» 4.6 - army

▪ THE TOUR by JAMES NEWTON HOWARD▪

La seule erreur qu'ils ont faite, était de croire en moi. — Audace Ravenwood
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MIKE

Je file à toutes allures dans le désert. J'enfonce mon pieds un peu plus sur la pédale d'accélération et observe ce paysage si sinueux.

La quiétude ne manque pas ici, ce vide m'apaise en quelque sorte.

Je roule jusqu'au Nord. Marco nous envoie à Pidrod pour rencontrer le nouveau groupe de résistant qui s'est formé. Lizzie à côté de moi ne dit rien depuis que l'on a quitté Bell. Je pense que Greg et la mer lui manquent déjà. Ce qui me manque moi c'est le sourire qu'elle abordait lorsque l'on se baignait.

Audace est partie en isolation avec tous les autres nouveaux, afin de terminer son entraînement et ne plus avoir accès aux aides précieuses des anciens.

Je crois que ce départ nous a à tous rappelé ce qui nous attendait dans une semaine. C'est la fin de notre quatrième année. La concrétisation de toute une vie. Les entraînements, les missions, les ordres seront derrière nous.

Dans un autre univers, Lizzie pourrait réellement devenir infirmière et je pourrais intégrer l'armée. Mais notre avenir a pris une trajectoire légèrement différente : nous le savons bien. Cette histoire mènera à une guerre, et des pertes sont à prévoir. J'espère juste qu'aucun de nous ne sera dans le décompte.

Quand je jette un coup d'œil, Ryan dort à l'arrière. C'est un pur bonheur de ne pas l'entendre. J'espère de tout cœur ne plus jamais l'entendre.

Je redirige mon regard vers le parebrise après avoir de nouveau observé Lizzie et accélère un peu plus.

Pidrod est une petite ville, un peu plus grande que Bell mais d'à peine quelques habitants. Cet endroit est réputé pour regorger de familles. On m'a toujours dit que si je voulais des enfants, c'était le lieu parfait pour prospérer.

C'est une ville du Nord, elle connait donc les hivers froids et les étés chauds. Il se trouve que nous sommes en plein hiver, je devrais surement pouvoir apercevoir de la neige. Cette pensée me rappelle New York.

Je me souviens sortir de l'appartement en courant, mon père à ma suite pour aller faire des bonhommes de neige. Je me souviens également qu'il neigeait quand la police nationale m'a arrêté pour création et mise en fonction de robots contrefaits.

J'avais suivi les modèles que mon père avait laissé et j'ai construit des vrais drones de qualité.

Le gouvernement a mis un mois et demi avant de se rendre compte de la supercherie. Mais j'avais déjà pu contrer un de leur plus gros secret : l'arrestation d'innocents.

Il ne leur a pas fallu longtemps pour me mettre, hors d'état de nuire. Deux jours après mon transfert en prison, je me retrouvais déjà ici.

Dire que sans mon père, je ne serai sûrement pas en train lever une révolte.

***

Je ne m'étais pas trompée, la neige s'abat depuis une heure maintenant sur mon pare-brise. Le vent s'est également levé tout comme mon cher passager arrière.

— On est bientôt arrivé ?, répète-t-il alors que je suis à deux doigts de l'étrangler.

— Encore une quinzaine de minutes, annonce Lizzie, d'une voix calme et apaisée.

Quant à moi, je resserre ma prise sur le volant. J'ai du mal avec Ryan, c'est plus physique qu'autre chose mais il est trop bruyant et narquois pour moi. C'est un imbécile qui joue trop la comédie et qui ne sait pas être assez sérieux.

— Quinze minutes d'enfer, je marmonne dans mon coin.

Les flocons qui tombent par centaines m'empêchent d'avoir une bonne visibilité.

— On est bientôt arrivé ?, reprend le blond comme si ça ne faisait pas deux minutes qu'il a posé la question.

— Je te jure que si tu t'amuses une fois de plus à ouvrir la bouche, je te laisse dans la tempête.

Ryan se met à ricaner en tournant la tête vers la fenêtre.

Je finis par tourner à droite lorsque que ma watchphone me le demande. Nous nous insinuons dans la rue principale et je me gare devant le bar éclairé.

La nuit tombe déjà et j'enfile une veste d'hiver en sortant du véhicule. Les deux autres font de même et Lizzie enroule une grosse écharpe autour de son cou.

Nous nous engouffrons dans le bar bruyant, fuyant la tempête de neige qui nous suit.

Les gens adossés au comptoir sont plus nombreux que ce que je m'attendais. Au moins une cinquantaine d'hommes et de femmes se tiennent face à nous. Il y en a de toute âge, même si la moyenne reste des jeunes.

Une dame au contraire plutôt âgée s'avance dans notre direction.

— Bonsoir, nous vous attendions. Nina Recurio.

Je serre la main qu'elle me tend :

— Mike Smith. Et voici, Lizzie Cain et Ryan Plucteon.

— Enchantée, ajoute la brune à mes côtés.

La femme aux origines asiatiques hoche de la tête. Elle semble remarquer les grelottements de ma meilleure amie et poursuit :

— Vous devez mourir de froid, venez vous réchauffer près du feu. Nous discuterons là-bas.

