« 1.7 - new year

▪ MERCY by HURTS ▪

On nous répète qu'aimer c'est offrir une faiblesse à notre ennemi, c'est vrai en partie, mais aimer c'est surtout se sacrifier pour quelqu'un qui pourrait vous briser le cœur en quelques secondes. — Nathan Atkins
•—•

NATHAN

Je me réveille en sursaut pour la énième fois cette nuit. Les lamentations de mes voisins y sont pour beaucoup.

J'essaye de me tourner sur le matelas peu confortable qui me supporte quand la douleur infâme dans mon ventre se fait ressentir.

Ma plaie n'arrive pas à cicatriser correctement, peut-être que c'est parce que j'aurais dû mourir cette nuit là.

Je n'arrive même pas réellement à comprendre comment le sérum a pu faire effet. On est censé l'ingérer, puis dans les minutes qui suivent notre cœur s'arrête pour repartir quinze minutes plus tard.

Une des folles inversions des sous-sols.

La Résistance comptait l'administrer à Audace en cas d'urgence majeure. Elle serait morte pendant quinze minutes, Hoffman aurait pu l'oublier et nous aurions pu la renvoyer à l'extérieur comme Harry l'avait ordonné.

Cependant, rien ne s'est passé comme prévu à cause de ce connard de Aiden. En me tirant dessus, il a déclenché une guerre mais il a aussi révélé ma position compromettante.

Il n'a pas fallu longtemps à Hoffman pour deviner mes intentions et l'utilité de la fiole que j'avais volé. Et me voilà maintenant, emprisonné à côté d'un autre membre au placé : Harry.

Je n'ai aucune idée depuis combien temps il se trouve dans cette situation, ou même de la mienne en réalité.

Le temps a pris une trajectoire différente. Je ne serais dire si une semaine, deux mois ou un an se sont écoulés. Je sais juste que je suis sortie du coma il y a au moins onze nuits et que depuis deux nuits, Harry est instable.

Il tente tous les jours de fracasser la porte qui le retient captif sans succès. Tout ce qu'il gagne face à son acharnement, ce sont des sédatifs et des électrochocs. Ça ne l'arrête pourtant pas de réessayer le lendemain.

C'est un trait de famille reconnaissable, même un peu trop. La ressemblance, le caractère, la façon d'être, ça aurait dû me mettre instantanément la puce à l'oreille.

— Nathan, tu es réveillé ?, demande-t-il en posant ses deux mains sur la baie vitrée.

Je marmonne une réponse vague à moitié somnolant. Je m'extirpe alors du matelas et roule par miracle jusqu'à Harry.

— Comment ça va gamin ?

— Mal, j'avoue sans honte.

Je soulève mon t-shirt, révélant les points de suture affreux et infectés. Les médecins peuvent dire tout ce qu'ils veulent sur mon état favorable : je me sens comme un mort vivant.

— Rabaisse-moi ça, c'est sacrément moche.

J'obtempère en respirant comme si je venais de courir un sprint. La sueur sur mon front ne fait que s'accumuler.

— Je vais trouver une sortie Nathan. Je refuse que toi ou moi ne meure dans ce trou.

— Il n'y a pas d'échappatoire, je soupire en me mettant dos à la vitre. Après tant d'années, je l'aurais su s'il y en avait une.

Dire qu'ils m'ont refoutu dans la même cellule qu'il y a quatre ans, me rend malade. Il y a quatre ans alors que je me tuais à petit feu, c'était Mike à la place de Harry, qui tentait comme il pouvait de maintenir nos miettes ensemble.

— J'ai travaillé pendant plus de sept ans sur cette propriété et j'ai passé des centaines d'heures dans ces sous-sols. Je vais nous trouver une sortie, crois en moi.

J'ai envie. Terriblement envie d'y croire. Harry a toujours gardé ses promesses mais cette fois-ci, il me demande de croire en l'impossible. On ne sortira pas de nous-mêmes. Et il faudrait que Hoffman tombe sur la tête pour qu'il décide de son plein gré de nous faire sortir.

D'après Harry, la Résistance ne viendra pas. Ça ne m'étonne pas réellement, je n'étais qu'un pion de plus dans leur jeu. Et ils ont sûrement mieux à faire qu'à tenter une mission suicide.

Pourtant, dès que j'y pense je ressens un pincement au cœur. Je m'imagine Mike et Audace avec les autres qui me croient mort. Je vois aussi mon meilleur pote prendre sur lui et s'empêcher de tuer Audace dès qu'elle ouvre la bouche.

