Escalade
Si je me souviens bien de la date d'hier, et si mon cerveau a repris ses connections, nous sommes vendredi.
Le vendredi est le jour où nous avons toute la demie journée, du sport.
Personnellement, je n'ai pas de problèmes avec le sport, j'aime bien ça. Mais il y a quelqun d'autre dans cette pièce qui n'a pas l'air très ravie de cette matière.
Aki:- Je veux pas y aller...Je veux pas y aller, je veux pas y alleeeeeeer !!!!!
Moi:- Mais pourquoi tu cries comme ça ?
Aki:- Parce que. Je veux pas y aller.
Moi:- Oh !? Je ne savais pas, vu que ce n'est pas ce que tu hurles depuis tout à l'heure.
Aki:- Te moques pas. On va faire escalade pendant deux heures et je déteste ça.
Moi:- Moi j'aime l'escalade. Et puis on fait quoi après escalade ?
Aki:- Boxe, deux heures. Après, musculation. Histoire que tout le monde ait des abdos en bétons.
Moi:- Et le prof il est...?
Aki:- Tu verras.
La vache ! J'appréhende tellement ! Le pire c'est qu'elle ne veut même pas me dire si c'est quelqun d'horrible ou tyrannique.
Nous mettons directement notre tenue de sport. Un haut rayé noir et blanc et un pantalon noir. On dirait des prisonniers, quoique ce lycée a tout pour être une prison. Déjà, rien qu'à l'extérieur, les murs qui font 15m de haut ont l'air suspect mais alors en plus y ont ajouté des fils de fer barbelés et des caméras de surveillance...
Nous descendons dans la cour, la classe était déjà rangée en ordre au milieu de la cour.
Un homme, même pas dans la trentaine, les cheveux tondus extrêmement courts, même si on peut deviner qu'il blond, est à la tête de cet atroupement. Son regard est perçant, ses yeux bleus azur sont si froid, il paraît même agressif.
Je regarde Akiko, légèrement paniquée.
En voyant ma tête, celle-ci pouffe de rire.
Aki:- Si seulement tu voyais ta tête...
Moi:- Va brûler en enfer.
Aki toujours en riant:- Je sais. Je sais...On me l'a dit tellement de fois.
A mon grand étonnement, on ne se dirige pas vers le gymnase. Le professeur, qui a une démarche militaire, ouvre les portes gigantesques du lycée. Cela faisait 5 jours que je n'avais pas mis les pieds à l'extérieur du lycée. Cela me fait une drôle d'impression.
Un bus nous attendait. Au moment où je monte, le professeur m'arrête.
Prof EPS:- Alors c'est toi la nouvelle ? Loa ?
Moi:- Oui monsieur.
Prof EPS:- Tu connais le programme ?
Moi:- Escalade, boxe et musculation.
Prof EPS:- C'est ça. Je suis M.Gary. Est-ce que tu as le vertige ?
Moi:- Non.
Prof ESP:- Tant mieux, c'est une bonne chose.
Il rentre sa tête dans le bus et cria :
- Hé Akiko ! Cette fois-ci j'espère que tu es à court d'idée pour ne pas faire escalade ! Tes excuses pourries ne tiennent plus !
Akiko, fit une moue enfantine et boudeuse.
Quand je m'assois à côté d'elle, elle me chuchote :
-Ça craint, j'ai épuisé tout mon stock d'excuses.
Moi:- Tu vas devoir faire comme tout le monde.
Aki:- Sauf que tout le monde n'a pas le vertige.
Après une dizaine de minutes de trajet, nous arrivons dans une zone extérieure, il y a un ÉNORME mur d'escalade. Presque aussi haut que les murs du lycée.
Aki:- Je t'en supplie, tue-moi.
Moi:- J'avoue que je n'ai pas fait souvent d'escalade dans ma vie et que là, ça me fait un peu peur.
Prof EPS:- On ne traîne pas ! Prenez le matériel et commencez à grimper !
Il se dirige vers moi et me montre comment faire, comment mettre le harnais etc...
Ça va bientôt être le tour d'Akiko.
PDV Akiko (exceptionnel):
Ça y est. C'est mon tour. Je veux pas sentir les regards de mes camarades qui vont se faire un malin plaisir de me juger.
Mon estomac se noue déjà à cause de l'apréhension. Je déteste cette sensation.
Je commence à grimper, je n'ai escaladé même pas trois blocs colorés que mes tremblements m'empêchent d'avancer. M*rde. Mon corps ne bouge plus. Je suis fichue. Je sens déjà les regards, j'entends les petits rires moqueurs se tourner vers moi. Je déteste être au centre de l'attention la plupart du temps, surtout dans une situation de honte comme celle-ci.
