Chapitre Treize
13.
Point de vue d'Amelia
Les quelques jours passés sur la côte d'Azur avaient été supers. Il avait fait chaud, mais c'était supportable. Le paysage était franchement magnifique. Malheureusement, il fallait bien qu'on quitte l'endroit un jour ou l'autre. Après tout, il fallait que je me rende à Paris, au final.
En ce moment, j'étais dans la voiture en compagnie de Benjamin. Nous remontions vers le nord du pays, en direction de Lyon. Ça faisait quelques heures que nous conduisions, et même en parlant avec Ben de temps à autre et en chantant avec lui, je m'ennuyais quand même un peu. À un moment, je voyais deux personnes tendre un bras vers la route.
-C'est quoi, ces gens-là? Demandais-je à Benjamin.
-Ce sont des auto-stoppeurs.
-C'eux eux qui attendent d'être recueillis pour qu'on les apporte quelque part?
-Oui.
-Arrête toi, alors!
-Quoi? C'est hors de question!
-Allez, Ben! S'il-te-plaît!
-On ne sait pas qui ils sont, qui te dit que ce ne sont pas des voleurs qui attendent simplement qu'on les laisse entrer pour nous cambrioler?
-Mais franchement, qui fait ça? Allez, arrête toi!
Il soufflait avant de s'engager vers la droite et d'arrêter la voiture. Les deux personnes, deux filles se dirigeaient vers nous. Benjamin débloquait les portières arrières.
-Bonjour! Merci de vous être arrêté! Nous dit l'une des deux.
Je me tournais vers l'arrière pour les regarder.
-Oh, mais de rien! Alors, où voulez-vous aller?
-Saint-Paul-Trois-Châteaux. On y arrive à temps pour la fête du village qui aurait lieu ce soir!
-Il y a une fête ce soir? Est-ce qu'on peut venir, nous aussi?
-Bien sûr.
-Mia, on a du chemin à faire... Intervenait Ben.
-Roh, Ben! Allez, ce n'est qu'un soir! Ça a l'air sympa!
-Ça l'est, croyez moi. Et puis, si vous cherchez un endroit où dormir cette nuit, notre famille peut vous héberger avec grand plaisir.
-S'il-te-plaît, Ben! Dis oui! Ça a l'air amusant!
-J'imagine qu'on peut bien y passer une nuit...
-Super! Merci!
On reprenait la route et j'en profitais pour parler avec les deux passagères. Elles étaient sœurs. La plus grande s'appelait Léa et la plus jeune Charlotte. Elles m'expliquaient qu'elles étaient parties camper quelques jours avant la fête, mais que leur moyen de transport avait eu un empêchement, d'où la raison pour laquelle elles avaient fait du stop. Je leur disais aussi qu'avec Benjamin, nous faisions un road trip jusqu'à Paris.
Après une petite heure de route, on entrait enfin dans le village. Les filles donnaient à Benjamin les indications pour qu'il puisse se diriger vers leur maison. On arrivait vite devant une maison qui était de taille moyenne, avec un portail en bois. C'était loin d'être mon château, mais ça semblait être confortable, comme endroit.
-On y est! S'exclamait Charlotte.
On descendait de la voiture et les filles ouvraient le portail avant d'aller frapper à leur porte. Avec Benjamin, je restais en retrait. La porte s'ouvrait sur une femme qui venait enlacer les deux filles en leur embrassant les joues.
-Vous êtes là, enfin! On s'inquiétait sur comment vous alliez rentrer!
-Oh, on s'est débrouillés. On a croisé ce gentil couple! Disait Léa.
Je fronçais les sourcils à l'entente du mot "couple". Elle parlait de moi et Benjamin, là? OK, il était mignon et vraiment sympa et c'est vrai qu'il était génial, mais je n'étais pas sa petite amie!
-Comment vous appelez-vous? Nous demandait la femme.
-Je m'appelle Benjamin, et elle c'est Mia. Dit Benjamin.
-Enchantée, vous êtes plutôt beaux, tous les deux.
Je me sentais rougir.
-Dis, maman. Ils auraient besoin d'un endroit où passer la nuit. On peut leur prêter la chambre d'amis? Demandait Charlotte.
-Sans problème! Faites comme chez vous.
-Merci... Dis-je avec gêne.