Maintenant que je ne suis plus là, il ne reste plus que Lizzie pour surveiller qu'un des deux n'enterre pas l'autre.

Et puis, quand je finis par fermer les yeux. Je revois ceux émeraude de la fille que j'aime. Je les vois gorgés de larmes et me suppliant de rester un peu plus longtemps.

Je vois ses sourcils bruns foncés se fronçaient sous la colère ou encore sa peau légèrement satinée par les rayons matinales du soleil après que l'on est passé la nuit ensemble. Ses lèvres rouges et aguicheuses qui n'ont jamais réussi à garder pour elles leurs opinions.

Je sens mes doigts passés dans ses cheveux bruns et longs, légèrement ondulés naturellement. Ils sont parfois doux et propres : ils sentent la mangue et l'été. Ou rêches et sales : retour d'une journée d'entraînements intensifs dans des conditions épouvantables.

J'entends sa voix me murmurer à l'oreille : calme et harmonieuse. Et je l'entends crier : de douleur, de tristesse.

Mes paupières s'ouvrent d'elles-mêmes.

Peu importe où elle est, ce qu'elle fait, tout ce que j'espère c'est qu'elle soit en sécurité. En vie.

Je ne m'en remettrais jamais si je la voyais franchir ses portes blindées, des gardes la maintenant alors que son corps inconscient serait jeté dans la cellule en face de la mienne.

Non, s'il y a bien une chose dont laquelle Audace doit être épargnée : c'est bien les sous-sols.

— Nathan, intervient l'homme de l'autre côté de la vitre, à quoi tu penses ?

Mes épaules relâchent leurs poids :

— À comment ça aurait été plus simple si j'étais resté mort.

Il ne répond rien. Il n'y a rien à répondre et pourtant :

— Quel gâchis ça serait.

Je redresse la tête vers la porte en verre.

Elle se tient là, droite et magnifique. Ses mèches brunes rebelles sont tirées par une pince vers l'arrière, son sourire est éclatant et ses yeux... ses yeux m'envoûtent. Mais plus je les regarde et moins je les vois : ils n'ont pas la couleur que j'aimerais qu'ils aient.

La fille aux yeux roses passent sa paume sur le détecteur prévu pour et la porte disparaît, lui permettant d'entrer dans ma cellule.

Elle finit par s'accroupir face à moi pendant que mon unique sortie se referme sur elle-même. Les talons hauts qu'elle porte la rendent plus intimidante qu'elle ne l'est déjà.

— Longtemps hein ?

Je détourne mon regard du visage de Soryia. J'aurais préféré qu'elle ne vienne pas.

— Tu m'excuseras, j'étais occupée à chasser du rebelle.

Harry derrière moi claque des dents, comme prêt à lui sauter à la gorge pour la déchiqueter. Néanmoins c'est moi que Soryia regarde. De toute façon, elle a toujours été obsédée par moi.

Ce qui est plutôt malsain sachant qu'elle a à peine dix-huit ans.

— Tu peux y retourner ?, je grince en plissant malicieusement des yeux.

— Tu aimerais, susurre-t-elle en attrapant mon menton, me griffant légèrement.

Tenter de négocier avec elle ne sert à rien. Soryia ne connaît pas le mot « non » et même si elle venait à le rencontrer et le comprendre, ça ne l'arrêterai pas de faire ce qu'elle veut faire.

Alors pour ma santé mentale et gagner du temps, je vais dans son sens.

— Pourquoi es-tu là ?

Elle ricane en papillonnant des yeux. Son caractère me révulse et pourtant je n'arrive pas à ne pas la trouver belle.

— Petit chanceux, j'ai eu l'accord de mon oncle pour t'avoir comme cavalier ce soir aux festivités.

Le nouvel an hoffalien.

Je suis donc resté plus d'un mois blessé et inconscient.

Je cligne des yeux à multiples reprises, j'ai dû mal à encaisser cette information. Hoffman n'est pas réellement l'oncle de Soryia mais elle le considère comme tel.

— Le président a accepté ?, avoue Harry dans mon dos, me rappelant sa présence.

Soryia le dévisage, comme s'il était un insecte qu'elle voudrait écraser. Elle ne l'a jamais apprécié de toute façon.

Évidement qu'Hoffman a accepté, parce que premièrement comme dit précédemment : la fille en face de moi ne se contente jamais d'un refus et deuxièmement parce qu'il a un plan en tête.

