'apportais un plateau où se trouvait une pomme, un yaourt, un jus d'orange et des petits gâteaux. Il l'avait sûrement piqué à une infirmière pour me l'apporter lui même.

—  Merci...
Je n'allais pas pouvoir mentir...parce que j'avais très faim.

Il deposait le plateau sur une table et approchait la table vers moi.

—  J'aimerais que tu finisse tout ce qu'il y a  sur le plateau, sinon on ne sort pas de l'hôpital.

—  Je ne suis pas une enfant. Je répondais du tac au tac.

En tout cas tu agis comme tel.

Je ne daignais pas à y répondre et me concentrais sur mon plateau. Il faisait une action qui me surprenait totalement, il épluchait ma pomme, comme le faisait mon père.

—  Comment vous savez..? Que je ne mange de pommes que s'ils sont épluchés ?

—  Je ne sais pas, tu me l'a peut-être dit...il se mordait la lèvre et ignorait mon regard en re-posant la pomme sur le plateau.

Je ne le lui avais pourtant jamais dit.
Il me cachait quelque chose mais quoi?
Je me dépêchais de finir mon déjeuner afin de me débarrasser au plus vite de ces fils qui me retenaient.

À l'accueil, je voulais régler, mais mon porte-monnaie était resté chez moi, à cause de lui.

—  Laisse, je vais m'en occuper.

Il réglait la somme et me tendait mon dossier médical.

—  Je peux rentrer toute seule, je n'habite pas très loin alors..

—  Je ne veux rien entendre, je te dépose.

Durant le trajet, aucun de nous deux ne parlait, même lorsque je montais à mon appartement, il me suivait.

—  Vous êtes un stalker ou un harceleur ? Je murmurais alors que j'essayais d'ouvrir la porte de chez moi.

—  Pour un employé qui parle à son patron, tu es irrespectueuse, il murmurait tout sourire.

Il me tendait mes clés, c'est vrai que sans clés, la porte ne risque pas de s'ouvrir.

Il riait, je le regardais, pour la première fois, je le voyais rire ainsi...Ses fossettes apparaient, ses yeux s'éttiraient et mon coeur, lui, frappait fort.
Je me retournais et m'immiscais dans mon petit chez moi.
Je me retournais pour fermer la porte mais son pied bloquait la porte.

—   Qu'est-ce que vous voulez encore? Vous allez encore vous foutre de moi ?

—  Non, Non Eva, après tout ce que j'ai fais, je pense que tu peux m'offrir un café non ? Je n'ai rien mangé, ni bu depuis hier soir.

Je soupirais et l'invitais à l'intérieur.

—  Merci.

—  Vous pouvez vous installer, je lui indiquais le canapé.

Je m'en allais dans la cuisine et lui faisait du café noir.
Lorsque je lui apportais sa tasse de café et une assiette de madeleines, je remarquais qu'il observait les cadres photos sur le mur.

—  Tu faisais du Karaté et du Basket ?

—   Oui.
Il venait s'installer sur le canapé.

—  Et tu as arrêté ?

—  Malheureusement, mais j'aurais aimé continuer..je déposais les madeleines puis son café mais nos mains se frollaient et retirant ma main un peu trop vite, le café se versait sur sa main et la tasse se trouvait sur le tapis.

Je suis désolée, je murmurais tandis qu'il secouait la main.

Non non, ce n'est pas de ta faute. Je peux aller passer de l'eau ? Où est ta salle de bain ?

Au fond à gauche.

Il s'en allait, j'avais encore fais une gaffe, je me dépêchais de ramasser la tasse et préparais un deuxième café.
Tandis que la machine chauffait l'eau, je consultais mon téléphone.
J'avais un message de Dario, il y'a 2 jours, me disant qu'il voulait qu'on se parle plus souvent même si nous étions seulement amis.

Je lui repondais rapidement et emmenait le deuxième café que je posais sur la table basse.
Je m'asseyais sur le canapé et essuyais avec une serviette le café qui s'était versé près du téléphone de mon patron.
Un bruit sortait, il avait reçu un message.

Evana tu ne devrait pas, tu t'en fiche de lui, me conseillait ma conscience.

Mais s'il a une copine ? Et qu'il me manipule ? Qu'il joue avec moi ?
Je ne me posais pas plus de question et saisissais son téléphone, mais je n'aurais pas dû car ce que je vis me surprenais.

Message de : Evana Hayz
Envoyé à 13H00

Salut Dario, j'espère que tu va bien, je suis désolée de t'avoir ignoré pendant ces quelques jours mais j'avais des problèmes familiaux, je préfère ne pas en parler.

Evana.

Qui est réellement cet homme qui me sert de patron ? 

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