« 2.4 - collision

▪ DAYDREAM by RUELLE ▪

Nothing breaks like a heart my boy, nothing. One day you'll understand.
•—•

MIKE

Je claque ma portière, une arme de pointe sur mon épaule, l'œil droit dans le viseur, guettant les alentours bruyants de Venturia.

Ryan de l'autre côté du véhicule fait le repérage aux jumelles infrarouges de notre entrée dans la ville.

Nous avons roulé toute la journée et une bonne partie de la nuit, le soleil pointe tout doucement son nez désormais.

Des points d'entrées ont été mis en place par Marco pour nous faciliter l'accès à la ville et nous nous rendons à un de ces derniers.

D'après les nouvelles reçues par watchphone lors du trajet, dès lors où le message de résistance a été transmis à nos troupes, des combats ont éclaté dans les rues de Venturia.

Cette dernière avait été particulièrement renforcée en soldats depuis notre mission à Audace et moi.

Les habitants se sont retournés contre l'autorité et les escadrilles militaires se sont donc retranchées au Nord, ironiquement près de chez Harry.

À la simple pensée de ce nom, je jette un coup d'œil vers l'arrière du 4x4. Ses yeux convergent presque instantanément dans ma direction. Quelque chose semble la tracasser depuis que nous sommes partis, néanmoins, elle détourne tout aussi vite son regard et je reprends ma position de guetteur.

Je reconnais que lui avoir menti sur Harry c'était moche. Sans parler de mon comportement froid et distant depuis le retour de Nathan. C'est juste plus fort que moi. J'ai l'impression d'être revenu à la case départ avec elle, et ça me tue.

Je ferme les paupières un instant pour contrôler mon cerveau. Je réfléchis et sur-analyse beaucoup trop les situations.

— Mike, contrôle ?, interroge Ryan en retirant ses jumelles à longue portée.

Une fois la ville prise par une majorité de résistants, ils ont suivi le protocole de Marco et ont mis en place des pôles d'entrée sécurisés dans la ville.

— RAS.

— Très bien, reprend le blond en ouvrant la portière du conducteur. Les gardes de pôles sont en place.

Nous remontons dans le véhicule et Ryan démarre d'un quart de tours, nous conduisant jusqu'à l'entrée de la ville.

— Je vous rappelle que notre mission en tant que première ligne est d'assurer le bon fonctionnement des opérations. Nous sommes les moins exposés certes, mais nous n'en serons pas moins en danger, s'exclame Alexia en projetant une carte de sa watchphone.

On a déjà étudié le plan deux fois pendant le voyage jusqu'ici, et pourtant elle ne peut s'empêcher de nous l'expliquer une troisième fois. Je ne les écoute donc que d'un oreille et positionne ma tempe contre la vitre teintée.

D'ici dix minutes nous seront au pôle et d'ici une quinzaine minutes nous frôlerons le sol de la ville.

— Nous n'allons pas participer au déroulement même des combats et prise de pouvoir. Notre rôle primordial est d'assurer la sécurisation du périmètre. Nous gagnons Venturia aujourd'hui, il n'y a pas de retour en arrière.

Je remarque une épaisse fumée noire s'élever dans le ciel à travers la fenêtre. Une fois que l'on obtiendra, qu'est qu'il en restera ?

— Nous entrons par l'ouest, juste ici, je la revois pointer son doigts sur une petite croix numérique. Les présumés camps de regroupement des militaires devraient se trouver dans le nord est.

Elle indique une nouvelle fois une croix.

Je me tourne finalement complètement vers eux, le dos face la route et écoute les dernières mesures.

— Ils devraient être à un ou deux kilomètres maximum de notre positionnement. Comme il l'a été précisé hier, pas de mise à mort inutile. Si le garde refuse de coopérer, tirez-lui dans la jambe. S'il tente de s'enfuir malgré cela, tirez-lui dans la tête.

Le visage de la brune se crispe. Nous sommes obligés de faire des choses inhumaines pour retrouver notre humanité.

— Cependant notre but premier n'est pas d'aller à la confrontation. Mike, Audace, Lizzie et Nathan, vous vous chargerez de la zone nord ouest tandis que Ryan, Mikhaïl, Violette et moi prendrons la zone sud. Rappelles vous en cas de contact avec des présumés résistants, vous les rapatriez à la base ou d'autres escouades viendront les récupérer. On ne sait jamais à qui on a à faire.