— Ils ne t'ont pas tué encore ?

— À croire que les cafards sont résistants, sourit-il mesquinement retournant le surnom qu'elle lui a toujours donné contre elle.

Elle renifle par le nez, tentant sûrement de garder contenance et non pas d'exploser comme la gamine qu'elle est au fond.

Tuer Harry n'est pas dans les plans de Hoffman, c'est certain. Elle ne peut donc rien faire.

Elle finit par lui offrir un faux sourire :

— Je ne suis pas là pour toi de toute manière. Tu peux continuer à taper contre ta vitre.

Aussitôt dit, elle hèle un garde qui rentre et me remet sur pieds. Je sers les dents, retenant un douloureux juron.

Soryia me lève la tête, dégageant mon cou et ma pomme d'Adam marqué, et presse une seringue directement dans la jugulaire.

J'entre choque un peu plus mes dents. Connasse. Elle enfonce toute la pipette et les contractions dans mes muscles se détendent.

— Comme neuf, jubile-t-elle alors que le garde me libère.

Mon cœur bat vite. Mon sang pulse dans mes veines rapidement. Mon cerveau analyse à deux milles à l'heure. Ma tête tourne dans tous les sens.

— Salope, rumine Harry en retournant se coucher sur son minable matelas.

Et il a raison. Soryia vient de m'injecter un antidouleur extrêmement puissant mais je ne suis pas reconnaissant, non, certainement pas.

Je me retiens de l'étrangler surtout.

Proclividolor est un sérum crée tout spécialement ici et qui a la particularité de faire disparaître toutes les douleurs, aussi bien physiques qu'émotionnelles. Le seul inconvénient : on y devient en à peine quelques millilitres addict. Et la pipette de Soryia était remplie.

Je n'en avais jamais reçu, mais j'ai vu les dégâts qu'elle peut faire. Je vais me sentir bien pendant plusieurs heures, avec un peu de chance plusieurs jours, mais mon état rechutera. Et en pire cette fois-ci.

— Tu n'as pas fait ça ?, je lui chuchote, paralysé par son acte.

Elle hausse les épaules, en souriant légèrement :

— C'était la seule solution pour améliorer ton état. Tu me remercieras, tu verras.

Mon réflexe est plus fort que moi. Je la plaque violemment contre le mur opposé et sa tête prend un sacré coup.

Le garde m'attrape et me dégage rapidement d'elle, cependant je n'arrive pas à regretter ce que je viens de faire.

La brune se tient l'arrière du crâne, en me foudroyant du regard. Je n'ai jamais été violent envers elle, mais elle a aujourd'hui dépassé une limite.

— Garde, sortez-le.

L'homme obtempère même s'il appelle du renfort, pas rassuré. Avec sa putain d'injection, j'ai retrouvé mes capacités comme si j'avais continué à m'entraîner pendant un mois, comme si ma blessure n'avait jamais existé. Mais tout ça, je le payerai plus tard.

Les deux soldats me font monter les escaliers en pierre qui mènent à la sortie du caveau. Le soleil me brûle la rétine en premier. Je n'ai plus l'habitude d'autant de luminosité, ou en tout cas de celle naturelle. Le ciel est orangé et le début de coucher de soleil m'émerveille comme si c'était la toute première fois que je le voyais.

Ils me lâchent une fois que mes pieds touchent l'herbe. Celui qui était chargé de moi me fixe un bracelet à mon insu : ce dernier s'agrafe à mon poignet par des bouts crantés, entaillant ma chair.

— Tu ne pensais pas que j'allais te laisser la possibilité de t'enfuir ?

Soryia sort elle aussi du caveau, un air plus crispé et énervé que quand elle y est rentrée. Elle n'a pas apprécié mon coup dans la cellule. Tant mieux.

— Un mouvement suspect et je grille tes neurones, explique-t-elle en agitant une petite manette avec des boutons, compris ? Tu seras tellement un légume que même ta chère Audace ne voudra plus de toi.

Ma peau frissonne, mais pas à cause du vent. Le fait qu'Audace est quelque part sur le continent me donne envie de la rejoindre malgré l'avertissement de Soryia.

Je déteste l'emprise qu'une gosse peut avoir sur moi. Elle me mène par le bâton et dans ce cas présent par la télécommande.

J'inspire par le nez et la laisse m'attraper par le bras tandis qu'elle nous dirige vers l'immense manoir.

Soryia en occupe une partie depuis qu'elle a été élu chef de l'armée. C'est ce qu'elle m'explique.

