Chapitre 3 : Au sous-sol

Alma descendit des marches, traversa un couloir, ses mains furent alors déliées, puis elle fut poussée précipitamment dans une pièce. Elle retira aussitôt le tissu qui couvrait son visage. Derrière elle, un bruit métallique. Elle se retourna et vit une porte à barreaux rouillés se refermer et les hommes armés qui l'avaient emmenée jusqu'ici partir. La mexicaine s'appuya lentement sur les barreaux froids pour regarder dans le couloir avant de reculer. Elle ne réalisait pas encore. Elle ne se souvenait pas du moment où elle avait été séparée de son fils, elle n'en avait pas eu conscience, elle n'avait pas pu voir le trajet.

Sa cellule en sous-sol n'avait évidemment aucune fenêtre, elle semblait même plutôt ancienne. Il y avait une simple petit bouche d'aération au plafond, des toilettes dont quelques morceaux cassés se trouvaient au sol, une table de en béton qui servait de lit, un lit qui ne pouvait qu'être terriblement inconfortable. Dans la petite cellule sombre, froide et abîmée se trouvait également plusieurs taches de sang séché, ainsi que des chaînes usées.

Aussitôt, Alma sentit des larmes remplir ses yeux. Cette situation semblait si invraisemblable. Quelques heures avant, tout allait bien, Victor dormait avec elle, Rafael dans sa chambre, tous trois réunis dans leur maison, heureux. Et désormais, elle se trouvait dans une cellule, enlevée par de mystérieuses personnes. Elle ne savait pas qui l'avait amenée ici, elle ne savait même pas où se trouvait cet ''ici''. Elle était terrifiée.

Désespérée, la mexicaine s'approcha à nouveau des barreaux et se mit à crier le nom de son fils. Elle avait le faible espoir d'entendre une réponse, d'entendre la douce voix de Rafael. Mais, évidemment, un silence s'installait entre chacun de ses cris. Elle regarda en face de sa cellule. Une autre s'y trouvait, elle ne voyait cependant qu'une partie de l'intérieur, et personne ne semblait l'occuper actuellement.

Alors qu'elle réfléchissait à la situation, la mexicaine tenta une nouvelle série de cris. Sans succès. Personne d'autre ne semblait se trouver dans cet endroit. Alma était seule, séparée de son fils, de son mari, de sa maison, de sa vie paisible. Perdue, elle resta un instant immobile, appuyée contre les barreaux rouillés de la porte de sa cellule. Quand tout à coup, du bruit, une porte s'ouvrit, puis des pas résonnèrent, des gémissements. Des hommes masqués tenaient fermement les maigres bras d'un jeune homme squelettique au crâne rasé, dont le corps était couvert de blessures. Il portait une tenue très légère, déchirée, presque inexistante, rappelant les tenues des patients dans les hôpitaux, en plus sombre, plus terne, plus abîmée et en plus sale. Alma se demanda comment il faisait pour ne pas s'écrouler tant il semblait faible. Il fut brusquement poussé dans la cellule en face de la sienne et tomba aussitôt au sol.

-La porte ! hurla l'un des gardes.

Aussitôt, un bruit retentit, puis la porte de la cellule se referma automatiquement. Certains gardes repartirent. Cependant, d'autres restèrent. Ils regardaient au bout du couloir, où la mexicaine ne pouvait pas voir, même en s'appuyant contre les barreaux. Elle entendit alors de nouveaux pas, réguliers, approcher. Un homme s'arrêta face à sa cellule et la regarda. Intimidée et choquée, Alma recula lentement, s'éloignant des barreaux.

-Bonjour, Alma, dit-il d'une voix mielleuse tout en souriant. Vous n'allez pas bouger quand la porte s'ouvrira. Pas de fuite, nous sommes bien d'accord ?