Lizzie lève ses yeux vers moi et je n'aime pas trop ce que j'y vois. Je n'arrive pas à m'empêcher de ressasser notre dispute.

Tout était bien plus simple avant son départ à Pidrod, avant la mission avec Audace.

Suis-je si bête que ça pour ne pas comprendre pourquoi elle m'en veut autant ?

Oui, Lizzie est différente des autres. Oui, elle représente bien plus qu'une amie à mes yeux.

Elle fait partie de ma famille.

Mais il n'y a aucun pacte ou nom pour décrire notre relation.

Certes elle a su trouver refuge dans mes bras, une fois sa relation finie avec Aiden, une fois que je lui ai cassé le nez et une côte. C'est pourtant toujours elle qui a voulu garder ces aventures secrètes. J'ai toujours cru que c'était en rapport avec Greg, aujourd'hui je n'en suis plus si certain.

Qu'elle m'en veuille, c'est compréhensible, mais qu'elle en veuille à Audace me dépasse.

Elle ne savait pas pour Nathan, et au vu de comment elle fuit ce souvenir, ça ne se reproduira plus jamais.

Mes yeux décrochent ceux de la brune pour se poser sur Audace. Elle est attentive aux paroles d'Alexia comme si ce n'était pas son plan à elle depuis le début.

Ses yeux émeraudes divaguent entre la carte virtuelle et le visage de la fille aux cheveux rouges. Ils papillonnent calmement avec une douceur à m'en faire tourner la tête, ses traits sont pourtant durs et sérieux.

Elle a vieilli d'une dizaine d'années en à peine quelques mois.

Ses cheveux courts la rendent plus sévère qu'elle ne l'est en réalité. Sa bouche ne sourit plus comme elle a su le faire, même si ce n'était pas pour moi.

Je savais qu'elle finirait pas s'infiltrer sous ma peau. Je ne pensais juste pas si facilement, si rapidement.

Instinctivement je me gratte le bras comme si je pouvais faire disparaître la sensation qu'elle me fait ressentir dès que je pose mes yeux sur elle.

Elle a craqué ma carapace. Pire, je crois qu'elle l'a fait exploser et maintenant tout le monde peut voir la vulnérabilité qui m'habite.

Cependant rien n'a changé entre elle et moi.

Je déteste toujours autant l'aimer et je l'aime toujours autant que je la déteste.

Pourtant quand son regard se lève et qu'elle cherche quelqu'un du visage : je ne suis pas cette personne.

Nathan hoche la tête pour la rassurer de peu importe ce qu'il lit en elle.

Je détourne le menton, un goût amer dans la gorge et je retombe sur Lizzie qui ne m'a pas quitté du regard depuis tout à l'heure.

Contrairement à l'autre brune, je lis à la perfection dans ses iris bleutés. Elle me nargue presque, histoire de me faire comprendre que je ressens enfin ce qu'elle ressent.

Le véhicule s'arrête brutalement, et nous revêtons tous nos masques d'insensibilité.

Alexia referme l'écran de sa watchphone et je me remets face au pare-brise pendant que Ryan baisse doucement sa vitre.

Deux hommes armés jusqu'aux dents nous accueille. Durant un instant, je me demande s'ils sont bien dans notre camp ou si cette supercherie n'est pas qu'un gigantesque piège.

— Escuade A2, intervient simplement le blond en tendant son poignet pour faire vérifier sa puce.

Un des soldats le scanne puis hoche la tête pour nous autoriser le passage.

— C'est bon, faites tout de même attention aux rues parallèles. Il y a beaucoup de bombardements dans cette zone.

— Merci, soldat.

Ryan remonte la vitre et nous repartons rapidement, les pneus grinçant le goudron froid.

Les rues sont sans grande surprise bien vides, nous entendons pourtant les craquements incessants des bouts de verres.

Le point d'arrivée se dessine désormais face à nous, là ou une grande tour en l'honneur du Président a été construite. On y décèle maintenant des fissures et quelques endroits, la pierre s'est même fendue : elle reste pourtant toujours aussi droite, aussi haute et aussi puissante. Parfaitement à l'image de l'homme contre lequel nous nous battons.

