» 3.3 - meeting

▪ THE WORLD WE MADE by RUELLE▪

Tu n'as pas peur de lui, c'est ça son problème. — Mike Smith
•—•

AUDACE

Je papillonne des yeux alors que le plafond blanc m'agresse la rétine. Je reprends vite mes esprits. Tous mes derniers souvenirs me reviennent successivement.

Le stage, Bartow, les pièces, Tyler.

Il m'a tiré dessus.

Je me redresse instantanément, si rapidement que j'en ai le tournis, les murs éclatants n'aidant pas. Une main vient alors me rallonger doucement contre le matelas.

— Vous devez vous reposer, affirme une femme en blanc qui consulte la tablette sur la table de chevet.

— Où est-ce que je suis, je murmure à bout de souffle.

— À Venturia.

Je fronce les sourcils mais elle disparait d'un coup. J'étais à Bartow, il y a encore à peine quelques heures. Je tourne ma tête vers la droite, un homme est également allongé, endormi : Mikhail.

Il s'est fait tirer dessus juste après moi.

Je me sens déboussolée, les yeux humides. Je n'arrive pas à bouger mes jambes et ça m'inquiète. La porte s'ouvre sur un autre homme : Ryan, je crois.

Il vérifie l'état de mon binôme, puis se dirige vers moi.

— Comment vas-tu ?, soupire-t-il en posant sa main sur mon front.

Je ne savais pas qu'il me portait autant d'intérêt.

— Mes jambes, je marmonne, le somnifère faisant encore effet.

Il hoche de la tête en caressant ma chevelure :

— Ce n'est rien, tu te sens capable de t'asseoir ?

J'acquiesce et il m'aide à me redresser. Je retiens une grimace de douleur. Il m'attrape mes chevilles et les bascule dans le vide. Je souffle pour évacuer le trop plein d'émotions. Il faut que je garde mon masque intact.

— Pourquoi nous sommes de retour à Venturia ?

Il tourne la tête vers moi alors que ses mains s'activent sur le chariot métallique.

— Le stage est fini.

— Mais nous ne sommes que jeudi matin.

Il secoue la tête en revenant vers moi.

— Non, on est vendredi après-midi. Vous avez dormi pendant longtemps. Le classement va être révélé dans quelques minutes.

Ryan me plante une seringue dans le bras et je grimace. Par peur de découvrir le classement ou à cause de l'aiguille, une énième douleur que Hoffenwald m'apporte, je ne sais pas vraiment.

— Aïe, je m'exclame.

— C'est pour la douleur et te remettre d'aplomb. Tyler t'a visé de près.

Je râle dans ma barbe, ce connard veut vraiment ma peau.

— Enlève ton haut, s'il te plait, dit-il en récupérant une bande.

Je m'exécute et l'hématome qui me prend tout le ventre et la poitrine me coupe la respiration. Mon épiderme est teinté de violet et bleu très sombre sur la majeure partie de mon haut du corps. Je serre les dents plus fort, la douleur semble être à son paroxysme maintenant que j'ai vu les dégâts.

Ryan enroule délicatement son bandage le long de ma colonne vertébrale pour me maintenir droite. D'après ce qu'il me semble dire, j'ai de la chance de n'avoir aucune côte cassée. Les armes des anciens étaient initialement à utiliser en hauteur, de loin. Un tir à bout portant aurait réellement pu me tuer.

— Ne fais pas cette tête, me nargue-t-il, la blessure de Tyler est encore plus moche.

Un petit rire franchit mes lèvres, c'est vrai que je l'ai visé de très près aussi, mais rapidement je déchante et m'appuie sur les épaules du blond tandis qu'un léger gémissement s'échappe de mes lèvres.

— Essaye de ne pas trop contracter les abdos, me conseille-t-il en me renfilant mon t-shirt large.

— Facile à dire, je peste face à la brûlure constante.

Puisque toute l'adrénaline est redescendue, je commence à avoir mal un peu partout. Je sens enfin mes mollets courbaturés et ça me rassure : j'avais peur de finir paraplégique. Mais ma tête ne cesse également de me lancer. L'épreuve m'a bien bousillé bien.

— Aller, on va essayer de se mettre debout.

