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Bonjour à tous !
Voici la suite de Professeur de mon coeur ! :)
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Harry était inquiet, son fils n'avait pas daigné lui adresser un mot depuis qu'il était rentré de l'école. Il n'avait même pas eu à le forcer à faire ses devoirs avant de sortir, qu'il avait vu son petit bout de chou se diriger vers sa chambre et fermer la porte.
Il avait, bien entendu, entrouvert la porte une demi-heure plus tard pour vérifier s'il faisait bien ses devoirs, et c'était en effet le cas. Puis, une fois ces derniers faits, le petit bouclé ne demanda pas à sortir rejoindre ses copains, il resta dans sa chambre, ce qui l'inquiéta quelque peu.
Il entra alors dans la pièce, s'assit sur son lit, et l'invita à faire de même.
— Qu'est-ce qu'il y a, mon grand ? Tu t'es fâché avec Cédric ?
Pas de réponse.
— Tu as eu une mauvaise note ?
Toujours rien.
— Tu peux tout me dire, tu le sais ?
Thomas regarda enfin son père, et pour toute réponse, il lui dit :
— On mange quoi ce soir ?
Harry souffla de résignation et se dit qu'il devait laisser tomber pour le moment, et le questionner dans un moment plus propice.
— Ce soir c'est steak/frites ! Je sais que tu adores ça.
Son fils lui décocha enfin un sourire et le prit dans ses bras, étreinte que Harry lui rendit un instant plus tard. Il embrassa ensuite ses cheveux et lui dit :
— Je ne sais pas ce qu'il s'est passé aujourd'hui, mais ça a eu l'air de te bouleverser. Sache que je suis là si tu as besoin, OK mon grand ? Je ne te jugerais pas et ne te gronderais pas.
Un son sourd, le bruit d'un poing sur sa porte d'entrée, suivi de trois petits coups brefs lui indiqua que Paul était devant chez lui, ce qui l'obligea à mettre fin à sa tirade. Il se leva ensuite, et se dirigea vers la sortie, mais s'arrêta et s'appuya sur le chambranle de la porte.
— Je t'aime, petite bouclette !
— M'appelle pas comme ça, papa ! s'insurgea alors le plus jeune.
Harry rit, en partie soulagé. Si son fils trouvait la force de râler, c'était que cela ne devait pas être si grave que ça. Il sortit donc de la chambre, le sourire aux lèvres.
Sourire qu'il perdit aussitôt qu'il ouvrit sa porte. C'était bien son ami Paul, chose évidente, car il n'y avait que lui pour s'annoncer avec ce code, mais il était en tenue de flic...
Sans un mot, il s'écarta pour le laisser passer. Son expérience, dans son ancien logement, lui avait appris une chose : un flic à sa porte n'était jamais bon signe. Surtout quand celui-ci faisait une tête de six pieds de long...
Paul se dirigea directement dans la salle à manger du bouclé, tira une chaise pour s'asseoir et sortit un calepin de sa veste. Harry fit de même en faisant face à son ami.
— Harry, je suis désolé de devoir t'importuner, mais je n'ai pas le choix, j'y suis obligé.
Là, Harry commençait à réellement avoir peur. C'était mauvais, vraiment mauvais. Pourtant, il n'avait rien fait !
— Je te sers un verre d'eau, je reviens.
Et, sans attendre de réponse du policier, il se leva précipitamment et s'éclipsa dans sa cuisine pour réfléchir à ce que sa visite pouvait bien signifier. Mais il avait beau se creuser la tête, rien n'en sortait, si ce n'est un mal de crâne qui commençait à faire son apparition.
Il se résigna donc à retourner avec son ami, deux verres d'eau en main.
Il se rassit, but le sien d'une traite et le posa un peu trop brutalement sur la table. D'une mine désolée, il fit comprendre à Paul de poursuivre avec l'objet de sa visite.
— Tu connais monsieur Ambertto ?
— Euh... oui, c'est un client de ma boulangerie, lui répondit Harry, les sourcils froncés, après un temps de latence.
Il ne comprenait plus rien, il était totalement perdu. Pourquoi lui parlait-il de ce vieil homme ?
— Il est passé porter plainte au commissariat ce matin. Il aurait été agressé verbalement et physiquement par son voisin, monsieur Martin, dans ta boulangerie. Il dit que tu en as été témoin, je suis donc obligé, de ce fait, de prendre ta déposition, et crois-moi ça ne m'enchante pas plus que ça. J'avais bien autre chose à faire de ma journée !
Son ami se saisit du verre d'eau, le vida à son tour, se passa l'autre main sur le visage dans un geste désespéré avant de reprendre en main son calepin.
Quant à Harry, il resta silencieux quelques secondes, les yeux exorbités, avant d'éclater de rire sans retenue. À la fois, car la pression venait de retomber, mais aussi pour le grotesque de la situation ! Parfois, il oubliait qu'il n'habitait plus dans une grande ville, et qu'il ne devait plus avoir peur de ce genre de visite.
