Chapitre 4 : Humiliation

Quelques heures plus tard, Alma, qui avait longuement réfléchi et pleuré, assise sur le lit de béton, dans le coin de la pièce, le dos contre le mur, les jambes contre son corps, entendit un bruit briser le silence pesant. Elle redressa la tête, son cœur accélérant aussitôt. Des pas plutôt rapides. Il revenait. Et il ne paraissait pas aussi calme qu'à sa première venue. Alma sentit son corps endolori se mettre à trembler, tandis qu'elle gardait les yeux rivés sur le couloir, à travers les barreaux. Le président entra alors dans son champ de vision et s'arrêta devant la porte. Il croisa le regard terrifié de la mexicaine.

-La porte !

Aussitôt, ses gardes exécutèrent l'ordre. Cependant, Trevor n'entra pas, il resta immobile, dans le couloir, fixant sa prisonnière d'un air sérieux. Il semblait toujours contrarié.

-Alma, venez, dit-il en insistant d'un geste de la main.

Inquiète, elle n'osa pas poser de question et se leva lentement, grimaçant sous la douleur restante des coups subis précédemment. Très peu confiante, la mexicaine avança prudemment vers le président qui sourit et se déplaça légèrement pour la laisser passer devant lui.

-Avancez.

Elle se tourna vers le bout du couloir, deux gardes attendaient vers la porte qui s'y trouvait, bloquant le passage vers l'escalier menant à la sortie. Tous les regards étaient tournés vers la mexicaine qui commença à marcher en direction du bout du couloir. Le président la suivait de près. Les gardes ouvrirent la porte et se replacèrent aussitôt devant les escaliers. Incapable de fuir, elle n'avait pas d'autre choix que d'entrer dans la pièce, hésitante, terrifiée. En passant devant les gardes, Alma les regarda, elle n'avait aucune idée de ce qui l'attendait.

Cette pièce n'était pas très grande, mais plus que sa cellule, et avait ce même air tout aussi ancien avec des taches de sang séché sur le sol. Il y avait une petite armoire en métal, une table où des objets étranges étaient entreposés, plusieurs interrupteurs pour ouvrir les cellules, et une chaise abîmée au centre de la pièce. En la voyant, la mexicaine s'arrêta, près de la porte.

-Approchez-vous de la chaise, Alma, lança calmement le président.

Celle-ci était couverte de vieux sang sec. Elle déglutit, craignant le pire.

-Avancez, insista-t-il face à son inaction.

Lentement, elle exécuta son ordre. Tremblante, elle marcha jusqu'à la chaise et resta immobile.

-Regardez-moi, Alma.

Elle se retourna alors lentement face à lui. Les gardes se trouvaient désormais à l'entrée de cette pièce.

-Retirez vos vêtements, dit alors Trevor, toujours calme. Déshabillez-vous.

Aussitôt, la mexicaine haussa les sourcils. Pourquoi lui demandait-il cela ? Son cœur accéléra à nouveau. Le regard insistant du président l'intimidait, elle baissa les yeux.

-Je vous en prie, Alma. Ne m'obligez pas à leur demander de le faire pour vous. Ils vous feraient du mal. Retirez vos vêtements.

Sentant des larmes couler sur ses joues, elle commença à lever ses mains tremblantes pour retirer son haut. Lentement, terrifiée, les yeux baissés en direction du sol, la mexicaine enleva tous ses vêtements un par un. Elle se retrouva nue et releva rapidement la tête pour voir le président qui ne la quittait pas des yeux et parcourait même du regard son corps tout entier déjà couvert d'hématomes dus aux coups subis. Il s'attarda sur les parties les plus intimes qu'Alma essaya de cacher en le remarquant, gênée, dégoûtée.

-Vous n'avez pas tout enlevé, lança Trevor en remontant les yeux avant de tendre la main vers elle. Votre collier.

Réticente, elle croisa une nouvelle fois son regard agacé et insistant. Elle lui donna donc sa précieuse chaîne religieuse.

-Et votre alliance.

