Chapitre 27
Il traça un sillon de baisers sur son dos en cessant tout mouvement. Irradié par des ondes de plaisirs inhabituelles il glissa sa main tout le long de sa hanche pour venir empoigner sa fesse. Le soleil rougeoyant transperçait la chambre immaculé pour se poser sur le corps de la jeune femme légèrement cambré et prête à le recevoir pour la énième fois. Il ne savait plus depuis combien de temps ils étaient dans ce lit, mais il savait exactement combien de fois il l'avait possédé. C'était presque agir comme une bête insatiable tandis qu'elle continuait de le réclamer jusqu'à l'épuisement. Dès demain, ce corps ne lui appartiendrait plus. Cette femme ne serait plus à lui. À cette pensée Massimo serra les dents en embrassant son corps d'un regard rageur et possessif tout en lui donnant un coup de reins fougueux. Cambrée, offerte, elle gémit dans cette obscurité qu'il aurait voulu effacer le temps d'une journée.
Il se pencha en avant pour passer sa main sur sa gorge et tira sur celle-ci pour la redresser sur les genoux. Il la plaqua contre lui, son dos fin contre son torse. Elle posa ses mains sur son bras la respiration haletante. Debout face au lit, la dominant de sa hauteur, il enroula son autre bras autour de sa taille pour la maintenir immobile contre lui et entama de longs va-et-vient entre ses fesses.
Bella remonta ses mains jusqu'au poignet du mafieux qui tenait sa gorge sans la serrer et poussa un cri de plaisir quand il commença à la pénétrer à un rythme plus cadencé. Emprisonnée dans ce monde de jouissance et de sensations indescriptibles, Bella ne voulait plus en être libérée. Il la prenait par derrière avec un côté sauvage et presque désespéré qui signait malheureusement la fin et elle ne put s'empêcher de verser une larme silencieuse à cette pensée. Son bas-ventre se mit à palpiter si puissamment qu'elle poussa un gémissement proche de le supplier qu'il continue encore et encore sans jamais vouloir s'arrêter. Elle imprima dans sa mémoire sa voix virile contre sa joue qui exprimait sans cesse la véracité de ce plaisir qu'elle lui offrait. Il s'enfonça une dernière fois en elle et ce fut encore l'explosion d'un orgasme inavouable.
Il lâcha sa gorge en la laissa retomber sur le lit et la retourna pour venir trouver ses lèvres.
Elle ne pouvait plus bouger, ni même respirer tant sa gorge asséchée de plaisir l'en empêchait. La mafieux s'allongea à ses côtés et remonta les draps sur son corps nu et en sueur qui frissonnait face aux brises de vent frais.
Sa main se glissa sur sa hanche puis elle sentit son bras se placer par-dessus celle-ci pour venir lui prendre la main. Il la ramena contre lui, le dos plaqué contre son torse. Les yeux ouverts, Bella posa sa main sur la sienne, le cœur battant follement dans sa poitrine.
- À quoi tu penses ? Lui demanda-t-il contre ses cheveux.
- Je pense à un miracle, lui confia-t-elle en calant sa joue contre l'oreiller. J'aimerai avoir un miracle. Mon miracle.
Elle sentit son souffle tiède sur sa nuque dégagée.
- Sans vouloir paraître une fois de plus arrogant, commença-t-il contre ses cheveux. C'est moi ton miracle.
Bella poussa un rire doux et presque silencieux.
- Tu as eu tellement d'orgasmes que je ne peux même pas les compter tesoro. Redis-moi maintenant que tu n'aimes pas le sexe ?
Il l'obligea à se mettre sur le dos et écarta le draps qui cachait ses seins nus.
- C'est moi ton miracle, insista-t-il en allant embrasser sa gorge.
Bella sourit, mais au fond d'elle, une profonde émotion était en train de la saisir. Cette journée était bientôt fini, bien que le soleil commençait seulement à s'estomper.
- Quelle heure est-il ?
- Le soleil est en train de se coucher, tu as faim ?
- Ils nous restent la nuit, murmura-t-elle avec une pointe de tristesse dans la voix.
Sa remarque fut accueillie par un silence qui lui serra le cœur.
