» 4.3 - selfless
▪ SEX WITH MY EX by LIL PEEP ▪
❝ Tomber amoureux ou tomber de haut.
— Lizzie Cain ❞
•—•
MIKE
La main de Lizzie me presse alors que nous empruntons le dernier couloir menant à l'hôpital.
Cela fait maintenant une vingtaine de minutes que ma watchphone a sonné, nous informant qu'Audace s'était réveillée du coma dans lequel elle était plongée depuis cinq jours.
Lorsque je l'ai retrouvé au bord de la fissure qui a ravagé le Complex, j'ai cru halluciner.
Elle était en vie après des heures de recherche, bien amochée mais elle était en vie.
Je n'ai pas été aussi soulagé de la savoir en vie depuis un long moment. Ce qu'elle a fait à Venturia est quelque chose que je ne peux pas oublier, quelque chose que je ne peux pas nier.
Elle s'est jetée pour me sauver, sûrement pour faire son intéressante, cependant ça ne change pas les faits.
Audace m'a sauvé la vie.
Et je ne peux pas réfuter ce genre d'acte. Je lui en dois une, et une grosse.
Nous arrivons enfin dans le secteur où elle se trouve et Lizzie redouble de rapidité.
Marco l'avait installé à la base lors de sa réception, puis a décidé de la transférer dans un hôpital publique pour s'assurer que sa disparition n'éveille pas les soupçons.
Surtout que depuis l'annonce du Président, nous sommes tous en danger de mort.
La porte de sa chambre se dessine sous nos yeux et la brune qui me tient la main s'y engouffre sans même prendre la même de toquer.
La survivante est assise, les jambes basculées dans le vide pendant qu'une infirmière lui prélève du sang.
Cette dernière se retourne rageusement :
— Vous ne connaissez pas la politesse qui est de toquer ?, s'offusque-t-elle en rangeant son matériel.
— Audace !, s'écrit Liz sans prêter une oreille à ce que l'autre fille baraguine.
Elle se jette dans ses bras et la nouvelle réceptionne cette étreinte comme elle le peut.
La femme en blouse blanche soupire d'exaspération et récupère ses échantillons de sang.
— Je n'autorise qu'une seule personne à la fois, prévient-t-elle en quittant la pièce.
Je m'engage alors à tourner les talons quand ma meilleure amie me retient :
— Non, Mike ! Va s'y en premier, déclare-t-elle en suivant le chemin du personnel de santé.
Je l'observe sortir et j'essaye par la même occasion de réfléchir à ce que je vais pouvoir lui dire lorsque je vais me retourner en face d'elle.
Je me confronte éventuellement à la situation et dirige mes yeux caramels vers ses perles émeraudes.
— Salut.
Elle tire légèrement sur sa chemise courte.
— Salut.
Je noue mes doigts dans mon dos en analysant la chambre blanche. Je sens son regard me détailler de haut en bas.
— Tu as l'air dans un meilleur état, je dis.
— Heureuse de voir que tu n'as rien, avoue-t-elle en même temps que moi.
Nous rigolons calmement en se regardant dans le blanc des yeux.
Son visage garde tout de même des séquelles de sa chute, les égratignures commencent seulement à se refermer et le bleu sur sa tempe s'estompe tout doucement. Son œil gauche reste encore légèrement rouge sang.
— Toi d'abord, reprenons-nous simultanément.
Elle expire en souriant et je débute alors :
— Comment va ton ventre ?
Elle pose par instinct sa main contre ce dernier en grimaçant.
— C'est douloureux mais je devrais m'en remettre, peut-être même sans cicatrice.
Je m'avance jusqu'à elle et l'écoute attentivement.
— Merci de m'avoir trouvé.
Je ricane en secouant la tête :
— Non, merci à toi de m'avoir sauvé la vie.
Ses yeux changent de teinte et elle m'incite à m'asseoir à côté d'elle.
— Mike à ce propos, je ne sais pas ce qui m'a pris. Quand je t'ai vu au bord de la faille, j'ai paniqué et je voulais juste m'assurer que tu ne tomberais pas.
— Alors tu as préféré sauter à ma place comme la désespérée que tu es.
Ma réplique sonne légèrement sèche et elle détourne le menton, mais en réalité c'était plus un compliment. Il faut en avoir pour faire ce qu'elle a fait. Être extrêmement fou ou tenir à la vie des autres plus qu'à la sienne.
— Tu m'as sauvé la vie Audace, je murmure, et c'est quelque chose que je n'oublierai jamais, tu as ma parole.
Elle pose sa main sur la mienne et quelque chose en moi change. Quelque chose entre elle et moi change.