Aussitôt, Alma se redressa, surprise, le regard implorant. Elle s'était déjà séparée de sa croix, ce qui était pour elle comme se séparer de son dieu, son espoir d'une aide divine, et il lui demandait de se séparer de la marque de son union avec Victor ? Ce n'était pourtant qu'un simple anneau, mais Alma ne voulait pas se séparer de toutes ses affaires, ce serait comme perdre une part d'elle-même dans cet endroit déjà inhumain.

-Alma... soupira le président d'un ton déçu en tendant à nouveau sa main.

De nouvelles larmes coulèrent le long des joues de la mexicaine qui, finalement, se résigna à obéir, espérant obtenir un meilleur traitement. Elle retira son alliance et la posa sur la paume du président qui referma aussitôt sa main dessus pour la prendre. Puis il regarda à nouveau le corps nu de la jeune femme qui pleurait en silence, humiliée. Il s'approcha davantage, ce qui provoqua une réaction de peur chez la mexicaine, elle recula d'un pas, ses pieds vinrent toucher la chaise. Trevor leva alors la main pour venir essuyer, délicatement, ses joues mouillées de larmes. Elle avait à nouveau essayé de reculer, de ne pas le laisser la toucher, mais elle n'en avait pas l'espace.

-Ne pleurez pas, Alma, dit-il d'une voix douce, vous êtes bien plus belle sans ses larmes.

Elle fut parcourue de frissons, terrifiée face à ce comportement totalement différent du moment où il l'avait frappée. Elle ignorait ce dont il était capable et n'avait pas très envie de le découvrir.

-Bien, maintenant, vous pouvez vous asseoir, Alma.

Il avait retiré sa main. Et ce geste avait suffi pour l'effrayer davantage. Elle s'assit donc sur la chaise sans attendre trop longtemps. Trevor continuait de l'observer avec une attention malsaine, alors qu'un des deux gardes s'approchait. Il prit au passage un objet sur la table. Étant masqué, il était impossible pour la mexicaine de déceler des émotions chez cet homme qui alluma une tondeuse électrique.

-Je compte sur vous pour ne pas bouger, Alma, lança Trevor. Restez calme, n'oubliez pas, restez sage, et tout ira bien.

Cette phrase aurait pu sortir de la bouche d'Alma, afin de rassurer son fils, mais provenant du président, elle ne fit que la rendre plus mal à l'aise. Le garde lui tint alors la tête et commença à tondre ses longs cheveux noirs. Face au regard persistant du président, et voyant d'épaisses mèches de ses cheveux tomber sur le sol, Alma ne put retenir ses larmes. Elle se sentait humiliée, terriblement gênée par le regard observateur et malsain de Trevor Templeton qui sourit à nouveau, concentré sur le corps nu de sa prisonnière.

Bientôt, Alma se retrouva le crâne rasé, comme Luke. Le garde alla donc reposer la tondeuse pour reprendre sa place devant la porte, à côté de son collègue. Le président, qui n'avait toujours pas quitté des yeux la mexicaine, le fit enfin pour se retourner et aller chercher dans l'armoire en métal une tenue miteuse semblable à celle de son deuxième prisonnier. Il vint la donner à Alma qui se releva lentement, en séchant ses larmes, afin de l'enfiler et couvrir son corps avec hâte, toujours sous les yeux de Trevor et de ses gardes. Ensuite, il lui mit une sorte de bracelet, relativement fin. Elle ne comprenait pas son utilité, mais elle n'osa pas demander.

-Bien. Il est temps pour vous de retourner dans votre chambre, Alma.

Pieds nus, elle marcha sur ses cheveux en sortant de la pièce. Les gardes la laissèrent passer, bloquant les escaliers, et la regardèrent traverser le couloir, suivie du président, afin de retourner dans sa cellule. Une fois à l'intérieur, la mexicaine s'arrêta pour lui faire face. Trevor était de nouveau resté dans le couloir, hors de la cellule, et la regardait en souriant.

-Je vais pouvoir voir mon fils ? demanda-t-elle après avoir reniflé.

-Si vous continuez à être sage, vous pourrez.

-Je vous ai dit que je ne savais rien pour Victor, répliqua-t-elle secouée d'un sanglot.

Le sourire de Trevor s'effaça.

-La porte ! cria-t-il.