Il encercle ses bras autour de ma taille et je renforce ma prise sur ses épaules. Lorsque mes pointes de pieds rentrent en contact avec le sol, la fraîcheur du carrelage me percute. C'est froid et ça change du reste de mes ressentis.

Je me mets complètement debout et tente de tenir en inspirant et expirant profondément.

— Tu peux tenir toute seule ? Je dois juste récupérer ton dossier.

Je hoche de la tête et il me lâche. Je bats des bras pour me stabiliser puis finis par retrouver mon équilibre. J'observe le corps endormi de Mikhail, il a l'air paisible malgré le fait qu'un hématome se dessine sur son épaule dénudée. Il est sorti pour m'aider, cette pensée me fait doucement sourire.

— Quand va-t-il se réveiller ?, je demande au blond.

Ryan me rejoint :

— D'ici quelques minutes aussi, une infirmière viendra le prendre en charge.

— Tu es donc infirmier ?

Il sourit.

— Je suis un peu tout le monde et n'importe qui, avoue-t-il avec une assurance qui me fait plisser des yeux.

Nous rejoignons la porte automatique et sortons de la chambre de soin, laissant mon partenaire seul. Le blond s'arrête soudainement, enfonce sa main dans sa poche de pantalon en marmonnant. Puis il attrape mon poignet.

— J'ai pensé que tu voudrais peut-être la montre de ton père.

J'écarquille les yeux alors qu'il m'attache l'objet. Comment peut-il savoir que c'était la montre de mon père quand je ne lui ai jamais dit ?

— Comment l'as-tu su ?, je le questionne en le forçant à me lâcher.

Il fronce les sourcils bizarrement :

— Simple supposition, il hausse les épaules comme si de rien n'était et reprend son chemin, aller viens tu ne veux pas rater le classement !

Je marche jusqu'à lui sur la défensive en gardant mon poignet montré contre moi. Le reste du trajet se fait silencieusement mais je le soupçonne de me cacher quelque chose ou d'en savoir beaucoup plus sur moi que je ne le pensais, et qu'il ne le prétend.

Ryan se stoppe devant la grande porte qui mène sur le Complex. Ce parallèle me rappelle mon arrivée ici, notre posture similaire et la méfiance que j'avais pour lui. Rien n'a vraiment changé en réalité.

Sa main saisie la poignée de porte et je la regarde s'ouvrir sur la même effervescence que trois mois plus tôt.

— On se reverra vite, promet-il en tournant les talons tandis que la porte claque dans mon dos.

J'inspire quand je remarque Lizzie se précipiter vers moi. Elle m'attire dans un câlin qui ne me surprend pas.

— Je ne te voyais nulle part, ça m'inquiétait.

Elle me sert un peu plus fort et je grimace de douleur, cependant je ne lui dis pas, son accolade soulage le poids que j'avais depuis quelques minutes. Aussi bizarre et nouveau soit-il, je me sens à ma place.

— J'ai cru que les rumeurs étaient vraies et je me suis imaginée le pire pour toi.

Je me détache d'elle en fronçant les sourcils.

— Quelles rumeurs ?

— Certains disent que le président Hoffman est ici, intervient Nathan qui vient de nous rejoindre avec Mike.

Je ne suis pas sûre de comprendre ce que sa présence à Venturia signifie. Mais au vu de leur tête, rien de bon.

— Il ne se déplace jamais en personne, poursuit le brun, il envoie toujours un de ses sbires.

— D'où le bruit monstre. Il doit avoir une raison particulière, ajoute Mike avec un certain mépris et je me sens visée.

J'observe son bras bandé, c'est bien lui que j'ai touché. Et d'après l'air qu'il prend avec moi, ça a renforcé le fossé de méfiance qui nous séparait.

— Beaucoup parle également de la honte que tu as mis à Tyler, chantonne la brune, c'était incroyable en y repensant.

Je souris quand la voix d'Houston résonne à travers le microphone, nous appelant à rejoindre les gradins.

— Désolée pour ta blessure, je murmure à Mike alors qu'on se dirige vers ces derniers.

— Sauve tes excuses pour d'autres.

Sa haine envers moi semble avoir officiellement fait son grand retour, peut-être qu'elle n'est même jamais partie. Mes épaules s'affaissent mais je ne peux pas vraiment dire être surprise de lui. Même si je n'arrive pas à le cerner et que visiblement lui non plus, j'ai bien compris que Mike était quelqu'un de très susceptible.