Elle le fixait, inquiète. Le président l'avait mise en cellule. Le dirigeant de ce pays où elle avait fondé une famille, celui qui avait détruit de nombreuses vies avec des actions illégales, comme Alma avait pu le lire dans les notes de son mari, l'avait fait enlever. Il allait entrer. Pourquoi ? Sachant ce qu'elle avait lu et sachant qu'elle se trouvait dans une cellule, Alma ne pouvait pas être rassurée. Son cœur accéléra, elle ne pouvait plus bouger, pétrifiée par le choc. Victor avait raison, cet homme était dangereux, et Alma allait bientôt se trouver dans la même pièce que lui. La porte métallique qui les séparait allait bientôt s'ouvrir, et le président pourrait l'atteindre. La mexicaine était terrifiée à l'idée de ce qu'il pouvait lui faire, elle se souvenait de l'apparence misérable du jeune homme livide de la cellule voisine.

Trevor Templeton, le président, était un homme relativement grand, de corpulence moyenne, âgé de quarante cinq ans. Il avait une peau blanche légèrement bronzée, un visage sérieux où quelques rides commençaient à se creuser. Ses cheveux lisses et soigneusement peignés étaient d'un marron tellement foncé qu'il en était presque noir. Il avait des sourcils plutôt épais, de petits yeux marron, un nez relativement moyen et une large bouche aux lèvres fines. Il portait habituellement des chemises, des costumes et semblait prendre soin de son apparence.

-Alma ? Répondez-moi. Vous allez rester sage ?

Intimidée, elle ne parvint qu'à accepter d'un léger mouvement de la tête. Sous le signe du président, ses gardes appuyèrent sur le bouton. La porte s'ouvrit dans un bruit mécanique et métallique. Trevor entra lentement, toujours souriant, sans détacher ses yeux de la mexicaine qui recula à nouveau. Lorsqu'il fut entré, la porte se ferma derrière lui. Elle était prise au piège avec lui, elle n'avait aucun moyen de lui échapper.

-Je vous en prie, asseyez-vous, dit-il calmement en montrant de la main le lit de béton.

Craignant ce qui allait suivre, Alma préféra obéir sans faire d'histoire. Elle s'assit alors lentement, sans détacher ses yeux du président. Lui resta debout, souriant, face à elle. Alma observait ses moindres faits et gestes, terriblement inquiète.

-N'ayez pas peur, commença-t-il. Si vous coopérez, tout sera fini, et vous pourrez rentrer chez vous. Tout ce que vous avez à faire, c'est répondre à ma simple question.

Malgré tout, elle restait méfiante. Ses hommes l'avaient emmenée de force, elle se trouvait actuellement dans une cellule. Elle ne pouvait évidemment pas faire confiance au président. Ce dernier souriait toujours, il était calme.

-Vous savez que votre mari travaille sur un projet plutôt important, continua-t-il. Mais ce ne sont que des mensonges. Il a tout faux. Je ne lui en veux pas, ce n'est pas de sa faute. Alors, ma question est simple : où se trouve Victor Sanchez ? Il pourrait mettre le pays, l'ordre, en danger. J'aimerais éviter ça.

-Je ne sais pas... monsieur.

Échappant un soupir, Trevor croisa les bras. Son sourire avait disparu.

-Vous pouvez me le dire, je ne ferai aucun mal à Victor. Je veux simplement lui parler, pour lui faire comprendre qu'il se trompe.

-Je ne sais pas, monsieur. Je ne sais pas où il est.

-Alma, vous n'êtes pas en train de me mentir ? questionna-t-il.

-Non, je vous assure !

Son cœur martelait dans sa poitrine. Elle ne sentait pas bien, comme au bord d'une crise de panique, au bord d'un évanouissement. Trevor l'intimidait, il lui faisait peur. Alma n'arrivait pas à calmer sa respiration, elle ne savait pas de quoi il était capable, après tout, elle se trouvait dans une cellule. Des larmes commençaient à remplir ses yeux. Le regard insistant du président la mettait encore plus mal à l'aise, comme s'il sondait son esprit.

-Je me suis réveillée ce matin, il était parti, finit par dire la mexicaine avant de laisser échapper quelques larmes et un sanglot. Je ne sais pas où il est.

Rien qu'en regardant le visage du président, elle savait qu'il était contrarié.

-Bien, soupira-t-il. Dans ce cas, Alma, dites-moi ce que vous savez de son travail actuel.