Et le président s'en alla, avec ses gardes, avant même d'attendre la fin de la fermeture, laissant Alma seule dans sa cellule, humiliée. Elle avait une étrange impression, ne sentant plus ses épais cheveux, et n'osa pas toucher son crâne rasé. Il avait réussi à l'éloigner de son identité, comme il avait dû le faire avec Luke lors de son arrivée. Alma repensait à l'apparence pitoyable du jeune homme. Ce regard traumatisé. Elle ne voulait pas imaginer les terribles sévices exercés sur lui et espérait ne jamais les connaître.

Sachant qu'elle ne pouvait rien faire d'autre, la mexicaine retourna s'asseoir dans le coin de la pièce, sur le lit de béton, les jambes serrées contre son corps. Ensuite, elle baissa la tête et continua de pleurer, secouée par des sanglots. Alma n'était pas prisonnière depuis un jour entier et elle semblait déjà sur le point de craquer.

Plusieurs longues heures passèrent, personne n'était venu. Aucune nourriture n'avait été donnée, et Alma commençait à ressentir ce besoin, ainsi que le manque d'eau. Puis, elle entendit une faible voix l'appeler. Il s'agissait de Luke, depuis la cellule voisine. La mexicaine alla donc se coller contre les barreaux pour être au plus près de lui. En la voyant porter la même tenue, avec le crâne rasé, le jeune homme ne put s'empêcher de baisser les yeux d'un air désolé, étant déjà passé par cette humiliation. Cependant, lui n'était pas une femme.

-Il vous a fait quelque chose ? demanda-t-il alors de sa faible voix, accroché aux barreaux.

-Qu'est-ce que vous voulez dire ?

-Il vous a touchée ?

-Non, répondit la mexicaine. Enfin, il m'a caressé la joue... mais pas plus.

Face à l'expression de Luke, elle comprit qu'il redoutait une action venant du président. Et la réponse naïve d'Alma ne le rassurait guère.

-Ne croyez pas ses promesses, lança-t-il. Il ne vous donnera que des choses insignifiantes pour vous ''récompenser'', et vous verrez ça comme une victoire... Il vous contrôle totalement.

-Je dois revoir mon fils, c'est tout ce que j'ai demandé, répondit-elle. Il m'a dit que si j'étais sage, je pourrais le voir.

-Pour ça, vous devrez parler, c'est tout ce qu'il veut. Il vous laissera peut-être vraiment le voir, mais vous resterez ici. C'est sans issue, croyez-moi.

-Nous devons résister. De l'aide viendra. Victor y arrivera.

Une nouvelle fois, Luke échappa un petit rire qui se transforma en toux. Puis il passa une main entre les barreaux. Alma remarqua alors qu'il portait le même bracelet qu'elle. Au milieu de toutes ces blessures, tous ces hématomes, elle ne l'avait pas remarqué avant.

-Vous voyez ce bracelet ? lança Luke avant de retirer sa main. Il l'utilise pour connaître votre rythme cardiaque et je ne sais quoi d'autre. Comme ça, quand vous n'allez pas bien, il l'envoie pour s'occuper de vous. Impossible de mourir. Croyez-moi, j'ai essayé.

-Il envoie qui ? demanda-t-elle.

-Je vous l'ai dit, vous la verrez bientôt. C'est elle qui se charge de vous garder en vie. Si vous retirez le bracelet, elle le sait. Si vous êtes sur le point de mourir, elle le sait. J'ai essayé de m'affamer, elle l'a su, j'ai été forcé de boire et manger. On ne peut rien faire.

Il échappa un rire nerveux en repensant à cette expérience. Alma avait de plus en plus de craintes et de moins en moins d'espoir. Luke ne semblait pas très optimiste, il la rendait même de plus en plus inquiète.

-Vous avez parlé ? demanda-t-elle.

-Oh oui, j'ai vite cédé. Mais il me garde pour ''me punir'', pour être sûr que je ne lui causerai plus jamais de tort. En fait, je ne sais pas ce qu'il cherche vraiment, s'il ne veut pas me laisser sortir.

-Il est fou.

-Oh oui, c'est un psychopathe, acquiesça Luke. C'est bien pour ça que je voulais le faire tomber. Pardonnez-moi, mais s'il sait, ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne trouve votre mari.

