Karivaar Darrmill se réveilla avec un mal de crâne horrible. Tout tournait autour de lui. Il se souvenait vaguement de ce qui s'était passé : Le convoi, l'attaque des drows, le poison somnifère. L'inconscience, le noir total...

- Aah, ma tête! S'écria -t-il. Le sol était de nouveau à l'horizontale. Il était dans une cellule, enchaîné, meurtri. Son armure d'écailles reposait dans un coin de la salle exiguë. Le sangdragon  tenta de se lever mais sa migraine reprit et les chaînes l'en empêchèrent. Il resta donc assis. Karivaar soupira longuement, des flammèches s'échappèrent de sa bouche. En effet, tous les sangdragons maîtrisent un type d'énergie: le froid, le feu, le poison, l'acide ou l'électricité.  

- Mais voilà la solution, s'écria-t-il. Il tourna la tête en direction des chaînes et souffla dessus tout en activant son pouvoir au maximum. les chaînes s'embrasèrent, les flammes léchèrent ses mains mais, en bon sangdragon du feu, il y était insensible. 

Les chaînes finirent par fondre mais il avait toujours mal à la tête, Karivaar invoqua la faveur de son dieu, le dieu dragon du bien, Altaïr, qui lui donna de la force. Le sangdragon se leva, se campa sur ses jambes et avança jusqu'à son armure, qu'il enfila à grand peine. 

Karivaar avait faim, mais il ne savait pas s'il était l'heure du repas. Le paladin marcha jusqu'à la grille. Il n'eut pas deux pas à faire qu'il se trouvait déjà devant la porte à barreaux. Il prononça quelques syllabes  en draconique en tissant des motifs incompréhensibles avec ses mains à quatre doigts puis la porte se mit à ployer et à vibrer pour finir par sortir de ses gonds. L'évasion allait commencer...

Il sortit de sa cellule en faisant le moins de bruit possible mais son armure cliqueta. Le paladin se figea. Il entendit des voix et se tapit dans l'ombre. Personne ne passa. Le sangdragon sortit de sa cachette. Il avança dans les couloirs étroits. Il ne savait pas où il était. Un virage, une ligne droite, une montée, une ligne droite, un virage. Soudain, il entendit des pas, Karivaar se campa sur ses appuis et se prépara à combattre et, bien qu'il soit désarmé, il lui restait sa foi et son feu...