Mes yeux s'attardent sur ses blessures, maintenant que je ne suis plus qu'à quelques centimètres de son visage, je les vois avec minutie. Son menton est égratigné, ses lèvres entre-ouvertes sont rouges sanguines, son nez me laisse distinguer de très fines taches de rousseurs, et lorsque je m'arrête sur ses yeux : la couleur unique qui les compose me transporte.
J'y vois refléter mon âme, fragmentée en milles éclats de couleurs, un mélange de vert et de bleu exceptionnel : une combinaison rare qui lui donne une teinte émeraude propre à elle-même.
C'est comme regarder le ciel, c'est toujours la même composition et pourtant, chaque soir est sans cesse différent.
Ses yeux m'inspirent exactement le même sentiment : je pourrais les regarder des jours et des nuits, m'y perdre à l'infini ; ça ne sera jamais la même chose.
La porte s'ouvre subitement et je coupe cet échange visuel pour rencontrer cette fois-ci des yeux bruns.
J'entends la respiration rapide de la brune à côté de moi, comme si elle venait elle aussi de vivre un moment inédit.
Nathan se tient debout à l'entrée de la pièce. Il ne dit rien, et je ne sais pas si c'est parce qu'il n'aime pas ce qu'il voit : c'est-à-dire Audace et moi à quelques centimètres l'un de l'autre. Ou s'il se sent coupable de ce qui lui est arrivée.
Un peu des deux sûrement.
Je dégage ma main de la brune, retrouvant mon masque d'indifférence et me remets sur mes pieds. J'envoie un signe de tête à mon ami :
— Heureux que tu sois de retour.
Il hoche de la tête, partageant le même sentiment et je les laisse se retrouver à deux.
***
Noël.
Une fête que tout le monde aime célébrer. Une fête si importante que le Président en créant son empire a décidé de la maintenir malgré tout. Une tradition qui doit réunir famille et ami dans un moment convivial et inoubliable.
Et pourtant je déteste cette période de l'année. Je déteste devoir voir mon entourage heureux et excité pour cette occasion, quand tout ce que je souhaite c'est mourir dans mon lit.
Mon père est mort le vingt-quatre au soir, un peu avant minuit. Deux jours avant mon anniversaire.
Ma mère ne s'en est jamais remis, et plus aucun Noël ou anniversaire n'a été le même depuis ce jour.
C'est comme si elle m'avait programmé à être triste toute ma vie, comme si d'une certaine façon, elle m'empêchait de faire mon deuil et de tourner la page.
Violette et Lizzie s'attellent à faire un buffet de nourriture en tout genre. Elles ne fêtent plus noël le vingt-quatre en respect pour mon père, mais se rattrapent largement le vingt-six, soit aujourd'hui.
Je sais déjà en avance qu'elles préparent un cake à la framboise, mon préféré, dans un élan désespéré de voir un simple sourire sur mes lèvres.
Il finira comme chaque année à la poubelle, néanmoins elles s'entêtent à le refaire encore et encore.
Peut être que je ferais un effort ce soir, peut être que j'en prendrais une part.
Nathan est avec Audace qui est rentrée avant-hier de l'hôpital. Elle doit changer son pansement tous les matins mais grâce à notre avancée médicale, la cicatrisation se fait six fois plus rapidement qu'à la normale.
Cependant, son équilibre n'est pas encore parfait.
Cameron, à son habitude, doit très certainement craquer un code ou un système gouvernemental comme si ça coulait de source.
Quand à moi, je m'obstine à frapper ce pauvre sac qui n'a rien demandé. Je défoule mes émotions sur le tissu épais qui craque sous mes poings durs.
Mon front dégouline de sueur et mes bras commencent à fatiguer mais mon mental est toujours là, redoublant ma technicité, améliorant ma précision.
Je deviens meilleur à chaque coup donné. Je deviens plus fort à chaque phalange ouverte.
Lorsque la porte de la cave claque, je cesse mes frappes et passe le dos de ma main sur mon front, étalant plus le sang qui s'en écoule que retirant la sueur présente.
Mes yeux suivent la démarche mécanique de la brune qui descend les escaliers.
Une main contre le ventre, l'autre fermée en poing et les cheveux en bagaille : Audace peine à y voir le bout.
Sa beauté naturelle presque irréelle me brûle la rétine mais mon visage reste de marbre.
Je l'observe s'avancer jusqu'à moi, légèrement essoufflée puis lorsqu'elle lève les paupières, me gratifier d'un sourire.
Je reste impassible, mon air blasé propre à ma personnalité. Je n'ai aucune idée du pourquoi de sa venue, mais j'aurais préféré qu'elle reste en haut.
— Hey !
