La boxe

Une fois que nous sommes arrivés au lycée, M. Gary n'a pas perdu une seule seconde pour nous crier qu'il faut que nous nous dirigiions vers le gymnase immense.
Est-ce que l'on a oublié de mentionner la détestable manie qu'il a de souffler dans son sifflet à chaque début de phrase juste pour attirer notre attention ?
Non ?
Ben c'est fait.
Il crie tout le temps. A croire que c'est une façon normale de parler pour lui. On est pas à l'armée ici.
Juste en prison...

Je découvre donc l'intérieur du gymnase, où l'odeur de transpiration et de bois m'interpelle aussitôt. Tout est en bois. Mis à part les tapis et les accessoires. La lumière est partout dans la salle, aucun coin sombre, les murs sont peints d'un jaune orangé donnant une atmosphère plutôt calme et tranquille.

J'ai hâte de faire de la boxe. Dans mon ancien lycée, jamais je n'en aurais fait. Un des rares points positifs de ma venue ici.
J'aime bien me battre et je ne suis pas du genre à retenir mes coups. Certains me disaient même que j'étais une sale brutasse... Pourtant la plupart des gens avec qui je me battais étaient ceux qui me provoquer.
J'enfile donc mes gants rouges avec impatience.

Aki:- Ta joie me fait un peu flipper.

Je me retourne vers elle qui mettait ses gants bleus avec une lenteur hésitante.

Moi:- Dit celle qui s'est servie d'Aviva comme d'un sac de frappe.

Aki:- Je n'ai malheureusement rien à dire pour ma défense...

Moi:- Tu n'aimes pas te battre ?

Aki:- Eh ben figure toi que non. Loa, je n'aime me battre avec l'idée que je vais frapper quelqun qui ne m'a rien fait. J'ai peur de faire mal.

M.Gary:- Eh bien, tu feras mal. Vous ne devez pas arrêtez de vous battre même si vous en cracher vos tripes et boyaux, pas tant je l'aurai décidé. Et si vous retenez vos coups, je vous enlève des points et vous fais faire des tours de la cour jusqu'à ce que vous vomissiez vos poumons. 

Je n'avais pas vue venir M.Gary qui ne s'est pas fait prier pour s'incruster dans la conversation.

Moi:- En clair, vous voulez qu'on se donne à fond.

Aki:- Sadique que vous êtes, vous voulez surtout que ça saigne.

Il ricana faiblement.

M.Gary:- J'ai entendue dire que tu avais frappé une fille plus grande que toi. Et que tu l'as bien amoché.

Aki:- Heu...peut-être.

M.Gary:- Tu as intérêt à faire la même chose.

Il s'en va.

Nous nous plaçons en plein milieu de la salle, je regarde autour de moi, tout le monde se souhaite mutuellement du courage.
Le prof forme les adversaires, je dois combattre une fille.
La fille est toute petite et j'avoue que j'ai pas vraiment envie de la frapper, elle a l'air si fragile qu'une baffe pourrait suffire à l'envoyer valser contre le mur.
La blonde, au coup de sifflet, se déplace si rapidement que surprise, je n'ai pas su quoi faire. Elle me donna un coup dans le ventre étonnamment puissant. Je relève la tête. Elle affiche un sourire victorieux et ses yeux bleus me regarde avec dédain. Je la détaille d'un peu plus prêt, ses oreilles se détachent de ses mèches blondes montrant d'innombrables piercings. Une chaîne pend autour de son cou.

Je vois. Faut pas se fier aux apparences, hein ?

Elle voulut me donner un crochet droit, j'esquive par simple réflexe et lui donne un coup dans l'abdomen qui l'a fit lourdement tomber au sol. Elle respire bruyamment et se tient le ventre, les larmes aux yeux. Elle ne semble pas prête à se relever.

Oups.

M.Gary:- Loa, tu vas te battre contre Brian ! Gwen, tu vas sur le banc !

La dite Gwen hocha la tête, je l'aide à se lever, elle accepte gentiment. J'en profite pour m'excuser d'y être aller aussi fort.

J'entends Akiko protester contre la décision du prof.

Aki:- Elle va pas se battre contre un garçon ! Qui plus est Brian, c'est l'un des meilleurs.

M.Gary:- Aki, c'est moi qui décide, donc tu poses tes fesses sur le banc, tu te la fermes et tu regardes.

Je rêve ou il l'a appelé Aki ?
C'est bizarre cette familiarité entre eux, je n'ai pas vu le prof discuter de cette façon avec les autres.

Je cherche mon futur adversaire des yeux, qui lui semble plutôt concentrer à intensifier le regard noir qu'il porte sur l'élève modèle et le prof de sport.

Moi:- Hum...Brian ?

Il sursauta, il n'a sûrement même pas remarqué ma présence...

Brian:- Heu, oui ?

Moi:- T'as entendu ce que le prof a dit ?

Brian:- Ouais, ouais.