Le conducteur coupe définitivement le moteur tandis que nous descendons tous d'un même ton du 4x4.

Je récupère mon sac à dos, chargé de munitions et rationnement pour tenir trois jours. Une gourde est glissée dans la poche extérieure.

Instinctivement nous nous mettons par groupe, Nathan, Lizzie et Audace se rangent à mes côtés et le groupe de Ryan fait de même.

— Faites attention, et en cas de problèmes, pressez trois fois sur vos watchphone. Elle nous enverra votre position exacte et nous viendrons vous secourir. Bonne chance, conclue Alexia.

Pendant quelques secondes, nous les observons nous tourner le dos, puis vient notre tour.

Personne n'ose parler. Parce que chacun est bien trop perdu dans ses problèmes, ou peut-être parce que l'atmosphère est si tendue que le silence pèse sur nos lèvres.

Les rues sont désertes, il n'y a même pas une mouche. Simplement d'innombrables blocs de pierres qui viennent des immeubles fracturés.

Même à quelques mètres, je sens la crispation de Lizzie. Sa ville réduite en miettes. Je me demande si la maison de Nathan a été épargnée par toutes ces explosions, je l'espère.

L'absence de toute vie autour de nous, n'empêche pas le bruit sourd des armes qui tirent de résonner à quelques rues de nous.

C'est un faux calme, nous ne sommes pas loin du champ de bataille.

Au bout de quelques mètres, nous arrivons à une intersection.

— On devrait se séparer pour être plus efficace, avoue finalement Nathan en laissant son AK-47 retomber sur sa hanche, suspendu par sa anse.

— Tout à fait d'accord, intervient la brune à côté de lui. Je me mets avec Mike.

— Moi Nathan, ajoute Lizzie simultanément avec Audace.

Un blanc nous envahit et elles se regardent toutes les deux dans le blanc des yeux.

Je ne suis qu'à demi surpris qu'Audace souhaite se mettre avec moi. Elle compte me garder à l'œil suite à mon hésitation face à sa promesse de ne rien dire à Nathan.

Ce dernier me dévisage quelques instants, comme s'il y avait une raison particulière à ce qu'Audace décide de venir avec moi. Et il y en a bien une, que j'essaye désespérément de lui cacher.

Nous finissons par créer les groupes et Audace et moi prenons la direction de gauche.

Je traîne des pieds et je vois bien que ça l'agace. Elle regarde droit devant elle alors que je ne cesse de me retourner vers Lizzie et Nathan qui marchent dans la direction opposée.

— Je ne lui aurais rien dit.

— On ne sait jamais, répond-t-elle sans plus d'émotions. Je n'ai plus confiance en personne.

Ma mâchoire se contracte.

— C'était pour te protéger.

— De quoi ? De qui ?, elle réplique ironiquement.

Je soupire en trainant encore plus des pieds, émettant un bruit de plus en plus fort :

— J'ai reçu un ordre et j'y ai obéi, c'est aussi simple que ça. Comme tu as obéi aux ordres du président.

Elle s'arrête brusquement, piquée à vif par mon allusion à l'entraînement.

— Il m'aurait tué, toi et moi le savons. Mais toi, qui pointait une arme sur ta tête ?

Je déglutis, pris au dépourvu.

— Je n'étais pas au courant que Nathan savait depuis le début, c'était lui qui était plus proche d'Harry que de moi. Il a été une figure paternité pour nous, mais je l'ai toujours soupçonné d'avoir plus d'intérêt pour Nathan. Je ne m'étais pas trompé, c'est à lui qu'il a parlé de toi. Pas moi.

Mon discours est teinté de bien trop d'émotions, mais c'est Audace. Je l'ai vu plus bas que terre, et d'une certaine façon, elle aussi.

Son regard se détend, et elle fait la chose que je déteste le plus : elle ressent de la pitié. Elle a pitié de moi pour ne pas avoir été le préféré.

— Quelque chose au fond de moi ne peut s'empêcher de me demander si les rôles avaient été échangés, si c'était à moi qu'il en avait parlé, est-ce que tu voudrais de moi, si tu m'avais rencontré le premier ?

J'ai capté son attention. Ses yeux sont plongés dans les miens, et j'arrive à y lire qu'elle s'est déjà posée la question. Si Nathan n'existait pas, m'aimerait-elle comme je l'aime ?