Au fond, je ricane fort. Houston a dû être hors de lui. Apprendre qu'une fille du tiers de son âge prend sa place. J'aurais donné cher pour voir la tronche qu'il a tiré quand Hoffman le lui a dit.

Une fois arrivé dans sa suite, je me jette sur son lit et m'enfonce dans les couvertures. Ça fait si longtemps que je n'ai pas été sur un matelas confortable que je prends soin de fermer les yeux et de profiter.

Soryia ne dit rien et s'occupe de commander à manger.

Puis elle s'assoit devant sa coiffeuse et inspecte son visage parfait.

Au fond, j'ai de la peine pour cette fille. J'ai beau lui en vouloir et être répulsé par tout ce qui la compose, je n'arrive pas à éloigner ce sentiment. Si elle venait à pointer un flingue sur un des membres de ma famille, je la descendrais sans hésiter, mais je sais que j'aurais des remords.

Parce que Soryia a beau être dominante, manipulatrice, et vicieuse : elle a tout de même un cœur. Et ce dernier a été éduqué dans la peur et la répression. Elle est le petit soldat parfait de Hoffenwald, parce que toute sa vie on ne lui a montré qu'un seul et unique chemin.

J'ai tout de même du mal à digérer son coup dans la cellule et la seringue de drogue qu'elle m'a injecté. Je vais avoir du boulot pour remonter la pente.

— Tu ne t'aies jamais demandé comment aurait pu être ta vie, si tu étais resté à l'extérieur ?

Je me redresse sur mes coudes, interloqué, Soryia ne parle jamais de l'extérieur parce qu'elle a été conditionnée comme s'il n'existait pas.

Je prends quelques secondes pour réfléchir. Je ne me suis jamais posé la question, j'ai simplement assumé que ma vie était désormais ici.

— Je serais probablement mort avant mes vingt ans, dans d'affreuses circonstances, seul.

Ses yeux me regardent à travers le miroir, vulnérable comme je ne l'ai jamais vu.

— Pourquoi m'as-tu pris comme cavalier, Soryia, quand des centaines d'autres hommes sont à ta disposition ?

Je sais qu'elle a toujours eu un gros faible pour moi. On se fréquente depuis ses quinze ans, depuis qu'Hoffman a voulu me vendre à son père comme si j'étais qu'un simple objet de courtoisie.

Elle s'apprête à répondre quand un homme frappe à la porte, apportant mes viennoiseries préférées sur un plateau en argent.

Elle utilise cette interruption pour clôturer le sujet :

— Je me suis souvenue que les croissants aux amandes sont tes préférés.

Je la gratifie d'un maigre sourire. Si c'était Audace qui avait pointé ce petit détail, mon cœur se serait accéléré, mon ventre peut-être même retourné néanmoins et même si elles se ressemblent : Soryia ne sera, au grand jamais, Audace.

Et même si elle n'est pas la méchante de mon histoire, elle n'est pas non plus le personnage principal.

J'attrape le croissant et le dévore en à peine quelques minutes, ensuite, je me rabats sur les pains au chocolat qui me font encore plus d'œil.

— Parce que je ne voulais pas être toute seule, avoue-t-elle à voix basse sans que je m'y attende.

Je ne réagis pas, ne commente pas, ça ne servirait à rien. Je ne pourrais jamais lui faire croire d'être là pour elle quand chacune de mes pensées sont focalisées sur fuir.

***

Une coupe de champagne dans les mains, j'ai comme une impression de déjà-vu.

Le cercle de personnes autour de moi discute de sujet pro-Hoffman qui ne m'intéresse pas et je ne me sens pas apte ce soir à prétendre les écouter.

Je suis plus inquiet par mon talon qui claque avec répétition sur le parquet ciré. C'est déjà un symptôme de mon corps qui fatigue et revient doucement mais sûrement à un état déplorable. Ma peau me démange là où Soryia m'a piqué.

En parlant de cette dernière, elle m'a déjà laissé tomber pour danser avec quelqu'un d'autre. Ce qui est loin de me déplaire, mais plus j'amène mon cerveau à réfléchir à un possible échappatoire, plus il s'éloigne.

Je ne peux pas laisser Harry derrière moi, pour différentes raisons valables. Mais il m'est également impossible de le libérer et de trouver un moyen de nous enfuir ensemble sans éveiller de multiples soupçons. Sans oublier que le bracelet me coupant la circulation sanguine du poignet risque de griller mes derniers neurones restants.