- Tu dois partir Isabella, je dois te rendre la liberté.
- Je sais, murmura-t-elle.
- Non tu ne sais pas, lui dit-il en lui prenant le menton. Cette journée est une parenthèse, mais ne te leurre pas plus longtemps trésor. Je n'ai rien à t'offrir de plus. Je suis un homme de feu et glace, un sanguinaire sadique qui aime torturer les âmes aussi noire qu'est la mienne.
- Si tu essayes de me faire peur saches que c'est inutile, lui dit-elle en cherchant ses doigts qui lui tenaient maintenant les mâchoires. Je sais qui tu es Massimo, je sais qu'un fossé nous sépare. Je suis une jeune aveugle vulnérable qui cherche un sens à sa triste vie et toi un homme mature qui tue sans compter et qui n'a pas de cœur et encore moins du temps à perdre avec une jeune femme qui n'appartient pas à ton monde.
Il couvrit sa bouche d'un baiser lent et étrangement différent.
- Mon monde n'est pas fait pour toi, je ne suis pas fait pour toi. Ce n'est pas la vie que tu mérites d'avoir. Tu l'as appris par le passé Bella. Rappelle-toi de ce que je t'ai fait et ce que je pourrais te faire si je continue à agir et à penser comme je le fais.
" À agir et à penser comme je le fais "
Bella eut peine à comprendre le sens de sa phrase et n'y accorda pas ou peu d'importance car une question pressait.
- Est-ce que ça serait différent si je pouvais te voir ?
- Oui, répondit-il sombrement. Parce que tu aurais devant les yeux ce que je suis et ce que je serais toute ma vie. Tu m'aurais déjà fui en me suppliant de t'épargner jusqu'à épuisement. Tu me regarderais comme un monstre.
Elle attrapa son pouce en fermant les yeux.
- Demain je serais partie, alors cessons de parler de ça, et essayons de profiter du temps qu'il nous reste. S'il te plaît.
Dans le fond elle savait qu'il avait raison, mais Bella ne pouvait pas arrêter cette douleur qu'elle avait logé dans le cœur.
- Cette idée me va, répondit-il en l'embrassant. Reste ici, je vais te ramener à manger.
Lorsqu'il la délaissa Bella se sentit seule et presque abandonnée dans son obscurité.
Son départ ?
Elle l'avait espéré, elle l'avait supplié pour qu'il lui rende sa liberté et aujourd'hui cette perspective la rendait morose jusqu'à vouloir que le temps s'arrête pour que cette journée ne cesse jamais.
Néanmoins une petite voix dans sa tête lui rappelait chaque fois qu'elle en avait l'opportunité que c'est cet homme qui avait raison.
Rien absolument rien était possible entre eux. Deux mondes les séparait. L'un fait de sang et d'horreur. L'autre plongé dans une infinie obscurité.
- Il a raison et tu le sais, se murmura-t-elle à elle-même en se mettant sur le côté.
Alors elle se promit de profiter de cette parenthèses jusqu'à la dernière seconde tout en se promettant de garder le souvenir de cet homme comme il se présentait maintenant.
Seulement Bella n'aurait jamais pensé que cette parenthèse passe aussi rapidement. À l'aube et dans ses bras, le mafieux lui avait glissé un tas de directives à exécuter et sans les remettre en questions. Chaque seconde qui passait constituer la fin de cette parenthèse qu'elle allait devoir refermer en repoussant les mauvais souvenirs et en essayant de garder les meilleurs.
- Vous allez me manquer Bella, lança Mirella d'une voix émue en claquant la portière.
- Vous aussi.
L'émotion lui nouait la gorge et elle devait se retenir de toutes ses forces pour ne pas fondre en larmes.
Elle ferma les yeux pour donner un sens à cette écran noir et se remémora la nuit dernière. Lovée dans ses bras, les doigts entrelacés dans les siens...Bella essayait d'imaginer, de dessiner cette image afin de l'inscrire dans sa mémoire à jamais. Cette impression d'être emprisonnée, enveloppée de cette dangereuse aura qu'elle aurait dû fuir et qui pourtant lui avait toujours donné cette impression de sécurité.
