Chapitre 1
Dring Dring, le doux son de la clochette de la boulangerie se fait entendre lorsque j'ouvre précipitamment la porte. Encapuchonnée et enveloppée comme je suis, Albert, le boulanger ne me reconnait pas tout de suite. Il lui faut quelques secondes pour se ressaisir et réagir en conséquence à mon intrusion brutale. Attendez je m'explique, il est cardiaque, le pauvre bougre, et à la simple petite frayeur, il peut faire une crise, et me tomber dans les bras. Mais, là tout de suite, je n'ai pas trop le temps de me préoccuper de sa santé, qui jusque là nous a fait des siennes.
Il me fixe en faisant la grimace, l'air de dire : tu veux que je t'explique avant de te donner une claque ou tu t'excuses ?
Je suis essoufflée, à chaque fois que j'expire, un petit nuage se forme, et j'avoue j'adore ça ! Mes mains sont gelées et tout engourdies par le froid glacial qui règne au dehors. Cet hivers promet d'être rude. Agacée par le regard que pose sur moi Albert, je lève les yeux vers lui tout en essayant de lui communiquer la situation dans laquelle je suis, en le fixant sans sourciller . Ça à toujours été comme ça entre nous, aussi longtemps que je m'en souvienne, on a toujours su communiquer rien qu'en se regardant, on a une sorte de relation spéciale que je n'ai jamais pu identifier. Bon, il faut que j'arrête de penser à tout ça, ce n'est vraiment pas le moment. Il faut que je m'active.
- Encore ? me demande Albert d'une voix enrouée, il a surement du attraper un sale rhume, avec la tête qu'il a...
- Ouai, et m'en parle même pas ! Je ponctue ma réplique avec un soupir excédé.
- Franchement, elle ne changera jamais. Après tout ce qui ce passe, elle trouve encore le temps de faire ça ?!
- Al, je te l'ai dit la dernière fois, elle est comme ça, on ne peut rien y faire.
- Je te plains !
- Ah, t'inquiète, je me débrouille. j'suis pas faite en sucre !
- hahaha, bien dit ! La réplique du garçon de la famille.
- Je prend ça pour un compliment.
- Bah, laisse tomber, petite, ça ne t'amèneras à rien. Bon t'es venue pour quoi ?
- Ah, elle veut un doliprane, j'en ai plus en stock et j'ai pas un sous. Donc, tu peux me dépanner ?
- Ta question là, elle est un peu rhétorique, tu sais que je peux rien te refuser.
- Ah bon ? Alors je voudrais un cheese cake à la fraise, un éclair à la vanille, une tarte aux pommes et deux petits pains.
- Cours toujours !
- Ah bah merci, t'es super sympas, tu disais quoi déjà ? Ah oui, je ne te refuse rien mon cœur. Compte sur moi pour ne jamais dépendre de toi !
- La confiance règne ! Tiens voilà ton doli, et voilà ton petit pain.
- Ah, merci !
- Oublie pas de faire de la pub, au boulot. Si quelqu'un te dit: hmm... il sent bon ton pain, tu lui réponds ...
- C'est chez un vieil ivrogne célibataire que je l'ai pris ! Ouaih, et tout le monde est content.
- Hmm... Bougonna-t-il.
Après avoir pris la boite de médoc, je me suis dirigée vers la sortie hilare. C'était toujours comme ça, à chaque fois que j'avais un petit pépin, il me suffisait d'aller voir Albert et la bonne humeur revenait. Je l'aime bien ce vieil homme.
Au moment, où j'allais enfin sortir, la porte s'ouvrit d'elle même et quelqu'un me rentra dedans. En belle empotée que je suis, je venais de percuter une personne de plein fouet, et toutes mes affaires se retrouvaient par terre, y compris moi.
- Ça va ? me demanda l'inconnu
- Oui,oui, pas grave ! Rétorquai-je
Et il m'aida à me relever....
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