Je passe ma main dans le dos de Lizzie et nous suivons la chef.

Une fois installé, les discussions autour de nous reprennent de bon train et l'ambiance est comme promise : très conviviale.

— Vous avez fait bon voyage ?, nous demande un homme tenant des tasses fumantes dans les mains.

Il nous en offre une à chacun puis s'installe avec nous.

— Long mais ça a été.

Je ne m'attarde pas sur le fait que j'ai failli trucider une vingtaine de fois Ryan et bois une gorgée du liquide brûlant.

— Je suis désolée de tout ce monde, intervient Nina en souriant doucement, mais lorsque Marco m'a annoncé que vous viendriez, tout mon village a souhaité vous rencontrer. Je n'ai laissé entrer que les plus déterminés et les plus impliqués.

Je fais le tour de la pièce avec mes yeux, ceux sont des hommes et des femmes en bonne santé, jeunes ce qui signifient que leur entraînement est récent. Ils sont surement très bons, résistants et surtout plus facile à convaincre. Des parfaits résistants.

Les anciens qui ont entre vingt et trente ans ont un esprit de rebelle, ils n'ont passé que quelques années à Hoffenwald. Au contraire, les plus âgés ont une éducation différente. Un opinion plus fermé. Ils aiment les méthodes de Hoffman, ils le supportent et feront n'importe quoi pour le maintenir au pouvoir.

Ils ne doivent pas courir les rues ici, à Pidrod. Cet endroit regorge de bien trop de jeunes, désespérés de construire leur famille et donc par conséquent, ils veulent que leurs enfants vivent dans un monde meilleur.

Marco ne nous envoie pas par charité mais parce qu'il sait que stratégiquement, ces personnes se battront à nos côtés.

— Il nous faudrait des hommes dès maintenant, j'explique en m'enfonçant un peu plus dans le canapé mou. La Résistance prépare son approvisionnement personnel en armes et un petit coup de pouce ne sera pas de refus.

— Je vous trouverai les hommes qu'il vous faut, m'assure-t-elle d'un ton sec. Quelles sont les futures intentions et le sort réservé à Audace ?

Je me retiens de rouler des yeux à l'entente de son nom. Pourquoi tout le monde en fait un si big deal ? Elle ne fait techniquement même pas partie de la Résistance. Néanmoins Marco m'a donné des directives et parler d'elle en est une.

— Notre premier intérêt est de la garder en vie jusqu'à la révolution. Nous avons de grandes suspicions sur l'avenir que pourrait lui réserver le président. C'est pour quoi Wendy Hopkins a promis de veiller sur elle durant la période d'isolation. Je me rendrai personnellement avec le favoris à la réception. Nous seront les seuls résistants présents pour ne pas attirer les regards. Nous nous sommes également organisés et des résistants sont prévus au contrôle de l'épreuve finale. Nous avons tout planifié et Nathan Atkins qui sera présent lors de l'épreuve avec moi détient une fiole de post-mortem.

Nina ouvre la bouche, elle sait à quoi cela sert.

— Nous l'utiliserons si la situation dégénère.

— Comment pouvons-nous vous aider ?

Ryan prend à son tour la parole :

— Malgré le nombre de personnes qui se rallient à notre cause chaque jour, il nous est encore impossible de battre le Président. Ses armées sont plus entrainées et plus puissantes que nous tous réunis.

L'homme assis à la droite de Nina et qui doit être son second se met à ricaner :

— Ce n'est pas le nombre mais bien la détermination qui fera la différence. Envoyer un homme se battre et aller se battre n'est pas du tout la même chose. Pas tous ses gardes veulent mourir sur un champs de bataille alors que nos hommes, eux, sont prêts à ce sacrifice. C'est pour ça qu'on a une chance de gagner : parce qu'on a eu le choix.

Je médite sur les paroles de cet homme. D'après lui, l'espoir que chacun a en lui pourrait nous faire remporter la partie. J'ai bien peur que ça en tue plus que prévu.

***

Je fixe le fond de mon verre avec lassitude, avec le temps dehors, il m'est impossible de regarder les étoiles. C'est au moins mon troisième, ou peut-être le quatrième. Je n'ai pas pris la peine de les compter.

Lizzie et Ryan sont partis se coucher il y a plus de deux heures mais je n'arrive pas à trouver le sommeil. Le feu de la cheminée crépite doucement tandis que ses flammes apportent un peu de lumière à la pièce sombre.

Mon cerveau réfléchit beaucoup trop, comme toujours. Je retrace les quatre derniers mois dans ma tête au ralenti. Tous les moments que j'ai vécu, toutes les discussions que j'ai eu.

Mon soucis, c'est que je n'oublie jamais rien, pas même un seul mot. J'ai des centaines de souvenirs parfaitement intactes, des discours complets que je n'oublierai jamais.

Quand je pense à cette année, un seul mot me vient à l'esprit : Audace.

J'ai envie de le chasser de ma mémoire mais c'est impossible. Cette fille habite déjà mes journées et elle commence à hanter mes nuits.