-Je ne sais pas sur quoi il travaille, mentit-elle.

-Alma... J'ai du mal à vous croire.

Le voyant s'approcher d'elle, la mexicaine baissa les yeux. Deux nouvelles larmes coulèrent sur ses joues et vinrent tomber sur le sol. Elle ne savait pas si son regard l'avait trahie. Lorsqu'elle releva la tête, Trevor la gifla avec violence, ce qui la fit basculer sur le lit en béton.

-Ne me mentez pas, vous pourriez le regretter.

-Monsieur... sanglota-t-elle en portant sa main au niveau de sa joue. Pour... pourquoi ?

-Je vous l'ai dit. Votre mari pourrait faire s'effondrer l'ordre actuel avec ses mensonges. Je dois lui faire entendre raison. Mais pour ça, je dois le trouver. Et je suis sûr que vous en savez plus que vous ne le prétendez, Alma.

En effet, elle avait rapidement parcouru le travail de Victor. Elle regrettait. Elle comprenait mieux pourquoi le mexicain ne voulait pas la laisser lire. Il avait raison. Alma se sentait tellement coupable, elle savait des choses, elle détenait des informations. Elle était en danger.

-Où est mon fils ? parvint-elle à articuler.

-Le jeune Rafael est en sécurité, entre de bonnes mains. Meilleures que les miennes, cela va de soi. Si vous voulez le revoir, dites-moi la vérité. Tout pourrait vite être terminé pour vous, Alma. Vous pouvez repartir dans moins d'une minute.

-Je ne peux pas vous aider, monsieur.

Une nouvelle fois, Trevor soupira. Il s'approcha des barreaux et appela un garde pour lui demander ses gants. Rapidement, il les récupéra à travers les barreaux, sous les yeux ruisselants de larmes de la mexicaine, à présent tétanisée. Alors qu'il les enfilait, le président se remit face à elle.

-Je ne voulais pas en arriver là, dit-il. Vous m'y obligez. Alors, Alma, dernière chance : que savez-vous du travail de votre mari ?

Son cœur n'avait pas ralenti. Alma ne pouvait pas donner toutes les informations qu'elle avait lues, Victor serait en grand danger. Mais si elle lui restait loyal, le président pourrait faire du mal à Rafael. Elle n'avait que quelques secondes pour réfléchir. Cependant, la voir réfléchir donna une réponse au président : elle savait des choses et ne pouvait pas le cacher malgré son effort.

-Très bien.

Puis Trevor commença à frapper la mexicaine. Il enchaîna les puissants coups de poings à plusieurs endroits, Alma se tordait de douleur. Elle avait beau sangloter, supplier, gémir, essayer de se protéger, il continuait de frapper fort. Elle tomba même du lit en béton pour se retrouver sur le sol froid de la cellule, le souffle coupé. Trevor la roua alors de coups de pied. Puis, après plusieurs secondes qui parurent douloureusement interminables pour Alma, il s'arrêta et reprit son souffle. Elle était incapable de bouger tant son corps tout entier lui faisait mal. Elle avait l'impression de ne plus être que cette douleur. Elle resta alors recroquevillée sur elle-même, sur le sol.

-Vous avez changé d'avis, Alma ? Vous allez me dire la vérité ?

Il n'eut aucune réponse, que des sanglots et des gémissements.

-Vous me faites perdre mon temps, soupira Trevor.

Agacé, il la frappa une nouvelle fois avec force puis se tourna vers les barreaux.

-La porte ! cria-t-il en s'en approchant.

Aussitôt, le même bruit puis l'ouverture. Trevor sortit de la cellule, la porte se referma alors qu'il se tournait face à l'intérieur pour regarder la mexicaine encore étendue sur le sol.

-Vous avez besoin de réfléchir, dit-il. Je vais vous laisser un peu de temps. Réfléchissez bien. Pensez à Rafael.