Non ! Pense positif ! POSITIF ! ALLER ! C'est dans le mental.... et m*rde.
Il y a quelqun. Quelqun s'est approché. Je baisse la tête et Brian, au-dessous de moi, les yeux bleus/gris me traversant.
Ne te moque pas. Je t'en supplie. Je veux pas entendre.
Brian:- Tu sais, si ça continue tu seras la dernière. Tout le monde sera au dessus de toi. Mieux que toi.
Je l'écoute. Ces paroles...c'est exactement ce qu'il me fallait. Je sais que ça peut paraître étrange mais c'est exactement ce que mon cerveau avait besoin d'entendre. Mon esprit aussi d'ailleurs. C'est en grande partie à cause de ma personnalité.
Brian:- C'est toi qui m'a dit que tu ne supportais pas être inférieur aux autres.
Ça me fait sourire. J'ai beau lutter contre ce fait, je ne peux effacer ce sourire abruti sur mes lèvres. Tout au fond de moi, ça me fait plaisir.
Brian:- Tout le monde va te juger. Bon, pas moi.
Moi:- La ferme.
Brian:- Tiens ? Tu t'es décidée à me reparler ?
Moi:- C'est toi qui a commencé à me faire la g**ule, inverse pas les rôles.
Brian:- Mais oui. Bien sûr.
Prof EPS:- Vous voulez qu'on vous apporte du thé aussi !!!!!??? Akiko dépêche toi !
Je commence à rebouger, j'escalade sans vraiment me rendre compte du nombre de blocs que je franchit.
Ne jamais être inférieur aux autres.
Ma plus grande peur, c'est sûrement l'infériorité. En tout cas, ça me met dans une rage incontrôlable. Et tout mon être fait tout pour que je redevienne normal, voir supérieur par rapport aux autres.
Et oui, tout ce que je fais n'est pas physique mais purement mental. Et égoïste, il faut se le dire. L'orgueil est mon plus grand défaut, malgré moi.
Je l'avais dit qu'à une personne.
D'ailleurs, il faudra que je remercie cette personne et en même temps que je l'eng**ule pour avoir tout dit à Loa à propos de Manon. Je suis sûre que c'est lui.
J'arrive enfin en haut.
Oh non ! C'est beaucoup trop haut ! Je commence à trembler.
Je respire lentement et redescend. Mes tremblements cessent petit à petit.
Je suis enfin à terre.
Prof EPS:- Excellent, mais la prochaine fois, ne prends pas autant de temps.
Moi:- Merci.
Loa:- Ça va ? Le vertige est passé ?
Moi:- Oui merci. C'était un peu juste mais sinon tout s'est bien déroulé.
Je sourie comme à mon habitude, je cherche aussi Brian du regard. Je le trouve mais ce n'est pas le bon moment pour aller lui parler. Tant pis.
C'est le tour de Loa.
Elle est très rapide et agile. Je l'observe, ses mouvement sont méthodiques et coordonnées. Je suis très impressionnée. Elle ralentit un peu vers la fin, sûrement parce qu'elle est allée un peu trop vite au début. La fatigue, sans doute.
Elle redescend, tout s'est passé très vite.
Moi:- C'était impressionnant. Tu en as souvent fait ?
Loa:- Une ou deux fois dans ma vie.
Elle était un peu génée. Ah la la. La gêne de recevoir des compliments....
Ça ne m'étonne pas trop qu'elle soit forte en sport.
Personnellement, j'aime beaucoup le prof mais je déteste le sport. Enfin,...ça dépend lequel.
Loa:- Au fait, Brian t'as dit quoi ? D'un coup, tu t'es lancée et tu t'es plus arrêtée une fois que vous vous êtes parlés.
Moi:- En fait-
Prof EPS:- Tout le monde dans le bus ! On rentre au lycée pour faire la boxe.
Moi:- Je préfère t'en parler tout à l'heure.
Loa:- Ok.
C'est vraiment une fille compréhensive. J'ai eu raison de me fier à mon intuition quand je l'ai vu. Elle est par contre un peu trop têtue. J'aime pas le fait qu'elle est allée voir Brian et Lucas pour en savoir sur moi... mais bon.
Je ne vais pas faire trop d'histoires, ça ne ferait que déclencher des embrouilles.
/!\ Le prochain chapitre sera du PDV de Loa. /!\
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