— Ce vieil homme grincheux et inoffensif est vraiment venu te voir pour porter plainte contre Albert ?
Paul fit claquer son carnet et son stylo sur la table, ce qui fit redoubler le rire d'Harry.
— Pitié, Bouclette, épargne-moi tes moqueries ! Plus vite j'en aurais terminé, plus vite je pourrais rentrer chez moi.
Ce dernier eut besoin de dix bonnes minutes supplémentaires pour se calmer et pouvoir parler sans repartir dans un fou rire.
— Mais il ne s'est rien passé, ce matin ! Albert était devant la boulangerie, alors je suis allé lui ouvrir. Soit dit en passant, je vais faire venir les gars pour m'installer une porte automatique, ils viennent la semaine prochaine. Bref. En rentrant, Albert a malencontreusement roulé sur le pied de monsieur Ambertto. Le vieux a piqué sa crise, Albert s'est excusé, mais Ambertto l'a traité de bon à rien d'infirme. Alors Albert a enchaîné avec un « vieux con handicapophobe ». Ça aurait encore pu dégénérer, si je n'avais pas fait sortir poliment monsieur Ambertto.
— Oh mon Dieu, ce n'est pas vrai ! souffla de dépit le policier.
— Il a vraiment porté plainte pour ça ?
— Oh oui ! Il l'a fait ! Et ce n'est que sa 18e plainte depuis le début de l'année. Il a été assez sage, l'an dernier il est arrivé à 36...
Harry, qui peinait à se retenir, craqua de nouveau, cette fois-ci en contaminant son ami, et tous deux rirent à gorge déployée.
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Paul était vite parti après cela. Harry resta donc seul et préféra s'occuper à préparer le diner. Ce dernier se passa dans l'ambiance habituelle, jusqu'au moment où, Thomas, une fois le repas terminé, avait prétendu être fatigué et était retourné directement dans sa chambre après avoir embrassé son père.
La vérité ? Il avait cogité toute la soirée pour trouver une solution à tout ce merdier.
Déjà, il était absolument hors de question qu'il dise à son père que son maître d'école n'était autre que son ancien meilleur ami pour qui il avait le béguin. Vu comment son père avait les larmes aux yeux quand il lui a parlé de Louis, il ne voulait pas rendre son père plus triste encore.
Mais il savait que, si son père revoyait Louis, ça pourrait le rendre heureux de nouveau... si seulement il pouvait trouver un moyen de les mettre ensemble...
Soudain, une idée de génie germa dans son esprit. Il sauta de joie sur son lit pour sa trouvaille !
Il savait ce qu'il devait faire à présent pour que son père retrouve son Louis : il aller accumuler bêtise sur bêtise jusqu'à ce que son maître craque et convoque son père.
Il ne lui restera plus qu'à élaborer un plan pour les mettre ensemble...
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Thomas ne savait plus quoi faire. Soit son nouveau maître était trop gentil et tolérant, soit il aimait le chaos qui régnait dans sa classe !
Dès le lendemain, il avait commencé par jeter des boules de papiers mâchés sur le tableau, pendant que Mr Tomlinson écrivait dessus. Il avait même fait exprès d'en lancer une dernière lorsqu'il était en train de se retourner, pour que le châtain voie bien qui avait fait le coup. Il avait juste été au coin.
Le jour suivant, il avait envoyé des avions en papier sur le bureau de Louis avec des insultes dessus, du genre « t'es bête » ou encore « t'es si petit ! ». Il n'avait pas osé dire de vrais gros mots, car cela décevrait trop son père. Mais encore une fois, ce fut un échec.
Par la suite, il scotcha sur l'extérieur de la porte de la classe, un dessin représentant son professeur, tout petit, entouré de ses grands élèves qui se moquait de lui. Là encore, il fut puni, mais rien de plus.
Il était désespéré et ne savait plus quoi faire pour que Mr Tomlinson convoque son père. Ce fut Cédric qui lui donna une idée qui pourrait bien fonctionner.
— Jte jure ! Mon père, quand il avait notre âge, il a été puni 1 mois et ses parents ont été convoqués après avoir fait ça ! Cette fois-ci ça va marcher, fais-moi confiance !
Il lui donna même de quoi accomplir son larcin. Thomas y pensa toute la soirée. Cela ne lui ressemblait pas, de faire tout ça. En temps normal il était un gentil garçon. Mais il aimait son père plus que tout, et il était capable de tout pour qu'il soit heureux à nouveau. Il était peut-être encore jeune, il n'était qu'au CM1 après tout, mais il avait su voir le bonheur dans les yeux de son père quand il lui a parlé de Louis. Oui, c'était décidé, demain il allait agir.
Il prit une profonde inspiration pour se donner du courage, souffla un bon coup, et mit son matériel dans son sac à dos.
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