Je suis du mieux que je peux à cause de ma blessure, le groupe qui escalade les gradins quand mon regard se perd dans l'immensité de la pièce. Il se pose sur le visage haineux d'un brun qui marche avec difficulté lui aussi. Tyler espionne chacun de mes mouvements avec la délicatesse inexistante qui le compose.

Il se tient la côte en me foudroyant du regard. Ce à quoi je réponds par un léger sourire. Il a voulu jouer en oubliant que je savais moi aussi jouer.

Cependant je ne rentre pas trop dans la provocation, face à lui, je reste en infériorité pour le moment. J'ai eu un coup de chance et beaucoup d'audace de lui rendre l'appareil. Pourtant connaissant sa façon d'agir, il réfléchit déjà à sa prochaine attaque. Et il reste aux dernières nouvelles, l'ancien responsable de mon binôme. Par ce fait, il a tous les droits sur moi.

En parlant de Mikhail, je l'aperçois avec son groupe à ma droite quand je m'assois tout en haut, à côté de Nathan. Il semble aller mieux et à même retrouver son sourire arrogant et mauvais.

Houston et Hopkins rejoignent l'estrade et toute l'assemblée se mure dans un silence glacial.

L'entraîneur débute son monologue et récapitule les trois derniers jours rapidement. Il annonce le nombre de personnes touchées et le brun pose sa main sur ma cuisse quand le score de Tyler apparaît et que ce dernier se pavane avec Karissa qui obtient le meilleur score des femmes. Nathan est comme d'habitude, très bien placé mais il reste silencieux et n'en dit pas plus.

— Enfin, voici le classement mixe des nouveaux.

L'écran change, faisant disparaitre le classement des anciens pour le nôtre. Mon nom est écrit tout en haut, en première position. J'avale ma salive, retenant un léger sourire. Malgré mon élimination, je reste première. Un sentiment de fierté s'immisce en moi, cependant je n'arrive pas à vraiment savourer ma victoire entièrement. C'est comme un pressentiment, mais je sais que cette place va venir avec des conséquences peu joyeuses.

Lizzie me félicite en me donnant un petit coup d'épaule et je la remercie brièvement. Mikhaïl est en quatrième position, puisqu'un autre groupe est devant lui.

— Félicitations à Audace Ravenwood pour avoir obtenu le meilleur score avec 95% de réussite, dit Hopkins en m'applaudissant.

Tous les regards se posent sur moi et je serre les lèvres, je n'aime pas être au centre de l'attention comme ça. Certains m'envient, d'autres me fixent avec mépris mais la plupart semble effrayer par moi. Comme si j'étais devenue une toute autre personne.

Ils poursuivent sur d'autres explications et je me penche vers mon ami.

— Tu penses que le président pourrait être là pour ce que j'ai fait, je murmure, consciente d'avoir enfreint plus d'une règle.

— Je ne sais pas, c'est une possibilité.

Alors qu'Houston énumère les dix moins bons duos, une brigade de soldats rentrent dans le bâtiment, armée jusqu'aux dents et marchant d'un même pas.

L'armure des gardes est faite principalement de métal noir opaque, je suppose. Leur visage est camouflé par un casque de protection extrêmement avancé. Ce dernier semble également muni d'une vision surdéveloppée. Sur chacun de leur épaule droite, je distingue un symbole mais je n'arrive pas à savoir ce qu'il représente.

Les soldats ne ressemblent en rien de ce que j'ai pu voir de toute ma vie. Ceux sont des machines de guerre. Et je mets ma main a coupé qu'ils sont les gardes du président Hoffman.

Ils sont tous masqués sauf un, que je suppose être le chef puisqu'il est en tête.

Les hommes, s'il y en a vraiment sous tout ce bouclier de fer, s'arrêtent finalement au pied des gradins.

Le chef prend alors la parole dans cette atmosphère pesante, même Houston et Hopkins ont arrêté de respirer, me regardant droit dans les yeux. Je sais déjà ce qu'il va dire avant même qu'il n'ouvre la bouche :

— Mademoiselle Audace Ravenwood, voulez-vous bien nous suivre, affirme-t-il plus qu'il ne demande d'une voix distinguée et presque robotique tant il récite plus qu'il ne parle.