J'entrais dans la maison avec les filles qui me guidaient jusqu'à la chambre d'amis.
Elles refermaient la porte derrière elles.
-Bon, on va t'aider à te préparer pour ce soir! Me dit Charlotte.
-Pardon?
-Bah oui, on doit se faire belles!
-Attendez, la fête consiste en quoi, exactement?
-C'est un banquet avec des activités et des pistes de danse. Pour ça, il te faut une robe, il faut mettre tes atouts en valeur!
-Est-ce que c'est vraiment nécessaire? Je veux dire... Je n'ai même pas de robe, de toute façon.
-T'inquiètes pas, nous, on en a. Tu dois faire à peu près ma taille. Et puis, ça te permettrait de prendre une douche, qu'est-ce que t'en dis?
Mes yeux s'illuminaient au mot douche. Je n'en avais pas pris depuis à peu près une semaine, depuis l'épisode de la plage. J'avais été trop occupée à visiter et à admirer les paysages que l'idée d'une douche ne m'était même pas venue à l'esprit.
-Ça doit faire un bail que tu en as pris une, en plus! Je suis sûre que tes cheveux doivent être magnifiques quand ils sont propres!
-Oui, ça fait quelques jours...
-Alors, pas de discussion! Tu files sous la douche.
-D'accord... Mais elle est où?
-Suis-moi, je vais te montrer.
Léa me prit la main pour m'emmener devant la porte de la salle de bain.
-Tu sauras te débrouiller, à partir de maintenant? Me demandait-elle en me tendant une serviette beige.
-Oui, je ne vais pas mourir, ne t'en fais pas. Riais-je.
-Si ça arrive, tu cries, d'accord? Au fait, quand tu auras terminé, tu viendras dans ma chambre.
-OK... Mais elle est où?
-C'est la première porte à ta droite. De toute façon, il y a mon nom écrit sur la porte, tu devrais trouver vite. Mais allez, je te laisse. Prends tout le temps qu'il te faut!
J'entrais sans plus attendre dans la salle de bain et refermais la porte derrière moi. Je jetais un coup d'œil rapide à la pièce. Le carrelage sur le sol était blanc, les murs étaient peints en bleu. Le bain-douche se trouvait à droite dans un coin et le bol de toilette à gauche. Le lavabo était à sa droite. Il y avait une petite fenêtre rectangulaire au-dessus du bain. Je retirais mes vêtements un par un avant de défaire ma queue-de-cheval. Je vidais mon sac pour y prendre mes produits pour mes cheveux ainsi que le savon pour mon corps. J'attrapais également mon rasoir.
Une fois que je plaçais tout sur le bord du bain, j'entrais à l'intérieur et ouvrais l'eau. Je me crispais un peu en sentant l'eau glaciale qui frappait ma peau. Je passais quelques secondes à régler la température de l'eau avant qu'elle soit enfin assez chaude à mon goût.
Je mouillais d'abord complètement ma tête et procédais à ma routine habituelle: mettre du shampoing dans ma main, l'appliquer sur ma chevelure, bien mousser, rincer convenablement le tout, prendre la bouteille d'après-shampoing, répéter les étapes 1 2 et 4 de l'utilisation du shampoing. Mes cheveux étant propres (j'avais également l'impression qu'ils étaient beaucoup plus légers maintenant qu'ils avaient été lavés), je prenais mon pain de savon et le mouillais avant de commencer à nettoyer, dans l'ordre, mes bras, mon ventre et ma poitrine, mon dos, mon intimité, mes jambes et mon visage. Je passais ensuite au rasage: mes aisselles et mes jambes. Je devais dire qu'une des seules raisons pour lesquelles j'avais un peu hâte de rentrer c'était parce que j'allais retrouver les techniques d'épilation auxquelles j'étais habituée.
Je fermais l'eau une fois que j'avais terminé de me laver. Je prenais la serviette qu'on m'avait donnée et commençais par sécher brièvement mes cheveux avant d'enlever toute trace d'eau de mon corps. Je prenais ma brosse à cheveux et commençais à défaire mes nœuds. Je vidais le contenu de ma brosse et jetais le tout dans la poubelle. Je me rhabillais et mettais tous mes cheveux d'un côté avant de quitter la salle de bain. Je me rendais devant la porte sur laquelle un écriteau indiquait "LÉA". Je frappais deux coups avant qu'on m'ouvre la porte.
