Épilogue

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Deux belles années plus tard.

PDV Esteban

– Monsieur excusez-moi de vous déranger mais...

– Je suis en plein travail Jackson. Reviens plus tard je te prie, le coupais-je, en attrapant un nouveau document.

– Oui mais comment dire... reprit-il en se raclant la gorge, tandis que je m'emparais d'un autre stylo.

– Je suis occupé Jackson. Cela peut attendre.

– Mais c'est à propos de...

– De quoi Jackson ? Que se passe-t-il ? Demandais-je finalement, en me relevant.

Il commença à se gratter la nuque, en fuyant subitement mon regard.

– J'attends, repris-je, en croisant les bras contre mon torse.

– Ruby a comment dire..

Dès que son prénom eut franchi ses lèvres, je m'avançais rapidement vers lui, les sourcils froncés.

– Quoi ?! Que se passe-t-il ?!

– Elle est à l'hôpital, dit-il d'une traite, alors que je sentais une explosion se répandre dans tout mon corps.

Je m'écartais de lui, avant de foncer à vive allure vers la salle principal de mon château. Un troupeau de gardes se trouvait ici et directement je me dirigeais vers eux.

– Depuis quand est-elle partie ?! Criais-je, en tapant mon poing sur la table.

– Elle est juste allée faire une simple radio, Esteban.  intervenait aussitôt Jake, en s'avançant vers moi.

– Une simple radio ! Balivernes ! Et je suis encore le dernier à être au courant ?! "

Tous mes gardes se regardaient, gênés et encore une fois, cachotiers.

Oui. Aucun doute là-dessus.
C'était elle.

– Ruby vous a encore dit de ne rien me dire, c'est ça ? Grommelais-je, en les voyant tous acquiescer.

Je lâchais des jurons tout bas, avant de me diriger vers la sortie du château. Lorenzo était déjà prêt, visiblement habitué ; directement je montais dans la voiture. Il me salua d'un mouvement de tête dans le rétroviseur, avant de démarrer rapidement.

Cette femme va m'entendre.

**

PDV Ruby

– Alors ? Demandais-je, encore couchée sur ce maudit lit d'hôpital.

– Oh eh bien c'est une petite entorse du pied, répondit-il tout souriant, en me montrant la radio que j'avais faite.

– Je vais me faire tuer... soupirais-je, en posant une main sur mon front.

Il commença à rigoler, en acquiesçant mes propos.

– Il ne devrait plus tarder, je me trompe ? Me questionna-t-il, en regardant sa montre.

– Malheureusement. C'est encore possible de changer de mari ? répliquais-je, avant de le voir hausser ses épaules.

– Tout est possible. Mais il a l'air d'être le genre d'homme à ne pas abandonner sa femme.

Je soupirais et fermais les yeux.

Mais quelle idée aussi de se savonner le corps entier et de se glisser sur le sol. Esteban devrait vraiment revoir l'agencement du château et ne plus mettre des murs de partout. C'est dangereux. Beaucoup trop.

Mais en attendant, je pense avoir d'autres choses à me préoccuper. Notamment son arrivée.

– Je vais devoir te laisser Ruby. D'autres patients m'attendent. On se revoit bientôt et surtout, repose toi bien, déclara mon nouveau médecin attitré, en venant m'embrasser la joue.

Il me lança un dernier regard tendre, puis partit de la pièce.

Christian est mon nouveau médecin depuis que je suis arrivé en Espagne. Depuis deux ans, c'est donc lui qui soigne tous mes bobos du quotidien. Il m'adore et je l'adore aussi. Disons que je le considère un peu comme un père... Surtout depuis que mes parents ne me parlent presque plus, sois disant à cause de leur centaine voyages d'affaires.

Désormais je ne me préoccupe plus d'eux. Enfin un peu, mais je pense encore à ce qu'ils m'ont fait, et me font encore subir. Mais j'ai Esteban et d'autres personnes qui m'entourent et pour ça, jamais je ne regretterai mon choix de m'être mariée avec lui et d'être venue en Espagne.