Je cligne lentement des yeux hautainement et laisse le silence nous entourait.
Elle inspire pour garder son calme et revête un nouveau sourire :
— Je vais mieux, merci de penser à moi. J'arrive enfin à me déplacer seule, mais ce n'est pas grâce à toi évidemment.
Son ton est sarcastique et elle semble légèrement vexée de mon désintérêt.
Elle m'a sauvé la vie et je lui en dois une, cela ne veut néanmoins pas dire que nous sommes amis.
Pourtant je suis obligé de ravaler le petit sourire qui veut apparaître sur mes lèvres.
— Pourquoi t'es là ?
Ma voix est sèche et froide. Elle se mord sa langue et je vois très clairement qu'elle fait un effort pour rester gentille et cordiale.
C'est extrêmement satisfaisant de la voir à ce point contradictoire entre ce qu'elle fait et ce qu'elle veut.
— Ce n'est pas le même, mais joyeux anniversaire Mike !
Je fronce les sourcils et elle me tend son poing qu'elle desserre, laissant apparaître une petite boîte ocre.
— Je ne veux pas de cadeaux, et certainement pas venant de toi.
Son regard se teinte d'une ombre et je sais que cette fois, je l'ai profondément blessé.
Elle contracte la mâchoire, ravalant la haine qui déferle dans ses perles vertes et tourne les talons tandis que je me reconcentre sur mon sac de riz.
Je ne peux pas apprécier quelqu'un en qui je n'ai pas confiance. C'est contre mes valeurs. Et même si ce qu'elle a fait lors de l'attaque est inoubliable, le pressentiment dans ma poitrine me force à garder mes distances.
C'est comme si je détestais l'aimer. C'est comme si j'aimais la détester.
Je sais que mes pensées n'ont aucun sens et sont à la fois complexes et bizarres mais ce que je ressens.
Et je ne supporte pas les ressentir.
Je n'arrive pas à la détester, peu importe la force et la brutalité de mes mots, je n'arrive moi-même pas à me convaincre.
— Un cadeau ne se refuse pas, dit-elle en déposant l'objet sur le rebord d'escaliers, même pour les connards comme toi.
Elle escalade ensuite les marches le plus rapidement possible, et ferme brutalement la porte.
J'ouvre et referme mes mains dans le but de les détendre puis reprends mes frappes, mais la tête n'y est plus.
Mon cerveau est focalisé sur le coffret ocre dos à moi. Mes pensées sont focalisées sur ce qu'il vient de se passer. Mon cœur est focalisé sur la fille que je viens de blesser par ma froideur.
Je secoue mon poing gauche rageusement dans l'air et me retourne maladroitement dans le but d'aller récupérer l'écrin.
Je l'ouvre délicatement, effrayé de ce qu'il pourrait regorger puis lorsque je l'admire : quelque chose en moi s'éveille. Quelque chose en moi change de nouveau.
Mon cœur se serre et je mets à mordre ma lèvre inférieure pour renfermer toutes les émotions qui veulent me submerger.
J'ai beau être égoïste, son acte me touche profondément. J'avais tort sur ce point, Audace est altruiste, plus que n'importe qui que j'ai pu rencontrer dans ma vie.
Je récupère avec précaution la chaîne argentée à gros maillons que contient la boîte.
Elle ressemble à la perfection à celle de mon père, et même si ce n'est pas l'original, elle pourrait duper n'importe qui.
Cette vision me fait penser à mon père, et j'imagine qu'il ne serait pas fier de ce qu'il voit actuellement.
Un homme fort et musclé en apparence, mais qui est terrifié de ressentir la moindre émotion positive. Quelqu'un qui préfère repousser les gens par facilité plutôt que de les laisser entrer et essayer de le comprendre.
Parce que c'est plus simple de jouer le méchant plutôt que d'agir en héros.
Parce que c'est plus simple d'être détesté pour ce que l'on n'est pas plutôt que d'être aimé pour ce que l'on n'est.
Parce que c'est plus simple d'être froid et mauvais plutôt que d'expliquer pourquoi on l'est.
Parce que tout est beaucoup plus simple quand on fait croire qu'on tient à rien.
Non, mon père ne serait pas fier de l'homme que je suis devenu. Mais ma mère, elle, ne pourrait pas être plus satisfaite.
Être un connard a un peu de bon, je n'aurais pas à la remercier même si je le fais intérieurement en criant.
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Helloooooo,
J'espère que votre journée c'est bien passé et vos vacances aussi en général ! Racontez-moi quelques unes de vos anecdotes 🥺
Bonne rentrée à tous !! Perso j'ai jusqu'à mi septembre encore 🤪
Love❤️
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