-Tu n'avais pas besoin de frapper, voyons! Tu pouvais tout simplement entrer. Me dit Charlotte.
-Désolée, c'est l'habitude.
-Tu n'as pas non plus besoin de t'excuser. Allez, entre.
J'entrais dans la chambre pour voir Léa qui terminait de se maquiller. Elle tournait sa tête vers la mienne. Elle se levait et de dirigeait vers moi. Elle me détaillait un instant.
-Cha', occupe toi de lui sécher les cheveux, je vais sortir des robes, pendant ce temps.
-Entendu.
N'ayant pas la force de protester, je me laissais asseoir sur une chaise. Je sentais bientôt un courant chaud sur ma tête et une main qu'on passait à l'intérieur de ma chevelure. De temps à autre, on passait un peigne au travers. Mes cheveux étaient bientôt entièrement secs.
-D'accord, j'ai trois propositions de robes pour toi.
-Ce n'est pas nécessaire, voyons... Commençais-je.
-Allez, tu peux au moins sortir des pantalons pour ce soir. Regarde au moins ce que j'ai à te proposer.
Je hochais la tête avant de me lever pour me mettre devant le lit, là où trois robes étaient placées. Trois couleurs: vert, rose et blanc. Mon œil était attirée par cette dernière. Je pouvais estimer qu'elle tombait à peu près quinze centimètres au-dessus des genoux. Les bretelles étaient larges et il y avait un voile brodé par-dessus la jupe.
-La blanche, hein? C'est ce que j'avais pensé aussi. Pour toi, c'est ce qui t'irait le mieux.
Elle me tendait le vêtement et je passais mes pouces sur le tissu. C'était soyeux.
-Tu peux aller te changer dans la salle de bain, le temps que je puisse enfiler ma robe. Cha', tu vas te préparer seule ou tu veux un peu d'aide?
-Je suis une grande fille, t'en fais pas. Je vais venir ici quand j'aurai terminé. À tout à l'heure!
Je quittais la chambre avec elle et allais m'enfermer dans la salle de bain. Je laissais tomber mes shorts et mon débardeur au sol avant d'enfiler la robe. Je montais la fermeture éclair jusqu'au sommet. Au fil du temps, puisque les domestiques n'allaient pas toujours être là pour m'aider à m'habiller, j'avais maîtrisé certaines techniques: dont une pour monter et descendre des fermetures éclair quand elles étaient dans le dos d'un vêtement. Je quittais la salle de bain pour retourner dans la chambre. Je constatais que Léa avait également mis une robe: jaune, pour sa part. Elle souriait en me voyant avant de hocher la tête.
-Crois-moi, la mâchoire de ton copain va se décrocher quand il va poser les yeux sur toi.
-Ce... Ce n'est pas mon copain... On est juste amis.
-Vraiment? En vous voyant, j'aurai pas cru. Surtout avec la bague que tu as autour du cou.
-Oh, ça? C'était une bague qui a appartenu à ma mère. C'est comme mon porte-bonheur. Répondais-je en glissant la bague sous ma robe.
-Non! Ne la cache pas! C'est vraiment magnifique!
Je la ressortais de sorte à ce que la bague soit au-dessus de la robe.
-Maintenant, on passe à la coiffure et au maquillage. Assis-toi, je vais m'occuper de toi.
-C'est beaucoup trop...
-Mais non, ça me fait plaisir! Je compte devenir coiffeuse-maquilleuse, de toute façon. Normalement, j'aurai mon diplôme dans un an!
-C'est super, ça! Mes félicitations!
-Merci, mais maintenant, assis toi.
Elle me désignait la chaise de tout à l'heure et je m'y assis. Elle me tournait vers le miroir et passait sa main dans mes cheveux pour les inspecter.
-Je vais onduler un peu tes cheveux, qu'est-ce que tu en dis?
-Ça me va. Mais, une question, avant. Où est Ben, en fait?
-Oh, ne t'en fais pas pour lui, je l'ai fait sortir de la maison avec mon copain et ses potes. Ils vont se "préparer" aussi pour ce soir.