J'inspire un grand bol d'oxygène et me lève quand les doigts de Nathan sur mon poignet me stoppent dans mon élan :

— Quoi qu'il arrive, ne le laisse pas voir tes émotions. Ne tente pas de le provoquer, accepte seulement tout ce qu'il te demandera, me chuchote Nathan tandis que je me dirige vers eux.

Je descends les marches en lui lançant un dernier regard puis me reconcentre sur ce qui se passe devant moi. Les soldats m'escortent sous les yeux curieux du publique et je ferme toutes mes barrières. Je laisse mes émotions se ranger dans chaque boite de ma tête.

Ils me conduisent jusque dans un bureau dont l'existence m'était inconnue et l'homme sans masque rentre en premier.

Je fais le vide en fermant les yeux, une fraction de seconde et en les rouvrant, il m'invite à rentrer.

Je franchis la porte et un homme d'une cinquantaine d'années me fait face, assis derrière le bureau en bois luxueux. Il lève sa main gantée et d'un signe fait sortir le garde qui s'incline.

Mon regard reste planté dans le sien.

Dans son costume rouge vif, le président impose une aura sombre et puissante. Il semble prêt à faire un discours présidentiel et à aller à la guerre tant sa tenue ressemble plus à une armure ensanglantée. Elle me confirme le lien avec celle des gardes.

Sa barbe est taillée au millimètre près et il porte des gants également rouges. Il est beaucoup moins vieux que je ne me l'imaginais, mais conforme aux photos et vidéos que j'ai pu voir de lui.

Il inspire un respect naturel et une peur innée. Je me sens petite et faible face à lui qui respire le pouvoir et la richesse.

— Mademoiselle Ravenwood, commence-t-il en tendant une main vers le siège placé devant le bureau où il se trouve après s'être levé, installez-vous.

Je m'avance d'une démarche sérieuse et assurée, qui ne retranscrit pas du tout la peur qui me noue le ventre. Il m'observe m'asseoir calmement. En réalité, ses yeux n'ont pas quitté ma silhouette depuis que je suis arrivée. On dirait qu'il perce toutes mes intentions et secrets même si j'essaye de contrôler ma respiration pour ne pas lui montrer à quel point je suis paniquée.

Il se rassoit aussi en me souriant.

— Je suis enchanté de vous rencontrer, poursuit-il en posant ses mains jointes sur le bureau. Je vous ai beaucoup observé ces derniers jours et j'ai été agréablement surpris de votre potentiel.

Je hoche de la tête, préférant rester silencieuse pour ne pas laisser parler mes sentiments.

Il attrape une tablette où s'y trouve un dossier qu'il ouvre sous mes yeux, c'est le mien évidemment. Je fixe avec attention tous les éléments présents et essaye même de lire ce qu'il y a écrit à l'envers.

Il y a l'air d'avoir des résultats sur des tests en tout genre. Je remarque mes gènes sélectionnés avec minutie mais également bizarrement, ceux de mon père. Cette dernière spéculation me laisse perplexe et avide de curiosité néanmoins, je tente de camoufler cet intérêt le plus possible.

— Je suis navré pour votre frère, reprend-t-il en attendant ma réaction, mais c'était une mort nécessaire.

Je me mords la langue de toutes mes forces, je ne dois rien laisser paraître. Qu'entend-t-il par nécessaire ? Est-il par tout hasard mêlé à cette histoire ?

Il reporte son attention sur ce qui est rédigé en acquiesçant.

— Votre ADN n'a pas menti, vous êtes née pour ça.

Il se met doucement et froidement à rigoler, et ce son m'hérisse les poils. Il a quelque chose de sinistre dedans.

Cette façon de tout rapporter aux gènes. Il n'y a rien, à ma connaissance, qui prédestine quelqu'un à être mauvais ou à devenir un tueur. Ce sont les expériences de la vie qui nous changent, non pas l'hérédité. Ou ici un dictateur qui se prône président et démocrate.

— Ce que vous avez fait à Bartow, prendre cette arme à une ancienne et la retourner contre les autres, en tirant et blessant un ancien : c'était complètement inédit.

Il marque une pause, penche légèrement la tête sur le côté et détaille mes ongles enfoncés dans mes paumes. C'est un réflexe dont j'ai oublié de prêter attention. Je desserre immédiatement les doigts et pose mes mains à plat contre mes cuisses.