- Cet homme Bella, est en train de tenir sa parole, lança une voix qu'elle reconnut avant même de sortir de sa torpeur. J'espère que tu le réalises.
- Oui, je le sais...
- Je ne connais pas Massimo autant que les hommes qui sont ses amis depuis tant d'années continua Nikki qui s'était glissée temporairement sur la banquette. Mais je sais qu'il faut que tu saisisses cette chance parce que tu n'en aura pas d'autres.
- Pourquoi me dire ça sur un ton si inquiet ? Demanda Bella en ne se donnant pas la peine de tourner la tête.
Un silence tout aussi angoissant que pénible s'ensuivit.
- Parce que tu as l'air triste, ce qui me laisse penser qu'il s'est passé beaucoup de choses entre vous et que peut-être...
- Nous avons été très clair l'un envers l'autre, la coupa-t-elle avant qu'elle aille plus loin. Je sais qui il est, je sais ce qu'il m'a fait mais je sais aussi qu'il n'a pas été aussi monstrueux qu'il aurait pu l'être avec moi. Il m'a sauvé d'un destin plus cruel que celui qu'il m'a offert. Nikki, je sais qui est Massimo Di Marzio et c'est pour cette raison que je suis consciente que partir est la bonne fin pour moi. Nous avons ouvert une parenthèse et nous l'avons refermée ce matin à l'aube.
- Très bien, murmura Nikki en posant sa main sur la sienne. Tu vas me manquer Isabella Hudson.
Bella s'efforça de lui sourire jusqu'à ce qu'elle soit certaine d'être seule dans la voiture.
Elle n'aimait pas ce genre d'adieux, et s'efforçait au mieux de dissimuler le tumulte qui l'agitait.
Ce tumulte hélas augmenta si fort qu'elle avait l'impression d'étouffer dans l'habitacle. Combien de temps avait passé depuis qu'elle se trouvait dans cette voiture à attendre le moment où il lui rendra sa liberté ?
Une heure sans doute ou peut-être plus.
- Bella.
Son estomac se noua violemment et elle s'empressa de tourner la tête vers la fenêtre ouverte. Il était là et sa voix paraissait à la fois rude et douce grâce à son accent chaud.
- C'est terminé, annonça-t-il alors.
Bella leva sa main vers la portière et agrippa les rebords de celle-ci. Elle se concentra sur les bruits provenant du mafieux pour déterminer son humeur et il avait l'air étrangement calme tandis qu'une forte odeur métallique persistait dans l'air.
- Est-ce que tout va bien ? Demanda-t-elle timidement.
- Tout va très bien, ne t'en fait pas pour moi tesoro.
Alors il lui prit le visage en coupe et elle sentit sa présence se rapprocher.
- Je t'ai fait la promesse que je ferais disparaître les menaces qui te mettaient en danger, commença-t-il en caressant sa joue avec son pouce. J'ai tenu ma parole et je suis sur le point de tenir ma promesse de te libérer.
Il marqua une pause dans laquelle son cœur se mit à battre douloureusement.
- En échange je veux que tu me fasses une promesse en retour.
- Laquelle ?
- Ne reviens jamais en Italie, articula-t-il fermement en pressant ses pouces sur ses pommettes. Est-ce tu as compris principessa ? Ne reviens jamais ici promets-le moi.
- Je te le promets, lui dit-elle la gorge nouée.
Le silence s'engouffra dans la voiture et elle se mit à dévisager cet écran noir en sachant que derrière celui-ci il était là, son visage à quelques centimètres du sien.
Il l'embrassa avec force et passion et ce baiser dura suffisamment longtemps pour en être bouleversée.
- Ne m'oublie pas trop vite tesoro.
- Aucun risque que cela puisse arriver, murmura-t-elle des trémolos dans la voix.
Il lâcha son visage et sa présence disparut...trop vite...créant un vide incommensurable autour d'elle.
C'était fini.
Ensanglanté, sa chemise immaculée tâchée de sang, le visage sillonné de gouttes séchées, Massimo regarda la voiture partir dans l'allée avec à son bord Vincenzo qui était en charge de la ramener et serra ses deux poings jusqu'à ce que sa froideur et sa part inhumaine reprennent leur droit, car c'était son seul moyen de l'oublier...
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