Epilogue
Quelques flocons de neige dansaient dans Paris, s'invitant à la fête de la Saint-Sylvestre, tourbillonnant dans les airs, répandant une atmosphère magique dans leur sillon.
Les badauds s'attroupèrent aux fenêtres, comme si c'était la première fois de leur vie qu'ils assistaient à un tel événement météorologique.
Iker resta à l'écart. Les bras croisés, il ricana à la vue de ses amis, les yeux écarquillés de béatitude, le nez collé aux baies vitrées du somptueux appartement de Jenna et Guillaume, situé dans le quartier si huppé du seizième arrondissement.
Plus d'un an et demi s'était écoulé depuis leur fabuleux Printemps à Séville. Le beau brun avait l'impression que cela faisait des siècles, tellement les vies de chacun avaient évolué depuis.
Benêt s'approcha de lui, la petite Sol - Soleil en Espagnol - dans ses bras. Aujourd'hui, ils célébraient ses six mois, en même temps que la nouvelle année.
— Tonton Iker n'aime pas la neige ? Bouh ! Vilain tonton Iker ! le charria Guigui tout en remuant le bras miniature du bébé aux boucles blondes dans sa direction.
Sol éclata de rire, avant de subir les papouilles baveuses de son père, complètement gaga. Lui, qui à l'époque se considérait comme un électron libre, fuyant l'attachement, avait finalement trouvé l'amour de sa vie : sa fille. Le Don Juan de ces dames s'était transformé en papa poule, attentionné, prévoyant, affectueux.
Au début de leur relation, avec Jenna, ils s'étaient testés, chacun défiant l'autre par ses capacités de séduction, jouant de leurs sempiternelles lubies polyamoureuses. Pourtant, lorsque Miss Von Cortenbach tomba enceinte - de Guillaume -, ils avaient tous les deux désiré garder l'enfant, et contre toute attente, leur couple s'était rapproché et renforcé au fil de la grossesse. Ce soir, ils fêtaient également leur PACS.
— Tonton Iker ne comprend surtout pas pourquoi vous en faites tout un plat, c'est juste des gouttes d'eau solidifiées ! rétorqua le jeune homme en pinçant les joues rebondies de l'intéressée, qui le regardait amoureusement de ses gros yeux ronds, semblables à des billes turquoise. Et puis, je préfère le soleil de chez moi. Tu verras, petite Soledad, quand tu rendras visite à Marraine Cali et moi, tu ne voudras plus revenir ici !
Après un automne à Paris et un hiver à La Havane - il n'y a d'hiver que le nom -, ils avaient finalement emménagé dans la capitale andalouse. Ensuite, à la mi-décembre, le couple s'était rendu à Saint-Martin-de-Londres pour les vacances de Noël, puis passait ce soir le réveillon du Nouvel An chez leurs amis.
Le bébé éclata de nouveau de rire, et lui tendit deux paumes minuscules pour qu'il la prenne dans ses bras. Iker ne savait pas ce que les enfants lui trouvaient de si intéressant, il les attirait comme des aimants.
— Tu vois, elle veut aller à Séville ! s'exclama le guide en adressant un clin d'œil à Guillaume.
— Ah, non ! Tu ne me la voleras pas, celle-ci !
— Comment ?
— Shuuuut ! murmura Benêt, un doigt à ses lèvres, alors que Jenna s'approchait.
Barbie, perchée sur des talons de dix centimètres, mise sur son trente et un - c'est le cas de le dire -, ne semblait pas avoir accouché il y a quelques mois. Toujours aussi débordante d'énergie, elle leur tendit deux flûtes de champagne.
— Allez, une coupe pour tout le monde, il est minuit dans deux minutes ! s'écria-t-elle. Vous discutiez de quoi ? Ou de qui ? Guillaume, ta fille a encore les cheveux ébouriffés ! Où as-tu mis son ruban ?
— Et voilà, maman veut encore te coiffer, la vie est dure, n'est-ce pas ? chuchota-t-il à Sol qui semblait du même avis, la mine boudeuse.
Sur ces entrefaites, un charmant duo les rejoignit à leur tour : Mélodie et Carmen.
Les deux jeunes femmes continuaient à vivre leur idylle. La meilleure amie de l'écrivaine avait terminé ses études et trouvé son premier job comme attachée de communication dans une agence dans le sud de la France, près de sa famille. Carmen l'avait suivie sans se poser de questions, d'autant qu'une école de design à Montpellier avait accepté son dossier.
— Bon, Sol, nous sommes d'accord, ta mère est chiante, hein ? lança Mélodie, la bouche pleine de sushis.
Un chef japonais préparait en effet ces mets frais et délicieux directement sur place, au milieu d'un salon décoré sous le thème de l'Asie, avec des lampions suspendus au plafond, et des cerisiers en fleurs de papier ornant les murs. Les Von Cortenbach ne faisaient jamais les choses à moitié, en particulier les fêtes.