On se met en position.
Le combat commence. Il attaque, soit j'évite soit je bloque. J'évite quand même de le bloquer car ses attaques sont vraiment puissantes. Je recule, me met en mouvement mais je ne vois aucune ouverture pour l'attaquer. Mon cœur s'accélère, je réagis plus vite et essaie de lui donner quelques coups. Finalement, je reçois un coup de poing en pleine face, me faisant reculer de quelques pas, le sang coulant dans ma bouche et qui commence à dégouliner de mon nez, tout le côté gauche de mon visage me paraît en feu. 
Brian, devant moi, hésitant, s'il doit continuer ou s'arrêter. Le visage inquiet et rempli de culpabilité.

Akiko arrive, me tend un mouchoir pour arrêter le saignement.
Elle me conduit dans les vestiaires, et me montre les lavabos. Je crache dedans et le sang coule pendant plusieurs minutes. Le goût de fer présent dans ma bouche me donne une très mauvaise sensation de dégoût.

Moi:- Le prof n'a pas dit de s'arrêter...

Aki:- T'en fais pas, je me suis arrangée avec lui.

Je me nettoie le visage et reviens dans la salle avec elle. Je m'assoie sur le banc, mais Akiko se place dans un terrain de combat.

Brian:- Excuse moi, je...

Moi en souriant:- T'inquiète, ce sont les risques du sport.

De là où nous sommes nous pouvons entendre Akiko et le prof.

M.Gary:- Tu fais ce que tu m'a promis.

Aki en gromelant:- Ouais.

M.Gary:- Romain ! Tu viens combattre Akiko !

Le dit Romain tourna la tête vers moi et ricana méchamment. Je baisse les yeux, honteuse.

Aki:- Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?

Elle semblait lui lancer des éclairs dans les yeux.

Romain:- Oh mais rien du tout.

Brian:- Les filles ne se battent avec les garçons normalement...

Il paraissait étonnée, j'imagine que je suis une exception pour juste cette fois. Mais Aki ?

Le combat a debuté.
Elle esquive très rapidement mais ses attaques sont faibles. J'ai l'impression que ce n'est pas la même personne qui a démonté Aviva il y a deux jours. Elle se prend un énorme coup dans le ventre mais elle ne bronche même pas.

M.Gary:- Aki ! Bouge toi !

Elle laissa échapper un râle, à partir de ce moment elle ne se prenait qu'une pluie de coups sans avoir l'air d'en souffrir. Lucas nous a rejoint pour regarder le combat. Nous retenons tous les quatre notre souffle (Gwen étant avec nous). Le prof explosa littéralement de colère et hurla dans toute la salle ce qui fit arrêter les autres combats.

Aki:- Vous me saoulez...

Apparemment, Aki en avait marre aussi. Mais je suis quand même surprise de son audace.

M.Gary:- Si je te saoule t'as qu'à te battre !

Je ne pensais pas qu'il pouvait s'énerver autant...

Aki avance vers son adversaire, recevant coups sur coups. Mais elle continuait.

Aki:- Désolée.

Elle finit par lui faire uppercut qui envoya voler le mec qui n'avait pas hésitait à la cribler de coups. Une fois à terre, elle continua de le frapper à coup de poing.
Le prof finit par arrêter le combat.

M.Gary:- Ça suffit.

Il alla la voir, et mis sa main sur la tête châtain d'Aki et lui caressa gentiment ses longs cheveux bouclés en lui souriant.

M.Gary:- Tu vois que tu es forte.

Ce geste si attentionné du prof à son égard me cloue sur place. 

Aki arriva vers nous en trottinant, joyeuse, fière et souriante, ses doigts faisant le signe de la victoire.
Je ne savais pas trop quoi dire, j'ai perdu mes mots. Gwen prit ma place.

Gwen:- Ça va ? Tu n'as pas trop mal ?

Aki:- Non, je pète la forme !

Sur ses bras se formaient déjà des ématomes.

Moi:- Tu as promis à M.Gary d'aller combattre un garçon pour arrêter mon combat contre Brian ?

Aki:- Grillée... t'es vraiment trop perspicace...

Ça me touche beaucoup. Ça veut dire que je compte pour elle, plus qu'elle ne veut me faire croire.
Pour moi Aki est une amie, pas une connaissance ni une camarade.

Brian:- Comment tu peux aussi bien t'entendre avec ce pédophile ?

Il semble énervé, il eut un des plus noirs regards d'Akiko pour réponse. Il s'en alla brusquement, manquant de bousculer Aki.

Lucas:- Eh, attends !

Lucas le suivit, jetant un regard désolé vers nous.

Aki soupira.

Pendant l'heure de musculation, nous n'avons pas cessé de papoter, on a fait la connaissance de Gwen, une fille drôlement bizarrement gentille et à son humour noir auquel Akiko n'a jamais pu s'empêcher de rire.

Aki:- Au fait, faut qu'on parle. Sérieusement.

Moi:- Je suis d'accord.

Oui, il faut qu'on parle de beaucoup de choses.













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