Puis le président s'en alla, suivi par les gardes. Les bruits de pas disparurent bientôt, laissant Alma seule sur le sol rugueux de sa cellule, incapable de bouger. Elle redoubla de sanglots, imaginant ce qu'elle allait vivre, pensant à son fils. Si le président faisait du mal à Rafael, jamais elle ne lui donnerait de réponse, mais jamais elle ne le se pardonnerait. Alma espérait sincèrement que Victor trouverait les informations dont il avait besoin rapidement pour les sortir d'ici, elle et leur fils. Ainsi, elle devait gagner du temps, la seule chose dont manquait le président tant que Victor restait introuvable. Cependant, elle ne savait pas si elle serait capable d'endurer les coups du président assez longtemps. Alma le voyait comme une sorte de punition. Elle avait regardé l'ordinateur de Victor sans son accord, elle avait lu ses notes sur Trevor Templeton, alors que son mari avait tout fait pour la protéger. Il avait quitté la maison pour continuer ses recherches et s'éloigner de sa famille, afin de leur laisser une chance. Il ne savait pas qu'Alma avait lu ses notes, elle n'avait pas à le faire. Ainsi, si elle parlait, elle condamnait son mari qui avait pris toutes les précautions pour garder ses chances de réussir. Elle ne pouvait pas lui faire ça.

Durant plusieurs heures, Alma resta immobile, étendue sur le sol, jusqu'à vider toutes les larmes de son corps endolori et déjà marqué par les nombreux coups reçus. Elle réfléchissait. Elle savait qu'elle aurait besoin de courage, de détermination et probablement d'endurer de nombreux nouveaux coups. Cependant, la mexicaine savait qu'elle n'avait aucun moyen de sortir pour le moment, elle ne pouvait compter que sur son mari à l'extérieur. Elle n'avait pas le choix. Elle devait subir cette punition pour avoir été trop curieuse, alors que Victor voulait la garder dans l'ignorance et la sécurité.

Non sans gémir, Alma se releva péniblement en s'appuyant sur le lit de béton. Elle observa attentivement sa cellule. La bouche d'aération située au plafond était bien trop étroite, la mexicaine n'avait réellement aucune issue. Elle regarda à nouveau les toilettes dont quelques morceaux de porcelaine se trouvait sur le sol. Tenter d'attaquer le président ne résoudrait rien, il avait des gardes, et elle ne savait pas comment sortir de ce lieu inconnu. Alors, se souvenant avoir vu un homme être jeté dans la cellule en face de la sienne, elle décida de s'approcher des barreaux, chaque pas lui demandant un effort considérable. Elle s'appuya contre ceux-ci en grimaçant de douleur. Depuis sa cellule, elle ne voyait personne en face. Sachant qu'il n'y avait aucun garde présent dans le couloir, elle tenta un appel.

-Hé ! Hé oh ! Il y a quelqu'un ?

Pas de réponse. Alma essaya à nouveau. Enfin elle entendit du bruit dans la cellule d'en face. Le jeune homme s'approcha lentement, terriblement faible, tombant presque contre les barreaux auxquels il s'agrippa. Sans ceux-ci, il ne tiendrait probablement pas debout et tomberait tant il semblait faible.

Ce jeune homme au teint livide était terriblement maigre à cause de la sous-nutrition, ses côtes étaient apparentes. Il faisait une taille normale mais avait du mal à se tenir droit. Il semblait avoir la vingtaine. Son corps tout entier était couvert de marques dues aux tortures subies, il y avait également de nombreuses plaies récentes, des plus anciennes et du sang séché. Il avait la peau blanche plutôt pâle à cause de ses conditions de vie, un visage fin, émacié, creusé par sa maigreur, recouvert d'importantes cicatrices qui lui parcouraient la tête. Ses cheveux marron avaient été rasés et étaient donc très courts. Il avait des sourcils épais, deux grands yeux ronds vert clair, un nez moyen et des lèvres épaisses, pâles, sèches et abîmées.

En le voyant entièrement, Alma eut du mal à ne pas détourner les yeux. Il faisait beaucoup de peine à voir. Il ressemblait à un mort-vivant. Elle l'observa légèrement avant de se concentrer sur son regard, ses yeux tristes. Il semblait en avoir trop vu, trop vécu, mais n'avait qu'une vingtaine d'années.