Enfin. Peut-être que maintenant je peux le regretter avec son arrivée qui ne devrait plus tarder.

Mes pensées furent de courte durée quand j'eus entendu la porte s'ouvrir petit à petit. Oh non. Je fermais rapidement les yeux, en commençant à signer mon arrêt de mort dans la tête.

– Ce n'est pas de me faute. C'est Matteo qui m'a poussé, déclarais-je, avant d'entendre des petits pas et non de grands pas cogner contre le sol.

Attendez...

J'ouvrais lentement les yeux et qu'elle ne fut pas ma surprise en ne voyant pas Esteban devant moi, avec son imposante carrure et ses yeux verts, mais bel et bien un petit garçon. Des cheveux châtains et des yeux bleus qui ne cessaient de m'observer.

Cette petite bouille qui ne devait pas avoir plus de deux ans, était habillé d'un pull et d'un pantalon kaki, style militaire. Il m'observait comme si j'étais la septième merveilleuse du monde pour lui. Moi aussi je le regardais, avant de le voir commencer à s'avancer vers moi, puis de poser ses deux mains sur le lit. Il commença à tapoter dessus, voulant visiblement me rejoindre. Je l'aidais aussitôt et étrangement il venait se réfugier dans mes bras.

Quelque chose d'inhabituel se passa dans tout mon corps. Même mon cœur avait senti cette étrange connexion qui venait de se faire.

Et étrangement, le petit entoura ses petites mains derrière ma nuque, en me serrant davantage contre lui. Ne sachant que faire, je resserrais ma prise autour de ce petit bout, en caressant lentement son dos.

– Bonjour, comment t'appelles-tu ? Demandais-je tout bas, avant de sentir sa tête se poser contre mon épaule.

Un frisson me parcourut, alors que je sentais mon cœur faire quelques bonds. Tiens. Etais-je entrain de tomber amoureuse ? Pauvre Esteban..

Le petit ne semblait visiblement pas prêt à me répondre, et je me demandais vraiment où se trouvait ses parents. Laisser un petit bonhomme vagabonder dans un hôpital, je trouve cela assez étrange... Surtout pour un enfant de bas âge.

– Tu ne veux pas me dire ton prénom ? repris-je, avant de sentir sa tête se secouer lentement de droite à gauche.

Bon. Il a au moins compris ma question mais visiblement, il n'est pas prêt à y répondre... Je ne savais pas quoi faire et j'étais juste là, allongée sur ce lit d'hôpital, cet enfant avec moi. Ne pouvant bouger, j'essayais de lui poser d'autres questions, mais malheureusement il ne répondait jamais.

Et dès... que la porte fut ouverte, assez brusquement, ce petit moment paisible venait de s'achever.

Oui. C'était lui. L'homme qui était devenu mon mari.

Mais finalement je me demandais s'il ne valait pas mieux brûler le contrat de mariage maintenant, que de subir une de ses colères...

– Ruby... dit-il gravement en s'avançant vers moi.

Immédiatement Esteban remarqua deux choses : la première mon attelle au pied gauche ; ensuite le bambin qui se trouvait agrippé à mon cou comme si sa vie en dépendait.

– Tu comptes m'expliquer ? Me questionna-t-il, les bras croisés contre son torse.

Oh oui.

– Je viens d'accoucher de notre enfant. C'est pour cela que je me retrouve à l'hôpital. Mais avant que l'on m'emmène dans la salle d'accouchement, j'ai glissé et je suis tombé. J'ai donc une entorse au pied gauche, mais ne t'en fait pas, j'ai réussi à accoucher. Voici notre garçon, débitais-je rapidement, en le voyant se taper le front avec sa paume de main.

Esteban m'observa un long moment, tandis que je sentais le petit frotter son nez dans mon cou et me provoquer de nouvelles sensations.

– Notre enfant... N'est-il pas un peu trop grand, Ruby ? Me demanda aussitôt Esteban, en se rapprochant de moi.