Je hochais la tête et laissais Léa s'occuper de mes cheveux. Une fois qu'elle avait terminé, elle me montrait le résultat. Pour ma part, j'étais satisfaite. Il était vrai que ça faisait différent des dernières semaines de cheveux uniquement plats.
-Non, il manque quelque chose. Ça ne sort pas assez du lot.
-Comment ça? Moi je trouve ça très bien! Lui dis-je honnêtement.
-Non, moi je ne trouve pas que c'est suffisant... Qu'est-ce que je pourrais- Ah! Mais je sais!
Elle se précipitait vers un de ses tiroirs et l'ouvrait. Elle en sortait un anneau entouré de fleurs. Elle le déposait sur ma tête et l'ajustait.
-Et voilà! Maintenant, tu as une couronne de fleurs en plus! Tu es une véritable princesse, maintenant! Souriait-elle.
Je riais un peu nerveusement. Elle ne pouvait pas savoir à quel point ce qu'elle venait de dire était entièrement juste.
-Bon, on passe au maquillage, maintenant!
-N'en mets pas trop, s'il-te-plaît. Lui dis-je.
-T'en fais pas, je te promets que je ne vais pas peindre ton visage de sorte à ce que tu aies l'air d'un véritable arc-en-ciel sur pattes.
Elle commençait donc à me maquiller. À l'occasion, elle me demandait certaines choses (comme par exemple de fermer mes yeux) pour lui faciliter un peu la tâche. Après plusieurs minutes passées à m'appliquer de nombreux produits (d'ailleurs, n'était-ce pas toxique d'avoir tout ça sur le visage?), elle m'annonçait avoir terminé et me tournait pour me montrer le résultat. Je devais avouer que j'étais plutôt surprise, pour une maquilleuse amatrice. Mes yeux verts ressortaient vraiment, mes pommettes un peu plus roses (mais pas non plus de façon à ce qu'on remarque que c'était du maquillage et non une couleur de peau naturelle) et mes lèvres étaient recouvertes par une couche de rouge à lèvres rose.
-Ça te convient? Me demandait-elle.
-Oui, c'est parfait!
-Contente que ça te plaise. Mais, un conseil: évite de te toucher le visage si tu veux que ça ne parte pas trop vite.
-Oui, bien sûr. Maintenant, c'est à ton tour, je me trompe?
-Et non, pousse toi, que je m'approprie la chaise.
Je me levais et allais m'asseoir sur son lit.
-Au fait, la soirée dure combien de temps, exactement?
-Toute la nuit. Mais tu es libre de partir quand tu le veux. Personnellement, nous on va rester jusqu'au petit matin. Si tu veux rentrer, tu n'auras qu'à passer par derrière, on ne ferme jamais cette porte.
-Vous n'avez pas peur que des voleurs puissent entrer dans votre maison et vous cambrioler?
-Ici? Dans ce trou? Jamais de la vie. Tout le monde se connaît, par ici. On ne risque absolument rien, mais merci de t'en faire.
-C'est vous qui voyez...
-Dis-moi, qu'est-ce qui serait mieux? Une tresse française que je ramènerais sur le côté droit, ou un chignon de tresses?
-J'opte pour la deuxième option. La deuxième a l'air plus élaborée, la première est bien aussi, mais c'est quelque chose de relativement simple, que n'importe qui est capable de faire.
-Tu sais quoi? Tu as entièrement raison! C'est en plein ce que je vais faire!
Elle terminait de se préparer quand sa petite sœur entrait dans la chambre.
-Je suis comment? Ça va?
-Oui. Dis-je en hochant la tête.
-Je seconde! Annonçait Léa en se levant.
-Et bien, dans ce cas, on peut y aller, non? Il est dix-neuf heures.
Déjà? Je tournais ma tête vers le radio-réveil, et il était réellement dix-neuf heures.
-Oui, on y va! Dis, Mia, tu as des souliers autre que tes converses ou tu veux que je t'en emprunte?
-J'ai des sandales, elles devraient faire l'affaire. Répondais-je.
J'allais dans la chambre d'amis et rangeais mon sac dans la valise de Benjamin. Je sortais mes sandales, enlevais mes chaussettes avant de me chausser. J'allais rejoindre les filles et on marchait en direction de la place du village.
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La robe d'Amelia est en média :)
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