Les lumières clignotèrent avant de rester allumées à nouveau.

-Qu'est-ce qui se passe ? demanda aussitôt Alma, surprise.

-C'est la nuit, répondit-il. Quand ils font une extinction des feux en haut, on le ressent ici. Mais ils n'éteignent jamais les lumières du couloir.

Il se remit à tousser. Et cette fois, il n'arrivait plus à s'arrêter. Luke recula alors, manquant de peu de s'écrouler, et disparut dans sa cellule. Alma l'entendit encore tousser plusieurs fois avant qu'un silence ne s'installe. Cependant, il ne revint pas auprès des barreaux. Elle s'en décrocha alors également pour retourner sur le lit de béton. Malgré tout cette crainte, cette peur face à son futur dans ce sous-sol, Alma sentit la fatigue s'abattre sur elle. Ainsi, elle décida d'essayer de se reposer, après cette folle journée cauchemardesque. Elle s'allongea sur le dur lit de béton et tenta de trouver une position agréable. Mais son corps endolori et la surface inconfortable n'aidaient pas. La mexicaine se tourna dans tous les sens pendant plusieurs minutes, incapable de trouver le sommeil. De nombreuses pensées se bousculaient dans son esprit. Elle était très inquiète pour son fils et son mari, qui lui manquaient déjà.

Finalement, la fatigue l'emporta sur Alma qui parvint à s'endormir. Malheureusement, quelques heures plus tard, elle fut réveillée par la faim, qui la garda éveillée un moment. Pendant ce temps, elle tenta de se rendormir, se tournant à nouveau de tous les côtés. Et, alors que ses yeux commençaient à se refermer, elle entendit des bruits de pas assez lointains qui se rapprochaient. Son cœur s'accéléra. Il arrivait. Et la raison de sa venue n'était sûrement pas réjouissante. Les pas étaient plus rapides qu'habituellement, et il n'y avait que les siens. Trevor venait seul, en pleine nuit. Elle entendit ensuite une porte s'ouvrir, celle du bout du couloir. Puis le bruit sourd et la porte de sa cellule s'ouvrit. Alma se redressa sur son lit de béton, terrifiée. Les pas se rapprochaient rapidement, dangereusement. Trevor entra dans la pièce. Il ne portait plus sa veste de costume, ni sa cravate, seulement sa chemise blanche. Il s'arrêta à l'entrée de la cellule et croisa le regard terrifié de la mexicaine.

-Alma, Alma, Alma... répéta-t-il d'un ton anormalement calme, en souriant.

Le président échappa un rire.

-Vois-tu, j'allais me coucher, étant donné cette heure tardive. Je n'arrivais plus à travailler, je ne pouvais plus me concentrer. Je n'arrivais pas à t'oublier. Tu ne quittes plus mes pensées. Je ne me l'explique pas. Aujourd'hui, je n'ai pensé qu'à toi, alors que tu n'es pas si... spéciale. Certes, tu es une très belle femme, mais tu n'es pas si spéciale. Pourtant, je ne peux plus t'oublier.

Alma sentait son cœur tambouriner dans sa poitrine. Elle avait du mal à déglutir tant elle était tétanisée. Trevor fit un pas vers elle, toujours souriant.

-Alors je suis venu voir si j'avais tort. Peut-être que tu es spéciale.

Son sourire s'effaça lentement pour laisser place à un air plus sérieux.

-Lève-toi, Alma.

Commençant à trembler, elle exécuta lentement son ordre, tout en gardant une distance entre eux. Puis, le président la regarda attentivement avant de porter ses mains à la boucle de sa ceinture.

-Maintenant, retire tes vêtements, dit-il en la détachant.

Les larmes aux yeux, le visage déformé par la détresse, Alma secoua lentement la tête d'un air suppliant. Lui hocha la tête positivement avec un léger sourire malsain.

-Si, Alma. Sois gentille et retire tes vêtements. Sinon, je le ferai.

-Non... pitié... marmonna-t-elle alors que ses yeux débordaient de larmes.

-Alma, qu'est-ce que nous avons dit ? Tu veux revoir ton fils ? Alors sois sage. Retire tes vêtements.