— Mais surtout interdit.

Je frisonne en m'enfonçant un peu plus dans mon siège. L'adrénaline m'a tout du long empêché de penser aux conséquences de mes actes. Néanmoins, tout de suite, assise face au tyran de Hoffenwald, je me dis que j'aurais peut-être dû y réfléchir.

— Cependant, ça vous a valu votre première place dans le classement, ajoute-t-il en haussant un sourcil.

— Pourquoi, j'ose demander.

Il sourit, comme s'il était préparé à mon intervention. Comme s'il avait une longueur d'avance sur chacun de mes mouvements.

— Parce que c'est exactement ce que j'attendais de vous.

Je serre les lèvres, ne comprenant pas où il veut en venir.

— Vous avez été extraordinaire, là où je m'attendais à ce que vous le soyez. Vous vous êtes fait remarquer, et apprécier là où je le voulais, mais vous avez défié les règles pour cela.

— Où voulez-vous en venir ?, je demande en me méfiant de la suite.

Il approche son visage plus près de moi, gardant toujours ses paumes de mains contre la table.

— Si tout le monde suivait votre exemple, les règles n'auraient plus aucune valeur, les soldats ne suivraient plus les ordres et ne répondraient plus que par leur propre volonté. Mon pouvoir n'aurait donc par ce fait, plus aucun intérêt.

— Tout ça juste parce que j'ai volé une arme à une ancienne ?, je réplique en ricanant froidement, pas vraiment consciente que je m'engage sur une pente glissante et aiguisée.

Il plisse les yeux comme un lion qui s'apprête à bondir sur sa proie.

— Juste ça, comme vous dites, c'est l'allumette qui peut mettre feu aux poudres. Juste ça, c'est ce qui peut créer une révolte.

— Ça n'a jamais été mon intention, je réponds rapidement, en pesant mes mots.

Je ne cherche pas à foutre le pays en vrac, je veux juste partir le plus discrètement possible. Je ne veux certainement pas me mettre dans des problèmes qui me dépassent considérablement.

— Je sais, pas pour le moment du moins, poursuit-il du tact au tact. Cependant, vous comprenez que je ne peux pas vous laisser partir, ça en inciterait certains.

Pour la première fois depuis le début, je baisse les yeux et me mets à réfléchir à toute vitesse. Ce n'est pas une question, ni une menace. C'est plus une remarque qui prédit que du mauvais.

— Une première place se mérite et vient avec des responsabilités. Des conséquences inévitables de votre rébellion.

J'avale ma salive en retrouvant le blanc de ses yeux. Ils m'effraient par leur noirceur et leur manque d'émotions. Le président Hoffman est froid, calme comme s'il savait que peu importe l'issue de cette discussion, il en sortira gagnant.

— En tant que première et meilleure du classement de Bartow, Mademoiselle Ravenwood, je vous charge de l'exécution des dix moins bons binômes.

Mon cœur chute de vingt étages, comme le nombre de personnes qu'il veut que j'abatte.

Il lâche cet ordre dans un ton vicieux dont je perçois la satisfaction malsaine qu'il en tire.

Il veut que je tue pour lui. Il veut que je me salisse pour lui. Il veut que je tâche mes mains de sang pour lui.

Et il le fait pour instaurer la peur. La peur de lui. La peur des autres. La peur de moi-même.

Les mots de Nathan me reviennent en tête et alors que son sourire s'agrandit au fur et à mesure que je capitule, je lui offre la réponse qu'il attendait :

— Tout ce vous voudrez, Président.

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(Chapitre pas corrigé)

DESOOOO JE PENSAIS PAS PUBLIER SI TARDIVEMENT

mais je devais corriger ce chapitre cette aprem et au final j'ai fait des raviolis et des cookies !

Est-ce qu'on s'en fout de cette justification ? Oui. Est-ce que je vais quand même continuer à raconter ma vie ? Oui, évidemment

Bon bon bon, ça se corse un peu pour notre chère et tendre Audace.

Vous pensez à quoi pour la suite ?

Le prochain chapitre va un peu faire les montagnes russes mais il sera plus qu'intéressant ! Il est déjà écrit donc dès que j'ai un peu d'avance, bim je vous le balance. D'ici quelques jours du couuuup.

love and peace ❤️

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