Elle détourne finalement le regard et je comprends que non. Nathan aurait quand même été son premier choix. Comme il a toujours été le premier choix de tout le monde.

Le président. Harry. Audace.

La seule personne que j'avais, c'était Lizzie et je crains de l'avoir perdu en assouvissant la pulsion qu'était Audace.

Nos pas reprennent instinctivement mais je ne suis plus réellement à l'affût, si un mec sortait, je serais incapable de lui tirer dessus.

— Parfois je repense au jour ou je suis tombée en vélo en rentrant de l'école, reprend bizarrement Audace d'une voix monotone les yeux dans le vide. Je m'étais fracturée le bras, et je pleurais tellement que je n'avais pas vu la voiture qui fonçait sur moi.

Elle marque une petite pause et je redoute la suite de son histoire :

— Je devais avoir quatorze ans, comment j'étais censée penser à la route et au traffic important à une heure de pointe. J'ai traversé la route, déboussolée et la voiture a fait un écart pour m'éviter. Elle s'est écrasée contre un lampadaire à énergie solaire. La conductrice a eu une légère contusion mais sa voiture était foutue. Et si elle ne m'avait pas évité ?

Abasourdi, je la laisse parler toute seule.

— Si elle ne m'avait pas évité, toutes les choses qui sont arrivées par ma faute, n'auraient probablement jamais eu lieu. Et la moitié des personnes mortes ne le seraient probablement pas non plus. Ça aurait évité à des villes si majestueuses que Venturia de se retrouver prises dans la guerre. Probablement.

Et la subtilité est bien là. Toutes ces choses auraient pu être évitées. Ou peut-être pas. Venturia était peut-être destinée à recevoir des dizaines de bombes et abritait des combats.

L'histoire a été écrite ainsi et on ne saura jamais réellement comment elle aurait pu se dérouler autrement sans un facteur aussi fondamental. Mais on ne peut que changer l'histoire en agissant, c'est bien pour cela qu'on est présent ici aujourd'hui.

***

Nous n'avons pas croisé un chat, et cela fait bien une heure que l'on déambule. Je reconnais un des plus beaux quartiers de Venturia. Il est en plutôt bon état.

Nous n'avons échangé que quelques mots après sa révélation.

Un tir retentit à notre droite et Audace se met directement en position défense, ce que je fais aussi. Je pose un genou au sol, pour être plus stable en cas de possible contre-attaque.

Pendant une trentaine de secondes, il n'y a plus rien. Notre vigilance ne faiblit pas. Il y a quelque chose, tout près.

J'espère simplement qu'ils ne sont pas cinquante. On ne ferait clairement pas le poids, même avec nos armes de pointe.

Un cri de femme se fait entendre puis c'est la détente d'une arme qui rugit.

Je cligne des yeux anormalement. Pourquoi j'ai autant les chocottes ?

Cinq soldats surgissent du gratte-ciel scintillant. Ils ne nous ont pas encore vu.

— J'attends tes ordres, je lui chuchote, déplaçant pendant une seconde mon regard sur la brune immobile.

— Ne tires pas, ils sont peut-être dans notre camp.

J'ai un peu de mal à le croire au vu du précédent coup de feu mais je m'abstiens de commentaires.

Un autre hurlement, masculin celui-ci, glace l'atmosphère et les soldats se retournent. Un gars que je ne reconnais pas du tout, franchit les portes de l'immeuble, une carabine sur le bras.

Il tire et abat un des gardes, d'une seule balle. Il a un sacré talent pour avoir visé d'aussi loin avec une si bonne précision.

Avant que le reste du groupe réplique, un autre coup part et atteint dans l'épaule l'homme qui s'apprêtait à tirer sur le résistant.

Audace vient de dévoiler notre position.

Les fusils se dirigent alors désormais dans notre direction, et nous ne sommes pas du tout à couvert.

C'est plus fort que moi, une remarque s'impose :

— Mais putain, tu veux nous tuer.

Une balle frôle ma hauteur et je me reconcentre sur le combat prêt à éclater.

Nous sommes à une sacrée distance et même s'ils leur seraient compliqués de nous avoir du premier coup : je n'ai pas très envie de parier.

Pourtant avant qu'une autre série de coupe de feu éclate, trois des cinq hommes s'effondrent au sol dans une suite rapide, celui blessé se trouvant toujours dans les graviers. Le soldat restant baisse son arme.