Elle fut secouée d'un sanglot. Pensant à son petit Rafael, la mexicaine obéit. Elle se déshabilla une nouvelle fois devant le président qui posa sa ceinture au bout du lit de béton avant de l'observer avec attention.

-Regarde-moi, Alma.

Elle leva ses yeux ruisselants de larmes pour croiser le regard malsain et abject du président.

-Maintenant, retourne-toi. Et ne me regarde pas.

Une nouvelle fois, elle essaya de le faire changer d'avis avec un regard implorant. Mais il n'y prêta pas attention. Cependant, Alma ne bougea pas, elle resta immobile, face à lui, en larmes, elle refusa d'obéir. Contrarié, Trevor la saisit brusquement par le bras pour la retourner de force face au mur. Elle l'entendit abaisser son pantalon et redoubla de sanglots. Elle voulut se retourner pour résister mais il la plaqua violemment contre le mur et garda ses mains sur elle afin de la maintenir dans cette position. Puis il commença. Trevor la pénétra avec violence, Alma ressentait la douleur vive mais ne pouvait qu'endurer. Elle échappa des gémissements de douleur tandis que de nombreuses larmes coulaient le long de ses joues. Elle se concentra alors sur une petite fissure dans le mur et ne la quitta plus des yeux. Elle ne voyait pas le fond de cette profonde entaille, dont l'intérieur était sombre. Afin d'endurer cette terrible souffrance, Alma essayait de ne penser qu'à cette fissure, mais la douleur et la détresse étaient trop fortes. Chaque seconde semblait une éternité pour elle. Incapable de bouger, elle endurait, secouée par des sanglots et la brutalité des mouvements du président. Au bout d'un moment, il la retourna de force face à lui et reprit. Pour ne pas qu'elle le regarde, Trevor avait plaqué sa main sur les yeux de la mexicaine, qui ressentit le froid de son alliance. Et, lorsque la douleur était trop forte pour Alma qui échappait un gémissement, il plaquait son autre main contre sa bouche pour la faire taire. Ses yeux débordaient toujours de larmes qui venaient désormais couler sur la main du président. Ce moment terrible sembla durer une éternité pour Alma qui priait pour que cela s'arrête.

Malheureusement, le président décidait. Et il ne la lâcha, haletant, que plusieurs insoutenables minutes plus tard. Il remit aussitôt son pantalon et sa ceinture, tandis qu'Alma s'était laissée tomber au sol, pleurant en silence. Il ne la regarda pas et sortit de la cellule, traversa rapidement le couloir pour venir appuyer sur le bouton qui referma la cellule, avant de remonter les escaliers. Alma resta immobile un moment, silencieuse, le regard vide, alors que de nombreuses larmes continuaient de ruisseler. De nouvelles douleurs venaient s'ajouter à celles des coups subis. Elle ne s'était jamais sentie aussi mal, aussi humiliée. Elle ne savait pas quoi penser, elle n'avait plus la force de prier, ni l'espoir de s'en sortir. Elle voulait simplement que cela cesse. Et pour cela, il n'y avait qu'un moyen potentiel : dire ce qu'elle savait à propos de son mari. Cependant, Luke lui avait bien dit que le président ne faisait que de fausses promesses, qu'il n'y avait aucune issue. Mais elle ne se sentait pas prête à endurer une telle torture à nouveau. Alma avait l'impression de toujours le sentir en elle, comme si le président ne la quitterait plus jamais. La douleur vive la secouait parfois de spasmes, tandis qu'elle essayait de fermer les yeux pour oublier.

Finalement, Alma se releva lentement, attrapa son habit pour l'enfiler à nouveau, avant de retourner se coucher sur son lit de béton. Elle remarqua des petites taches de sang sur le sol, près du mur, ainsi que des gouttes coulant entre ses jambes, et de nouvelles larmes débordèrent de ses yeux gonflés par tous ces sanglots. Pour essayer de tout oublier, elle ferma les yeux, revoyant l'image de la fissure au mur, ressentant toujours les mouvements brusques, la brutalité du président.

Dans la cellule d'en face, Luke était recroquevillé dans le coin de la pièce, se balançant frénétiquement d'avant en arrière, les mains sur les oreilles. Il avait l'impression de partager la souffrance insupportable d'Alma. 

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