– Oh peut-être... Mais du temps qu'il est passé, tout est bon... repris-je, en lui offrant l'un de mes plus beaux sourires.

Esteban leva les yeux au ciel, mais néanmoins je pouvais avoir la chance d'admirer un mince sourire en coin. Il prenait place sur le lit, en posant une main chaude sur ma joue.

– Ne me refais plus jamais ces frayeurs, je te prie.

– Oui, répondais-je, en sachant pertinemment que le destin en déciderait peut-être autrement.

Esteban continua de me caresser la joue, avant que le petit ne se relève. J'en profitais pour me mettre en position assise, même s'il restait accroché à moi. Esteban l'observait, curieux de savoir qui était ce petit bonhomme.

– C'est le fils du médecin ? me demanda-t-il.

– Non. Je sais qu'il n'a pas d'enfants et de petits-enfants, répondais-je, avant de voir le petit garçon se retourner de l'autre côté, intrigué par la voix d'Esteban.

Il le regarda de ses magnifiques yeux bleus, puis se retourna et se pelotonna à nouveau dans mes bras. Oh... Je refermais instinctivement mes bras derrière son petit corps, puis posais ma tête contre la sienne.

La sensation était nouvelle pour moi. Avoir un petit dans les bras et de voir qu'il ne me quittait plus me faisait sourire. Quelque chose venait de se créer avec ce bambin. Quelque chose de nouveau. Et je le savais.

– Que se passe-t-il Ruby ? Me questionna Esteban.

– Je ne sais pas... J'ai l'impression que ce petit me chamboule, que quelque chose se passe...

Esteban ne répliquait rien, mais il restait bien là à nous regarder. Plus tard il se leva et disparaissait de la pièce. Je laissais échapper un soupir, sachant qu'il était allé rechercher ses parents. Et rien que cette idée me mettait presque dans un état de tristesse.

Je passais une main dans les cheveux du petit, avant de le voir relever sa tête et de me sourire. Oh mon Dieu... Mon cœur s'accélérait juste à cause de cela et un sourire venait étirer mes lèvres.

– Tu es adorable... murmurais-je.

Quelques minutes passant, Esteban revenait accompagné d'une femme qui ne cessait de le remercier. Dès que la femme fut rentrée dans la pièce, son regard se posait sans délai sur le bambin qui était encore contre moi, une petite main sur ma joue.

– Adam ! S'exclama-t-elle presque en criant, en s'avançant vers moi et m'arrachant le petit de mes bras, sans aucune douceur.

Mon cœur se serra douloureusement et le petit commença à crier ; des larmes s'échappaient de ses yeux qui me paraissait maintenant si tristes. Il se débattait dans les bras de la femme et voyant que quelque chose n'allait pas, je commençais à me lever. Malheureusement mon pied gauche me faisait vaciller, encore faible, et rapidement Esteban venait me soutenir avec ses bras.

– Adam, c'est bon ! Arrête de pleurer ! S'exclamait la femme aux cheveux bruns, en essayant de calmer le petit qui ne faisait qu'hurler et pleurer.

Mon cœur se déchirer et cette douleur avait été exactement la même que lorsque que j'avais appris pour le contrat. Une colère mélangée à de la tristesse venait m'envahir et c'est quand la femme commença à partir, comme si de rien n'était, que le petit tendait les bras vers moi...

Oui. Il me fixait.

Les larmes coulantes sur ses joues et ses bras se tendant vers moi. C'est comme si on m'arrachait mon enfant. C'est pour ça que je souffrais. Je ne voulais pas être séparée de lui.

Et c'est ce seul petit mot, que jamais on ne m'avait dit avant, qui venait de tout faire bousculer dans mon corps, dans mon esprit, et dans mon cœur surtout :

– Maman !





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( Épilogue qui change cette fois-ci, c'est vrai ! J'espère que cela vous plaira quand même et la suite arrivera bientôt, je pense ! Bonne lecture 😜♥️)!

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