-Mon dieu... mais qu'est-ce qu'il vous fait ? échappa-t-elle.

-Vous êtes qui ? demanda-t-il d'une voix faible et cassée.

-Alma. Et vous ?

-Luke.

Chaque parole semblait lui demander plus d'air qu'il ne pouvait en inspirer dans son corps dangereusement maigre.

-Pourquoi êtes-vous ici, Luke ? Qu'est-ce que vous avez fait au président pour vous retrouver ici... dans cet état ?

-J'avais... des informations compromettantes... Il l'a découvert. Et vous, Alma ?

-Mon mari rassemble un dossier compromettant sur lui, répondit-elle. Mais il s'est enfui. Donc le président m'a amenée ici pour que je lui donne Victor. Mais... je ne peux pas, je ne sais pas où il est.

Alma ne savait pas si le président pouvait entendre ses paroles, elle préféra donc ne pas tout avouer par maladresse. Toutefois, l'endroit paraissait plutôt ancien et peu entretenu, il ne semblait pas y avoir de caméra ou de micro. Pour être dans cet état, Luke devait se trouver dans cette cellule depuis plusieurs semaines, peut-être même plusieurs mois.

-Personne ne vous cherche ? questionna-t-elle. Personne ne pourrait nous aider ?

-Personne ne peut nous sortir d'ici, Alma. Personne ne peut tant qu'il est à la tête du pays. Personne. Personne ne viendra. Ne cherchez pas à vous enfuir.

Il toussa.

-Mon mari pourra peut-être bientôt le faire tomber, assura la mexicaine, optimiste. Quand il aura toutes les informations dont il a besoin, nous pourrons sortir d'ici, le président tombera.

Face à cet espoir, Luke échappa un léger rire presque inaudible.

-Vous pensez qu'il y arrivera ? Admettons. Il mettra trop de temps.

Sachant qu'il devait être emprisonné depuis un moment, et voyant son état actuel, Alma se posa une question et ne put la garder pour elle.

-Mais alors, si vous n'avez plus d'espoir, pourquoi vous vous accrochez ?

Il baissa les yeux, son regard était vide.

-On ne peut pas mourir, marmonna-t-il. On ne peut pas s'en sortir. C'est lui qui choisit. Et il fait tout pour qu'on tienne.

-Comment ça ?

La voix de la mexicaine le sortit de ses pensées, Luke releva la tête pour croiser son regard. Elle y ressentit une certaine détresse qui l'inquiéta. Ce jeune homme ne semblait plus qu'être l'ombre de lui-même, un amas de chair abîmée et de souffrance.

-Vous la rencontrerez bientôt, répondit-il après quelques secondes de silence. Elle est chargée de vous garder en vie. Aucune issue. Ni la mort, ni la liberté.

Alors qu'il parlait, la voix de Luke se brisait, des larmes remplissaient ses yeux. Alma voyait bien qu'il avait vécu de terribles choses à cause du président. Et, incapable de pouvoir continuer, Luke se décolla lentement des barreaux pour retourner dans sa cellule, disparaissant du champ de vision de la mexicaine. Il n'y avait plus aucun bruit, et Alma avait encore plus peur pour elle. Elle s'éloigna à son tour des barreaux pour retourner s'asseoir sur son lit de béton. La mexicaine enfouit alors son visage dans ses mains, avant de se laisser pleurer à nouveau. Elle ignorait qu'elle le pouvait encore après toutes les larmes qu'elle avait déjà versées. Ensuite, elle serra dans sa main sa croix accrochée à la chaîne se trouvant à son cou et commença à prier. Alma n'avait plus que cela. Elle espérait que son fils irait bien, que Victor arriverait rapidement à faire tomber le président, et qu'elle et Luke tiendraient jusque là, que le président ne serait pas trop horrible avec eux. Évidemment, la mexicaine priait fort pour que tout aille bien, mais elle n'y croyait que très peu. Le corps tout frêle de Luke, son visage marqué à jamais et ses yeux remplis d'une terrible détresse ne pouvaient pas quitter l'esprit d'Alma. Elle ne voulait pas finir comme lui, l'ombre de lui-même. 

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