Perdu dans mes pensées, je ne vois qu'au dernier moment les deux gardes s'avançaient vers moi.

— Favori Atkins, veuillez nous suivre, affirme un des hommes en armure futuriste noire.

Je croise mes mains dans mon dos et les laisse me guider jusqu'au bureau du Président, tout au bout du couloir.

Je contrôle ma respiration à la perfection. Même Mike ne me reconnaîtrait pas. Les lèvres et la mâchoire serrées, le buste droit et fier, l'impassibilité dans mes yeux pourraient presque même me faire douter de mon humanité.

Les soldats s'arrêtent devant la Porte Dorée, l'ouvrent de par et d'autre, puis me laissent entrer.

Je la franchis, sans une hésitation, je l'ai traversé tellement de fois depuis mes quatorze ans, qu'elle ne m'effraye plus comme cela a pu être le cas. De toute façon, jamais elle ne pourra m'effrayer comme celle des sous-sols.

Hoffman est assis dans son luxurieux siège, orné de petits cristaux blancs. Son bureau est impeccablement rangé, pas une feuille ne traîne, pas même une poussière.

Il ne prend pas la peine de se lever et m'indique simplement d'un signe de main, de prendre place dans un des fauteuils face à lui.

C'est la première fois que je le revois depuis l'épreuve finale. Son teint malgré la poudre qui tente de le camoufler semble fatigué, comme s'il restait la plupart des nuits éveillé.

La porte se referme et les gardes reprennent leur position immobile.

Je m'avance jusqu'à l'assise et m'assois avec précaution, comme si une bombe pouvait y être cachée.

— Nathan, sourit tendrement le dirigeant du pays en aplatissant ses mains contre la surface lisse en bois.

— Président Hoffman, je le salue d'un signe de tête détaché.

— Quel plaisir de te voir en pleine forme, avoue-t-il en basculant légèrement la tête sur le côté gauche.

Mes épaules se crispent. Venant de sa bouche, on dirait que son jouet favori est de nouveau apte à se laisser manipuler.

— Je suis, cependant, navré de voir que ta dévotion n'est plus aussi profonde qu'il y a quelques années.

Il prend un air de compassion qui ne dupe personne. Hoffman ne manipule pas en la jouant tendre, non, il se moque juste de moi en me tournant en dérision. Ça m'agace, et ça, il le sait.

— Je suis toujours à votre service, j'annonce tentant vainement de garder ma place sur les deux tableaux.

Je ne sais pas si j'essaye de sauver ma peau ou de gagner du temps, mais Hoffman doit penser que je suis dans son camp.

Il se met à ricaner et j'avale difficilement ma salive.

— Je ne peux pas avoir confiance en toi, favori.

Il le dit sur un ton sec, comme s'il m'avait un jour voué ce sentiment. Il est vrai que je lui ai toujours été fidèle, malgré mes opinions divergents.

— Président, avec tout mon respect..., commencé-je mais il m'arrête d'un signe de main.

Je referme la bouche tandis qu'il reprend calmement :

— Mademoiselle Ravenwood est une menace. Elle met en péril la stabilité d'Hoffenwald.

Il marque une pause dramatique. Je n'arrive pas à retenir le petit frisson qui me percute l'arrière de la nuque. J'ai bien peur de ce qu'il pourrait lui faire s'il la trouvait.

— Et c'est pour cela, qu'elle doit être éliminée.

Il pose son regard perçant sur mon visage, jonchant ma réaction que je me force de contenir. Il n'est pourtant pas bête, et voit clair dans mon jeu.

— Sais-tu Nathan, ce que nous fêtons aujourd'hui pour cette nouvelle année ?

Je ne réponds pas, il n'y a rien à répondre de toute manière. Même si, j'arrive à craindre le pire.

Il fait signe à ses gardes qui me collent violemment, à ma plus grande surprise, contre le fauteuil, avant de m'injecter une puissante dose de tranquillisant :

— Ne t'inquiètes pas, tu le découvriras bien assez vite, affirme-t-il dans un sourire mauvais.

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OK J'AI UNE SEMAINE DE RETARD, VOUS POUVEZ ME BULLY 😭😭😭😭

Du coup deso pour cette attente mais je n'ai vraiment pas pris le temps d'écrire....

Bon j'espère que ce chapitre vous a plu autant que les autres, même si je pense qu'il faudra que je le retravaille un jour 😭

Je retourne écrire le prochain chapitre hihi

Love ❤️

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