Je visualise parfaitement ses yeux émeraudes, ses fossettes marquées et ses lèvres rouges.

C'est comme si son arrivée remontait à hier, comme si je redécouvrais son visage pour la toute première fois quand je l'ai vu s'installer tout en haut des gradins du Complex.

Je me rappelle également de cette fille têtue, qui n'a pas eu peur de tenir tête à Tyler, qui s'est faite tabasser par ce dernier sans rien dire. Je me rappelle du regard que Nathan n'a jamais cessé de porter sur elle, celui qui m'a toujours d'une façon ou d'une autre fait jalouser. Je me rappelle des heures d'entraînements et de toutes les fois où je la regardais sans m'en empêcher. De toutes les fois où elle me tapait sur le système, toutes les fois où je la détestais et j'avais juste envie qu'elle reparte, mais aussi ce manque de confiance et les mauvais pressentiments que j'ai envers elle.

Et puis je me rappelle de toutes les fois où elle m'a impressionné et inspiré, où elle m'a surpris et fait senti compris. De la force et de la détermination qu'elle met dans ses actes. L'audace qui se cache dans ses yeux, du courage qui franchit ses lèvres et de la loyauté qui bat dans son cœur.

Elle n'a jamais cessé de faire un pas vers moi quand moi je ne faisais que reculer.

Même si je n'explique pas cette haine qu'elle me fait parfois ressentir, je ne vois plus mon avenir sans sa présence. J'ai bien peur qu'elle soit imprégnée dans ma peau.

Sans elle, je ne serais pas là, prêt à engager une guerre que je ne pensais jamais combattre. Elle nous donne une chance. Une chance de changer les choses.

J'entends une porte claquée puis des pas descendre les escaliers. Je sors alors de mes pensées et finis mon verre cul sec avant de m'en resservir un autre.

Je reconnais les traits tirés de Nina tandis qu'elle récupère un verre propre en s'asseyant à ma gauche. Je lui remplis le sien dans un geste mécanique.

— Puis-je te poser une question ?

Je cligne des yeux, vaguement, et incline mon menton dans sa direction :

— Mmh.

— Pourquoi te bats-tu ?

Je me reconcentre sur le fond de mon verre, en réfléchissant à cette question.

Pour un meilleur monde ? Pour être libre ?

Non, pas vraiment.

— Parce que combattre est la seule chose que je sais faire, j'avoue maussade.

Il est assez tard pour les confessions, et j'ai comme cette impression que Nina est la dernière à pouvoir me juger.

Elle n'ajoute rien et au fond je sais que c'est sûrement la motivation de beaucoup d'autres. Ceux qui ne seront pas quel camps choisir, choisiront celui qui a le plus de chance de gagner. C'est humain, l'instinct de survie.

— Vous avez des enfants, Nina ?, je demande à mon tour en sirotant l'alcool ambré.

Elle ricane, doucement dans son coin :

— Oui, une fille de quinze ans, c'est pour elle que je me bats. J'ai toujours réussi à la protéger de Venturia mais je sais qu'un jour, ils voudront me la prendre, ils voudront la former et faire d'elle un monstre. Et je refuse que ce jour vienne, je refuse qu'elle subisse ce que chacun de nous a subi.

— C'est noble, je réplique seulement. Je ne veux pas d'enfants, moi.

Elle se tourne complètement vers moi cette fois et je sais que j'ai toute son attention.

— C'est le plus beau cadeau que cette terre ait pu m'offrir.

Je secoue la tête :

— Peu importe, je répète d'un air blasé et fatigué, je ne veux pas voir mes enfants vivre dans ce monde. Tout est si chaotique et brutal. Le monde est cruel et regorge de tellement d'horreurs, des horreurs que la race humaine elle-même s'inflige. Je suis né dans la violence et je mourrai dans la violence mais je refuse d'y aimer.

Elle pose sa main sur la mienne dans un geste tendre et maternel.

— Tu n'as juste pas encore rencontré la bonne personne.

Je fixe sa fine main rugueuse, je suis sûr que Nina est une mère formidable. J'aurais aimé que la mienne soit pareil.

— J'ai rencontré les bonnes personnes, je déclare en portant mon verre à mes lèvres, mais elles mourront sûrement dans cette guerre.

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JE SAIS PAS VOUS, MAIS MOI J'AIME DE PLUS EN PLUS MIKE !!!!!

Helloooo la mif como estas hoy ?

(Oui j'ai quelques notions d'espagnol après sept ans de cours, juste des notions vous emballez pas señoritas ;) )

Bon bon bon, on arrive à la fin !!!!!!!

Le prochain chapitre début le fin de ce tome. J'espère que vous êtes aussi excitées que moi pour ce finale. Trois mots pour le décrire : explosive, sanguinaire et mortel.

À très vite 🥰

(PS : oui, oui, je mets des musiques de Hunger games mais déjà c'est mes films préférés, ils m'inspirent évidemment sur cette histoire mais la bande son les gars !!? Elle me donne envie de faire une révolution c'est vraiment ce que j'écoute en boucle pendant que j'écris )

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