— Allons-y.

Il lève ses mains en l'air, et Audace décide de le rejoindre en grande foulée.

Je secoue brièvement la tête de mécontentement puis finis par prendre le rythme de la course.

Arrivée à la hauteur de la brune qui ralentit, je la vois tout de même garder son flingue pointer sur le traître.

— Mon nom est Dong-Yul, annonce l'homme d'origine asiatique, probablement coréenne. Je suis du côté de la résistance.

Les sourcils de la seule femme présente se froncent un peu plus :

— Comment puissions-nous en être certain ?

— J'ai tué mon groupe et épargné l'homme.

Je ne crois pas que ça soit la réponse attendue.

— Et la femme ?, j'interviens mon épaule frôlant celle d'Audace.

Le garde est légèrement surprise.

— Je ne pouvais pas trahir ma couverture avant de vous avoir retrouvé.

Audace incline légèrement le menton vers l'autre garçon, qui ne doit avoir que deux ou trois années de plus que moi.

— C'est lui qui a tiré sur la fille ?

Il secoue la tête et mes épaules se détendent un tout petit peu.

— Non, il a demandé à lui tirer dans la jambe. C'est lui qui l'a abattu.

Il pointe alors l'homme blessé à l'épaule, et dans un geste froid et calculé, Audace dégaine son arme et lui assène un tir fatal entre les deux yeux.

Il s'effondre avant même d'avoir pu laisser une supplication s'échapper.

Je sens distinctement les petits poils de ma nuque se dresser sur mon crâne.

Audace, oh Audace.

— Essaye de nous duper, et tu finiras comme lui.

Son ton est froid et distinct, bien plus sérieux et sévère que pourrait l'être en réalité la situation. Parfois, je me demande réellement si c'est la personne sous mes yeux qu'il n'y a quelques mois. Est-ce que c'est vraiment la personne qui m'a appartenu pour une nuit, ou si elle n'est qu'un simple souvenir redondant.

Elle découvre son poignet recouvert d'une grosse laine polaire et active sa watchphone.

— Nous avons deux résistants dans le secteur O, six blocs de la balise.

— Copy that, grésille la voix provenant de l'hologramme. Ramenez-les à votre base.

— Suivez-moi, j'exige.

Je place mon fusil du côté du soldat et nous empruntons le chemin inverse afin de retourner au 4x4. Pour des mesures de sécurité évidente, Audace a récupéré leur arme.

Le trajet retour se fait sans aucune encombre et même si je ne m'attendais pas à de vraies confrontations, j'aurais pensé que déambuler dans Venturia serait bien plus complexe.

Quelque chose cloche forcément. Quelque chose cloche toujours.

Les temps morts à Hoffenwald n'existent que pour prédire des évènements bien plus graves.

Le calme avant la tempête.

Comme Audace en quelque sorte, quelque chose gronde en elle, quelque chose qu'aucun de nous appréciera.

Nous passons le croisement où le groupe s'est séparé trois quarts d'heure plus tôt et en à peine quelques enjambées, je distingue de nouveau le véhicule de Ryan. Lizzie semble accroupie, face à une femme blessée qu'elle soigne. A sa droite, une jeune fille tient la main de sa sœur, je présume.

Nathan est lui introuvable.

— Quasiment comme neuf, chantonne la brune, se redressant, tu demanderas tout de même des points de suture une fois rapatriée sur le camps.

Marco a décidé de monter un camps, en périphérie de Venturia pour les blessés et les nouvelles recrues. C'est Harry qui en a la charge.

Lizzie finit par se retourner vers nous lorsque nos pas se font remarquer.

— Il y a des blessés ?

Audace secoue négativement la tête, cherchant visiblement quelque chose, quelqu'un.

— Où est Nathan ?

Avant que Lizzie puisse répondre, une masse humaine me percute de plein fouet. Je m'étale sur le bitume, m'érafle la nuque et ferme les yeux après avoir reçu de la poussière dans ces derniers.

Je n'ai pourtant pas besoin de les ouvrir pour savoir qui est sur moi, le poing levé, m'assénant le premier coup, d'une longue série.

——————
Pardonnez les coquilles et l'heure tardive, un nouveau chapitre depuis un bail les coupains <3

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