Le groupe s'esclaffa, même Jenna qui assuma en replaçant le serre-tête sur le crâne de sa fille. Sacrée Mélo, elle dit toujours tout haut ce que nous pensons tout bas.
— Iker, mi hermano (*mon frère*), tu as vu la neige ? C'est trop beau ! s'extasia sa sœur, émerveillée d'un rien, comme à son habitude.
Quoique, pour la métisse, cela était exceptionnel, elle qui avait toujours vécu dans des pays au climat doux.
— Et sinon, elle fout quoi l'écrivaine ? questionna Mélodie dans sa direction.
Iker haussa les épaules. La connaissant, elle devait certainement admirer la grâce des flocons, mémoriser cette jolie scène dans sa tête, pour ensuite l'immortaliser sur du papier.
Magdalena était sorti un an plus tôt. Le roman avait accueilli de belles critiques, et les ventes allaient bon train, avec certes moins de succès que sa trilogie, mais son éditeur s'y était attendu. Elle en faisait la promotion en France environ une fois par mois, sillonnant les librairies et les salons du livre. Le reste du temps, elle s'occupait de la boutique de thés - oui, Catalina l'avait reprise comme associée -, flânait dans Séville, aménageait leur cocon avec amour - ce qui ne plaisait pas toujours au beau brun qui commençait à saturer des nouvelles plantes et des arrivages de babioles...
Elle lui parlait également de ses projets, comme donner des cours de français, monter une association d'écrivains franco-espagnols - amateurs comme professionnels -, écrire un nouveau livre - dont elle ne voulait décidément pas lui divulguer le sujet... Bref, l'Andalousie lui allait si bien, ils coulaient des jours heureux sous le soleil.
À cette pensée, le guide soupira de bonheur, puis palpa la poche de son pantalon.
Il avait repéré ce matin-là une magnifique bague dans une bijouterie, place Vendôme. Le jeune homme s'était d'abord désisté à l'acheter, puis était revenu dans l'après-midi.
Elle plairait assurément à Cali : discrète, en or blanc, ornée d'un solitaire fin en forme de cœur. L'objet ballottait contre sa jambe depuis le début de la soirée. Il ignorait encore ce qu'il en ferait : une demande de fiançailles ? Un simple symbole pour certifier leur amour ? Ils n'en avaient jamais vraiment discuté. Tout ce qu'il savait, c'est qu'à travers ce bijou, il voulait lui prouver son engagement.
Il entendit soudain sa voix douce et chantante le héler. Comme il l'avait deviné, elle se trouvait sur la terrasse, contemplant le manteau blanc dont se parait la ville de l'amour.
— Iki, dépêche-toi, le décompte est lancé ! Viens près de moi pour le bisou du Nouvel An !
Iker se dirigea vers sa dulcinée, appuyée sur la rambarde de l'immense balcon, vêtue d'une veste noire et d'une courte robe dorée, assortie aux collants satinés qui épousaient ses jambes. Malgré le morceau d'algue de maki coincé entre ses dents, il la trouvait magnifique, et ne rêvait que de la prendre dans ses bras.
Elle lui sourit avec affection, et les feux d'artifice lancés de la tour Eiffel explosèrent à l'arrière-plan, l'illuminant de mille couleurs, lui donnant des airs de déesse.
C'était le moment parfait... Et puis merde, tente mon gars ! Il glissa la main dans sa poche droite et saisit la petite boîte.
Les amis, nous voici arrivés à la fin, fin, fin, de l'histoire. J'espère que vous avez apprécié ce petit compte-rendu de l'évolution de chaque personnage, et la présentation du tout dernier : Soledad ^^ <3.
Que dire, merci, merci, merci mille fois. Pour vos avis, pour vos encouragements, pour vos suggestions, dont certaines ont été appliquées (le polo blanc, le dîner en famille lol). C'est en grande partie grâce à vous que j'ai pu mener ce projet et me motiver pour le finir en quelques mois.
J'espère très fort que cette histoire vous a transporté, vous a fait voyager, rire, vous a donné chaud (hehehe), vous a ému, vous a donné de la joie, vous a peut être fait verser une larme... Dites-le moi en commentaires !
P.S : Printemps à Séville est un roman qui se prête très bien à une deuxième voire une troisième lecture ! Hihihi.
En effet, vous pourrez mieux comprendre certaines réactions d'Iker et les raisons qui le poussent parfois à agir bizarrement !
D'ailleurs, maintenant que vous avez terminé votre lecture, vous pouvez me donner votre avis sur l'histoire dans sa globalité, et si certains éléments pourraient être améliorés. Je serai ravie d'avoir vos retours !
Et si vous avez aimé, et que vous le pouvez, pensez à voter (en cliquant sur les petites étoiles à chaque chapitre =D), ça aide pour la visibilité de l'œuvre.
Enfin, n'hésitez pas à en parler autour de vous si vous pensez que l'histoire peut plaire à des personnes de votre entourage :)
Sinon, j'ai une dernière question : Qui a réservé son séjour à Séville :D ?
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